Les modèles « néoclassiques » et l impact du taux d intérêt sur l investissement : un essai de synthèse - article ; n°2 ; vol.30, pg 244-280
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Les modèles « néoclassiques » et l'impact du taux d'intérêt sur l'investissement : un essai de synthèse - article ; n°2 ; vol.30, pg 244-280

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Revue économique - Année 1979 - Volume 30 - Numéro 2 - Pages 244-280
neoclassrical model », is however similar (but not identical) to « effective demand for investment » model (or disequilibrium model), where expected demand for the output is exogeneously given for the firm.
Eisner and Nadiri results are confirmed by the econometric study of various models, and it is shown that the specification of Jorgenson's model is neither justified empirically nor theoretically. It is revealed by this study that there is a significant difference between the coefficients of demand and user's cost, although the influence of this last variable, and through it, the importance of the interest rate, cannot be neglected.
Cet article a pour objet la discussion et l'étude économétrique des modèles « néo­classiques » d'investissement et, à travers ceux-ci, un examen de l'influence du taux d'intérêt sur l'investissement productif.
La première partie précise les fondements théoriques de ces modèles et montre notamment que le modèle de Jorgenson, et sa généralisation à une fonction de production C.E.S., constituent une spécification erronée du modèle néoclassique (ou demande notionnelle d'investissement) qui ne dépend théoriquement que des prix et des coûts. Le modèle de Jorgenson et sa généralisation baptisée « faux modèle néoclassique » s'apparentent en revanche aux modèles de demande effective d'investissement ou « modèles de déséquilibre » qui prennent en compte les contraintes anticipées dans l'évolution des débouchés et généralisent les modèles d'accélération.
L'étude économétrique des différents modèles confirme les résultats d'Eisner et Nadiri et montre que la spécification du modèle de Jorgenson n'est guère plus justifiée empiriquement qu'elle ne l'est théoriquement. Elle permet de conclure à une différence significative entre les coefficients des variables d'accélération, et ceux du coût d'usage du capital, bien que l'influence de cette dernière variable — et à travers elle, celle du taux d'intérêt réel — ne soit pas négligeable.
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37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 81
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Pierre-Alain Muet
Les modèles « néoclassiques » et l'impact du taux d'intérêt sur
l'investissement : un essai de synthèse
In: Revue économique. Volume 30, n°2, 1979. pp. 244-280.
Abstract
neoclassrical model », is however similar (but not identical) to « effective demand for investment » model (or disequilibrium
model), where expected demand for the output is exogeneously given for the firm.
Eisner and Nadiri results are confirmed by the econometric study of various models, and it is shown that the specification of
Jorgenson's model is neither justified empirically nor theoretically. It is revealed by this study that there is a significant difference
between the coefficients of demand and user's cost, although the influence of this last variable, and through it, the importance of
the interest rate, cannot be neglected.
Résumé
Cet article a pour objet la discussion et l'étude économétrique des modèles « néo-classiques » d'investissement et, à travers
ceux-ci, un examen de l'influence du taux d'intérêt sur l'investissement productif.
La première partie précise les fondements théoriques de ces modèles et montre notamment que le modèle de Jorgenson, et sa
généralisation à une fonction de production C.E.S., constituent une spécification erronée du modèle néoclassique (ou demande
notionnelle d'investissement) qui ne dépend théoriquement que des prix et des coûts. Le modèle de Jorgenson et sa baptisée « faux modèle néoclassique » s'apparentent en revanche aux modèles de demande effective
d'investissement ou « modèles de déséquilibre » qui prennent en compte les contraintes anticipées dans l'évolution des
débouchés et généralisent les modèles d'accélération.
L'étude économétrique des différents modèles confirme les résultats d'Eisner et Nadiri et montre que la spécification du modèle
de Jorgenson n'est guère plus justifiée empiriquement qu'elle ne l'est théoriquement. Elle permet de conclure à une différence
significative entre les coefficients des variables d'accélération, et ceux du coût d'usage du capital, bien que l'influence de cette
dernière variable — et à travers elle, celle du taux d'intérêt réel — ne soit pas négligeable.
[
Citer ce document / Cite this document :
Muet Pierre-Alain. Les modèles « néoclassiques » et l'impact du taux d'intérêt sur l'investissement : un essai de synthèse. In:
Revue économique. Volume 30, n°2, 1979. pp. 244-280.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1979_num_30_2_408460LES MODÈLES «NÉOCLASSIQUES»
ET L'IMPACT DU TAUX D'INTÉRÊT
SUR L'INVESTISSEMENT *
Un essai de synthèse
Cet article a pour principal objet la discussion des modèles
« néoclassiques » d'investissement et l'étude économétrique de
l'influence du taux d'intérêt sur les dépenses d'investissement
des entreprises non financières.
Ces deux problèmes sont étroitement liés. Les travaux économétri
ques développés en effet jusqu'au milieu des années soixante sem
blaient montrer une faible influence du taux d'intérêt sur les dépenses
d'investissement des entreprises et au contraire un efïet déterminant
des variables de profit et d'accélération. Il paraissait alors difficile de
justifier empiriquement le modèle de demande néoclassique dépen
dant du seul taux d'intérêt.
Les travaux de Jorgenson (1967) et les nombreux développements
empiriques et théoriques qui suivirent, eurent pour but de montrer
que, lorsque le modèle était spécifié « correctement » (c'est-à-dire
conformément à la théorie), le taux d'intérêt redevenait une variable
explicative déterminante de l'investissement. Ce résultat, retrouvé
sur données françaises par Yohn [1976-a], tient en fait, comme nous le
* Cet article reprend pour l'essentiel, le troisième chapitre d'une thèse de
troisième cycle soutenue à l'Université de Paris I.
Je tiens à remercier les professeurs C. Fourgeaud, P. Y. Henin et J. Ullmo
qui m'ont fait part de leurs conseils et de leurs encouragements. J'ai une dette
très ancienne et très grande envers mon ami Paul Zagame. Nos travaux communs
et les nombreuses discussions que nous avons eues m'ont permis de préciser de
nombreux points développés dans cet article.
Les conseils de J. Mairesse, M. Nussembaum et G. Oudiz m'ont enfin beaucoup
aidé lors de la rédaction définitive de cet article. Je reste seul responsable des
opinions émises ainsi que des erreurs qui y demeureraient.
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Revue économique — N° 2, mars 1979. Pierre-Alain Muet
montrerons, à la spécification particulière du modèle de Jorgenson,
spécification qui n'est justifiée ni empiriquement, ni même théorique
ment.
En effet, et cela constitue l'un des paradoxes du modèle de
Jorgenson, celui-ci n'est pas à proprement parler un modèle d'inves
tissement néoclassique : il repose sur une confusion théorique qui a
largement biaisé l'interprétation des estimations économétriques et
les controverses qui les ont accompagnées (Eisner et Nadiri [1968]
et [1970], Bischoff [1969], Jorgenson [1969]).
Il importe tout d'abord de préciser la terminologie. Le terme
« néoclassique » évoque dans la littérature économique soit la réfé
rence à la théorie de la productivité marginale, soit — plus étroitement
— la référence à l'équilibre Walraso-paretien et à la loi de Say, par
opposition au principe keynésien de la demande effective. Dans sa
première acception, il représente un courant de pensée qui englobe
non seulement la théorie marginaliste, mais les prolongements macro
économiques qui suivirent la « synthèse » opérée par Samuelson (école
qualifiée de néo-néoclassique par J. Robinson).
S'agissant de l'investissement, le terme néoclassique évoque le
plus souvent dans la littérature ce sens large, c'est-à-dire qu'il recouvre
tout modèle dérivé de la maximisation du profit 1 sous contrainte d'une
fonction de production à facteurs substituables (dans l'hypothèse im
plicite d'un marché financier parfait). Nous qualifierons dans cet article
ces différents modèles de modèles d'inspiration néoclassique. En nous
référant à la théorie néokeynésienne du déséquilibre, et notamment
pour l'investissement aux travaux de Grossman [1972] et antérieure
ment R. Coen [1969], nous réserverons le terme « néoclassique » à la
demande d'investissement des firmes en concurrence parfaite et appel
lerons « modèle de déséquilibre » 2, la demande d'investissement cor
respondant à une contrainte anticipée sur l'évolution des débouchés.
Nous examinerons tout d'abord dans une première partie les fon
dements théoriques de ces différents modèles, en nous appuyant sur
la présentation donnée par E. Malinvaud (1973). Pour simplifier la
discussion de ces modèles en la centrant sur les aspects essentiels, nous
1. Il s'agit du « profit pur » de la théorie néoclassique qui n'est positif que si
les rendements d'échelle sont décroissants.
2. Le terme de « déséquilibre » fait référence à la théorie néokeynésienne du
déséquilibre et non à un désajustement temporel.
On pourrait également appeler ce modèle, « modèle de demande effective
d'investissement », par opposition au modèle néoclassique qui représente la demande
« notionnelle » (Cf. P. Zagame [1977]).
245 Revue économique
traiterons à la suite d'E. Malinvaud, toute la période d'utilisation des
équipements en un seul bloc. Cette simplification permet de ramener
le problème d'optimisation dynamique à une optimisation statique
retrouvant les résultats traditionnels de l'analyse néoclassique.
La deuxième partie de l'article présente une estimation de ces
différents modèles, sur séries chronologiques, pour l'ensemble des en
treprises non financières (co

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