Les effets spatiaux du mouvement : leur rôle et leur traitement - article ; n°2 ; vol.82, pg 457-472
17 pages
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Description

L'année psychologique - Année 1982 - Volume 82 - Numéro 2 - Pages 457-472
Résumé
Le mouvement — d'un mobile par exemple — s'accompagne d'effets spatiaux dus au changement de position du mobile dans l'espace dans lequel il se déplace. Ce changement de position entraîne une modification des relations spatiales qu'entretient le mobile avec les éléments de l'espace environnant.
Cette note théorique, après avoir clairement distingué la perception du mouvement du traitement spatial de ses conséquences, dégage deux problèmes étroitement intriqués : le premier concerne les conditions du traitement spatial et le second le rôle de la structure de l'espace.
On relève, dans les recherches, de nombreux exemples de confusions classiques, ou de présupposés expérimentaux non explicités.
Mots clefs : perception du mouvement, traitement spatial.
Summary : Spatial effects of movement : their role and processing.
The movement, of a « mobile » (object in motion) for instance, is accompanied by spatial effects due to the mobile's change of position in the surrounding space of its displacement. This change of position leads to a modification of spatial relations maintained by the mobile with the elements of its ambient space. This theoretical note, after having clearly distinguished the perception of movement from spatial treatment of its consequences, identifies two tightly intricated problems : the first one concerns the conditions of the spatial treatment and the second problem has to do with the role of the spatial structure.
It is noted that researchs show numerous examples of classical confusions or non-explicit experimental presuppositions.
Key-words : perception of movement, spatial treatment.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J. Pailhous
Viola Cavallo
Les effets spatiaux du mouvement : leur rôle et leur traitement
In: L'année psychologique. 1982 vol. 82, n°2. pp. 457-472.
Résumé
Le mouvement — d'un mobile par exemple — s'accompagne d'effets spatiaux dus au changement de position du mobile dans
l'espace dans lequel il se déplace. Ce changement de position entraîne une modification des relations spatiales qu'entretient le
mobile avec les éléments de l'espace environnant.
Cette note théorique, après avoir clairement distingué la perception du mouvement du traitement spatial de ses conséquences,
dégage deux problèmes étroitement intriqués : le premier concerne les conditions du spatial et le second le rôle de la
structure de l'espace.
On relève, dans les recherches, de nombreux exemples de confusions classiques, ou de présupposés expérimentaux non
explicités.
Mots clefs : perception du mouvement, traitement spatial.
Abstract
Summary : Spatial effects of movement : their role and processing.
The movement, of a « mobile » (object in motion) for instance, is accompanied by spatial effects due to the mobile's change of
position in the surrounding space of its displacement. This change of position leads to a modification of spatial relations
maintained by the mobile with the elements of its ambient space. This theoretical note, after having clearly distinguished the
perception of movement from spatial treatment of its consequences, identifies two tightly intricated problems : the first one
concerns the conditions of the and the second problem has to do with the role of the spatial structure.
It is noted that researchs show numerous examples of classical confusions or non-explicit experimental presuppositions.
Key-words : perception of movement, spatial treatment.
Citer ce document / Cite this document :
Pailhous J., Cavallo Viola. Les effets spatiaux du mouvement : leur rôle et leur traitement. In: L'année psychologique. 1982 vol.
82, n°2. pp. 457-472.
doi : 10.3406/psy.1982.28430
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1982_num_82_2_28430L'Année Psychologique, 1982, 82, 457-472
Laboratoire de Psychologie de V Apprentissage
IBHOP1
LES EFFETS SPATIAUX DU MOUVEMENT :
LEUR ROLE ET LEUR TRAITEMENT
par Jean Pailhous et Viola Cavallo
SUMMARY : Spatial effects of movement : their role and processing.
The movement, of a « mobile » (object in motion) for instance, is
accompanied by spatial effects due to the mobile's change of position in the
surrounding space of its displacement. This change of position leads to a
modification of spatial relations maintained by the mobile with the elements
of its ambient space. This theoretical note, after having clearly distinguished
the perception of movement from spatial treatment of its consequences,
identifies two tightly intricated problems : the first one concerns the condi
tions of the spatial treatment and the second problem has to do with the role
of the spatial structure.
It is noted that researchs show numerous examples of classical confu
sions or non-explicit experimental presuppositions.
Key-words : perception of movement, spatial treatment.
INTRODUCTION
Les rapports entre les mouvements et leurs référentiels spa
tiaux posent de nombreuses questions théoriques à la psychologie
cognitive : mécanismes d'exploration spatiale, connaissance des
propriétés spatiales des mouvements, élaboration des référent
iels, etc. En outre, l'analyse des travaux effectués dans ce secteur
montre une assez mauvaise coordination entre ce type de recher
ches et les recherches de psychophysiologie et de psychophysique.
En psychologie cognitive, les recherches sont la plupart du
temps centrées sur la connaissance de l'espace environnant, la
1. Rue des Géraniums, 13014 Marseille. 458 J. Pailhous el V. Cavallo
representation de ses propriétés relationnelles avec une utilisation
fréquente au niveau descriptif de la géométrie (cf. par exemple
Piaget, Inhelder et Szeminska, 1948 ; Michon, 1968).
La psychophysique, la psychophysiologie se sont surtout inté
ressées, quant à la description du mouvement, à ses propriétés
cinématiques (cf. par exemple le pointage visuo-manuel : Pail
lard, 1980 a ; Hauert, Mounoud et Mayer, 1981).
On trouve donc des recherches où le mouvement est pri
ncipalement conçu comme un moyen d'atteindre les propriétés
de l'espace (déplacement exploratoire visuel, locomoteur... par
exemple) et des recherches où il est l'objet même d'étude. Ainsi
par exemple dans le cas simple de la perception du mouvement
d'un mobile on peut distinguer les propriétés de l'espace qui
contient le mouvement des propriétés de l'espace du
lui-même, ses propriétés intrinsèques.
On peut remarquer qu'on n'a pas toujours très bien perçu que
les propriétés de l'espace qui contient le mouvement peuvent
servir de référentiel pour la connaissance des propriétés intrin
sèques du mouvement, et, réciproquement, ces peuvent servir de référentiel pour la connaissance de
l'espace qui le contient.
Certes ce problème n'a pas échappé à tout le monde. Gibson
(1958) notamment dans le cas du déplacement du sujet (qui
n'est qu'un cas particulier dans des conditions unimodalitaires)
se servait, dans ses modèles, des effets sur l'espace environnant
de différents déplacements pour le traitement du déplacement
lui-même (son contrôle par exemple). Cependant, n'ayant pas
réellement expérimenté lui-même, une distinction fondamentale
a échappé à son analyse. En effet, un certain nombre de pro
priétés de l'espace dans lequel le déplacement a lieu, ne sont pas
prises en considération dans sa problématique. Les espaces (des
surfaces) construits par Gibson ne permettent un véritable tra
itement du déplacement que pendant le déplacement lui-même
puisqu'il ne prend en compte que les lois cinématiques (direction,
vitesse, accélération) du mouvement apparent, donc consécutif
au déplacement de points hypothétiques de la surface.
De fait, ses travaux ont surtout suscité des recherches dans
le domaine de la perception — en psychophysique (Llewellyn,
1971 ; Warren, 1976) et en psychophysiologie (cf. vection par
exemple, Pavard, Berthoz et Lestienne, 1976) — , que des recher
ches en psychologie cognitive. Les effets spatiaux du mouvement 459
II suffit de supprimer la perception du mouvement, de créer
des espaces diversifiés pour que la perspective soit radicalement
transformée.
Il faut établir en effet une claire distinction entre :
1° Les informations qui proviennent directement de la per
ception du mouvement, celle-ci impliquant la mise en jeu d'une
infrastructure neurophysiologique déjà remarquable au niveau
périphérique (rétinien par exemple) ; cette information étant
bien entendu susceptible d'être la base d'un traitement cognitif
de type spatial (on voit bouger le mobile) ;
2° Des informations qui proviennent des conséquences spa
tiales ou « effets spatiaux » du mouvement (on voit le mobile
changer de place). Encore faudra-t-il, comme on le verra, qu'il
y ait des « places » dans cet espace.
C'est sur ce second point que portera la réflexion. En général
dans la vie courante ces deux sources d'information sont associées
et redondantes, mais on peut expérimentalement les dissocier
(avec un stroboscope par exemple). Cette dissociation permet de
mieux étudier cette seconde source et en parti
culier de dégager son rôle dans l'inférence/reconstruction du
mouvement. Cependant, nous remarquerons qu'il ne s'agit en
aucune façon de dissocier perception et représentation du mou
vement. En effet, la du mouvement du mobile est la
base la plus commune de la représentation spatiale de ce mouve
ment. Il s'agit en fait, en supprimant la perception du mouvement,
d'obliger le sujet par le seul traitement des effets spatiaux (qui
peut exister aussi, bien entendu, lorsque le mouvement est perçu)
de le reconstruire dans ses propriétés cinématiques. Cette recons
truction implique le recours à des processus cognitifs et plus
spécifiquement à des représentations spatiales (qui ne sont just
ement pas celles du mouvement, comme on le verra largement par
la suite, notamment au § 3). Bien entendu, le mouvement une
fois reconstruit peut être représenté (tout comme lorsqu'il a été
perçu) mais cette représentation du mouvement doit être clair
ement distingu

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