La lecture à portée de main
Description
Sujets
Informations
Publié par | les_archives_du_savoir |
Nombre de lectures | 22 |
Licence : | |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 35 Mo |
Extrait
LES
DÉPORTATIONS BELGES
A LA LUMIÈRE DES
DOCUMENTS ALLEMANDSy\V\oà
FERNAND PASSELECQ
DIRECTEUR DU « BUREAU BELGE » HAVREDOCUMENTAIRE AU
AVOCAT A LA COUR d'APPEL DE BRUXELLES
LES
DÉPORTATIONS BELGES
A LA LUMIÈRE DES
DOCUMENTS ALLEMANDS
Avec de nombreux fac-similés et la reproduction
de tous les documents belges
BERGER-LEVRAULT, LIBRAIRES-ÉDITEURS
PARIS NANCY
RUE DES BEAUX-ARTS5-7, RUE DES GLACIS, l8
1917INTRODUCTION
Pour qui connaît les faits et les a pu rapprocher des
documents administratifs allemands, la déportation en
masse de la population civile belge et son assujettissement au
en Allemagne unetravail forcé sont affaire très simple, et
comprend guèredont il ne se qu'elle puisse donner lieu, nulle
doute ou à discussion.part, à
Pourtant ni les faits ni les documents allemands ne sont
également connus partout. Les dénégations obstinées et les
artifices divers des organes de la propagande allemande
peuvent avoir troublé, en pays neutres, des esprits naturel-
lement droits, mais mal informés et rendus méfiants par les
exagérations courantes de certains journaux des pays belli-
gérants. Depuis deux ans, on a même vu augmenter, en tels
nommer,pays que je pourrais le nombre de ces personnes
absolument cantonnéesde bonne foi, dans le scepticisme
et qui le confondent volontierssystématique avec la pru-
scientifique, alors qu'il les rend seulementdence de moins en
moins accessibles aux prises de la réalité et aux virilités de
la conviction.
pourC'est spécialement cette catégorie de lecteurs que le
ouvrage été composé.présent a
destination spéciale pourLa ceux qui ne saçent pas expli-
quera, nous l'espérons, à ceux qui saçent, lé ton impersonnel
l'exposé, ainsi que le retranchement volontaire de toutede
couleur et de toute sonorité d'expression trop éclatantes.
On n'écrit pas, en temps de guerre, pour des pays alarmésINTRODUCTIONVI
avant tout de tenir sauf leur îlot de tranquillitéet soucieux
même libertéinternationale, avec la de plume qu'en temps
on s'adresse à des consciences moins sollicitéesde paix, quand
entièrement libres de s'abandonner à leurs impulsionset
individuelles.
conditions du débat, non parSacrifiant donc aux choisies
l'auteur de ce livre s'est appliqué à s'effacer derrière leslui,
faits et les pièces de son dossier, en toute loyauté scientifique,
et autant qu'il lui fut jamais possible de le faire à la barre,
légitimementsans toutefois manquer non plus à la sincérité
juges, ni son propre amourattendue par ses à d'une cause
chère et librement assumée.
D'autre part, les faits à exposer sont nombreux; les pièces,
pour être probantes, doivent être reproduites presque toutes
en intégrité; un ralentissementil s'ensuit inévitable de la
marche de la démonstration.
En vue d'épargner au lecteur le gros de la fatigue, il fallait
lui fournir tout de suite le fil d'Ariane qui lui permît de se
guider à travers le labyrinthe c'est pourquoi nous avons cru;
utile de lui livrer, en quelques pages d'introduction, le des-
sin et la trame de l'ouvrage.
Le 3 octobre 1916, un arrêté du Grand Quartier générai
allemand a institué, dans la Belgique occupée, le régime du
travail forcé, avec déportation, pour toute personne inoccu-
tombée charge Tassistancepée à la de d'autrui.
Il s'agit,en réalité, d'unemesure générale, d'intérêt militaire,
applicable indistinctement à toute la population valide du
territoire d'occupation. Jusqu'à présent, seule la population
mâle été atteinte par mesure.a la Les déportations ont com-
mencé vers la mi-octobre elles se1916; poursuivent encore au
moment où nous écrivons.
Elles sont exécutées avec une extrême rigueur et par des
procédés qui révèlent une préparation administrative parfai-
tement étudiée.
L'Administration allemande se heurtaàlarésistance passive