Les moniteurs de l enseignement primaire en Algérie - article ; n°1 ; vol.30, pg 19-30
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Actes de la recherche en sciences sociales - Année 1979 - Volume 30 - Numéro 1 - Pages 19-30
Die «moniteurs» im algerischen Schulwesen. Die seit Sommer 1962 erfolgte Übernahme von Lehrpersonal mit geringem Schulniveau (Volksschulabschluß), eingeleitet, um so die erstmalige Einschulung im unabhängigen Algerien zu gewährleisten, hat zur Bildung eines spezifischen Lehrkörpers (den 'moniteurs') geführt, der sich aus arabisch und französisch sprechendem Personal zusammensetzt. 1967/68 hat diese Gruppe bis zu 45,3 % der Gesamtzahl der in der Primarphase Unterrichtenden ausgemacht. Der vorliegende Artikel versucht anhand der Untersuchung eines Samples von 639 'moniteurs' die soziokulturellen Implikationen eines Unternehmens sichtbar zu machen, dessen Ziel in der pädagogischen Vermittlung einer ideologischen, kulturellen und pädagogischen Kompetenz an Individuen besteht, die sowohl nach sozialer Herkunft, schulischer und beruflicher Laufbahn wie kulturellem Kapital äuSerst verschieden sind. Die Analyse der sozialen Verhaltensweisen der verschiedenen Gruppen von 'moniteurs' auf die Ausbildung, die sie erhalten, den durch den Beruf erwirkten sozialen Status wie auch die Möglichkeiten sozialen Aufstiegs läßt den Stellenwert der herkömmlichen Analyseschemata in Form synkretistischer Begriffspaare wie 'modem vs. traditionell', 'laizistisch vs. religiös', 'autoritäre vs. permissive Disziplin', etc. problematisch erscheinen.
Monitors in Algerian Primary Schools. The year 1962 saw the recruitment of teachers of a lower academic attainment (requirements were for holders of the Certificate of Elementary Primary Studies or equivalent) intended for service in the first full academic year of Algerian independence. Since then there has grown up a body of teaching monitors comprising those with leanings towards the French or the Arab cultures. This body of teachers represented as much as 45.3 per cent (1967/8) of the total teaching personnel in early secondary education*. Based mainly on a study on a sample of 639 monitors, this article attempts to underline the socio-political implications of an ambitious attempt to instil ideological, cultural and pedagogical abilities into subjects of differing social origin, who have pursued varying academie or professional paths and possess different types of cultural endowment. An analysis of the forms of social conduct of the different groups of monitors in relation to the training they receive, and of the social status conferred upon them by their profession and their chances of social ascent, raises doubts as to the relevance of schemes of analysis which work on the basis of syncretistic pairs of concepts such as modern/traditionally/religious, authoritarianism/liberal disciplinarianism and so on. *In France, secondary education is normally divided into two 'cycles', a 'first cycle', to which this article refers, comprising the 6th, 5th, 4th and 3th classes, and a 'second cycle', comprising classes 2nd, lst and 'Terminale', immediately prior to the Baccalauréat.
Les moniteurs de l'enseignement primaire en Algérie. Le recrutement à partir de l'été de l'année 1962, d'enseignants d'un faible niveau scolaire (le Certificat d'études primaires élémentaires ou un niveau équivalent étaient exigés) destinés à contribuer à assurer la première rentrée scolaire de l'Algérie indépendante, a donné lieu à la formation d'un corps de moniteurs comprenant des arabisants et des francisants. Ce corps d'enseignants a représenté jusqu'à 45,3% (en 1967-1968) de l'effectif du personnel enseignant du cycle primaire. Fondé principalement sur une enquête menée auprès d'un échantillon de 639 moniteurs, cet article tente de faire apparaître les implications socio-culturelles d'une entreprise d'inculcation d'une compétence idéologique, culturelle et pédagogique à des sujets très différents par leur origine sociale, leur itinéraire scolaire ou professionnel, et leur capital culturel. L'analyse des conduites sociales des différents groupes de moniteurs vis-à-vis de la formation qu'ils reçoivent, du statut social que leur confèrent leur profession et leurs chances de promotion sociale, aboutit à s'interroger sur la pertinence de schémas d'analyse qui se présentent généralement sous la forme de couples de notions syncrétiques tels que moderne et traditionnel, laïc et religieux, discipline autoritariste et discipline libérale, etc.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 72
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Mustapha Haddab
Les moniteurs de l'enseignement primaire en Algérie
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 30, novembre 1979. pp. 19-30.
Citer ce document / Cite this document :
Haddab Mustapha. Les moniteurs de l'enseignement primaire en Algérie. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol.
30, novembre 1979. pp. 19-30.
doi : 10.3406/arss.1979.2656
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1979_num_30_1_2656Zusammenfassung
Die «moniteurs» im algerischen Schulwesen.
Die seit Sommer 1962 erfolgte Übernahme von Lehrpersonal mit geringem Schulniveau
(Volksschulabschluß), eingeleitet, um so die erstmalige Einschulung im unabhängigen Algerien zu
gewährleisten, hat zur Bildung eines spezifischen Lehrkörpers (den 'moniteurs') geführt, der sich aus
arabisch und französisch sprechendem Personal zusammensetzt. 1967/68 hat diese Gruppe bis zu
45,3 % der Gesamtzahl der in der Primarphase Unterrichtenden ausgemacht. Der vorliegende Artikel
versucht anhand der Untersuchung eines Samples von 639 'moniteurs' die soziokulturellen
Implikationen eines Unternehmens sichtbar zu machen, dessen Ziel in der pädagogischen Vermittlung
einer ideologischen, kulturellen und pädagogischen Kompetenz an Individuen besteht, die sowohl
nach sozialer Herkunft, schulischer und beruflicher Laufbahn wie kulturellem Kapital äuSerst
verschieden sind. Die Analyse der sozialen Verhaltensweisen der verschiedenen Gruppen von
'moniteurs' auf die Ausbildung, die sie erhalten, den durch den Beruf erwirkten sozialen Status wie auch
die Möglichkeiten sozialen Aufstiegs läßt den Stellenwert der herkömmlichen Analyseschemata in Form
synkretistischer Begriffspaare wie 'modem vs. traditionell', 'laizistisch vs. religiös', 'autoritäre vs.
permissive Disziplin', etc. problematisch erscheinen.
Abstract
Monitors in Algerian Primary Schools.
The year 1962 saw the recruitment of teachers of a lower academic attainment (requirements were for
holders of the Certificate of Elementary Primary Studies or equivalent) intended for service in the first
full academic year of Algerian independence. Since then there has grown up a body of teaching
monitors comprising those with leanings towards the French or the Arab cultures. This body of teachers
represented as much as 45.3 per cent (1967/8) of the total teaching personnel in early secondary
education*. Based mainly on a study on a sample of 639 monitors, this article attempts to underline the
socio-political implications of an ambitious attempt to instil ideological, cultural and pedagogical abilities
into subjects of differing social origin, who have pursued varying academie or professional paths and
possess different types of cultural endowment. An analysis of the forms of social conduct of the different
groups of monitors in relation to the training they receive, and of the social status conferred upon them
by their profession and their chances of social ascent, raises doubts as to the relevance of schemes of
analysis which work on the basis of syncretistic pairs of concepts such as modern/traditionally/religious,
authoritarianism/liberal disciplinarianism and so on.
*In France, secondary education is normally divided into two 'cycles', a 'first cycle', to which this article
refers, comprising the 6th, 5th, 4th and 3th classes, and a 'second cycle', comprising classes 2nd, lst
and 'Terminale', immediately prior to the Baccalauréat.
Résumé
Les moniteurs de l'enseignement primaire en Algérie.
Le recrutement à partir de l'été de l'année 1962, d'enseignants d'un faible niveau scolaire (le Certificat
d'études primaires élémentaires ou un niveau équivalent étaient exigés) destinés à contribuer à assurer
la première rentrée scolaire de l'Algérie indépendante, a donné lieu à la formation d'un corps de
moniteurs comprenant des arabisants et des francisants. Ce corps d'enseignants a représenté jusqu'à
45,3% (en 1967-1968) de l'effectif du personnel enseignant du cycle primaire. Fondé principalement sur
une enquête menée auprès d'un échantillon de 639 moniteurs, cet article tente de faire apparaître les
implications socio-culturelles d'une entreprise d'inculcation d'une compétence idéologique, culturelle et
pédagogique à des sujets très différents par leur origine sociale, leur itinéraire scolaire ou professionnel,
et leur capital culturel. L'analyse des conduites sociales des différents groupes de moniteurs vis-à-vis
de la formation qu'ils reçoivent, du statut social que leur confèrent leur profession et leurs chances de
promotion sociale, aboutit à s'interroger sur la pertinence de schémas d'analyse qui se présentent
généralement sous la forme de couples de notions syncrétiques tels que moderne et traditionnel, laïc et
religieux, discipline autoritariste et discipline libérale, etc.mustapha haddab
les moniteurs
de renseignement
Néanmoins, entre ces deux catégories d'enseignants, la
barrière n'a jamais été infranchissable : après 1967, un
nombre considérable d'enseignants francisants, recourant
aux rudiments d'arabe qu'ils savaient, se sont convertis en
enseignants arabisants, à la suite de l'arabisation de la
deuxième année du cycle primaire.
Placés au bas de l'échelle des personnels ensei
gnants, les moniteurs arabisants et francisants qui
n'ont en principe qu'un rôle accessoire et provisécoles avaient appartenant recrutement A prenaient réouverture primaire 9 élémentaires en enseignants primaire) d'urgence. scolaire indépendante 10 Entre 16 369 988 748 la 1969-1970. 1964 première (13,7 des (soit quitté équivalent en et leurs Ces villes des (2) % «pieds-noirs», 37,4 à 1975, une 1962-1963. 50,2% en l'Algérie, des un Ils enseignants rentrée écoles; de fonctions et % octobre ne tandis raison corps au des du ces sont des certificat corps il et que scolaire campagnes. enseignants nouveau, Leur plus s'agissait simple rendre 1962, qui étaient dans la enseignant part du en d'études nombre dès (1) : des de ainsi cycle relative 1976-1977 les au remplacer d'une juillet Il d'un de en nombreuses nombre enseignants moniteurs, y possible de primaire). primaire) primaires s'élève l'Algérie des avait mesure l'école niveau 1962. monitque les de au la à algérie
oire, révèlent par leur statut quelques uns des
problèmes essentiels qui surgissent dans les rap
ports entre le système scolaire et la société. C'est
tout le problème du pluralisme culturel qui, de
manière paradigmatique, se pose au sein du groupe
des moniteurs, comme il se sous différentes
formes dans l'ensemble du système scolaire, du
système social et dans les rapports de l'un avec
l'autre. L'un des avantages de l'analyse sociolo
gique d'un groupe relativement restreint, comme
eurs dans l'ensemble des enseignants du primaire a fort
ement diminué, la part des instructeurs s'est fortement
accrue, la part des instituteurs a relativement peu varié, 1— Ce texte présente les principales hypothèses et les diminuant de 1964-1965 à 1969-1970 puis progressant très principaux résultats d'une thèse de 3ème cycle intitulée : légèrement depuis. Un nombre considérable d'instructeurs Les moniteurs et le monitorat en Algérie de 1962 à 1972. et aussi d'instituteurs sont d'anciens moniteurs promus, soit Contribution à une étude des fonctions culturelles du grâce à leur succès aux épreuves du certificat de culture système scolaire en Algérie. générale et professionnelle (examen professionnel instauré
2— Les candidats à un poste de moniteur n'ont été astreints dès 1965), soit à la suite d'une titularisation dans le corps
des instructeurs intervenant après cinq ans d'ancienneté et à subir un examen de recrutement qu'à partir de mai 1963.
décidée par une commission formée d'un inspecteur d'école Avant cette date, les moniteurs étaient recrutés dans les
primaire, d'un directeur d'école et d'un instituteur. La différentes inspections académiques selon des critères assez
plupart des moniteurs qui n'ont pas —le plus souvent par un larges : il fallait être au moins du «niveau» du Certificat
processus d'auto-élimination—, renoncé à l'enseignement d'études primaires. Si cette condition pouvait avoir un sens
ont été titularisés et promus. A l'intérieur du corps des relativement précis pour les francisants (c'est-à-dire ceux
moniteurs, la part des moniteurs francisants n'a cessé de qui a

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