Les conditions de logement des allocataires du RMI
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Les conditions de logement reflètent bien le degré d'insertion ou de précarisation des allocataires du RMI. Les logements les plus précaires, tels que foyers d'hébergement, chambres d'hôtel, squats, sous-locations... concernent 15 % des allocataires ; ce sont le plus souvent des allocataires seuls, âgés et exclus de l'emploi. 58 % vivent dans un logement autonome dont ils sont propriétaires ou locataires mais rencontrent des difficultés à en assumer la charge financière. Enfin, plus du quart des allocataires vivent dans leur famille ou chez des amis. Plus jeunes et plus diplômés que la moyenne des allocataires, ils bénéficient de conditions de logement plus satisfaisantes mais la cohabitation apparaît souvent contrainte ; 90 % d'entre eux perçoivent le RMI au titre d'allocataire « isolé » parce qu'ils n'ont ni conjoint ni enfant à charge. Globalement, la moitié des allocataires du RMI, considérés comme « isolés » par les organismes payeurs, ne vivent pas seuls.

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Langue Français

Extrait

N° 685 - DÉCEMBRE 1999
Prix : 15 F (2,29€)
Les conditions de logement
des allocataires du RMI
Bertrand Lhommeau, Division Études Sociales, Insee
es conditions de logement reflè Ainsi, près de six allocataires du RMI sur dix-
habitent un logement autonome, soittent bien le degré d’insertion ou de
comme locataires, en HLM ou dans le sec-Lprécarisation des allocataires du teur libre, soit comme propriétaires (gra-
RMI. Les logements les plus précaires, phique) ; 27 % des allocataires habitent
chez un membre de leur famille, ou plus ra-tels que foyers d’hébergement, cham-
rement chez un ami (ce recours à la solidari-
bres d’hôtel, squats, sous-locations... té privée est plus souvent contraint que
concernent 15 % des allocataires ; ce choisi);8%des allocataires vivent dans un
logement mis à leur disposition (statut quisont le plus souvent des allocataires
recouvre des situations aussi variées que le
seuls, âgés et exclus de l’emploi. prêt du logement par les parents ou la
58 % vivent dans un logement autonome sous-location d’un logement souvent vé-
tuste). Ce type de est alors assezdont ils sont propriétaires ou locataires
proche des habitats les plus précaires et
mais rencontrent des difficultés à en as- des hébergements collectifs auxquels ont
sumer la charge financière. Enfin, plus recours les allocataires les plus fragilisés.
Enfin, 8 % des du RMI viventdu quart des allocataires vivent dans
dans une structure d’hébergement collectif
leur famille ou chez des amis. Plus jeu- (CHRS, hôtel meublé...) ou occupent un lo-
nes et plus diplômés que la moyenne des gement dans des conditions mal définies
(squat, occupation sans titre...).allocataires, ils bénéficient de condi-
tions de logement plutôt satisfaisan-
tes mais la cohabitation apparaît
Les allocataires du RMI
souvent contrainte ; 90 % d’entre eux selon le type de logement
perçoivent le RMI au titre d’allocataire En %
« isolé » parce qu’ils n’ont ni conjoint ni Hébergement collectif
et situations
enfant à charge. Globalement, la moitié mal définies
Hébergement chez
des allocataires du RMI, considérés Logement mis un particulier
à disposition
comme « isolés » par les organismes
7,7
Proprié-payeurs, ne vivent pas seuls. 7,7 26,8
taire
7,7
L’Insee a mené en janvier 1998, une en-
quête spécifique auprès d’un échantillon
représentatif des allocataires du RMI au
25,131 décembre 1996. Grâce à elle, les
25,0
conditions de logement, facteur essentiel
Autre
du processus de précarisation ou de réin- locataire
autonomesertion des allocataires du RMI, ont pu
Locataire HLMêtre étudiées. À chaque statut d’occupa-
tion du logement, correspondent des si-
tuations individuelles, familiales et Source : Enquête RMI, janvier février 1998, Insee, en collaboration
professionnelles, très différentes. avec Cnaf, Cserc, Dares, Dirmi et Drees
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
INSEE
PREMIEREtiers déclare n’avoir aucun ami ou au-L’hébergement par Le recours à un réseau
cune relation amicale depuis plusune collectivité traduit de solidarité privée :
d’un an, et plus de quatre sur dix
une situation de grande fragilité famille ou amis
n’ont plus de famille ou n’entretien-
nent plus aucune relation avec elleCes allocataires - pour les trois quarts Près de 27 % des allocataires sont hé-
(contre un quart des allocataires endes hommes -, plutôt urbains, cumu bergés par un particulier qui habite-
général). Dans ces conditions trèslent les handicaps : sensiblement plus également le logement : dans plus de
critiques, la possibilité de trouver unâgés que l’ensemble des allocataires neuf cas sur dix, il s’agit d’un parent de
emploi apparaît plus compromise(la moitié est âgée d’au moins 40 l’allocataire du RMI (et dans trois cas
que pour les autres allocataires duans), plus d’un quart d’entre eux se dé sur quatre de son père ou de sa mère).-
RMI : 22 % travaillent en janvier 1998clarent être en permanence en mau Leur situation est très différente de celle-
(contre 26 %) et lorsqu’ils n’ont pasvaise santé ; ils sont également évoquée ci-dessus. Beaucoup plus jeu-
d’emploi, les chances d’en (re)troumajoritairement sans diplôme. Près - nes (44 % sont âgés de moins de 30
ver un semblent tellement mincesdes deux tiers vivent seuls contre 28 % ans), davantage diplômés (28 % ont ob-
que 43 % ne recherchent pas ou plusde l’ensemble des allocataires du RMI tenu le baccalauréat), 90 % d’entre eux
d’emploi (contre 36 %). L’absence(tableau 1). L’absence d’autonomie, perçoivent leur allocation au titre d’allo-
d’adresse régulière ou d’équipel’exiguïté ou (et) la grande précarité - cataire isolé. Cependant, leur héberge-
ments tels que le téléphone (moinsde leur logement limitent également ment par un membre de leur famille ou
de la moitié en dispose) ne leur facileurs possibilités de nouer ou de - un ami relativise cet isolement « admi-
lite pas la tâche.conserver des liens sociaux : plus d’un nistratif » (tableau 1 et encadré).
Configuration familiale et statut d’occupation du logement des allocataires du RMI
En %
Type de ménage dans lequel vit l’allocataire du RMI
Famille monoparentale, Couple avec enfant(s),
Statut d’occupation du logement Personne Ménage Coupledont l’allocataire est dont l’allocataire est Ensemble
seule complexe sans enfant
parent enfant parent enfant
Collectif ou mal défini 65,0 8,0 9,1 0,0 4,5 13,4 0,0 100,0
Hébergement par un particulier 0,0 37,2 0,8 29,8 0,0 0,3 31,9 100,0
Mise à disposition du logement 63,0 6,1 13,7 0,2 3,9 12,2 0,9 100,0
Propriétaire (accédant ou non) 35,4 10,0 15,5 1,8 6,6 30,4 0,3 100,0
Locataire en HLM 20,7 9,5 35,7 0,5 5,4 28,2 0,0 100,0
Locataire dans le parc privé 41,7 6,9 20,9 0,6 6,4 23,5 0,0 100,0
Ensemble des allocataires 28,2 15,9 17,3 8,5 4,1 17,3 8,7 100,0
Champ : allocataires du RMI inscrits au 31 décembre 1996 dans les CAF de la métropole.
Lecture : 31,9% des allocataires du RMI hébergés par un particulier vivent dans un couple avec enfant(s), dont il est le (ou un des) enfant(s). Définition Insee du ménage (encadré).
Source : Enquête RMI, janvier février 1998, Insee, en collaboration avec Cnaf, Cserc, Dares, Dirmi et Drees
Confort et accessibilité du logement des allocataires du RMI, selon le statut d’occupation
En %
Équipement Éloignement
Exiguï té Problème de chauffage
ou disponibilité des équipements ou
du logement ou de vétusté
d’un téléphone des transports collectifs
Hébergement collectif 46,9 41,3 36,3 13,8 par un particulier 17,0 89,5 18,3 19,6
Mise à disposition du logement 22,5 67,2 41,0 27,9
Propriétaire 15,1 76,4 37,0 42,7
Locataire autonome 29,8 74,7 39,7 16,9
en HLM 26,0 75,0 35,7 16,6
dans le parc privé 33,6 74,4 43,6 17,3
Logement mal défini 39,5 56,6 49,9 20,3
Ensemble 20,525,6 76,4 34,0
Champ : allocataires du RMI inscrits au 31 décembre 1996 dans les CAF de la métropole et qui ont un endroit où dormir régulièrement.
Lecture : 46,9 % des allocataires du RMI au 31 décembre 1996 qui vivent en hébergement collectif se plaignent de l’exiguïté de leur logement.
Source : Enquête RMI, janvier février 1998, Insee, en collaboration avec Cnaf, Cserc, Dares, Dirmi et DreesFaute d’une activité rémunérée stable En contrepartie, cette situation pré l’espace habitable, 17 % des hébergés-
(27 % de l’ensemble des hébergés tra sente quelques avantages ; la charge par un particulier se plaignent de l’exi- -

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