Les « facteurs » psychologiques - article ; n°1 ; vol.35, pg 85-102
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Description

L'année psychologique - Année 1934 - Volume 35 - Numéro 1 - Pages 85-102
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1934
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

N. Margineanu
III. Les « facteurs » psychologiques
In: L'année psychologique. 1934 vol. 35. pp. 85-102.
Citer ce document / Cite this document :
Margineanu N. III. Les « facteurs » psychologiques. In: L'année psychologique. 1934 vol. 35. pp. 85-102.
doi : 10.3406/psy.1934.5255
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1934_num_35_1_5255Ill
LES « FACTEURS » PSYCHOLOGIQUES
Par Nicolas Margineanu
Docent à l'Université de Gluj, Roumanie
La nature des concepts psychologiques, en termes desquels
la vie psychologique est décrite et expliquée, est, dans une
grande mesure, deductive et didactique. La mémoire, l'atten
tion, l'intelligence, la volonté, etc., ne sont pas seulement des
unités fonctionnelles ; elles sont aussi des unités déductives et
didactiques. Quelquefois la part deductive est même plus
grande que la part fonctionnelle. Nous n'employons pas ces
concepts seulement parce qu'ils semblent représenter quelques
facteurs de base de la conduite humaine, mais aussi à cause de
leur commodité logique et didactique. Ils s'accordent bien
avec ce que nous savons déjà et ils forment un tout logique,
que nous comprenons et que les autres peuvent comprendre
aussi en l'apprenant de nous.
Mais, ce qui est d'accord avec nos connaissances antérieures
et ce qui nous semble le plus logique au point de vue systéma
tique et le plus commode au point de vue didactique, n'est pas
toujours ce qui est le plus exact, au point de vue de la réalité
des faits. Notre connaissance, même scientifique, n'est jamais
indépendante de notre subjectivité. Par conséquent la défini
tion des concepts psychologiques, ainsi que la définition de
n'importe quels concepts scientifiques comporte une erreur.
Que cette erreur, provenant de la subjectivité du psychologue
soit considérable, cela peut être jugé d'après la variation des
concepts psychologiques ! Il y a presque autant de concepts
que de psychologues !
Il est vrai que la méthode expérimentale a réduit beaucoup
l'arbitraire de la connaissance psychologique. Le principe des
conditions identiques d'expérience et l'estimation objective et MÉMOIRES ORIGINAUX 86
même quantitative des résultats, a été un excellent contrôle,
pour échapper à la subjectivité. L'accord sur les concepts
psychologiques est devenu plus grand. Néanmoins la tâche
n'était pas complète et la raison de cette insuffisance est claire.
La définition du problème est la condition préalable et
fondamentale de l'expérience. Avant d'expérimenter il faut
connaître ce sur quoi on expérimente. L'étude de l'attention
suppose que l'attention existe et que nous en avons une cer
taine idée. Cette idée est l'hypothèse à vérifier. L'expérience
doit décider si elle est vraie ou fausse. Mais quelquefois il peut
arriver que l'attention elle-même soit, comme unité fonctionn
elle, simplement inexistante. Elle n'est qu'un concept abstrait
existant seulement dans notre intellect et rien de plus. Étudier
ses attributs signifie plus ou moins étudier quelque chose de
rien, ce qui nous rappelle un peu l'ancienne histoire de Tantale !
En psychologie on commence toujours par la définition et
on finit par l'expérimentation et la mesure. Les choses se
passent différemment dans les sciences exactes, comme la
physique. Là on mesure d'abord et on définit après. Pour éviter
le grand inconvénient dont nous avons parlé plus haut, il y a
une seule solution : faire la même chose dans la psychologie.
C'est ce que l'analyse des facteurs se propose de faire.
Avant de définir l'unité psychologique fonctionnelle, l'ana
lyse des facteurs se demande s'il y a surtout une unité fonction
nelle et quelle est cette unité. La mesure précède la définition.
Étant donné quî l'isolement et la mesure des facteurs sont
par leur nature strictement quantitatifs, il s'ensuit que les
facteurs ainsi diagnostiqués sont des unités fonctionnelles
objectives, privées de tout élément subjectif, logique et
didactique.
Dans les pages qui suivent nous essayerons de présenter les
facteurs psychologiques ainsi établis.
Le facteur G
Les équations tétrades ont été pour la première fois appli
quées aux corrélations des tests d'intelligence. En général le
critère était satisfaisant. La différence des tétrades était plus
ou moins nulle ou presque nulle. Par conséquent, les tests
d'intelligence mesurent un facteur général, commun à tous
et un facteur spécifique, caractéristique de chaque test parti
culier. « Toute espèce d'activité intellectuelle possède en N. MARGINEANU. LES « FACTEURS » PSYCHOLOGIQUES 87
■commun avec les autres une fonction (ou un groupe de fonc
tions), tandis que le reste de l'activité contient des éléments
spécifiques différents des éléments d'autres activités. La
fonction générale, commune à toute espèce d'opération intel
lectuelle, est désignée par la lettre G, tandis que les éléments
spécifiques sont désignés par la lettre s. » (Spearman, 31.)
Spearman, après avoir réussi à faire la preuve mathémat
ique de l'existence du G et à mesurer sa quantité dans diverses
fonctions intellectuelles, a essayé de définir sa nature.
Chaque acte de connaissance implique, selon Spearman,
a) l'aperception de notre propre expérience ; b) réduction des
relations et c) réduction des corrélatifs.
L'homme a toujours l'aperception de ses actes. Il a la
conscience de soi et de ce qu'il fait. Il
sait qu'il sait ; il sait qu'il sent et il sait '^>
qu'il agit. « Chaque expérience vécue tend V- -<!
à évoquer immédiatement la connaissance
lz de ses attributs et du sujet qui l'expér
imente » (Spearman, 32). C'est l'apercep- Fig- *
tion de l'expérience.
Chaque acte de connaissance tend à
établir des relations entre les objets de la connaissance. « La
connaissance de deux ou de plusieurs qualités tend à évoquer
et à établir des relations entre elles » (Spearman, 32). C'est le
deuxième principe de la connaissance.
Supposons que \x et /2 représentent deux idées. Alors r
représentera n'importe quelle relation de similitude, grandeur,
opposition, etc., qui existe entre les deux idées. Les syllo
gismes sont toujours des eductions des relations.
Quand nous pensons à un certain objet et une certaine rela
tion avec d'autres objets, nous pensons à ces objets aussi. « La
■connaissance d'un certain objet et d'une certaine qualité ou
relation de cet objet, tend à évoquer la connaissance des autres
objets corrélatifs ou similaires » (Spearman, 32).
En connaissant le caractère ou l'objet f1 et la relation r,
nous avons une tendance naturelle vers la connaissance du
caractère /2.
Les trois principes fondamentaux de la pos
sèdent en commun quelques propriétés essentielles. Les affi
rmations basées sur les trois principes prennent la forme de
vérités évidentes. « J'ai du plaisir », « Le Rouge et le noir sont
des couleurs différentes », « Deux fois deux font quatre », etc., MEMOIRES ORIGINAUX
sont des vérités par évidence. C'est la propriété noélique de ces.
propositions.
Dans le même temps ces propositions affirment de nouvelle&
connaissances. Elles possèdent une propriété génératrice. La
notion de noégenesis est destinée à souligner le caractère d'évi
dence et d'affirmation des nouvelles vérités de ces propositions.
Puisque cette notion est tout à fait fondamentale dans la
théorie de Spearman, sa théorie est souvent connue sous ce
nom. Les trois principes sont appelés principes « noégéné-
tiques ».
Les principes noégénétiques concernent la forme de la
connaissance. Ils ne nou&
disent rien sur le contenu.
Le contenu du premier
principe est formé par tou&
les états et les actes psy
chiques. Le contenu du s
econd principe est formé par
toutes les relations possi
bles. En totalité il y a dix
Fig. 2 classes de relations: sept
lations r

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