Les données fondamentales d un plan régional - article ; n°11 ; vol.3, pg 329-336
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Description

Tiers-Monde - Année 1962 - Volume 3 - Numéro 11 - Pages 329-336
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 14
Langue Français

Extrait

Jan Tinbergen
Les données fondamentales d'un plan régional
In: Tiers-Monde. 1962, tome 3 n°11. pp. 329-336.
Citer ce document / Cite this document :
Tinbergen Jan. Les données fondamentales d'un plan régional. In: Tiers-Monde. 1962, tome 3 n°11. pp. 329-336.
doi : 10.3406/tiers.1962.1086
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1962_num_3_11_1086v ШШЕЕБ FONDAMENTALES LES
D'UN PLAN RÉGIONAL
par Jan Tinbergen (i)
I. — Introduction; position du problème
Dans cet essai nous nous proposons de discuter ce qui nous semble
être le noyau de chaque planification régionale. Un plan régional se
caractérise par l'indication, pour chaque région, des projets à exécuter
dans cette région : un plan régional, en d'autres termes, donne une
subdivision d'un plan national. Le problème que nous allons considérer
se pose de la manière suivante : quelle information minimale est néces
saire pour composer un tel plan régional ? Nous croyons utile de consi
dérer ce problème pour la raison que beaucoup de recherches — parfois
coûteuses — faites par les bureaux de développement régional ne nous
semblent pas suffisamment orientées vers les décisions concrètes nécess
aires pour aboutir à un plan cohérent de développement régional.
Parmi les décisions concrètes, les plus indispensables sont celles concer
nant l'exécution de projets d'investissement : sans eux il n'y a pas de
développement. Afin de mettre en lumière ce qui nous semble essentiel
nous nous bornerons à cette « phase des projets » ; nous sommes conscient
de l'utilité d'autres phases, de caractère préparatoire, comme par exemple
la phase macro-économique de la planification ou une phase des secteurs
(voir [5]). Nous croyons avoir recueilli dans le schéma que nous allons
présenter les éléments les plus essentiels — et seulement eux — d'une
planification par région.
IL — Notion de région
Nous allons discuter d'abord un certain nombre de notions utiles
pour aborder notre problème et en même temps pour délimiter certains
types de problèmes. La première notion concerne l'idée de la région
(1) Directeur de l'Institut économique néerlandais. Texte français de l'auteur.
329
22 JAN TINBERGEN
elle-même. Utilisée à côté de la notion de « nation » ou ď « économie
d'un pays », elle indique qu'il y a lieu de distinguer entre des unités
géographiques de grandeur différente. La cause originelle en est sans
doute que les distances physiques créent des relations plus étroites entre
des entreprises voisines ou des ménages voisins qu'entre des entreprises
éloignées l'une de l'autre ou des à plus grande distance. Comme
il sera clair, dans la suite, l'essentiel de ces unités géographiques consiste
en l'existence d'un certain nombre d'industries dont la superficie du
marché coïncide plus ou moins avec une telle unité. C'est dire que pour
une certaine série d'industries il y a l'autarcie de la région. Il dépend des
industries comprises dans cette série quelle sera la taille de la région.
Pour un nombre considérable d'activités le marché se borne au village
dans lequel il se trouve, avec les alentours ruraux. Pour d'autres industries
le marché se compose d'un grande ville et ses environs, etc. Nous savons
tous que pour un certain nombre d'activités le marché se compose du
monde entier. Il y a donc lieu de distinguer entre des unités géographiques
de taille différente et on se demande quelles notions se recommandent
à cet égard» Pour cet essai nous supposerons néanmoins que les régions
sont déjà définies, peut-être par l'existence d'unités administratives
comme les départements ou plutôt de groupes de départements. En effet,
dans la première étape de la planification régionale, il convient que le
nombre de régions ne soit pas pris trop grand.
III. — Industries internationales, nationales et régionales
Le phénomène à la base de la distinction entre certains groupes
d'industries indiquées par les adjectifs « régionales, nationales et inter
nationales », consiste dans les coûts de transport. Un modèle très exact
de l'économie spatiale devrait introduire tous les degrés concevables
de transport s'exprimant dans des coûts de transport comme une variable
quantitative et continue (voir [5]). Dans cet essai, première
approximation, nous introduirons une distinction qualitative indiquée
au titre de ce paragraphe. Nous entendrons par industrie internationale
une industrie dont les coûts de transport sont si faibles que les produits
sont transportés entre les nations. Par industrie nationale, nous entendons
une industrie dont les produits ne sont pas transportés d'une nation à
une autre : il y a donc autarcie nationale pour ces produits. Une industrie
régionale montrera même une autarcie régionale, à cause de frais de
330 LES DONNÉES FONDAMENTALES D'UN PLAN RÉGIONAL
transport encore plus élevés. Il sera clair que d'une part ce qui compte
ce sont les coûts de transport par unité de valeur et non pas de poids;
d'autre part que la subdivision que nous proposons n'est qu'une subdi
vision grossière. Nous la croyons quand même fort utile. Il sera clair
que les industries suivantes seront des industries nationales : énergie,
transports routiers, fluviaux et ferroviaires, commerce de gros et de
détail, gouvernement, enseignement, services financiers, services per
sonnels, artisanat, bâtiment; certaines d'entre elles sont même des
industries régionales. Par contre, parmi les industries internationales il
y a une partie de l'agriculture, les industries textiles, chimiques, métal
lurgiques, etc.
IV. — Groupes complémentaires d'investissements
Quand on veut élargir la capacité d'une industrie internationale et
en même temps conserver l'équilibre entre l'offre et la demande de biens,
il faut élargir simultanément la production de nombreux biens nationaux
et régionaux. Si au surplus nous supposons que les capacités inutilisées
doivent être évitées, il s'ensuit qu'un projet d'investissement dans une
industrie internationale doit toujours être accompagné d'un groupe
complémentaire d'investissements dans les industries nationales et
régionales. Dans les problèmes à considérer dans la suite, où nous
supposons l'existence d'industries nationales, il y a lieu de considérer
donc comme élément indivisible d'un plan de développement un tel
groupe d'investissements complémentaires. Seulement quand nous
supposons, comme exercice introductif, l'absence d'industries nationales,
il n'y a pas cette nécessité.
Le montant d'investissement nécessaire comme complément à un
projet quelconque dans une industrie internationale peut être estimé
à l'aide de la méthode input-output. Le problème à résoudre ne coïncide
pas, cependant, avec le problème usuel considéré par cette méthode.
Il faut poser le problème de la manière suivante : étant donné l'augment
ation de la production dans l'industrie internationale considérée,
l'augmentation de toute autre industrie étant égale à zéro ;
étant donné également que les exportations et les importations des indust
ries nationales doivent rester zéro, quelles seront les valeurs des variables
inconnues suivantes : l'augmentation de la production nécessaire dans
toutes les industries nationales et l'augmentation des importations (ou la
331 JAN TINBERGEN
diminution des exportations) nécessaires dans les industries interna
tionales ? C'est un problème « mixte » dans le sens mathématique :
les données aussi bien que les inconnues se trouvent parmi les deux
types de variables caractéristiques de la méthode (voir [6]).
V. — Projets mobiles et projets immobiles
Une troisième conception utile et nécessaire pour l'étude des
problèmes régionaux est celle des différences régionales des coûts de
production. Il est clair que ces peuvent être faibles pour
certaines industries qui peuvent opérer partout et qu'il y a de grandes
différences entre les régions pour d'autres industries

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