Les inégalités de conditions de vie dans la zone euro
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Dans la zone euro, les ménages ne sont pas égaux en termes de bien-être matériel, que ce soit par leurs conditions de logement, leur équipement en biens durables ou leur consommation. En 1997, 46 % des ménages ne subissent aucun manque sur les 17 critères utilisés pour évaluer ce bien-être. Les autres ménages connaissent des privations qui diffèrent d'un pays à l'autre, à la fois par leur intensité et dans leur nature. Dans la zone euro, 12 % des ménages sont considérés comme « pauvres en conditions de vie ». Cette proportion varie de 7 % aux Pays-Bas à plus de 16 % au Portugal, la France se situant dans la moyenne. Ces ménages ont tous, par rapport à leurs compatriotes, des conditions de vie significativement moins favorisées. La pauvreté des conditions de vie se concentre, dans presque tous les pays étudiés, sur les mêmes types de ménages : personnes isolées, familles monoparentales, et familles nombreuses. Enfin, ils sont aussi plus souvent pauvres -en termes monétaires - que la moyenne, sans toutefois que ces deux formes de pauvreté se confondent.

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Langue Français

Extrait

N° 822 - JANVIER 2002
PRIX : 2,2€
Les inégalités de conditions de vie
dans la zone euro
Sophie Ponthieux, division Conditions de vie des ménages, Insee
ans la zone euro, les ménages ne
Encadré 1
sont pas égaux en termes de Les 17 critères d’évaluation duDbien-être matériel, que ce soit par « bien-être matériel »
leurs conditions de logement, leur équi- L’approche des inégalités en termes de condi-
tions de vie s’inscrit dans les approchespement en biens durables ou leur
multidimensionnelles de la pauvreté, qui visentconsommation. En 1997, 46 % des ména-
à prendre en compte non seulement les
ges ne subissent aucun manque sur les
niveaux de vie, mais aussi les éléments non
17 critères utilisés pour évaluer ce bien- monétaires de bien-être matériel et social. Pour
évaluer ce bien-être matériel une liste de réfé-être. Les autres ménages connaissent
rence de 17 éléments a été constituée. Elle s’appuiedes privations qui diffèrent d’un pays à
sur celles utilisées dans les travaux existants.
l’autre, à la fois par leur intensité et dans • Le logement : on considère d’une part le
leur nature. Dans la zone euro,12 % des mé- confort élémentaire, c’est-à-dire disposer d’une
baignoire ou d’une douche, de l’eau chaude cou-nages sont considérés comme « pauvres en
rante, de toilettes, d’un chauffage adéquat, et
conditions de vie ». Cette proportion varie
d’autre part l’existence de problèmes particu-
de7%auxPays-Basàplusde16%au liers tels que la vétusté et le manque d’espace.
Le logement est dit vétuste s’ilyaau moinsPortugal, la France se situant dans la
deux réponses positives aux questions suivan-moyenne. Ces ménages ont tous, par
tes : « les murs ou sols sont-ils humides ? », « les
rapport à leurs compatriotes, des condi-
fenêtres ou portes sont-elles étanches ? », « y-a-t-il
tions de vie significativement moins des fuites dans le toit ? ». La source utilisée ne
permet pas de calculer un indicateur de surpeu-favorisées. La pauvreté des conditions de
plement des logements pour tous les pays ;vie se concentre, dans presque tous les
pour disposer d’une information comparable on
pays étudiés, sur les mêmes types de a exploité la réponse à la question « votre loge-
ménages : personnes isolées, familles ment est-il trop petit ? » qui est moins objective
mais de nature comparable pour tous les pays.monoparentales, et familles nombreuses.
• Les biens durables : les équipements pris en
Enfin, ils sont aussi plus souvent pauvres
compte sont d’abord des biens très répandus,
– en termes monétaires – que la moyenne, de diffusion assez ancienne : téléphone, télévi-
seur couleur et automobile. S’y ajoutent quelquessans toutefois que ces deux formes de
biens dont la diffusion est plus récente : magné-pauvreté se confondent.
toscope, four à micro-ondes et lave-vaisselle.
On ne prend en compte l’absence de ces biens
que si elle est due au manque d’argent.
Constituée autour d’une monnaie unique, la • La consommation : le principe est de vérifier
« zone euro » réunit des pays dont les différences si le ménage a les moyens financiers lui per-
sont bien connues en matière de niveaux de mettant, s’il le souhaite, telle ou telle dépense.
On repère ainsi des privations élémentaires :vie et de pauvreté, opposant globalement pays
ne pas pouvoir acheter de la viande (ou équi-du Nord et pays du Sud. A ces différences se
valent) au moins un jour sur deux, des vête-superposent des inégalités que les ménages
ments neufs plutôt que d’occasion, ne pas pou-subissent en termes de bien-être matériel. Le
voir chauffer suffisamment son logement, et
Panel communautaire des ménages permet de
d’autres manques significatifs d’une insuffi-
les évaluer à partir de trois composantes de la
sance de ressources financières : ne pas avoir
qualité de vie des ménages : les caractéristi-
les moyens d’inviter des amis ou parents (au
ques de leur logement, de leur équipement moins une fois par mois), ne pas pouvoir partir
en biens durables et de leur consommation en vacances au moins une semaine par an.
courante, déclinées en 17 critères (cf. encadré 1 • Les « privations élémentaires » ne sont éva-
et Source). Ne pas posséder l’un de ces élé- luées que sur 10 de ces 17 critères : confort mi-
nimum du logement ; biens durables les plusments est considéré comme un « manque »
répandus ; accès à une consommation de base.pour le ménage.
INSEE
PREMIERESelon le critère considéré, les différen- l’Europe sont moins favorisés que la ture moyenne. Ainsi, en Allemagne et en
ces entre les pays sont d’ampleur moyenne tandis que ceux du Nord le Irlande, l’absence de biens durables
variable (tableau 1). Mais, à l’exception du sont plus, la Finlande faisant exception. Proportion de ménages n’ayant
Portugal où les privations sont systémati- Ces écarts ne reflètent que partiellement aucune privation et niveau de vie
quement supérieures à la moyenne euro, ceux des niveaux de vie. Ainsi, par Part des ménages n'ayant aucune privation (%)
70les différences sont surtout ponctuelles. exemple, le niveau de vie est plus élevé
PB
Par exemple, c’est en Italie que l’on trouve en Allemagne qu’aux Pays-Bas alors que 60 AL
BEla plus forte proportion de ménages man- la proportion de ménages ayant accès à
50 AUIRquant d’un chauffage adéquat, en Irlande tous les éléments de bien-être est supé-
FI Zone FR40la plus forte proportion de ceux n’ayant rieure aux Pays-Bas. En France et en euro
ITpas le téléphone, en Allemagne la plus Irlande, ces proportions sont très proches 30
ESgrande part de ceux n’ayant pas de alors que les niveaux de vie sont sensible-
20
voiture et en Finlande la plus grande part ment différents.
PO
10de ceux qui n’ont pas les moyens d’une
consommation régulière de viande. Par 0
Des manques de différente 020 40 60 80 100 120 140ailleurs, la proportion de ménages
Indice de niveau de vie (base 100= zone euro)concernés par un manque est très iné- nature selon les pays …
gale selon le critère considéré : tous
Source : Eurostat, Panel communautaire de ménages,
pays confondus, si un peu plus de 28 % Parmi les ménages qui supportent au vague 4,1997
des ménages ne peuvent s’offrir une moins une privation, le nombre moyen Proportion de ménages subissant
semaine de vacances par an, seulement de manques est voisin pour tous les
au moins une privation et
1 % environ n’ont pas de téléviseur cou- pays, à l’exception du Portugal où il est
nombre de privations
leur par manque d’argent. beaucoup plus élevé (du double de la
Nombre moyen de privations (indice, base 100=zone euro)moyenne euro) (graphique 2). Plus que
200
POleur nombre, c’est surtout la nature des
Dans la zone euro, 46 % des manques qui différencie les pays.
160
ménages disposent des 17 Les privations les plus fréquentes, dans
AU
Zonel’ensemble des pays, concernent le 120éléments du « bien-être matériel »
PB ITeuro
domaine de la consommation, qui repré-
AL FR FI80La proportion de ménages qui disposent sente 46 % du nombre total des privations. BE ESIR
de tous les éléments de « bien-être L’impossibilité de partir en vacances, qui
40
matériel » retenus est de 46 % pour pèse à elle seule pour près de 20 % du
l’ensemble des pays. Elle s’échelonne total, explique en grande partie ce résultat.
0
de 14 % au Portugal à 60 % aux Les manques de biens durables repré- 30 40 50 60 70 80 90
Part de ménages ayant au moins une privation (%)Pays-Bas. Avec 45 %, la France se situe sentent 31 % du total, et les privations en
au niveau de la moyenne (graphique 1). matière de logement 23 % (tableau 2).
Source : Eurostat, Panel communautaire de ménages,
Les habitants des pays du Sud de Quelques pays s’écartent de cette struc- vague 4,1997
Privations par domaine
En % des ménages
AL AU BE ES FI FR IR IT PB PO Ensemble
Le logement :
ne dispose pas d’une baignoire ou douche 1,7 2,8 3,6 1,5 3,4 3,6 3,6 1,8 1,0 11,8 2,5
ne dispose pas de toilettes 1,0 4,5 3,0 0,7 2,2 2,8 2,7 1,4 0,7 10,4 1,9

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