Les jeunes et les ménages modestes surestiment plus souvent le confort de leur logement
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Depuis une trentaine d’années, de plus en plus de ménages sont satisfaits de leurs conditions de logement. Toutefois, en 2006, 14 % des logements peuvent être considérés comme inconfortables, soit parce qu’ils cumulent plusieurs défauts majeurs (humidité, mauvaise isolation, etc.), soit parce qu’ils sont surpeuplés. Les ménages modestes, les immigrés et les familles nombreuses vivent plus souvent que les autres dans des logements inconfortables. Le sentiment d’inconfort peut parfois différer de l’inconfort effectif du logement. Ainsi, 10 % des ménages vivent dans un logement inconfortable et en sont néanmoins satisfaits. Il s’agit plus souvent de ménages jeunes ou modestes. Par ailleurs, 3 % des ménages, bien qu’habitant des logements présentant peu de défauts et n’étant pas surpeuplés, sont insatisfaits. L’environnement direct de ces logements est en effet souvent dégradé (insécurité, pollution ou bruit par exemple). Les conditions de logement s’améliorent, l’insatisfaction des habitants recule Les logements anciens sont les plus inconfortables Habiter un logement inconfortable : une question de revenus Le sentiment d’inconfort Un environnement difficile génère ou augmente l’insatisfaction Plus de surestimation chez les jeunes et les ménages modestes Encadré Logements inconfortables

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Langue Français

Extrait

N° 1209 - SEPTEMBRE 2008
PRIX : 2,30€
Les jeunes et les ménages
modestes surestiment plus souvent
le confort de leur logement
Yves Jauneau, Solveig Vanovermeir, division Études sociales, Insee
epuis une trentaine d’années, de qualité médiocre, soit en situation de surpeuple-
ment, soit les deux. En 2006, 7 % des logementsplus en plus de ménages sont satis-
peuvent être considérés de qualité médiocre carDfaits de leurs conditions de loge-
ils présentent plusieurs défauts majeurs (signes
ment. Toutefois, en 2006, 14 % des
d’humidité sur les murs, mauvaise isolation, pro-
logements peuvent être considérés comme blèmes d’évacuation d’eau, etc.) ; 9 % des loge-
inconfortables, soit parce qu’ils cumulent ments sont surpeuplés (superficie et nombre
plusieurs défauts majeurs (humidité, mau- de pièces insuffisants au regard de la composi-
tion du ménage). Mais très peu de logementsvaise isolation, etc.), soit parce qu’ils sont
cumulent qualité médiocre et surpeuplementsurpeuplés. Les ménages modestes, les
puisqu’ils ne représentent que 1 % de l’en-
immigrés et les familles nombreuses vivent
semble des logements et 8 % des logements
plus souvent que les autres dans des loge- inconfortables.
ments inconfortables. Plus de 20 % des logements construits avant
Le sentiment d’inconfort peut parfois dif- 1948 sont inconfortables, contre 7 % des loge-
ments construits après 1999 (tableau 1). Enférer de l’inconfort effectif du logement.
effet, les logements construits il y a au moinsAinsi, 10 % des ménages vivent dans un
60 ans n’ont pas bénéficié des normes de
logement inconfortable et en sont néan-
construction actuelles et se sont naturellement
moins satisfaits. Il s’agit plus souvent de dégradés avec le temps. Les logements incon-
ménages jeunes ou modestes. Par ail- fortables sont très localisés. Ils sont particulière-
leurs, 3 % des ménages, bien qu’habitant ment nombreux dans l’unité urbaine de Paris :
34 % en zone urbaine sensible (Zus) et 22 %des logements présentant peu de défauts
hors Zus. Un locataire sur quatre dans le sec-et n’étant pas surpeuplés, sont insatis-
teur privé et un sur cinq dans le secteur social vit
faits. L’environnement direct de ces loge-
dans un logement inconfortable. Ceci est sur-
ments est en effet souvent dégradé tout lié à l’âge du parc : 44 % des logements
(insécurité, pollution ou bruit par occupés par des locataires dans le secteur privé
exemple). datent d’avant 1948 contre seulement 9 % dans
le secteur social. Les propriétaires sont, eux,
mieux lotis puisque seulement 7 % d’entre eux
En 2006, 6 % des ménages ne sont pas satis- vivent dans un logement inconfortable.
faits de leurs conditions de logement. Cette
proportion était de 13 % en 1978 et de 8 % en
Habiter un logement inconfortable :1992. Le recul de l’insatisfaction va de pair
avec l’amélioration globale de la qualité de une question de revenus
base des logements : la part des logements
sans confort sanitaire (eau ou W-C ou installa- Près de 30 % des ménages modestes (défini-
tion sanitaire) passe de 27 % en 1978 à 6 % en tions) habitent un logement inconfortable, ce
1992 et à 1 % en 2006. qui n’est le cas que de 5 % des ménages aisés
(définitions). Par ailleurs, les les plus
jeunes occupent plus fréquemment un loge-
Les logements anciens ment inconfortable : c’est le cas de 28 % des
ménages dont la personne de référence asont les plus inconfortables
moinsde30ans contre7%sielleaplusde
En 2006, 14 % des logements sont considérés 60 ans. Les ménages immigrés, en particulier
comme inconfortables (encadré). Ils sont soit de ceux originaires du continent africain, vivent
INSEE
PREMIEREplus souvent dans un logement de qua- cette proportion dépasse 50 % pour Ces derniers sont en effet plus souvent
lité médiocre et, dans une mesure ceux originaires du reste du continent confrontés au surpeuplement, et ce
encore plus importante, dans un loge- africain. Les personnes seules et les d’autant plus que le nombre d’enfants
ment surpeuplé : 42 % des ménages couples sans enfant habitent moins sou- est élevé. Le surpeuplement est égale-
immigrés originaires du Maghreb habi- vent dans un logement inconfortable que ment fréquent pour les familles monopa-
tent dans un logement inconfortable et les couples avec au moins deux enfants. rentales qui, en outre, occupent plus
souvent que la moyenne des logements
Proportion de logements de qualité médiocre ou surpeuplés de qualité médiocre. Enfin, un tiers des
en % ménages dont la personne de référence
Logement de L'un ou l'autre : est au chômage vivent dans des loge-
Surpeu-
qualité logement ments inconfortables.plement
médiocre inconfortable
Ensemble des ménages 7 9 14 Le sentiment d’inconfort
Âge de la personne de référence
L’inconfort du logement est générale-Moins de 30 ans 9 21 28
30-39 ans 9 15 22 ment source d’insatisfaction : 26 % des
40-49 ans 7 12 17 ménages vivant dans un logement incon-
50-59 ans 5 6 10
fortable déclarent en être insatisfaits,
60 ans et plus 6 2 7
contre 3 % des autres ménages. L’opi-
Type de ménage
nion des ménages diffère pour 13 %
Personne seule 7 6 12
d’entre eux du diagnostic établi à partir deFamille monoparentale 14 19 29
l’indicateur objectif de confort utilisé ici.Couple sans enfant 5 3 7
Couple avec un enfant 6 7 12 Ainsi, 10 % des ménages sont satisfaits
Couple avec deux enfants 6 14 19 de leur logement qui est objectivement
Couple avec trois enfants ou plus 8 35 39
inconfortable – ce qui correspondrait à
Autre ménage 10 18 25
une « surestimation » de leurs conditions
Personne de référence immigrée ou non
de logement – alors que 3 % sont insatis-
Non immigrée 6 7 13
faits de leur logement qui ne semble pasImmigrée - Europe 8 12 17
présenter de défaut majeur (« sous-esti-Immigrée - Maghreb 12 37 42
Immigrée - Autres pays d'Afrique 16 44 51 mation », tableau 2).
Immigrée - Autre 7 33 37
Revenu par unité de consommation du ménage Un environnement difficile génère
er1 quintile : ménages «modestes» 12 20 28 ou augmente l’insatisfaction
e2 quintile 8 10 18
e3 7 7 13
Les ménages intègrent certes dans l’ap-
e4 quintile 4 5 9
e préciation de leurs conditions de loge-5 quintile : ménages «aisés» 3 2 5
ment les qualités ou les défauts
Activité de la personne de référence
intrinsèques de celui-ci mais égalementChômeur 16 21 32
son environnement direct. Et un environ-Non chômeur 6 8 14
nement direct qui pose problème – bruit,Zone d'habitation
insécurité, pollution, mauvaises relationsRural 10 4 13
Unité urbaine de moins de 20 000 habitants 5 5 9 avec le voisinage –, engendre ou aug-
Unité urbaine de plus de 20 000 habitants hors Paris - En Zus 9 17 23 mente l’insatisfaction des ménages, quel
Unité urbaine de plus de 20 000 habitants hors Paris - Hors Zus 5 8 13
que soit le niveau de confort du logement.
Unité urbaine de Paris - En Zus 9 30 34
Ainsi, prendre en compte ces nuisancesUnité urbaine de Paris - Hors Zus 6 19 22
environnementales permet de relativiser
Statut d'occupation du logement
l’appréciation positive ou négative desPropriétaire, accédant à la propriété 4 3 7
ménages à l’égard de leurs conditionsLocataire - secteur social 8 15 21
Locataire - secteur privé 12 16 25 de logement : 29 % des ménages qui
Autre 12 25 32 sous-estiment la qualité de leur loge-
Date d'achèvement du logement ment ont de mauvaises relations avec
Avant 1948 12 10 21 leur voisinage, 29 % sont gênés par le
1949 - 1974 6 11 15
bruit, 24 % sont confrontés à des problè-
1975 - 1989 3 6 9
mes d’insécurité et 19 % estiment mau-1990 - 1998 3 10 12
vaise la qualité de l’air de leur quartierAprès 1999 1 6 7
(graphique). À l’inverse, les ménages quiType de logement
surestiment leurs conditions de logementIndividuel 7 4 10
Collectif 6 16 20 sont moins confrontés à ces nuisances que
ceux qui, habitant également un logement
Champ : France métropolitaine.
inconfortable, s’en déclarent insatisfaits.Source : Insee, enquête Logement 2006.
INSEE - 18, BD ADOLPHE PINARD - PARIS CEDEX 14 - TÉL. : 33 (0) 1 41 17 50 50
INSEE
PREMIERE Caractéristiques des ménages surestim

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