Les classes dirigeantes romaines sous la République : ordre sénatorial et ordre équestre - article ; n°4 ; vol.32, pg 726-755
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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1977 - Volume 32 - Numéro 4 - Pages 726-755
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 59
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Claude Nicolet
Les classes dirigeantes romaines sous la République : ordre
sénatorial et ordre équestre
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 32e année, N. 4, 1977. pp. 726-755.
Citer ce document / Cite this document :
Nicolet Claude. Les classes dirigeantes romaines sous la République : ordre sénatorial et ordre équestre. In: Annales.
Économies, Sociétés, Civilisations. 32e année, N. 4, 1977. pp. 726-755.
doi : 10.3406/ahess.1977.293851
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1977_num_32_4_293851LE MONDE ROMAIN
LES CLASSES DIRIGEANTES ROMAINES SOUS LA PUBLIQUE
ORDRE NATORIAL ET ORDRE QUESTRE
La cité romaine comme toutes les cités anciennes était inégalitaire non seulement en
fait mais en droit Ou plus exactement reconnaissant égalité juridique de tous les
citoyens ce on exprimait par les mots aequa iura et aequa libertas elle constatait
immédiatement inégalité de fait des individus et des groupes Inégalité physique sexe
âge santé des fortunes en gros riches et pauvres inégalité sociale enfin
bonne ou mauvaise naissance par exemple citoyens de souche ou affranchis
Tout cela apparaît comme une évidence de la nature La cité était con ue comme une
société dont le but est assurer sa propre grandeur et en même temps le maximum
avantages chacun de ses participants Pour une telle société prospère il con
vient un maximum de cohésion relie ses membres entre eux Cette cohésion est
obtenue si chacun eux malgré les inégalités de fait impression une certaine
justice préside la répartition des charges et des avantages inhérents la vie commune
Une justice de cette sorte doit être proportionnelle aux possibilités effectives de
chacun les philosophes et théoriciens politiques depuis Platon disaient elle doit
représenter alors une égalité géométrique opposée la très injuste égalité
arithmétique
Cette répartition harmonieuse des charges et des avantages garante de concorde et
de cohésion effectue par le relais une institution véritablement fondamentale le cen
sus Ce dernier comme on sait est une opération périodique menée par des magistrats
spécialisés qui un recensement et surtout une répartition rationnelle des
citoyens entre un certain nombre de groupes dont existence la définition la compo
sition enfin le statut et la fonction sont donc directement garantis par tat
Le census origine et traditionnellement aboutissait la division des citoyens
mâles adultes en classes et intérieur de chacune en groupe âges juniores
46 ans un côté seniores de autre Ces classes étymologiquement et la let
tre étaient des rangs appel pour armée hiérarchisées selon la richesse est-à-dire
le capital possédé Peut-être en avait-il eu une seule origine les citoyens trop
pauvres pour servir étant au-dessous de la classe Mais depuis le me siècle au moins
il cinq classes regroupant tous les citoyens possesseurs un capital minimum ce
minimum ayant varié de 12 000 500 ou 500 as La finalité du census était primor-
dialement militaire et secondairement fiscale seuls les membres des classes devaient le
service seuls ils devaient contribuer aux charges financières Au-dessous eux
726 NICOLET LES CLASSES DIRIGEANTES ROME
les citoyens sans ressources formaient les deux groupes des proletarii et des capite cerisi
selon sans doute ils avaient ou non des enfants
Les cinq classes qui regroupaient en somme tous ceux dont la participation la
vie civique était appréciable étaient elles-mêmes hiérarchisées en fonction du census
minimum de leurs membres Elles formaient ensemble infanterie plus ou moins lour
dement armée Mais intérieur de la première classe les plus riches et les plus
honorables étaient comptés part et formaient la cavalerie Cette distinction entre
pedites et équités est fondamentale dans le census comme dans la cité Elle va persister
pendant la majeure partie de histoire romaine et en constituer la césure sociale majeure
Avant de analyser de plus près il faut rappeler cependant une caractéristique essen
tielle du système censitaire souvent mal comprise)4 Ce système ne représente un
cadre de classification des citoyens finalité militaire fiscale et comitiale Il pas
de rapports directs avec les effectifs réels de armée Les cinq classes et les proletarii for
ment cavalerie comprise un ensemble de 193 centuries également réparties en
tre juniores et seniores Ce chiffre est en rien lié une formation militaire fixe Il ne
représente comme le dit de fa on formelle un texte de Denys Halicarnasse un
cadre de recrutement Car tout le système est précisément combiné pour que les charges
est-à-dire la fréquence et la durée du service le montant des contributions soient
proportionnelles au census est dire que les centuries sont des groupes hommes ef
fectifs très inégaux et ailleurs indéterminés puisque dépendant uniquement de la
démographie et de économie mais qui doivent représenter grosso modo une
capacité contributive totale équivalente Sans doute sur le modèle des symmories
athéniennes du ive siècle et Denys emploie précisément ce mot pour les décrire Selon les
besoins en hommes et en argent on fixe le total de la levée et le total de impôt et
chaque centurie doit fournir peu près le même nombre hommes et la même somme
On con oit avantage appartenir des centuries peuplées celles des dernières
classes où les mêmes charges sont réparties sur un grand nombre de têtes
Si on en était resté là le système serait devenu rapidement insupportable aux riches
Le consensus social aurait été rapidement détruit Aux charges militaires et fiscales
multipliées pour les riches et les premiers de la cité devaient inévitablement ad
joindre en guise de compensation des avantages les unes et les autres devant si possible
équilibrer de fa on que chacun se sente tout compte fait traité justement est pour
quoi la même organisation servait de cadre la levée la perception de impôt et aux
assemblées politiques compétentes en ces matières De même que chaque centurie devait
fournir le même nombre hommes et la même somme de même elle possédait collecti
vement une voix dans les assemblées Et votaient les premiers les plus riches Le système
était combiné de telle sorte que la première classe avait besoin que un tout petit nom
bre de centuries de la deuxième pour atteindre la majorité des suffrages et emporter la
décision Plus souvent appelés au service plus lourdement imposés les plus riches
équilibraient donc ces charges par des responsabilités politiques qui ressemblent fort
des privilèges Privilège formel quant la priorité et au poids du vote Privilèges plus
subtils résultant du prestige de honneur de la dignité apportait cette préémi
nence dans les charges et les honneurs de tat
La société civique romaine est donc on le voit tout entière fondée sur une inégalité
soigneusement codifiée Trois groupes essentiels en dégagent les équités les pedites et
les proletarii
Cependant quand on examine les témoignages de la République tardive on
aper oit que cette division en classes est évoquée que il agit des assem-
727 LE MONDE ROMAIN
blées électorales ordinaire lorsque les Romains veulent définir le groupe social un
individu ou sa place dans la hiérarchie la plus communément admise ce sont autres
classifications ils utilisent Les couples de mots antithétiques les plus fréquemment
employés opposent les humbles aux puissants la plèbe aux principes ou aux
premiers les pauvres aux riches locupletes divites Chacune de ces oppo
sitions se réfère un point de vue particulier tantôt plus économique tantôt plus poli
tique) mais elles décrivent toutes visiblement peu près les mêmes césures et les
mêmes contrastes sociaux Nous ne devons pas nous dissimuler pourtant le caractère
vague imprécis et sans doute paralogique de ce vocabulaire même pour les contem
porains car en eux-mêmes ces mots qui décrivent la rigueur une situation ne disent
rien des raisons qui la produisent Nous ne savons pas les lire ce qui rend puissants les
puissants quelle sorte de richesse possédaient les riches nous ignorons si les
hiimiles ou les tenuiores le sont en raison de leur pauvreté de leur statut personnel ou
des deux Il faudrait plus de place que je en ai ici pour expliquer le caractère vague et
traditionnel de ces exp

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