Les mines et la région d Annaba - article ; n°1 ; vol.45, pg 31-59
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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1970 - Volume 45 - Numéro 1 - Pages 31-59
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

François Tomas
Les mines et la région d'Annaba
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 45 n°1, 1970. pp. 31-59.
Citer ce document / Cite this document :
Tomas François. Les mines et la région d'Annaba. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 45 n°1, 1970. pp. 31-59.
doi : 10.3406/geoca.1970.2660
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1970_num_45_1_2660LES MINES ET LA RÉGION D'ANNABA
par François Tomas
A côté des richesses pétrolières et gazières la place de l'extraction
minière et des carrières en Algérie apparaît comme fort modeste. Elle
n'entre, en effet, que pour moins de 400 millions de DA 1 dans la fo
rmation d'un produit intérieur brut qui atteint 18 500 millions en 1968
et elle n'emploie qu'un peu plus de 9 000 personnes. Comme les chiffres
étaient, mutatis mutandis, du même ordre de grandeur au moment de
l'indépendance, on ne peut pas dire que l'Algérie ait hérité là d'un fac
teur essentiel de développement.
Mais il s'agit d'une richesse fort inégalement répandue puisque la
willaya 2 d'Annaba à elle seule donne 100 % du phosphate, du cuivre
et de l'antimoine, 83 % du fer, 4 % du zinc et 3 % du plomb, ce qui
nécessite l'emploi direct de près de 5 000 personnes. A cette échelle les
proportions changent et l'extraction minière devient un élément déter
minant de l'économie régionale.
I. LES GISEMENTS MINIERS
Une carte des gisements miniers exploités ou sur le point de l'être en
Algérie du Nord (cf. croquis n° 1 ) montre en effet que le nombre
augmente d'Ouest en Est : quatre seulement en Oranie en y comprenant
la carrièe de Kieselghur d'Ouillis ; quatre également en Algérois dont
les deux petites mines de barytine de Keddara et de Bou Mahni ; dix
en revanche dans l'Est dont sept dans la seule wilaya d'Annaba. Cette
1. Le dinar algérien vaut 1,12 F depuis la dévaluation française d'août 1969.
2. Nouvelle dénomination du département, l'arrondissement devenant la daïra. Au
pluriel respectivement wilayate et daïrate. Nous conformant à la règle qui veut que
tout terme étranger soit francisé à partir du singulier, nous écrirons donc au pluriel :
wilayas et daïras.
Pour les noms de lieux nous emploierons alternativement le nom actuel et le nom
ancien suivant la date à laquelle nous ferons référence. Kef Oum Teboul
WILAYA Щ
DE Щ
CONSTANTINE
5
I
4)2)3)1) Chabèt Heliopolis Belelieta Ain Mokra Balloute (tungstène)(soufre)Fig. (fer) 2. (fer) — Les 9) 6) 5) 8) 7) ensembles Djebel Aïn Chabet Zarora Berda Ouasta Mesla et structuraux Hammam (calamine)(smithsonite)(zinc) de (smithsonite)la région plaine bassin d'Annaba. Haute 11)12)13)10)saharienne atlasique Bou Djebel Hammimat Mesloula tellienne plaine Chaîne Plaine Mines Jaber Dyr fermées (plomb) el (phosphate) Gueblia (plomb) 3 34 FRANÇOIS TOMAS
Minerais extraits dans 1961 1962 1963
la région seule
439 609 378 445 347 928 Phosphate
2 184 2 900 Cuivre 3 745
Antimoine 2 224 640
Minerais extraits dans région Algérie région Algérie région Algérie la région et en Algérie
2 867 000 Fer 2 280 201 1 648 380 2 062 000 1615 630 1 975 990
Zinc 661 70 907 682 70 057 737 57 590
Plomb 451 13 000 358 12917 368 11760
Minerais extraits dans
le reste de l'Algérie
seulement
Pyrite de fer 49 000 43 000 37 750
31 130 27 728 17 648 Kieselguhr
Barytine 22 500 29 900 29 140
Argile smectique 116000 38 440 81610
Tableau 1 . — L'exploitation minière en Algérie et dans la région
inégalité doit d'ailleurs encore s'accentuer au cours des années pro
chaines puisque, sur les quatre mines ouvertes ou sur le point de l'être,
deux sont situées dans la région d'Annaba — Kef Oum Teboul : cuivre,
zinc et plomb ; djebel Debagh 3 : kaolin — , les deux autres se trouvant
près d'Azzaba (mercure d'Ismaïl) et de Sétif (plomb et zinc de Kherzet
Youssef).
Mais, plus encore que par le nombre des mines, c'est par les quantités
de minerais extraites que se manifeste le plus nettement la primauté
de la région d'Annaba (cf. tableau n° 1 ) 4, ce que justifient des condi
tions géologiques à la fois diverses et exceptionnelles.
3. Le djebel Debagh constitue la limite entre les wilayas d'Annaba et de Constantine.
La mine est située en territoire constantinois mais la limite administrative n'a pas ici
grande importance. Tout d'abord parce que c'est à partir de la station thermale proche
d'Hammam Meskoutine que sont menés les travaux et surtout parce que le kaolin
doit alimenter l'usine de Guelma.
4. Les sources ne manquent pas : « Annales des Mines », « Annuaire statistique de
l'Algérie », « Bulletin de statistiques générales ». Nous avons surtout puisé dans les
rapports de la SONAREM (Société Nationale de Recherches et d'Exploitations
Minières) et de la Société du Djebel Onk. MINES ET LA REGION D ANNABA 35 LES
1964 1965 1966 1967 1968
86 174 93 931 194 000 371000 72 877
3 660 4 329 4 200 3 400 3 900
1380
région Algérie région région Algérie région Algérie Algérie Algérie région
2 682 872 1 360 452 1762 217 2 156 441 2 560 000 2 543 753 2 347 934 2 738 900 3 131 655 3 065 000
13 130 1375 64 264 1470 62 990 1347 24 578 1560 1660 35 220
7 760 404 13 600 395 14 920 399 6 286 390 230 7 750
60 960 60 957 58 700 34378 50 000
20 402 16 413 11 100 8 541 7 254
27 840 42 767 27 496 32 240 44 985
43 078 16 784 49 240 ? 21640
d'Annaba de 1961 à 1968
(non compris : charbon, agrégats, marbre)
La région d'Annaba présente, en effet, cette originalité de recouvrir
toutes les grandes unités structurales algériennes (cf. croquis n° 2)
— c'est tout d'abord, au Nord, le massif de l'Edough, noyau le plus
oriental du bourrelet liminaire africain, qui s'enlève brutalement au dessus
de la mer et des plaines d'Annaba. Pour l'essentiel il est constitué de
roches cristallophylliennes mais une mince pellicule sédimentaire en
recouvre le centre et il se termine à l'Ouest par les venues volcaniques
du Cap de Fer.
— puis viennent les complexes chaînes telliennes, ici plus confuses
encore que dans le reste du Maghreb. A l'Ouest de Guelma, en effet,
viennent mourir les derniers chaînons calcaires (djebel Debagh), laissant
la place à un relief chaotique taillé aussi bien dans la couverture al-
lochtone des grès de Numidie que dans les diapirs triasiques .
— Enfin le domaine atlasique où, malgré une morphogénie complexe,
foisonnement les formes structurales simples. Elles apparaissent d'ail'
leurs ici d'autant plus magnifiques qu'une évolution plus poussée y a
multiplié les formes en inversion de relief. 36 FRANÇOIS TOMAS
Or les conditions de gisement différent fondamentalement d'un en
semble structural à l'autre ; pour simplifier et ne tenir compte que de
l'essentiel nous distinguerons domaine tellien et domaine atlasique.
1°) Les mines telliennes
Les mines sont les plus typiquement méditerranéennes, non
seulement parce qu'elles doivent à leur plus grande proximité de la mer
d'avoir été connues et exploitées plus tôt, mais surtout parce qu'on peut
les caractériser par leur multiplicité, leur diversité (fer, tungstène, anti
moine, cuivre, zinc, plomb, soufre, kaolin...) mais aussi la faiblesse des
réserves des filons ou des poches. Le corollaire en est une histoire écono
mique généralement brève ou tout au moins entrecoupée de périodes
d'abandon et de reprises liées à la conjoncture.
Le croquis n° 2 localise les principaux gisements qui ont été exploités
depuis un siècle et, si trop d'ouvrages les ont décrits pour que nous nous
y attardions 5, nous retiendrons cependant les exemples du Mokta el
Hadid et de Kef Oum Teboul comme particulièrement démonstratifs.
Le Mokta el Hadid — Le noyau gneissique de l'Edough est bordé à
l'Ouest et au Sud-Est par des micaschistes que sillonnent des filons de
calcaires cristallins. C'est entre ces « calcaires formant toit et les schistes
imperméables ou argiles faisant mur » 6 qu'apparaît un minerai de fer
« oxydulé magnétique ». A Aïn Mokra, ce minerai se présente en une
« masse continue de 1 500 mètres de longueur avec une puissance moyenne
de 5 mètres au moins » e mais il affleure

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