Les peintures rupestres de l Ennedi - article ; n°1 ; vol.5, pg 97-112
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Description

Journal de la Société des Africanistes - Année 1935 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 97-112
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1935
Nombre de lectures 88
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

E. Passemard
H. de Saint-Floris
Les peintures rupestres de l'Ennedi
In: Journal de la Société des Africanistes. 1935, tome 5 fascicule 1. pp. 97-112.
Citer ce document / Cite this document :
Passemard E., de Saint-Floris H. Les peintures rupestres de l'Ennedi. In: Journal de la Société des Africanistes. 1935, tome 5
fascicule 1. pp. 97-112.
doi : 10.3406/jafr.1935.1634
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0037-9166_1935_num_5_1_1634LES PEINTURES RUPESTRES DE L'ENNEDI,
E. Docteur PASSEMARD, es Sciences
H. DE SAINT-FLORIS,
Inspecteur des chasses en A . E . F .
(Planches VU à XXI.)
Il y a déjà longtemps que nous connaissons les gravures rupestres de
l'Afrique du Nord, puisque les premières furent découvertes dans les
ksours du Sud oranais à Tiout, en 18 П par le Dr Félix Jacquot. Les
peintures rupestres en revanche n'ont été signalées que beaucoup plus
tardivement par le capitaine Maumené, dans la région de Lagouat et de
Géry ville en 1901.
Petit à petit, au cours des voyages des cinquante dernières années,
les gravures et les peintures rupestres de l'Afrique du Sud, du Sahara,
de l'Afrique occidentale et même de l'Est de nous ont été révé
lées.
Partout, sur cet immense continent, elles se sont montrées nomb
reuses, parfois magnifiques, parfois très primitives, mais toujours d'âges
très différents ; les unes très anciennes, les autres peut-être plus récentes,
sans qu'il ait été possible jusqu'ici de déceler le lien réel entre des manif
estations artistiques de styles et de techniques si divers et enfin d'éta
blir une chronologie vraiment utile.
Dans ces dernières années, les découvertes se sont encore multipliées
et il ne samble pas aujourd'hui qu'aucun point de l'Afrique ne puisse
nous révéler un jour des peintures et des gravures rupestres ; les der
nières signalées provenant de Libye, du Désert égyptien et de l'Abys-
sinie.
C'est donc un problème de premier plan d'autant plus intéressant
qu'il est difficile à résoudre et c'est ce qui rend si importantes les décou-
Sociëté des Africanistes. 7 98 SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES
vertes faites par de Saint-Floris au cours du voyage qu'il a entrepris
dans la région à peine connue de l'Ennedi et du Tibesti sud.
Disons de suite que c'est grâce à la haute protection et au puissant
Fig. 16. — Carte de répartition des peintures Bushmen et bushmenoïdes en Afrique.
I. Région des peintures rupestres Bushmen. — II. Peintures rupestres Bushmen du Tan-
ganiyka. — III. Peintures d'in Ezzan, bushmenoïdes. — IV. Peintures rupestres
de Ghat, bushmenoïdes. — V. Peintures rupestres de l'Ennedi, bushmenoïdes.
appui qui lui ont été donnés, que ce voyage a pu être réalisé et nous
prions très respectueusement M. le Gouverneur Antonetti, alors Gouver
neur Général de l'Afrique Equatoriale française de trouver ici l'exprès- LES PEINTURES RL'PESTRES DE l'eNNEDI 99
sion de notre reconnaissance pour l'intérêt qu'il a bien voulu porter à
notre science.
Lorsque, en 1932, Henri de Saint-Floris fut nommé Inspecteur des
chasses de l'A.E.F., j'avais attiré son attention sur l'intérêt qu'il y aurait
à ce qu'au cours des nombreux déplacements qu'il allait certainement
effectuer, il n'oubliât pas nos recherches préhistoriques.
Je savais par expérience les difficultés que rencontre l'explorateur à
multiplier et à diversifier ses ; lui-même ne l'ignorait pas,
mais j'obtins une promesse et en vrai Périgourdin qui, comme il le dit
lui-même dans un de ses beaux livres de récits africains, « usa plus d'un
fond de culotte dans les abris préhistoriques de la Vézère à chercher des
silex », il tint parole.
C'est ainsi qu'au début de 193 i, après m'avoir fait part, de temps à
autre, de ses découvertes, au cours de ses pérégrinations à la Colonie,
il débarquait chez moi avec un important matériel préhistorique, qui sera
publié plus tard, et les relevés des peintures rupestres que nous allons
étudier aujourd'hui. Il m'annonçait également qu'il avait remis à un pho
tographe de profession, ses films photographiques et cinématographiques
pour être développés et que j'y trouverais le complément de ses notes et
de ses calques. Malheureusement ici se place un incident des plus fâcheux
qui nous privera de la presque totalité des documents photographiques
recueillis avec tant de peine, le professionnel en question déclarant qu'il
a perdu les clichés. Il nous faudra donc nous appuyer exclusivement sur
les calques grandeur nature effectués par de Saint-Floris.
Nous ne suivrons pas de Saint-Floris dans tous ses déplacements à
travers le territoire de I'A.E.F., mais il nous faut cependant, pour nous
faire une idée des régions qu'il a dû traverser pour gagner l'Ennedi,
jeter un coup d'oeil d'ensemble sur cet immense territoire.
On peut admettre que l'Oubangui est la limite nord de la grande forêt
équatoriale, c'est-à-dire qu'elle ne dépasse pas le ome degré.
La zone qui suit vers le Nord est la savane boisée, c'est-à-dire la
savane avec massifs boisés discontinus et à certains endroits des galeries
forestières le long des cours d'eau ; c'est encore la région des eaux cou
rantes et on peut admettre qu'elle ne dépasse pas, grosso modo, Fort
Archambault.
Passée cette région, nous tombons dans la savane vraie, sans cours
d'eau permanents, pays à pâturages saisonniers et par conséquent de
nomadisme. Les grands arbres ont disparu et ont fait place aux épineux
et au doum.
Toujours en remontant vers le Nord, la végétation diminue de plus en
plus et vers le 12e degré, hauteur de Fort Lamy, nous sommes dans un
pays sub-désertique. SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES 100
Enfin vers le 14e degré la végétation a disparu : nous sommes dans le
désert intégral.
C'est là, compris entre le 16e et le 18e degré de longitude et le 24e
et le 24e degré de latitude, au voisinage des frontières actuelles de la
Libye et du Soudan anglo-égyptien que se trouve l'Ennedi.
Fig. 17. — Carte de la région de l'Ennedi.
Pour atteindre cette région particulièrement désolée, que l'on vienne
du Nord par le Sahara, de l'Ouest par l'Afrique occidentale française,
de l'Est par le Soudan anglo-égyptien, ou du Sud comme le fit de Saint-
Floris au travers de l'A.E.F., c'est toujours un pays d'accès difficile qui
nécessite un long, pénible et parfois périlleux voyage. LES PEINTURES RUPESTRES DE L'ENNEDI 101
L'Ennedi est resté longtemps une région inconnue ; les premiers ren
seignements nous viennent de Nachtigal, l'explorateur allemand, qui les
tenait d'une esclave ennédienne. Enfin la mission du général Tilho nous
apporta des détails précis dont nous reproduisons ici une partie.
Géographiquement le bassin du Tchad est indépendant de celui du Nil
et la région des hauts plateaux de l'Ennedi fait partie de cette ligne de
partage des eaux. Les points les plus élevés atteignent 1.200 à 1.300
mètres et la superficie de l'Ennedi est de l'ordre de 25.000 kilomètres
carrés. Il résulte de ce que nous avons dit plus haut que les nombreuses
vallées qui sillonnent ces plateaux sont tributaires les unes du Tchad et
les autres du Nil. Le massif montagneux principal porte le nom de mass
if du Basso ; il est constitué par des grès blancs ou bariolés parfois même
bruns vers le Sud qui appartiennent au Silurien supérieur. Le général
Tilho et le professeur Lacroix dans leur esquisse géologique indiquent que
la présence de latérite bauxitique dans les régions du Sud de 1 Ennedi
est une preuve du changement de climat et montre que dans un passé pas
très éloigné, ces régions subissaient l'influence d'un climat tropical
humide.
.Bisso
— Coupe théorique de la région de l'Ennedi. Fig. 18.
Massif du Basso avec les noms des différentes stations de gravures rupestres.
Nous aborderons l'Ennedi par le Sud, avec de Saint-Floris ; parti
d'Abéché en juillet 1933, il est passé le long du massif de Tama en fron
tière du Soudan anglo-égyptien en traversant les points hab

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