Les groupes humains dans la nature : nouvelle analyse des distributions de leurs effectifs - article ; n°4 ; vol.87, pg 567-580
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Description

L'année psychologique - Année 1987 - Volume 87 - Numéro 4 - Pages 567-580
Summary : Human groups in the field : new analysis of the distributions of their sizes.
Studies of the sizes of human groups « in the field » are critically examined to determine and develop their contributions on the basis of a new analysis of existing data for 12,391 groups observed in twelve urban settings. Past analyses tended to conclude that ail the distributions of group sizes were positively skewed and fitted the Poisson lave rather than the binomial law, both being zero-truncated. A new analysis of the same data questions that conclusion : when the settings are unfavourable to social interactions, there is a majority of solitary individuals ; when they are favourable to them, there is a majority of individuals in dyads. It is concluded that the perspectives of research which are offered illustrate how studies of the sizes of human groups can be profitable for social and environmental psychology.
Key words : human groups, groups size, information processing.
Résumé
Les recherches sur les effectifs des groupes humains formés dans « la nature » font l'objet d'une revue critique visant à recenser leurs apports et à les développer à partir d'une nouvelle analyse de données antérieures portant sur 12 391 groupes observés dans 12 contextes urbains. Les analyses antérieures tendent à conclure que les distributions des effectifs des groupes auraient toutes l'allure d'une courbe à asymétrie positive et s'ajusteraient à la loi de Poisson plutôt qu'à la loi binomiale, tronquée à zéro. Une nouvelle analyse des données remet en cause ces conclusions. Quand les contextes des observations sont défavorables aux interactions sociales, il existe une majorité d'individus solitaires; quand les contextes sont favorables à ces interactions, il existe une majorité d'individus en groupes d'effectif égal à deux. Nos conclusions présentent des perspectives de recherches qui illustrent le parti que la psychologie sociale et la psychologie de l'environnement pourraient tirer de travaux sur les effectifs des groupes humains.
Mots clés : groupes humains, effectifs des groupes, traitement de l'information.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Pierre Desportes
Jean-Marie Lemaine
Annie Dequeker
Les groupes humains dans la nature : nouvelle analyse des
distributions de leurs effectifs
In: L'année psychologique. 1987 vol. 87, n°4. pp. 567-580.
Citer ce document / Cite this document :
Desportes Jean-Pierre, Lemaine Jean-Marie, Dequeker Annie. Les groupes humains dans la nature : nouvelle analyse des
distributions de leurs effectifs. In: L'année psychologique. 1987 vol. 87, n°4. pp. 567-580.
doi : 10.3406/psy.1987.29236
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1987_num_87_4_29236Abstract
Summary : Human groups in the field : new analysis of the distributions of their sizes.
Studies of the sizes of human groups « in the field » are critically examined to determine and develop
their contributions on the basis of a new analysis of existing data for 12,391 groups observed in twelve
urban settings. Past analyses tended to conclude that ail the distributions of group sizes were positively
skewed and fitted the Poisson lave rather than the binomial law, both being zero-truncated. A new
analysis of the same data questions that conclusion : when the settings are unfavourable to social
interactions, there is a majority of solitary individuals ; when they are favourable to them, there is a
majority of individuals in dyads. It is concluded that the perspectives of research which are offered
illustrate how studies of the sizes of human groups can be profitable for social and environmental
psychology.
Key words : human groups, groups size, information processing.
Résumé
Les recherches sur les effectifs des groupes humains formés dans « la nature » font l'objet d'une revue
critique visant à recenser leurs apports et à les développer à partir d'une nouvelle analyse de données
antérieures portant sur 12 391 groupes observés dans 12 contextes urbains. Les analyses antérieures
tendent à conclure que les distributions des effectifs des groupes auraient toutes l'allure d'une courbe à
asymétrie positive et s'ajusteraient à la loi de Poisson plutôt qu'à la loi binomiale, tronquée à zéro. Une
nouvelle analyse des données remet en cause ces conclusions. Quand les contextes des observations
sont défavorables aux interactions sociales, il existe une majorité d'individus solitaires; quand les
contextes sont favorables à ces interactions, il existe une majorité en groupes d'effectif égal
à deux. Nos conclusions présentent des perspectives de recherches qui illustrent le parti que la
psychologie sociale et la psychologie de l'environnement pourraient tirer de travaux sur les effectifs des
groupes humains.
Mots clés : groupes humains, effectifs des groupes, traitement de l'information.L'Année Psychologique, 1987, 87, 567-580
Laboratoire de Psychologie sociale
Unité associée CNRS 301
Université Paris Vil1
LES GROUPES HUMAINS DANS LA NATURE :
NOUVELLE ANALYSE
DES DISTRIBUTIONS DE LEURS EFFECTIFS
par Jean-Pierre Desportes, Jean-Marie Lemaine
et Annie Dequeker
SUMMAR Y : Human groups in the field : new analysis of the distributions
of their sizes.
Studies of the sizes of human groups « in the field » are critically examined
to determine and develop their contributions on the basis of a new analysis
of existing data for 12,391 groups observed in twelve urban settings. Past
analyses tended to conclude that all the distributions of group sizes were
positively skewed and fitted the Poisson law rather than the binomial law,
both being zero-truncated. A new analysis of the same data questions that
conclusion : when the settings are unfavourable to social interactions, there
is a majority of solitary individuals ; when they are favourable to them,
there is a majority of in dyads. It is concluded that the perspect
ives of research which are offered illustrate how studies of the sizes of
human groups can be profitable for social and environmental psychology.
Key words : human groups, groups size, information processing.
Les ouvrages classiques de psychologie sociale mentionnent
explicitement les recherches sur les effectifs des groupes humains
formés dans « la nature » (Montmollin, 1965, p. 3-4 ; Milgram et
Toch, 1969, p. 566-567), mais il est difficile d'évaluer ce qu'elles
apportent à la psychologie sociale à partir de ce qui est présenté
comme le résultat essentiel de ces recherches : les distributions
des effectifs des groupes obtenues dans des contextes variés
auraient toutes l'allure d'une courbe à asymétrie positive. En
1. 18, rue de la Sorbonne, 75230 Paris Cedex 05. J.-P. Desporles, J.-M. Lemaine et A. Dequeker 568
négligeant la relation entre les contextes des observations (ou les
environnements) et les effectifs des groupes, les psychologues
sociaux vident de tout intérêt théorique les recherches sur un
indice élémentaire de la socialite, ce qui les autorise ensuite,
comme le souligne Robinson (1984), à considérer les effectifs
des groupes comme une variable dépendante ne relevant pas
de leurs préoccupations. La revue critique que nous présentons
vise donc à recenser les apports des recherches sur les effectifs
des groupes et à les développer (dans un cadre conceptuel tirant
parti de la psychologie générale, de la psychologie sociale et de
la psychologie de l'environnement) à partir d'une nouvelle ana
lyse de données antérieures portant sur 12 391 groupes observés
dans 12 contextes urbains2.
1. Les apports des recherches antérieures
sur les effectifs de groupes
En préambule, on ne peut esquiver les problèmes que sou
lève la collecte de données (observer quoi, où, quand et com
ment ?) sur les effectifs des groupes (voir Desportes, Lemaine et
Dequeker, 1987, pour l'analyse détaillée de ces problèmes) :
a I La question « Qu'observer ? » soulève deux problèmes.
A partir de quel effectif x a-t-on affaire à un groupe, en d'autres
termes, faut-il inclure dans les observations les individus soli
taires (a; = 1) ? La prise en compte légitime des soli
taires s'est finalement plus ou moins imposée sous l'influence
des chercheurs qui ont élaboré des modèles mathématiques des
distributions des effectifs des groupes ; mais, dans les premières
recherches (James, 1951 et 1953) et dans celles qu'ont réalisées
des « non-mathématiciens » (Bakeman et Beck, 1974), ce cri
tère n'est pas retenu et les groupes sont dénombrés si leur effectif
est au moins égal à 2. Autre problème de critères : quels sont
ceux qui permettent de décider que des individus forment un
2. Les types de groupes suivants, qui ne sont pas formés dans « la nature »,
ne sont pas pris en considération : par exemple, les groupes formés par un
nombre fini d'individus dans des espaces clos tels que écoles maternelles
(Chevaleva-Janovskaja, 1927, et Cohen, 1971), automobiles (Cohen, 1971),
habitacles sous-marins (Bakeman et Beck, 1974) et hall d'un congrès
(Calsyn et Becker, 1976) ; les groupes de travail d'instances fédérales et
d'Etats aux Etats-Unis (James, 1951) ; les groupes observés dans des films
diffusés à la télévision (Bakeman et Beck, 1974). des groupes humains 569 Distributions
groupe d'effectif x ^ 2? A la suite des travaux de James (1951),
il existe un consensus, plus ou moins explicite, pour considérer
que ce sont les interactions manifestes (gestualité, rire, sourire,
conversation, jeu ou travail) qui permettent de repérer les
individus formant vraiment un groupe.
b I Les questions « Où observer ? » et « Quand observer ? »
restent sans réponse quant aux critères de choix des contextes
de collecte des données, et des moments de cette collecte. En
somme, les chercheurs observent où et quand bon leur semble.
c / La question « Comment dénombrer les effectifs des
groupes ? » reçoit une réponse simple : il suffit de compter les
individus qui forment des groupes. Réponse peu satisfaisante,
car on ne peut pas compter les individus qui se déplacent comme
ceux qui sont immobiles (Bakeman et Beck, 1974).
Les premières descriptions de distributions des effectifs de
groupes humains ont James (1953) pour auteur : les distributions
obtenues dans des contextes variés auraient toutes l'allure
d'une courbe à asymétrie positive ; mais, comme les données
publiées mélangent les contextes, on ne peut pas juger sur
pièces de cette uniformité. Il faut attendre l'article de Coleman
et James (1961) pour prendre connaissance des données relatives
à cinq distributions et force est alors de constater, comme nous
le verrons ci-d

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