Les médecins et la « nature féminine » au temps du Code civil - article ; n°4 ; vol.31, pg 824-845

Yvonne Knibiehler

Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1976 - Volume 31 - Numéro 4 - Pages 824-845
At the time of the Enlightenment, the physicians taking their cue from the anthropologists, considered men - and women - as subjects for scientific study and no longer as creatures different from all others. One of them, Roussel (in 1775) tried to define the specificity of woman's nature : for him, the organic difference which distinguishes women from men, gives rise to all the physical and moral characteristics of woman's being. He established a stereotype which enclosed woman in her sexual body, in a biological destiny, but without depreciating it. Following him, the physicians who were the contemporaries of Napoleon I, proved the inferiority of woman as compared to man : her physical weakness, her excessive sensibility, her fragile and unstable intelligence, her constant predisposition to hysteria condamn her to sweet bondage at the service of the male and the children. At the same time - women being excluded from the universities - obstetrics and gynecology became male sciences. Kept away from public life, women were also kept in ignorance of all that concerned their own bodies, again in the name of medical science.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: ANNALES_ECONOMIES_SOCIETES_CIVILISATIONS
• Publié le: 01 janvier 1976
• Nombre de lectures: 138
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Yvonne Knibiehler
Les médecins et la « nature féminine » au temps du Code civil
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 31e année, N. 4, 1976. pp. 824-845.
Abstract
At the time of the Enlightenment, the physicians taking their cue from the anthropologists, considered men - and women - as
subjects for scientific study and no longer as creatures different from all others. One of them, Roussel (in 1775) tried to define the
specificity of woman's "nature" : for him, the organic difference which distinguishes women from men, gives rise to all the physical
and moral characteristics of woman's being. He established a stereotype which enclosed woman in her sexual body, in a
biological destiny, but without depreciating it. Following him, the physicians who were the contemporaries of Napoleon I, proved
the inferiority of woman as compared to man : her physical weakness, her excessive sensibility, her fragile and unstable
intelligence, her constant predisposition to hysteria condamn her to "sweet bondage" at the service of the male and the children.
At the same time - women being excluded from the universities - obstetrics and gynecology became male sciences. Kept away
from public life, women were also kept in ignorance of all that concerned their own bodies, again in the name of medical science.
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Knibiehler Yvonne. Les médecins et la « nature féminine » au temps du Code civil. In: Annales. Économies, Sociétés,
Civilisations. 31e année, N. 4, 1976. pp. 824-845.
doi : 10.3406/ahess.1976.293751
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1976_num_31_4_293751DECINS ET LA NATURE MININE LES
AU TEMPS DU CODE CIVIL
article qui suit tente analyser au seuil du xixe siècle le stéréotype de la
féminité qui va dominer la société fran aise jusque bien au-delà de la Grande
Guerre et qui agonise lentement de nos jours non sans soubresauts Pour le
saisir dans ses origines il faudrait remonter aux Pères de glise et Aristote
On se contentera ici de chercher quelle forme il prise un moment donné et
pourquoi il réussi imposer si fortement non seulement aux hommes mais
aux femmes
La Révolution et Empire marquent une régression relative de la condition
féminine des droits nouveaux sont créés pour les hommes seuls ce qui accroît
inégalité traditionnelle entre les deux sexes le droit de voter au niveau natio
nal est-à-dire de participer la vie politique est accordé aux hommes pas aux
femmes Université et les lycées qui font de enseignement un service public
sont ouverts aux hommes pas aux femmes et on sait que le Code civil prive la
femme mariée de droits considérés comme naturels peu de temps aupara
vant Or les femmes semblent être vite résignées ces exclusions la fin du
xvnie siècle elles étaient pourtant pas inhibées les portraits les montrent
toutes pétillantes assurance et de grâce les textes révèlent elles souhaitent
participer la vie publique elles osent réclamer égalité des droits fonder
des clubs parler en public et un nombre non négligeable hommes eminents
Helvétius Sieyes Condorcet souhaite officiellement leur collaboration Au
contraire sous la Restauration les Fran aises ont sur les portraits et les gravures
une expression réservée parfois gourmée elles semblent avoir abandonné
tout désir de associer aux différentes formes de la vie publique les plus actives
publient surtout des ouvrages éducation et il aura plus hommes
féministes aux manifestations saint-simoniennes postérieures 1830
Tout cela sans que la répression ou la contrainte aient été nécessaires les
protestations ont guère trouvé écho et elles ont été semble-t-il bien rares
Nous avons pas pu notre grand regret lire la thèse de Paul Hoffmann nous tenons
remercier Paul Hoffmann ainsi que J.-P Péter qui ont bien voulu un et autre nous donner de
précieux conseils
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