Les caractères physiques de sept populations malgaches - article ; n°2 ; vol.4, pg 181-208
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1969 - Volume 4 - Numéro 2 - Pages 181-208
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 46
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Georges Olivier
Les caractères physiques de sept populations malgaches
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XII° Série, tome 4 fascicule 2, 1969. pp. 181-208.
Citer ce document / Cite this document :
Olivier Georges. Les caractères physiques de sept populations malgaches. In: Bulletins et Mémoires de la Société
d'anthropologie de Paris, XII° Série, tome 4 fascicule 2, 1969. pp. 181-208.
doi : 10.3406/bmsap.1969.1453
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1969_num_4_2_1453Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris,
tome 4, XIIe série, 1969, pp. 181 à 207.
LES CARACTÈRES PHYSIQUES
DE SEPT POPULATIONS MALGACHES
PAR
M. CHABEUF
[Travail du Laboratoire d'Anthropologie de la Faculté des Sciences de Paris.)
I. GÉNÉRALITÉS.
Le problème anthropologique malgache est connu depuis que les premiers
navigateurs européens débarquèrent sur « La Grande Isle » à l'aube du xvie
siècle. Il fut posé en termes clairs par plusieurs auteurs, notamment par
M.-C. Chamla en 1958.
Les traditions orales et les légendes populaires malgaches, rapportées par
de nombreux témoins dignes de foi, indiquent, comme premiers habitants du
pays, les Kimosy, population pygmoïde maintenant disparue. La plupart
des observateurs actuels doutent même de son existence. Cependant, en
1947, le P. Cottes avait émis l'hypothèse d'une nappe de petits mélanoder-
mes étendue des Philippines à l'Afrique en passant par la Nouvelle-Guinée et
l'Australie. Elle fut contredite quelques années plus tard par Mme Genet-
Varcin qui rattache les Negritos des Philippines au type Noir mélanésien et
nie l'existence d'une race unique rassemblant les différentes populations né-
grito du Sud de l'Asie.
Enfin Biasutti, dans son ouvrage sur «Les Races et les Peuples de la terre »,
faisait allusion à la possibilité d'un peuplement d'origine weddoïde à Madag
ascar, bien que les Wedda de Ceylan ne soient pas assimilables aux Negri
tos ou aux Andamanais.
Une seconde couche de population, apparemment moins primitive, serait
celle des Vazimba dont la réalité fut, elle aussi, souvent contestée. Pour cer
tains, il s'agissait seulement d'esclaves fugitifs ou d'insoumis. Pourtant les société d'anthropologie de paris 182
traditions des Mérina disent, qu'au cours de leur expansion historique, ils
ont refoulé ces Vazimba vers l'Ouest et vers le Nord. On s'accorde général
ement à qualifier de ce nom tous les habitants de l'île avant l'arrivée des Indo
nésiens, ce qui est imprécis et très probablement inexact.
Deux théories se sont longtemps affrontées sur l'origine des mélanodermes
malgaches :
— La théorie mélanésienne, attribuée généralement aux frères Grandidier,
et fondée principalement sur des arguments ethnographiques. Pour elle, Ma
dagascar aurait été peuplée de Mélanésiens venus par la mer à la faveur des
courants marins traversant l'Océan Indien d'Est en Ouest. D'autres auteurs,
plus nuancés, parlent de plusieurs séries d'immigrations, venues les unes de
Nouvelle-Guinée, les autres de Zanzibar et de la côte orientale d'Afrique.
— La théorie africaine, reposant sur des arguments anthropologiques et
hématologiques, défendue par Dahle, par Hornell et, plus récemment, par
Dart et par Mourant.
Quoiqu'il en soit, les^dates des différentes vagues de peuplement demeur
ent très incertaines. Seul l'apport indonésien, beaucoup plus récent que l'ap
port africain, peut être supposé contemporain de notre Moyen Age.
D'autres éléments ont abordé Madagascar avant et après les Indonésiens,
mais ni les Arabes, ni les esclaves africains, ni les pirates européens, ne furent
assez nombreux pour en modifier durablement le fond génétique.
Dans son « Histoire de Madagascar », H. Deschamps a fait le bilan de nos
connaissances et montré que le peuplement de l'île était en réalité beaucoup
plus complexe qu'on ne le croyait auparavant. Il s'est étendu probablement
sur deux millénaires, par vagues successives d'origines variées. Il faut aussi
considérer que ces emigrants n'étaient pas comparables physiquement aux
habitants actuels des pays dont nous les supposons originaires.
Pour comprendre ce qu'ils devaient être, nous devons faire un retour en
arrière et imaginer l'évolution des races. C'est ainsi que les Africains parve
nant à Madagascar par l'intermédiaire des Comores étaient sans doute des
Proto-Bantous, plus ou moins mêlés de Bochimans et de Pygmoïdes. De mê
me les Indonésiens n'étaient pas identiques aux actuels habitants de Java et
de Sumatra, mais beaucoup moins hindouisés et plus proches des peuples pri
mitifs des plateaux indochinois. Seuls les derniers arrivants, c'est-à-dire les
Javanais du xnie siècle, peuvent être valablement comparés aux populations
sud-asiatiques vivantes.
C'est pourquoi H. Deschamps pense que le peuple malgache est constitué
depuis environ un millénaire. Les documents historiques ne remontent pas si
loin. Les généalogies des chefs Mérina permettent d'estimer que leur peuple
vivait sur le plateau central, dans les hautes vallées de l'Ikopa et de la
Sissaony au début du xve siècle. C'était environ un siècle avant l'arrivée des
n avigateurs portugais près de l'embouchure de la Maritana. CARACTÈRES PHYSIQUES DES POPULATIONS MALGACHES 183 CHABEUF.
L'histoire nous conduit à l'ethnologie car, avant le problème anthropologi
que, se pose un problème ethnologique. Or le peuple malgache est un des plus
curieux de notre planète, d'une part en raison de la complexité de ses origi
nes, d'autre part du fait de son insularité.
Sa composition ethnique est difficile à saisir. On a coutume de diviser les .
Malgaches en une vingtaine de groupes naturels communément appelés « ra
ces ». Or il ne s'agit nullement de races au sens anthropologique ou génétique
du mot, mais simplement de rassemblements humains dont les membres se
reconnaissent entre eux un certain degré de parenté. Deschamps a fait une
critique approfondie de ce terme et proposé pour les groupes ethniques con
sidérés une autre dénomination plus exacte.
En effet, ces groupes, tels que les Antaisaka, les Antaimoro ou les Sihana-
ka, se subdivisent eux-mêmes en clans d'origines diverses et souvent en cas
tes à l'intérieur desquelles règne une endogamie plus ou moins stricte. Ces
divisions ont certainement un sens, que les intéressés eux-mêmes ne semblent
pas avoir toujours compris avec précision. Certains de ces groupes paraissent,
avoir été fermés, d'autres résultent de juxtapositions et d'inter-mariages de~
clans variés.
Aucun d'entre eux ne mérite exactement l'appellation de « tribu » car, au
sens propre du mot, une tribu est une unité sociale composée de plusieurs
clans avec un chef et un conseil communs. Pourtant il y eut à certaines pério
des des confédérations de clans et même des royaumes, mais le plus souvent
les clans jouissent d'une indépendance totale.
Par ailleurs, ces groupes ne sont pas davantage des ethnies. En effet, la
civilisation malgache traditionnelle est sensiblement identique partout,
et la langue comprise dans toute l'île. La diversité culturelle déce
lable suivant les régions provient seulement des conditions géographiques et
écologiques, mais elle marque surtout la vie matérielle.
La nationalité, qu'elle soit juridique ou ethnique, est également la même
partout. Les grands groupes humains, loin de résulter d'une origine commune,
ont dû leur formation artificielle aux circonstances historiques et géographi
ques, à la volonté des hommes et au hasard.
Chacun d'entre eux a pris conscience de son individualité et Га concréti
sée par un nom connu de tous. En somme, c'est un facteur psychologique :
le sentiment d'appartenir à une entité sociale distincte, qui est à la base de
cette classification. Une telle prise de conscience a permis, selon Deschamps,
de dire qu'il existe une vingtaine de peuples malgaches de deuxième ordre
dont la réunion forme un peuple malgache unique, au sens moderne du ter
me.
C'est pourquoi il m'a paru intéressant de

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