Les Indiens Motilones. - article ; n°1 ; vol.39, pg 15-58
45 pages
Catalan

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les Indiens Motilones. - article ; n°1 ; vol.39, pg 15-58

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
45 pages
Catalan
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1950 - Volume 39 - Numéro 1 - Pages 15-58
44 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1950
Nombre de lectures 36
Langue Catalan
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Paul Rivet
Cesáreo de Armellada.
Les Indiens Motilones.
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 39, 1950. pp. 15-58.
Citer ce document / Cite this document :
Rivet Paul, de Armellada. Cesáreo. Les Indiens Motilones. In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 39, 1950. pp. 15-
58.
doi : 10.3406/jsa.1950.2379
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1950_num_39_1_2379LES INDIENS MOTILONES,
Par Paul RIVET et le Père Cesáreo de ARMELLADA.
Sous le nom de « Motilones », les ethnologues classent des tribus diff
érentes les unes des autres (2; 26).
Un premier groupe motilón est constitué par les Yupa (2) ou Yúko (24).
Cette différence de dénomination s'explique aisément. Yúko a le sens de
« gente brava » et Yupka celui de « gente mansa » (28). Par suite, chaque
tribu emploie le second terme pour se dénommer et le premier pour dési
gner ses voisins. Yúko provient de la racine yu-, yo-, du mot yoba, к forêt»,
et du suffixe -ko (ou -koto), «gens» et signifie exactement les «hommes de
la forêt» (24, 18).
Les Yupa ou Yúko parlent un dialecte karib. Ils occupent les pentes occi
dentales ou colombiennes de la Cordillère de Perijá et de Bobali, depuis
Manaure au Nord jusqu'au río Maracá au Sud (28) ^ ne dépassant pas à l'Est
une ligne parallèle à la route Chiriguana-La Paz (24, 16), et les pentes orien
tales ou vénézuéliennes de la dite Cordillère depuis le río Macoa jusqu'au
río Aguas blancas (28) ou au río Tucucú (2).
* * *
Du côté colombien, on a cité la tribu de Manaure, les Manastará, sans
doute sur les pentes de la montagne de même nom, les Súsa aux sources
du río del Espiritu Santo, lesSikarare, sur le río de ce nom, les Kasakará (ou
Sakara), les Tukúžmo et les Iróka, aux sources du río Casacará, les Yukurí
(Yukure, Yiikumare ou Yukurare), les Yuxka et les Sokómba, dans le bas
sin du río Socómba et aux sources du Maracá (28; 24, 19), les Akanayuto
ou Akanayuta, qui ont souvent attaqué Becerril (21, 621) et leurs voisins
les Pampanillas (21, 622). Bolinder (7, 208) répartit ces Indiens en cinq
districts successifs qui sont, en allant du Nord au Sud : Tolima, Tocaima,
Milagru, Casacará et Socómba, près de Maracá. I б SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES
Les Capucins, depuis 19 14, ont établi chez les Yúko colombiens des
centres de « réduction » qui portent les noms suivants : El Avemaria et
Tocaimo (ce dernier avec 60 familles), au Nord de la Cordillère, El Milagro,
Manastará, Sitio Manso, El Rosario (région de Tuerto de Origas), Espiritu
Santo, Fernambuco, Sicarare, Casacará, Iróca, Maracá (Becerril) et, tant sur
le haut Maracá que sur son affluent le Yujca, à l'Est de Becerril, San Jenaro,
la Hondonada, avec un effectif de 472 Indiens; enfin, au sommet de la Cord
illère, près de la frontière vénézuélienne, le groupe de Sicacau, qui se rat
tache sans doute aux Pšikakáo du versant vénézuélien, comprend de 300 à
400 individus (13, 149 ; 19, 156-157, 159-162, 166; 20, 81-85). Les mêmes
missionnaires affirment que, grâce à leurs efforts civilisateurs, les habitants
de La Paz, de San Diego, Codazzi (appelé successivement El Pueblo, Pueblito,
puis Espiritu Santo), Becerril (autrefois appelé Maracá) et La Jagua (autre
fois appelé El Rincón) ne sont plus exposés aux attaques des Indiens (19,
155), et que, plus au Sud^du territoire qu'ils ont tenté d'évangéliser, d'autres
tribus dominent la région peu connue qui s'étend jusqu'à Teorama, San Pedro
et San Calixto (19, 178-179).
Ce renseignement rejoint celui de Alvarez José Nicolas de la Rosa, qui,
en 1739, classait comme Karib les Motilones des montagnes d'Ocana, dont
une partie avait constitué la mission de La Cruz (21, 624).
De même, Reichel-Dolmatoff pense que les Indiens Yúko colombiens
atteignaient autrefois au Sud la limite de la colonisation blanche marquée
par les villages de Mercedes, Hacari ou La Palma, Teorama, Convención
et Tamalameque. Selon lui, ils dominaient également le pays jusqu'au rio
César et à la lagune de Zapatoza à l'Ouest (26, 383).
Cette expansion méridionale des Yúko colombiens nous conduit à la
région d'Ocana, ville que nous savons avoir été fondée en 1572 dans le ter
ritoire des Karate (39, III, 244 ; 22, I, 209).
On peut toutefois se demander si ees Indiens, qui s'étendaient au Nord
d'Ocana (39, I, 229), sans doute sur le haut Catatumbo, et aux confins et de Pamplona (39, II, 69), c'est-à-dire vers le Sud-Sud-Est, aux
sources du Tarra et du Zulia, ne devraient pas plutôt être rattachés au
groupe motilón vénézuélien, les Kunaguasáya, dont nous nous occupons
plus loin. C'est une question qui ne pourra être tranchée que par une
exploration systématique de toute cette immense région encore si mal
connue.
Quoi qu'il en soit, le domaine des Yúko colombiens se confond complè
tement avec le domaine occupé autrefois par les Тире ou Koyaima, ainsi
qu'il ressort des renseignements consignés par Pedro Castro Trespalacios
dans une intéressante brochure (11), où malheureusement l'indication des LES INDIENS MOTILONES 17
sources n'est pas précisée, encore qu'il semble que les documents proviennent
surtout des Archives Nationales de Bogota.
Les Tupe, primitivement appelés Koyaima, vivaient entre le rio Zazare,
Zezare (30, I, 44), Cisar (21, 619), Cesari (30, I, 61), c'est-à-dire l'actuel
rio César, et la Cordillère, s'étendant au Sud jusqu'au territoire des Indiens
Rincón, où fut fondée Jagua ou El Rincón et au Nord jusqu'à la Cordillère
de Villanueva (39, V, 46 ; 10, II, 40 ; 11, 60-61, 67 ; 40, 3 1 3). De fait, dans
cette vaste région, les cartes modernes indiquent un village de Tupez sur le
Churiniamo, affluent de gauche du rio César, et le caňo Тире, affluent de
gauche du même rio, tout près de Chiriguaná. Leurs principaux centres étaient :
Tocaimo ', San Diego, Jobo, Palmira, Tuerto de Origas 2, El Pueblo (l'ac
tuel Codazzi), Fernambuco (fondé en 1780), Casacará, Maracá (l'actuel
Becerril), El Rincón (l'actuel Jagua) (11, 63-65, 67, 108).
En 1824, pour lutter contre eux, José Manuel Martinez proposa d'établir
des postes de surveillance à Jobo, Palmira, Pueblito (Codazzi), Fernamb
uco, Becerril et Buenavista 3 (11, 68).
La toponymie des Тире parle également en faveur de l'identification de
cette tribu avec les Yuko. Elle est caractérisée par la finale -imo, -amo :
churini-amo, affluent de gauche du rio César ;
majicia-imo ou majiria-imo, affluent de gauche du rio César;
quiria-imo, affluent de gauche du rio César et cacique de San Diego (11,
37, 74; 9, 353);
curiria-ymo, affluent du rio César (11, 73) et cacique tupe, frère de Coro
pona-imo (39, V, 47) ;
chiria-ymo, cacique et région tupe, où fut fondé San Diego (11, 108;
39, V, 47) ;
coropona-imo, cacique tupe (39, V, 46, 47, 49; 11, 77 ; 9, 353, 354, 356) ;
curuna-imo, tupe, frère de Coropona-imo (39, V, 49 ; 11, 37; 9,
353,356);
toca-imo, centre et cacique tupe (11, 61, 108) ;
pona-imo, cacique tupe, frère de Cona-imo (11, 61, 78; 30, I, 186 ; 9, 353,
354, З56);
cona-imo, fils de Coropona-imo (11, 77; 30, I, 186).
Ce suffixe est typiquement karib; il exprime l'idée de grandeur et est
attesté en Hianákoto-Umáua, en Karixona, en Rukuyen, en Apalai, en
Arekuna, en Ingarikó, en Yabarana, en Uayana, en Galibi, en Kalina, en
Karaib des îles, en Makuši, en Taulepáng, en Čayma, en Trio, en Bakairi,
1. Tocaimo était le nom d'un cacique tupe, qui accepta la fondation de San Diego, dans
la région de Chiriaymo (11, 108).
2. Village tupe sur le rio Majiciaymo, affluent de gauche du rio César (11, 63).
3. Un cafio, affluent de droite du rio Tucuy, porte ce nom.
Société des Americanist es, 1950. 2 1 8 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES
en Coko, en Cake, en Uaika, en Kolima, en Pantagora, en Panče, en Pixáo-
(34, 166 ; 17, 962-964 ; 33, 80-84, 92).
Les Тире, surnommés Cerrado en raison de leur caractère fermé (21, 623),
sont dépeints, comme les Yúko, comme ennemis des Espagnols, enclins à la
révolte et au pillage. Ce sont eux qui attaquèrent en 1580 et détruisirent
pour un temps Valle de Upar (39, V, 47-48 ; 30, I, 204; 11, 77-78 ; 9, 352-
З56).
Un autre synonyme des Yúko d

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents