Les ingénieurs des années 1990 : mutations professionnelles et identité sociale - article ; n°1 ; vol.6, pg 41-64

André Grelon, Catherine Marry, Jean-Marie Duprez

Description

Sociétés contemporaines - Année 1991 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 41-64
Résumé : A partir d'une enquête extensive menée sur les écoles ď ingénieurs du Nord de la France et les ingénieurs qui en sont issus, trois problèmes sont abordes successivement : une discussion sur les hypotheses de Pierre Bourdieu, à propos de la division dans le champ des formations supérieures, entre écoles dites de la grande et de la petite porte ; la question de l'accès au travail et celle de l homogénéisation des destins professionnels ; la situation des ingénieurs dans la structure de classe. Les réponses apportées visent à introduire un débat sur les mutations professionnelles et l'identité sociale des ingénieurs français contemporains.
JEAN-MARIE DUPREZ, ANDRÉ GRELON, CATHERINE MARRY Following an extensive study carried out on the engineering schools in Northern France and their resulting engineers ; three problems are looked at successively : a discussion on the hypothesis of P. Bourdieu, about the division in the field of higher education between schools said to be the grand and the back door ; the question of the access to work and the homogenization of professional fate ; the engineers situation in the class structure. The answers provided aim at the introduction of a debate on the professional change and the social identity of the present-day french engineers.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: SOCIETES_CONTEMPORAINES
• Publié le: 01 janvier 1991
• Nombre de lectures: 33
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Jean-marie Duprez
Monsieur André Grelon
Catherine Marry
Les ingénieurs des années 1990 : mutations professionnelles et
identité sociale
In: Sociétés contemporaines N°6, Juin 1991. pp. 41-64.
Résumé : A partir d'une enquête extensive menée sur les écoles ď ingénieurs du Nord de la France et les ingénieurs qui en sont
issus, trois problèmes sont abordes successivement : une discussion sur les hypotheses de Pierre Bourdieu, à propos de la
division dans le champ des formations supérieures, entre écoles dites de la "grande" et de la "petite porte" ; la question de
l'accès au travail et celle de l homogénéisation des destins professionnels ; la situation des ingénieurs dans la structure de
classe. Les réponses apportées visent à introduire un débat sur les mutations professionnelles et l'identité sociale des ingénieurs
français contemporains.
Abstract
JEAN-MARIE DUPREZ, ANDRÉ GRELON, CATHERINE MARRY Following an extensive study carried out on the engineering
schools in Northern France and their resulting engineers ; three problems are looked at successively : a discussion on the
hypothesis of P. Bourdieu, about the division in the field of higher education between schools said to be the "grand" and the
"back door" ; the question of the access to work and the homogenization of professional fate ; the engineers situation in the class
structure. The answers provided aim at the introduction of a debate on the change and the social identity of the
present-day french engineers.
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Duprez Jean-marie, Grelon André, Marry Catherine. Les ingénieurs des années 1990 : mutations professionnelles et identité
sociale. In: Sociétés contemporaines N°6, Juin 1991. pp. 41-64.
doi : 10.3406/socco.1991.997
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/socco_1150-1944_1991_num_6_1_997♦ ♦♦♦♦♦♦ JEAN-MARIE DUPRIZ ♦ ♦♦♦♦♦♦
ANDRÉ GRELON
CATHERINE MARRY
LES INGÉNIEURS DES ANNÉES 1 990
MUTATIONS PROFESSIONNELLES
ET IDENTITÉ SOCIALE 1
formations l'accès discussion RÉSUMÉ ingénieurs France les mutations au et : les sur dans travail supérieures, A professionnelles ingénieurs partir les la hypotheses et structure d'une celle entre qui de enquête de en écoles de l et classe. homogénéisation sont l'identité Pierre extensive dites issus, Les Bourdieu, de sociale réponses trois la menée "grande" problèmes des à apportées sur propos destins ingénieurs les et de sont écoles de professionnels la visent la français abordes "petite division ď ingénieurs à introduire porte" successivement contemporains. dans ; la ; du la le situation un question Nord champ débat de : une des sur de la
De 1988 à 1990, nous avons mené une recherche extensive auprès d'ingénieurs
des écoles du nord de la France (cf. encadré). Les choix qui ont présidé à la
construction de l'enquête - prise en compte de la totalité des écoles d'une région,
interrogation d'élèves et de plusieurs cohortes d'ingénieurs diplômés de ces écoles
- répondaient à une volonté d'appréhender les transformations éventuelles de cette
catégorie à travers une étude des trajectoires scolaires, professionnelles et
familiales de ses représentants les plus nombreux et les plus mal connus. La plupart
des travaux sociologiques ne s'intéressent en effet qu'aux ingénieurs des "très grandes" situées à Paris ou dans la région parisienne, essentiellement écoles,
Polytechnique et ses écoles d'application, les Mines, les Ponts, Télécom... (Thépot,
1984, Ribeill, 1984, 1986, Cohen, 1988). Le livre de Pierre Bourdieu sur La
noblesse d'Etat, grandes écoles et esprit de corps (1989) n'échappe pas, nous
semble-t-il, à cet attrait particulier. Son titre en témoigne, même s'il a pour ambition
d'analyser l'ensemble du "champ" des écoles supérieures.
Outre l'hypothèse de l'importance de la dimension territoriale dans la
construction de ces trajectoires, bien étayée par nos résultats mais que nous ne
développerons pas ici 2, nous avions postulé que la diversité des destins
professionnels des ingénieurs était liée à celle des écoles de cette région. Ces écoles
se distinguent en effet les unes des autres de plusieurs façons.
1 . Les auteurs ont bénéficié de l'aide et des conseils de F. Chamozzi, L. Mounier et A. Degenne.
2. Cf. les travaux de Michel Grossetli et sa contribution dans ce numéro.
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J M. DUPREZ, A. GRELON, C MARRY ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦
LA RECHERCHE "INGENIEURS DU NORD-PAS DE CALAIS" (1988-1990)
Cette recherche s'est déroulée en quatre phases :
1) Une enquête par questionnaire auprès de la totalité des élèves en formation dans les
quinze écoles d'ingénieurs de la région Nord-Pas de Calais. 2800 réponses ont été
obtenues.
2) Une enquête sur l'insertion professionnelle et la carrière d'ingénieurs issus de ces
mêmes écoles. Les personnes sollicitées appartenaient à quatre catégories de promotions
correspondant en gros à 30 ans, 20 ans, 10 ans et 5 ans d'ancienneté professionnelle (à
partir de la date de sortie de l'école), soit les ingénieurs sortis en 1958-1959-1960,
1968-1969-1970, 1978-1979-1980, 1983-1984-1985. Après une campagne de
sensibilisation effectuée par les associations d'anciens élèves, les ingénieurs étaient
invités à répondre par Minitel à un questionnaire spécialement adapté à cet effet. 1382
réponses ont été recueillies. Le taux de réponse, environ 15 %, est équivalent à celui
obtenu par la FASFID dans ses enquêtes par questionnaire postal, auprès de l'ensemble
des diplômés français.
3) Des entretiens approfondis d'une heure trente à deux heures menés auprès d'une
cinquantaine d'ingénieurs (dont 10 femmes) issus des mêmes promotions. Tous les
interviews étaient enregistrés et retranscrits pour analyse.
4) Des entretiens enregistrés avec chacun des directeurs des quinze écoles
d'ingénieurs.
Parallèlement était réalisé un travail historique sur l'origine des écoles et leur évolution
dans l'environnement économique régional.
L'équipe qui a mené la recherche, se compose de Françoise Chamozzi, Alain Degenne,
Jean-Marie Duprez, André Grêlon, Catherine Marry et Lise Mounier.
Cette recherche a bénéficié d'une part d'un contrat du PIRTTEM (CNRS) agissant
conjointement avec l'ANPE, d'autre part de la région Nord-Pas de Calais.
L'expérience Minitel a bénéficié d'un soutien de France-Télécom.
LES ENQUETES SOCIO-ECONOMIQUES DE LA FASFID
La FASFID (Fédération des Associations et Sociétés Françaises d'Ingénieurs Diplômés)
à réalisé depuis 1958 dix enquêtes "socio-économiques" sur la situation des ingénieurs
diplômés (1958, 1963, 1967, 1971, 1974, 1977, 1980, 1984, 1987, 1990). Ces enquêtes
nationales portent d'abord sur les caractéristiques actuelles des postes occupés et sur les
salaires perçuspar les ingénieurs. Les résultats sont publiés dans ID, Ingénieurs diplômés,
bulletin trimestriel de la Fédération.
Calais" A la différence a porté sur des les enquêtes caractéristiques de la FASFID, scolaires la et recherche sociales, les "Ingénieurs différents du emplois Nord-Pas exercés de
au cours de la carrière, les engagements sociaux et les représentations du métier
d'ingénieur. Elle peut être considérée comme la première enquête extensive sur ces sujets
en France.
LISTE DES ECOLES D'INGENIEURS DU NORD
Ecoles universitaires : EUDIL (Ecole Universitaires d'Ingénieurs de Lille, 1969), IAAL
(Institut Agricole et Alimentaire de Lille, 1985).
ENSI : ENSCL (Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Lille, 1894)), ENSAIT (Ecole
Nationale Supérieure des Arts et Industries Textiles, 1 88 1 ), ENSIME V (Ecole Nationale
Supérieure d'Ingénieurs de Mécanique Energétique de Valenciennes, 1979).
Ecoles de Г UniversitéCatholique de Liï/e(Polytechnicumde Lille) : HEI (Hautes Etudes
Industrielles, 1885), ISEN (Institut Supérieur d'Electronique du Nord, 1956), ICAM
(Institut Catholique des Arts et Métiers, 1898), ISA (Institut