Les Juifs et la violence stalinienne - article ; n°1 ; vol.120, pg 3-31
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Description

Actes de la recherche en sciences sociales - Année 1997 - Volume 120 - Numéro 1 - Pages 3-31
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Monsieur Victor Karady
Les Juifs et la violence stalinienne
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 120, décembre 1997. pp. 3-31.
Citer ce document / Cite this document :
Karady Victor. Les Juifs et la violence stalinienne. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 120, décembre 1997. pp.
3-31.
doi : 10.3406/arss.1997.3233
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1997_num_120_1_3233Zusammenfassung
Juden und stalinistische Gewaltherrschaft.
Im Zuge der Entstehung der kommunistischen Regime Osteuropas nach dem zweiten Weltkrieg hatte
sich eine neue politische Klasse gebildet, innerhalb derer eine Fraktion der Naziverfolgung
entkommener Juden, namentlich in den unter dem Diktat Stalins geschaffenen, neuen bewaffneten
Streitkräften, eine bedeutende Rolle spielte. Die Studie untersucht die sozialhistorischen Bedingungen
des radikalen Habitus-Wandels, dem diese teilweise dem traditionellen Judentum, teilweise der
assimilierten jüdischen Bourgeoisie entstammenden Mitglieder der Diktatur unterworfen gewesen sind.
Sämtlichen Indikatoren der verwendeten Verhaltensmodelle zufolge - seien dies das
Nichtvorhandensein einer nenneswerten militärischen Tradition, das konsensbetonene Zusammenleben
jüdischer Gemeinschaften, die niedrige Kriminalitätsrate, die demographische Disziplin, die Kontrolle
körperlicher Triebe oder die fächerspezifischen Muster ausgezeichneter schulischer Leistungen, - war
das jüdische Aggregat in einem Land, wie (in dem hier als Beispiel genommenen) Ungarn durch einen
Habitus der Gewaltfreiheit verknüpft mit einer (anderen sozialen Aggregaten gegenüber)
ausgesprochen distinktiven Ideologie der Gewaltfreiheit geprägt. Ein Bündel soziopolitischer Faktoren
läßt sich ausmachen, die bewirkten, daß im Anschluß an die einzig und allein der Roten Armee zu
verdankenden Befreiung diese Erben einer Tradition der Gewaltfreiheit prinzipielle Stellen eines
Repressionsapparats akzeptiert oder gar angestrebt haben, der häufig genug gegen andere
überlebende der Shoah gerichtet gewesen ist. Unter diese Faktoren sind zu zählen : der schon zu
Zeiten des vorigen Regimes in der (sozialistischen oder zionistischen) jüdischen Linken entwickelte
Geist militanter Aggressivität, die entmenschlichende Wirkung der Erfahrungen im Konzentrationslager,
ein gleichzeitig politisches wie symbolisches Vergeltungsbedürfnis, die Aussichten einer « an Wunder
grenzenden » sozialen Mobilität, die Ideologie des marxistischen und universalistischen Heils der neuen
Machthaber und die (im Verhältnis zum Gewicht der jüdischen Tradition) emanzipatorischen Effekte der
kommunistischen Gleichheitsideen.
Abstract
Jews and violence under Stalin.
The advent of communist regimes in Eastern Europe created a new political class in which a fraction of
the remaining Jews payed a major role, especially in the armed forces of the new regimes set up under
Stalin's diktat. The present study deals with the socio-historical conditions of the radical change of
habitus which characterized this personnel in the employ of the dictatorship and who came from
traditional Judaism or the assimilated Jewish bourgeoisie. All of the behavior patterns studied - whether
concerned with the absence of any military tradition, the consensual organisation of the Jewish
communities, the low crime rate, demographic discipline, control of physical drives, configurations of
school performance according to subject matter, etc. -seem to indicate that, in a country like Hungary
(the example used here), the Jewish aggregate was strongly imbued with a non-violent habitus
combined with a veritable distinctive ideology (compared with the other social aggregates) of non-
violence. A cluster of socio-political factors emerges which, after the Liberation by the Red Army,
brought the heirs of this non-violent tradition to accept, and in some cases to seek, the highest positions
in the repressive apparatus often turned on other Shoah survivors. Among these factors are the militant
aggressiveness already apparent under the old regime in Jewish leftist movements (socialism or
Zionism), the dehumanizing effects of the concentration-camp experience, the need for a political and
symbolic settling of scores, the opportunities for "miraculous" upward social mobility in senior civil
service, the new regime's ideology of Marxist and universal salvation, the emancipating effects of
communist egalitarianism (in comparison with the weight of Jewish tradition).
Résumé
Les Juifs et la violence stalinienne.
L'avènement des régimes communistes dans les pays de l'Est a mis en place une nouvelle classe
politique dans laquelle une fraction des Juifs survivants a joué un grand rôle, surtout dans les forces
armées des nouveaux régimes créés sous le diktat de Staline. L'étude porte sur les conditions socio-
historiques du changement d'habitus radical qui marque ce personnel de la dictature issu du judaïsme
traditionnel ou de la bourgeoisie juive assimilée. Selon tous les indicateurs des modèles de conduitemis à contribution - qu'ils relèvent de l'absence de toute tradition militaire, de l'organisation consensuelle
des communautés juives, de la faiblesse de la criminalité, de la discipline démographique, du contrôle
des pulsions corporelles, des configurations de l'excellence scolaire selon les disciplines, etc. - l'agrégat
juif a été fortement imprégné dans un pays comme la Hongrie (pris ici pour exemple) par un habitus non
violent assorti d'une véritable idéologie distinctive (par rapport aux autres agrégats sociaux) de la non-
violence. On peut identifier un faisceau de facteurs socio-politiques qui, après la Libération due à la
seule Armée Rouge, ont fait accepter, voire solliciter par les héritiers de cette tradition de non-violence
les principaux postes de l'appareil répressif, souvent dirigé contre d'autres rescapés de la Shoah. Parmi
ces facteurs, il faut citer l'esprit d'agressivité militante développée déjà sous l'ancien régime dans la
gauche juive (socialiste ou sioniste), les effets déshumanisants de l'expérience concentrationnaire, les
besoins de revanche à la fois politique et symbolique, les chances d'une mobilité sociale « miraculeuse
» dans la haute fonction publique, l'idéologie de salut marxiste et universaliste du nouveau régime, les
effets émancipateurs de l'égalitarisme communiste (par rapport à la pesanteur de la tradition juive)..
Victor Karady
LES JUIFS
ET LA VIOLENCE
STALINIENNE
que beaucoup de petites gens) avaient consenti à mode out changement d'une « relève de régime de la garde qui s'accomplit » ou d'une circusur le l'époque de la montée du fascisme partout dans
lation forcée des élites pose le problème des apti la région (sauf en Tchécoslovaquie, seul État démoc
ratique « à l'occidentale » parmi les futures victimes tudes, des dispositions et des capacités des nouveaux
représentants de l'autorité pour l'exercice du pouvoir. d'Hitler), la base de sélection de ces dernières était res
treinte aux «résistants de l'intérieur», plutôt rares (sauf Tous les soulèvements, jacqueries, rébellions, coups
d'État et autres révoltes historiquement connus ont ren en Pologne) et souvent regardés, eux aussi, comme
contré cet écueil. S'ils ont abouti le plus souvent à insuffisamment soumis à la nomenklatura de Moscou,
et aux « nouvelles couches » Celles-ci se composaient l'échec, c'était généralement en raison de l'absence
d'élites alternatives à la fois volontaires (pour assumer d'activistes de vieille ou de fraîche date appartenant
le nouveau pouvoir), crédibles (devant leurs clientèles) aux syndicats ouvriers ou paysans, des transfuges des
et compétentes pour la gestion des affaires. L'avène classes populaires, appelés par le parti et promis aux
ment du communisme en Europe de l'Est a réalisé une fonctions dirigeantes, ou encore des victimes «certi
fiées » de l'ancien régime. mutation politique aussi radicale que violente, équiva
lant à des révolutions, au sens où elles opèrent le Parmi ces derniers la présence de Juifs s'est fait
remplacement complet (et le plus souvent brutal - à beaucoup remarquer dans les nouveaux appareils, sur
l'aide de la répression policière, de mesures de décla tout dans la hiérarchie politique et dans les forces de
ssement social, d'internements, voire de déportations) répression (en particulier dans la magistrature et dans
de l'ancien personnel dirigeant. Ces « révolutions » la police politique).
avaient donc la particularité d'être organisées par le Pourtant, l'accès de Jui

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