Les investissements étrangers en Amérique latine - article ; n°44 ; vol.11, pg 675-699
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Description

Tiers-Monde - Année 1970 - Volume 11 - Numéro 44 - Pages 675-699
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Moïses Ikonicoff
Les investissements étrangers en Amérique latine
In: Tiers-Monde. 1970, tome 11 n°44. pp. 675-699.
Citer ce document / Cite this document :
Ikonicoff Moïses. Les investissements étrangers en Amérique latine. In: Tiers-Monde. 1970, tome 11 n°44. pp. 675-699.
doi : 10.3406/tiers.1970.1727
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1970_num_11_44_1727LES INVESTISSEMENTS
ÉTRANGERS
EN AMÉRIQUE LATINE
par Moïses Ikonicoff*
I. — Les investissements privés
a) Généralités
Avant la deuxième guerre mondiale, la presque totalité du capital
étranger en Amérique latine était d'origine privée. .
Le système monétaire en vigueur dans les pays du sous-continent
s'ajustait aux principes de l'étalon-or. En conséquence, le niveau intérieur
de la circulation dépendait des mouvements de la balance des
paiements. L'entrée des capitaux étrangers se réalisait sans restrictions
ainsi que le rapatriement des bénéfices et de l'amortissement (i).
Le capital étranger était placé jusqu'en 1930 dans :
a) Les investissements de portefeuille : émission des titres gouverne
mentaux placés aux Etats-Unis et en Europe ;
b) Les secteurs d'infrastructure : transports, électricité, installations
portuaires, services publics ;
c) Les industries ou les activités agricoles destinées à l'exportation ;
d) Les activités financières et commerciales.
La participation de l'Angleterre y était dominante. Les investi
ssements en provenance d'autres pays étaient jusqu'au début du xxe siècle
ceux de la France et de l'Allemagne. Les courants européens de capital
* Directeur des Etudes à l'I.E.D.E.S.
(1) A. G. Ford, Tbe Gold Standard 1880-1914. Britain and Argentine, Oxford, The
Clarendon Press.
675 MOÏSES IKONICOFF
avaient commencé autour de 1850. A partir de 1870 ils s'intensifièrent.
Ce phénomène fut la conséquence des innovations techniques survenues
autour de cette date et qui permirent l'élargissement de la capacité des
bateaux en acier, rendant moins onéreux le transport à grandes distances
des produits alimentaires ou des matières premières de l'industrie. Les
investissements en provenance des Etats-Unis ne commencèrent à
affluer qu'au début du xxe siècle.
D'après les estimations (très approximatives) réalisées par l'O.N.U. (1)
la valeur comptable des investissements étrangers vers 1914, ventilée
par pays d'origine, était la suivante (en millions de dollars) :
Angleterre 3 700
U.S.A 1 700
France 1 200
Illustration non autorisée à la diffusion Allemagne 900
Autres pays 1 000
Total 8 joo
Quant à la répartition par pays d'accueil :
Argentine 33 %
Brésil 25 - - Mexique 25
Autres pays (principalement Cuba, Chili, Uruguay et Pérou) 17 -
Pendant la décennie des années 20 les investissements en provenance
des Etats-Unis augmentèrent considérablement tandis que les flux de
capitaux en provenance de l'Angleterre furent neutralisés par le courant
inverse d'amortissement. Pour les autres pays européens l'afflux des
capitaux est réduit à des montants très faibles.
En 1930, le courant de capitaux s'interrompt. La diminution des
volumes exportés et la réduction encore plus accentuée des prix pro
voquent une situation critique dans les balances des paiements des pays
latino-américains qui se trouvent, pour la plupart, dans l'impossibilité
de remplir les obligations contractées à l'extérieur. Il s'ensuit que l'émis
sion de titres publics qui était une des principales sources de capitaux
étrangers disparaît. C'est seulement au cours des dernières années que
les titres publics feront une réapparition timide sur les marchés financiers
(1) O.N.U., Las Inversiones Extranjeras en America latina, 1955. Ces estimations sont
reprises dans le document du B.I.D. : La participaciôn de Europa en el Financiamiento del Desar-
rollo de America Latina, p. 67.
676 INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS EN AMÉRIQUE LATINE LES
internationaux. Ainsi en 1963, par exemple, les investissements de
portefeuille des Etats-Unis en Amérique latine représentaient 13,9 % (1).
Le rapatriement, à partir de 1930, de la plupart des bénéfices et de
l'amortissement, l'inexistence de courants de capitaux, ou la faiblesse
de ceux-ci — qui n'arrivent pas à compenser les courants inverses —
entraînent une baisse dans la valeur comptable des capitaux étrangers en
Amérique latine. Pour les investissements américains l'évolution est la
suivante :
Valeur comptable des investissements des Etats-Unis en Amérique latine
(Millions de dollars)
a) 1919 1929 1936 1940 1943 1945
2 000 3 461,9 2 803,1 2 500 2 721,2 3 000
Illustration non autorisée à la diffusion
b) 1919 1929 1936 1940 1946
2 000 3 000 2 850 2 800 3 000
Les chiffres a) correspondent à des données apparues en divers
numéros de la revue Survey of Current business (2), et les chiffres b) à
l'ouvrage d'Adolfo Dorfman (3).
A partir de 1943, et notamment dans l'immédiat après-guerre, les
courants de capitaux, en provenance des Etats-Unis, commencent de
nouveau à converger vers l'Amérique Latine à un rythme croissant :
Flux des investissements nets en provenance des Etats-Unis
(Millions de dollars)
1946 71 !94<э 59
1947 457 1947 44*
Illustration non autorisée à la diffusion 1948 333 X948 321
1949 332 1949 429
1950 4O 1950 l9l
1951 166 1951 187
(a) Survey of Current Business, août 1954.
(2) of Business (supplément) : Balance of Payment of United States 1949-1951
(chiffres révisés), 1952.
(1) Helio Jaguaribe, Inversiones extranjeras y desarrollo nacionál, dans la revue Desar-
rollo Economico, Julio-Diciembre 1966, Buenos Aires, p. 283.
(2) Et dans le supplément : Balance of Payment of United States 1949-1951, publié par
PU.S. Department of Commerce, Office of Business Economies.
(3) Adolfo Dorfman, La Industrialisacion en Лтегка Latina y las Politicas de Fomento
(Mexique, éd. F.C.E., 1967, p. 203).
677 IKONICOFF MOÏSES
En conséquence la valeur comptable des investissements des Etats-
Unis s'accroît (en millions de dollars) :
a) C1) *; (a)
1946 3100 1946 3000
1947 3 7°° Illustration non autorisée à la diffusion 1948 4 200
1949 4 59°
195° 4 735 !950 4500
1951 5 176
0) Survey of Current Business.
(2) Adolfo Dorfman, op. cit., p. 203.
Simultanément, les actifs européens et notamment anglais subissent
une réduction très marquée.
Cette réduction provient :
a) De ce qu'il n'y a pas eu de reprise des courants de capitaux européens
avant 1955 et qu'après cette date celle-ci reste relativement faible ;
b) Du rapatriement des capitaux, en raison des nationalisations des
chemins de fer et des services publics immédiatement après la guerre.
Le document de la B.I.D. (1) indique que les investissements améri
cains dans les services publics ont été affectés, eux aussi, mais que la
liquidation des investissements directs, ou le paiement en bons de
dettes et le rapatriement des ressources en provenant ont été propor
tionnellement inférieurs à ceux des investissements européens ;
c) Enfin, de l'obligation dans laquelle l'Angleterre s'est trouvée, pendant
la guerre, de vendre des actions correspondant aux actifs qu'elle
possédait en Amérique latine pour payer ses dettes aux Etats-Unis.
Bien qu'il soit difficile d'obtenir des données précises sur ces opérat
ions, on trouve à ce sujet diverses références comme celle de
J. L. Schmidt (2) mentionnant que : « Pendant la seconde guerre
mondiale leur position (il s'agit des Etats-Unis) privilégiée s'accrut
encore : ils profitèrent des difficultés qu'avait alors l'Angleterre à
payer ses achats en matières premières et produits alimentaires pour
reprendre à leur compte une grande partie des entreprises anglaises
en Amérique latine. » II est donc bien évident que ces opérations
ont été aussi à l'origine de l'augmentation relative de la participa-
(1) B.I.D., op. cit., p. 68.
(2) V. Recherches internationales, n° 32, juillet-août 1962, p. 96.
678 LES INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS EN AMÉRIQUE LATINE
tion des investissements privés des Etats-Unis dans l

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