Les différences hémisphériques dans la perception des stimuli musicaux chez le sujet normal : II. Les sons simultanés - article ; n°4 ; vol.85, pg 567-576
11 pages
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Les différences hémisphériques dans la perception des stimuli musicaux chez le sujet normal : II. Les sons simultanés - article ; n°4 ; vol.85, pg 567-576

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Description

L'année psychologique - Année 1985 - Volume 85 - Numéro 4 - Pages 567-576
Résumé
Les résultats des travaux qui ont étudié les différences latérales dans la perception des sons simultanés sont dans l'ensemble cohérents avec l'idée que l'hémisphère gauche se caractériserait par un mode analytique de traitement et l'hémisphère droit par un traitement de nature différente. Cependant, le manque d'indications indépendantes des asymétries observées sur le traitement opéré par les sujets laisse encore obscure la nature des opérations mieux effectuées dans l'hémisphère droit. De ce fait, la distinction en termes de modes de traitement analytique et holistique demeure une hypothèse plausible mais non convaincante quant à la division des fonctions entre hémisphères cérébraux dans la perception des sons musicaux.
Mots clés : différences hémisphériques, sons musicaux.
Summary : Hemispheric differences for processing musical sounds in normal subjects : II. Simultaneous sounds.
The results from the studies which have examined lateral differences in the perception of simultaneous sounds are generally consistent with the idea that the left hemisphere is specialized for dealing with musical stimuli in an analytic mode and the right hemisphere for processing them in a different way. However, as no independent evidence of the observed asymmetry in the strategies used by the subjects is available, the nature of the processes better performed in the right hemisphere cannot be specified. Consequently the distinction in terms of analytic and holistic modes of processing remains a plausible but not convincing hypothesis with regards to the division of functions between the cerebral hemispheres in the perception of musical sounds.
Key words : hemispheric differences, musical sounds.
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 10
Langue Français

Extrait

Isabelle Peretz
Les différences hémisphériques dans la perception des stimuli
musicaux chez le sujet normal : II. Les sons simultanés
In: L'année psychologique. 1985 vol. 85, n°4. pp. 567-576.
Résumé
Les résultats des travaux qui ont étudié les différences latérales dans la perception des sons simultanés sont dans l'ensemble
cohérents avec l'idée que l'hémisphère gauche se caractériserait par un mode analytique de traitement et l'hémisphère droit par
un traitement de nature différente. Cependant, le manque d'indications indépendantes des asymétries observées sur le
traitement opéré par les sujets laisse encore obscure la nature des opérations mieux effectuées dans l'hémisphère droit. De ce
fait, la distinction en termes de modes de traitement analytique et holistique demeure une hypothèse plausible mais non
convaincante quant à la division des fonctions entre hémisphères cérébraux dans la perception des sons musicaux.
Mots clés : différences hémisphériques, sons musicaux.
Abstract
Summary : Hemispheric differences for processing musical sounds in normal subjects : II. Simultaneous sounds.
The results from the studies which have examined lateral differences in the perception of simultaneous sounds are generally
consistent with the idea that the left hemisphere is specialized for dealing with musical stimuli in an analytic mode and the right
hemisphere for processing them in a different way. However, as no independent evidence of the observed asymmetry in the
strategies used by the subjects is available, the nature of the processes better performed in the right hemisphere cannot be
specified. Consequently the distinction in terms of analytic and holistic modes of processing remains a plausible but not
convincing hypothesis with regards to the division of functions between the cerebral hemispheres in the perception of musical
sounds.
Key words : hemispheric differences, musical sounds.
Citer ce document / Cite this document :
Peretz Isabelle. Les différences hémisphériques dans la perception des stimuli musicaux chez le sujet normal : II. Les sons
simultanés. In: L'année psychologique. 1985 vol. 85, n°4. pp. 567-576.
doi : 10.3406/psy.1985.29116
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1985_num_85_4_29116L'Année Psychologique, 1985, 85, 567-576
REVUES
Laboratoire Université de Psychologie libre expérimentale de Bruxelles1
LES DIFFÉRENCES HÉMISPHÉRIQUES
DANS LA PERCEPTION DES STIMULI MUSICAUX
CHEZ LE SUJET NORMAL:
II. LES SONS SIMULTANÉS
par Isabelle Peretz
SUMMARY : Hemispheric differences for processing musical sounds
in normal subjects : II. Simultaneous sounds.
The results from the studies which have examined lateral differences
in the perception of simultaneous sounds are generally consistent with
the idea that the left hemisphere is specialized for dealing with musical
stimuli in an analytic mode and the right hemisphere for processing them
in a different way. However, as no independent evidence of the observed
asymmetry in the strategies used by the subjects is available, the nature
of the processes better performed in the right hemisphere cannot be specified.
Consequently the distinction in terms of analytic and holistic modes of
processing remains a plausible but not convincing hypothesis with regards
to the division of functions between the cerebral hemispheres in the percep
tion of musical sounds.
Key words : hemispheric differences, musical sounds.
Dans la présente section, les travaux qui se sont attachés à étudier
les différences hémisphériques dans le traitement de sons simultanés
seront passés en revue, le motif étant de rechercher le ou les principes
qui peuvent expliquer l'intervention prédominante d'un hémisphère
particulier dans la perception musicale. Le terme de sons simultanés se
réfère ici à la définition donnée par le dictionnaire de la musique (Honeg-
ger, 1976) qui souligne la nécessité de distinguer parmi les sons simul-
1. Avenue A.-Buyl, 117, 1050 Bruxelles, Belgique. 568 Isabelle Perelz
tanés l'accord de l'intervalle. L'accord est une superposition de plus
de deux sons disposés selon les règles de l'harmonie musicale ; l'inter
valle harmonique est formé par la superposition de deux sons seulement.
L'idée est que l'intervalle ne peut être confondu avec l'accord vu que
« celui-ci est à la fois autre chose et davantage que la simple addition
des intervalles qui le constituent » (p. 8). La présente section tient
compte de cette distinction.
L'intervalle harmonique
Par souci de clarté, nous verrons d'abord les données obtenues chez
les musiciens et ensuite celles des sujets inexpérimentés musicalement.
Dans une première étude, celle de Murray et Rushford (1977), un
groupe de musiciens a obtenu un effet de supériorité de l'oreille droite
dans une épreuve qui consistait à juger si un intervalle descendait ou
montait par rapport à l'unisson. L'intervalle harmonique était présenté
simultanément avec du bruit blanc à l'oreille opposée. La distance
maximale que pouvait prendre l'intervalle par rapport à l'unisson était
moindre que le demi-ton, soit moindre que la plus petite valeur de
l'échelle musicale. Dans la discrimination de ce type d'intervalle de
taille subtile et inhabituelle, l'hémisphère gauche semble ainsi plus
impliquée que l'hémisphère droit. Par contre, lorsque l'intervalle harmo
nique correspond à une catégorie conventionnelle, la discrimination
pourrait se faire plus efficacement dans l'hémisphère droit. Kellar et
Bever (1980) ont montré que les musiciens (sans gauchers dans la
famille) catégorisaient mieux les intervalles présentés à l'oreille gauche
que ceux présentés à l'oreille droite. La présentation était monaurale.
Les intervalles utilisés conservaient toujours le même son grave et le
son aigu variait de manière à ce que l'intervalle s'étende de la quarte
à la quinte en douze étapes. Les sujets devaient classer les intervalles
en trois catégories (A, B et C) qui correspondaient respectivement à la
quarte mineure, la quarte majeure et la quinte. Par conséquent, dans
l'étude de Kellar et Bever, la discrimination de la taille des intervalles
devait se faire par rapport à des repères habituels en musique.
Kellar et Bever ont attribué le rôle prédominant de l'hémisphère
droit dans la tâche de catégorisation en intervalles conventionnels au
traitement holistique qui serait spécifique à cet hémisphère. Les musi
ciens auraient développé au cours de leur formation musicale « des
gestalts — des entités telles que l'intervalle de quinte, l'intervalle de
quarte — qu'ils peuvent faire correspondre aux intervalles du test
sur un mode holistique, ne nécessitant pas d'analyse interne des notes
qui les composent » (p. 32). Cette interprétation rendrait compte adéqua
tement des résultats de Rushford et Murray. Dans ce dernier cas,
l'intervention prédominante de l'hémisphère gauche serait requise par
l'utilisation d'intervalles qui ne se rencontrent pas (sauf fortuitement Différences hémisphériques el perception musicale 569
lors du désaccord d'un instrument) au cours de la pratique musicale.
De tels intervalles auraient requis une analyse interne, un traitement
spécifique à l'hémisphère gauche. Cependant, les résultats obtenus par
Shanon (1980) mettent l'interprétation de Kellar et Bever en difficulté. a observé un effet de supériorité de l'oreille droite, suggérant
donc une participation plus importante de l'hémisphère gauche, dans
une tâche de détection d'intervalles harmoniques conventionnels. La
tâche des musiciens était de détecter un intervalle d'octave parmi
d'autres intervalles tout aussi conventionnels (de tierce, quarte, quinte
et sixte). D'après Kellar et Bever, le traitement d'intervalles aussi
couramment utilisés en musique aurait dû, au contraire, être plus
efficacement réalisé dans l'hémisphère droit des musiciens. Le fait que
la présentation des intervalles se faisait simultanément avec du bruit
blanc à l'oreille opposée dans le test de Shanon pourrait expliquer un
changement de stratégie d'écoute. La présence d'un bruit controlatéral
aurait pu amener les musiciens à analyser les intervalles c

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