Les mystères de la méso-économie, l exemple du transport maritime - article ; n°4 ; vol.28, pg 497-533
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Revue économique - Année 1977 - Volume 28 - Numéro 4 - Pages 497-533
Les mystères de la méso-économie. L'exemple du transport maritime
A l'heure où les Etats élaborent des politiques sectorielles, il faut s'interroger sur la qualité de l'information concernant des ensembles productifs étroits. Le transport maritime fait entre autres l'objet d'études destinées à mesurer la rationalité des politiques qui le concernent. L'observation des statistiques dont disposent les pouvoirs publics montrent que seules les sources fiscales et les données quantitatives brutes présentent une certaine fiabilité. Mais il manque beaucoup d'éléments nécessaires à une analyse structurelle des secteurs.
The statistical uncertainties in shipping
Many western governments are setting up policies for productive sectors. The shipping is, among others, under inquiry of various public bodies. The question is to know if statistical data are available for such a sectorial inquiry. It appears that besides fiscal sources and quantitative elements, few other sources are reliable. This is hardly sufficient to make a full structural analysis and this calls for some statistical development concerning mainly the groups.
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 194
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Pierre Bauchet
Les mystères de la méso-économie, l'exemple du transport
maritime
In: Revue économique. Volume 28, n°4, 1977. pp. 497-533.
Résumé
Les mystères de la méso-économie. L'exemple du transport maritime
A l'heure où les Etats élaborent des politiques sectorielles, il faut s'interroger sur la qualité de l'information concernant des
ensembles productifs étroits. Le transport maritime fait entre autres l'objet d'études destinées à mesurer la rationalité des
politiques qui le concernent. L'observation des statistiques dont disposent les pouvoirs publics montrent que seules les sources
fiscales et les données quantitatives brutes présentent une certaine fiabilité. Mais il manque beaucoup d'éléments nécessaires à
une analyse structurelle des secteurs.
Abstract
The statistical uncertainties in shipping
Many western governments are setting up policies for productive sectors. The shipping is, among others, under inquiry of various
public bodies. The question is to know if statistical data are available for such a sectorial inquiry. It appears that besides fiscal
sources and quantitative elements, few other sources are reliable. This is hardly sufficient to make a full structural analysis and
this calls for some statistical development concerning mainly the groups.
Citer ce document / Cite this document :
Bauchet Pierre. Les mystères de la méso-économie, l'exemple du transport maritime. In: Revue économique. Volume 28, n°4,
1977. pp. 497-533.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1977_num_28_4_408335LES MYSTÈRES
DE LA MÉSO-ÉCONOMIE
L'exemple du transport maritime *
M .a société libérale classique a inspiré de nombreuses analyses de
la firme, « micro-économiques ». L'interventionnisme de l'entre-deux-
guerres et la planification se sont appuyés sur des études « macro
économiques ». Les structures de nos sociétés contemporaines font
davantage appel à la « méso-économie », c'est-à-dire à un domaine i
ntermédiaire entre l'entreprise et un ensemble national ou international,
intermédiaire aussi entre le secteur et la branche au sens de la Compt
abilité Nationale. C'est en effet le champ d'action de la grande entre
prise nationale ou multinationale dont on sait aujourd'hui l'importance.
C'est à ce niveau aussi que les Etats interviennent par une politique
dite « sectorialisée ». Directement ou non, ils favorisent à travers des
grandes firmes le développement d'activités qui leur semblent suscept
ibles d'augmenter la puissance de la nation et de renforcer sa position
dans la concurrence internationale. Pour ne pas agir aveuglément, ces
« acteurs » devront disposer d'analyses « sectorielles » détaillées.
Les récentes publications de UN SEE, la Fresque historique du sys
tème productif, la Mutation industrielle de la France viennent donc à
leur heure 1. Elles permettent une observation plus détaillée de la
croissance récente, dont on n'avait jusqu'alors qu'une vue générale.
* L'ensemble des tableaux et graphiques, plus particulièrement l'arbre de
l'armement sec, est le résultat d'un travail de documentation et de recherche de
H. de Kervénoaël, assistante de recherche au CNRS.
1. Cf. J. Carré, P. Dubois, E. Malinvand, ha croissance française, Paris,
Editions du Seuil, 1972 (710 p.). Fresque historique du système productif,
Collection de l'INSEE, E 27, 1974. Mutation industrielle de la France, E 31,
E 32, 1975. Economie et Statistique, n° 68 (spécial « Redéploiement »), juin 1975.
Revue Economique — N° 4. 19~7 32 REVUE ECONOMIQUE 498
Moyen de vérification de théories restées trop souvent abstraites, elles
suscitent déjà un jaillissement d'hypothèses nouvelles et fructueuses.
Sans remettre en cause leur apport, il faut s'interroger sur le caractère
pertinent de l'information actuellement disponible dans les domaines
où lesquels l'Etat et les entrepreneurs cherchent à mener ces poli
tiques «sectorielles». En d'autres termes, la «méso-économie», au
jourd'hui connue, guide-t-elle l'action ?
L'expression de « méso-économie » reste très imprécise. Elle dési
gne toute étude d'une économie qui dépasse la division en trois sec
teurs primaire, secondaire et tertiaire. Elle recouvre les analyses en
terme de secteur, ensemble d'entreprises, ou en termes de branche. Or
la finesse du découpage comme sa nature ne sont pas indifférentes. Jus
qu'alors, les études de Comptabilité Nationale en méso-économie sont
menées dans le cadre d'une division en quelque vingt secteurs. Ceci ne
suffit pas pour répondre au besoin d'information d'une politique qui se
situe souvent à un niveau plus fin. La politique du transport maritime,
objet de nombreuses controverses, ne peut se discuter sur la base d'une
information qui va du transport fluvial aux télécommunications. Mal
heureusement, notre système actuel d'information, homogénéisé dans
les Comptes de la Nation, ne nous donne pas jusqu'alors et de façon
directe des informations aussi fines. C'est que la Comptabilité Nationale
a pour premier objet une description d'ensemble de la vie de la nation.
Certes, elle s'élabore à partir d'une information détaillée concernant les
biens et les services, les flux de répartition et les flux financiers. Mais
ceux-ci sont agrégés et leur cohérence assurée au niveau de la nation,
où le système d'information s'ajuste et se complète. Une désagrégation
est possible, mais pas au-delà d'un certain point. Ainsi, les transports et
télécommunications (branche 25) ne sont pas présentés par la Fresque
historique dans ses différentes composantes, aérienne, terrestre, mari
time, alors que les caractères de ce dernier mode ne peuvent être ident
ifiés à ceux de la branche tout entière. Certes, les comptes Transports
de la Nation fournissent certaines données plus fines, mais elles sont
rares. Quels que soient les avantages de la cohérence du cadre de la
Comptabilité Nationale, il ne faut pas oublier que l'analyse méso
économique doit se situer à un niveau plus fin que les vingt secteurs,
c'est-à-dire là où se font les choix : dans le cas précis qui nous occupe,
les décisions à prendre ne concernent pas principalement les transports,
mais chacun des modes.
La nature de la décomposition nécessaire à une méso-économie
utile fait également question. La nomenclature de la Comptabilité Na
tionale en secteur et branche, en produits et services, en opérations de
répartition et en opérations financières, soulève des problèmes difficiles LES MYSTERES DE LA MESO-ECONOMIE 499
de compatibilité avec les informations de la comptabilité privée. Sur
tout, une statistique purement nationale, fondée de surcroît sur la notion
de résidence, ne rend pas compte du développement des multinationales
et des différentes formes de coalition à l'échelle mondiale. L'entreprise
résidente peut ne plus être le centre de décision. Or, la méso-économie
doit refléter les centres de décision et leur comportement.
Notre propos est de montrer, à l'occasion d'une recherche entre
prise dans le transport maritime, les obstacles auxquels se heurte une
analyse typiquement méso-économique, c'est-à-dire dont le domaine
correspond bien à celui où l'Etat effectue des politiques « sectorielles »
et où les groupes mènent leur action. Certes, on ne saurait généraliser
toutes les conclusions dégagées à l'ensemble des sous-secteurs de l'éc
onomie. Mais il est probable que dans d'autres domaines, on se heurter
ait aux mêmes obstacles, à des degrés divers : les services sont proba
blement plus difficiles à aborder que les productions industrielles. La
définition des unités de production et du domaine du transport mari
time, la mesure de sa croissance et l'évolution de sa structure illustreront
donc des conclusions plus générales.
I — LA DEFINITION DU TRANSPORT MARITIME
II existe dans ce domaine, comme dans bien d'autres, divers con
cepts de l'unité de production. La Comptabilité Nationale regroupe,
nous le savons, les unités de production en unités statistiques produi

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