Les Celtes orientaux. Hyperboréens, Celtes, Galates, Galli - article ; n°1 ; vol.6, pg 330-351
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1895 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 330-351
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1895
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Lefèvre
Les Celtes orientaux. Hyperboréens, Celtes, Galates, Galli
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 6, 1895. pp. 330-351.
Citer ce document / Cite this document :
Lefèvre André. Les Celtes orientaux. Hyperboréens, Celtes, Galates, Galli. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris,
IV° Série, tome 6, 1895. pp. 330-351.
doi : 10.3406/bmsap.1895.5590
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1895_num_6_1_5590SÉANCE DU 10 MAI 1895 330
En terminant, je vous dirai, Messieurs, que le but de mes
recherches, dans cette tranchée d'environ 100 mètres de long,
sur 2 mètres de large et 4 mètres de profondeur en moyenne,
était tout autre que ce qui fait l'objet de ma communication
présente. Je cherchais, dans les 2 mètres creusés, dans le ter
rain d'alluvion, des silex taillés, bien en place. J'en ai ra
massé un millier avec divers fossiles, dent d'éléphant, de
cheval, etc. Quand j'aurai l'honneur de vous présenter ces
silex, je pense provoquer chez vous, qui vous intéressez aux
pierres taillées, un profond etonnement causé par la nouveauté
de la taille, taille sans contestation possible, qui nous amè
nera à d'importantes et diverses déductions quant au préhis
torique;
Discussion.
M. 0. Vauvillé. — Le sol de Paris est, en certains endroits,
jonché de débris de poteries de diverses époques successives.
Il est assez curieux de faire remarquer que, dans les pote
ries présentées par notre collègue, on en voit : 2 de l'époque
gallo-romaine, 1 de l'époque mérovingienne et d'autres pou
vant se rapporter aux xve siècle et suivants.
Les poteries si caractéristiques du xnie siècle, avec flam-
mules, et celles du xive siècle, vernissées avec côtes en relief,
manquent complètement. Ce fait est étonnant; est-ce que
cette partie du sol aurait cessé d'être habitée pendant tout le
temps où la poterie n'est pas représentée dans les trouvailles
faites par M. ïhieullen?
COMMUNICATIONS.
Les Celtes orientaux.
HYPBRBORÉENS, CELTES, GALATES, GALLI.
par M. André Lefrvre
L'origine des diverses populations de la France est une de
ces questions qui sont toujours ici à l'ordre du jour, soit que A. LEFÈVRE. — LES CELTES ORIENTAUX 334
l'archéologie préhistorique exhume et classe les débris lais
sés par les races quaternaires, soit que l'ethnographie cher
che k retracer, d'après les monuments et d'après les indica
tions des plus anciens textes écrits, les caractères physiques
et moraux des groupes humains qui se sont succédé, justa-
posés et amalgamés sur notre sol. Rien de plus vaste qu'une
telle étude; mais j'ai pensé qu'en abordant un point déter
miné, il était possible d'écarter quelques doutes, et d'obtenir
quelque certitude. La communication que je vous soumets
a pour but de déterminer le sens et l'emploi rationnel des
noms bien connus, mais souvent appliqués au hasard : Cel
tes, Galates et Gaulois. Mais, je dois l'avouer, si restreint
que soit mon sujet, il m'a entraîné à quelques développe
ments, pour lesquels je sollicite votre bienveillante atten
tion.
Tant d'incertitude plane sur l'histoire ancienne de l'Europe
occidentale, une telle confusion règne dans l'emploi des noms
ethniques : Celtes, Galates, Galli, Kimrys, qu'il me paraît pru
dent d'écarter tout d'abord, d'oublier même, tout ce que nous
avons pu lire dans les écrivains les plus autorisés, dans
Michelet, dans Guizot, dans Amédée Thierry ou dans Henri
Martin. Ces maîtres eminents ne pouvaient être qu'imparfai
tement initiés aux découvertes et aux inductions de l'anthro
pologie et de la linguistique. Tous, séduits à quelque degré
parles préjugés de la celtomanie, ils croyaient plus ou moins
à l'unité d'une race gauloise, établie de temps immémorial sur
le sol gaulois, entre l'Escaut et la Garonne, pourvue de toutes
les qualités qu'elle devait transmettre au peuple français,
d'une religion originale et puissante, le druidisme, barbare
sans doute, mais déjà douée d'un génie métaphysique auquel
Aristote lui-môme rendait hommage. Car ils trouvaient ais
ément dans les auteurs anciens, d'une antiquité bien relative,
la confirmation de théories qui flattaient leur ardent patrio
tisme. A peine avaient-ils renoncé à l'origine celtique des
tumulus et des mégalithes, dont on retrouve aujourd'hui les
similaires dans vingt régions de l'Asie, de l'Afrique et de SKANCEDU 16 MAI. 1895 332
l'Europe, sans parler de l'Amérique. Des noms néo-celtiques,
sous lesquels ces monuments ont été désignés dans notre
Bretagne, ils avaient tiré, très naturellement, des conclusions
que la préhistoire a écartées. Nous savons, maintenant, que
de longues périodes de temps se sont écoulées avant que le
Rhin, ou tout au moins la Marne, aient été franchis par les
conquérants blonds et grands qui ont donné leur nom à la
Gaule; nous sommes en mesure d'affirmer que, six cents ans
avant notre ère, dominaient à l'est du Rhône les Ligures, au
sud des Cévènnes les Ibères; enfin, la densité persistante de
populations brunes dans les bassins de la Loire et de la Seine
nous autorise a penser que cette importante région de la
France était occupée, dès la première époque du bronze, par
les ancêtres de la race qui la remplit encore et qui a survécu
à toutes les invasions historiques.
Cette race parlait-elle une langue indo-européenne? Je crois
que M. d'Arbois l'a démontré. Était-elle une branche des
Ligures? Nous croyons qu'il est encore impossible de se pro
noncer sur ce point. Gomme le groupe ausonien, comme le
groupe ligure, elle appartenait, en majorité, à ce type de
forte et moyenne stature, à la tète arrondie, dont on peut
suivre la marche dans toute la partie moyenne de l'Europe.
La vraisemblance doit ici nous suffire, et il faut la disti
nguer avec soin de la certitude.
Que les Grecs aient pu recueillir, des Phéniciens, quelques
notions très vagues sur les côtes de l'Atlantique, de la Man
che et de la mer du Nord, c'est ce qui ne paraît pas niable.
Mais, sur l'intérieur des terres, ils ne savaient absolument
rien. Non seulement Hérodote, vers le milieu du ve siècle,
mais Polybe, trois cents ans plus tard, avouent que l'Europe
du nord-ouest est pays inconnu. Bien plus, tout ce qui était
situé au nord de la Thrace et de l'Illyrie, à quelques journées
du Danube, restait pour eux couvert d'un brouillard impë-^
nétrable, où ils plaçaient les monts Ripées, ou Riphées, soit
les Carpathes, soit même les Alpes. Alpis était pour Hérodote
le nom d'une rivière. Pyrènè, les Pyrénées, se dirigeaient du LEFÈVRE. — LES CKLTES OMENTAUX 333 A.
sud au nord, et l'Ister y prenait sa source. L'Ister, le Danube,
se jetait à la fois dans le Pont Euxin et dans une mer sep
tentrionale; le Rhin, sans nom encore, était sans doute une
des branches de l'Ister. Ils ne possédaient quelques données
précises que sur les contrées voisines du Caucase et sur le
pourtour de la mer Noire. Au-delà des Scythes et des monts
Riphées, ils entrevoyaient seulement des llyperboréens. En
core, Hérodote, sceptique à ses heures, raillait-il ces peuples
fabuleux; et il avait pleinement raison si, comme l'établit
M. d'Arbois, les monts Riphées et les llyperboréens sont nés
d'un hémistiche d'Homère : ùnb pmrjr ouBpnyhsoc, Bo?év.o, « par l'im
pétuosité de Borée, fils de l'air. » Alcman, au vne siècle, a con
verti ce souffle en montagne : « Ripas, mont riche en forêts,
poitrine de la nuit noire. » Et Sophocle, dans Œdipe à Golone,
dira « les Ripes nocturnes », pour désigner le nord. De là
aussi l'habitude de désigner sous le nom d'Hyper-Boréens, les
hommes, s'il y en avait, qui habitaient au-dessus, au-delà
des Ripes ou Riphées.
Ainsi l'entend Pindare, quand il rapporte cette étrange
légende : « Des sources ombragées de l'Istros, le fils d'Am
phitryon a rapporté l'olivier, prix des

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