Les phénomènes hypnagogiques et l invention - article ; n°1 ; vol.33, pg 94-105
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Description

L'année psychologique - Année 1932 - Volume 33 - Numéro 1 - Pages 94-105
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1932
Nombre de lectures 76
Langue Français

Extrait

G. Durup
VII. Les phénomènes hypnagogiques et l'invention
In: L'année psychologique. 1932 vol. 33. pp. 94-105.
Citer ce document / Cite this document :
Durup G. VII. Les phénomènes hypnagogiques et l'invention. In: L'année psychologique. 1932 vol. 33. pp. 94-105.
doi : 10.3406/psy.1932.5145
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1932_num_33_1_5145VII
LÉS PHÉNOMÈNES HYPNAGOGIQUES ET L'INVENTION
par G. Durup
Sous le titre : Hypnagogic Phenomena *, Slight publia en 1924
ses observations personnelles. En 1926, paraissait le livre du
Dr Leroy 2, où Slight n'est pas cité. Ces deux auteurs s' étant
ignorés, il y aura intérêt à rapprocher leurs données, en y jo
ignant celles que j'eus l'occasion de recueillir à la même époque
(1924-1927) sans rien connaître de la question.
§ 1. Les phénomènes hypna<?o<dqnes. — E.-B. Leroy écrit :
« nombre de personnes, en s'endormant, ne passent pas direct
ement de la veille parfaite au sommeil : elles traversent un
état plus ou moins prolongé qui, n'étant déjà plus l'une, n'est
pas encore l'autre » (p. vu).
Ce n'est pas mon cas ; et bien des « visions » décrites par Leroy
me sont inconnues. Les observations que j'ai pu faire concernent
toujours des représentations semblables à celles du rêve, d'abord
acceptées comme dans le rêve, et suivies d'une réaction d'étonne-
ment, avec le sentiment que je rêvais. De même les « phéno
mènes hypnagogiques » de Slight sont exclusivement des repré
sentations analogues aux miennes et « de même nature que
le rêve » (p. 274).
E.-B. Leroy décrit ainsi les visions du demi-sommeil : « très
vives, semblant plus proches de l'hallucination que ne le sont les
représentations ordinaires, elles ne sont pourtant pas prises
pour des perceptions » (p. vin). Certaines ont une forme
1. David Slight, Hypnagogic Phenomena, J. of Ahn. Ps., XIX, 3, 1924,
p. 274-282.
5^2. E. 6. Lbroy, Les visions du demi-sommeil, Alcan, 1926, 131 pages. »ÜRUP. — PHÉNOMÈNES HYPNAGOGIQ.UES ET INVENTION 95 0.
géométrique, d'autres ressemblent vaguement à des objets mat
ériels ; très souvent apparaissent des objets « vraisem
blables ».
Je n'ai jamais observé de pures formes^ sauf les images entop-
tiques, perçues comme de vagues images consécutives; donc
nettement différentes d'une représentation. Les phénomènes
décrits comme intermédiaires entre les images qu'on perçoit
dans l'obscurité et les représentations visuelles me sont absolu
ment étrangers.
J'étudierai donc exclusivement le cas de représentations
hypnagogiques, phénomènes semblables à des éléments de rêve.
Ainsi jugent les auteurs cités par Leroy, notamment Hervey de
Saint-Denis : « Celles de ces visions qui montrent des objets
bien déterminés rentrent à mes yeux dans la catégorie dös
rêves ordinaires. » De même. Slight : « of the same nature as the
dream ».
E.-B. Leroy est le premier qui tente une distinction. Rappel
ons d'abord qu'il s'agit pour lui Cet pour nombre dé personnes)
d'un « état hypnagogiqûe » spécial, qui n'est certainement pas
la veille parfaite, mais une transition plus ou moins longue entre
celle-ci et le sommeil.
Rassemblant tous les phénomènes hypnagogiques, il leur
applique cette formule séduisante : ils ne sont que des spectacles,
à l'évolution desquels nous ne sommes pas përsoniiellement ih-
téressés. En cela, ils se distinguent du rêve qui est essentielle^
ment une aventure à laquelle le sujet croit prendre part (p. il,
121 et 122).
La distinction de Leroy ne me paraîtras fondamentale': qu'une
première image 3 nettement onirique rie soit pas déjà une aven*
ture permet-il de la classer avec les formes décoratives dénuées
dé sens que reproduit l'auteur (p. 12 à 17) ? Mais voyons d'abord
les faits.
§ 2. Les visions hypnaçogiçpies d'objets et de personnes. —
(Leroy, p. 17 et suiv.). — « En général, éorit Leroy, les vi
sions hypnagogiques ;.. sont isolées, imprévues^ et sans liens
entre elles, — sans liens non plus avec les préoccupations de
l'instant précis où elles apparaissent Elles sont itératives plus
souvent que durables » (p. 26). Cette description caractérise
1. Le terme équivoque d' « image » sera toujours employé ici dans le sens
d« représentation (ju, plus ou moins, souvenir) visuelle» auditive ou kinësthô-
siqiM. 96 MÉMOIRES ORIGINAUX
encore clairement des phénomènes n'ayant rien de commun
avec ceux de Slight et de moi-même.
« Cependant, ajoute Leroy, ces règles générales sont sujettes
à des exceptions et les phénomènes peuvent, quant aux condi
tions subjectives de leur apparition, se répartir en quatre caté
gories. t>
Je les rappelle très brièvement : 1° visions soudaines, comme
le bouchon du pêcheur et les visions terrifiantes des enfants ;
2° métamorphoses à partir de formes géométriques, d'objets
ou de personnages ; 3° visions amenées par une idée ou un mot ;
4° visions sans rapport quelconque avec le cours actuel de la
pensée.
Je fus aussi obsédé, sitôt couché, par le bouchon flottant
observé tout un après-midi, ou par le mouvement si caractéris
tique du cavalier, à la suite de parties d'échecs, etc. Mais ces
visions itératives, ces persistances visuelles, verbales ou musi
cales (refrains obsédants) sont chez moi des phénomènes de
veille. Je n'aurais jamais songé à les classer avec les
proprement hypnagogiques, qui conduisent de la veille au rêve.
Quant aux métamorphoses, elles correspondraient à cet état
hypnagogique prolongé, avec spectacles dénués de sens, dont
je ne puis rien dire.
La 3e catégorie concerne des visions amenées « soit par une
idée qui « s'illumine », soit par un simple mo*t, intérieurement
prononcé, que l'on est tout surpris de voir ainsi illustré » (p. 42).
Nous voilà cette fois en présence de faits semblables à ceux de
Slight, auxquels j'ajouterai 4 observations personnelles.
Avant de les étudier, je voudrais dire combien les précédents
phénomènes décrits par Leroy et ses sujets m'étonnent en géné
ral par leur vivacité. Quand je lis la description de l'apparition
merveilleuse de l'observation X et que je trouve ensuite cette
remarque : « Elle n'était pas parfaitement nette, comme le sont
d'ordinaire mes visions hypnagogiques ; les couleurs n'avaient
point d'éclat » (p. 19), je suis près d'envier l'auteur.
Il faut au moins que je pose la question : ces phénomènes ne
seraient-ils pas relativement pathologiques ? N'y a-t-il pas
tous les degrés entre une représentation normale et l'halluc
ination intense et prolongée des intoxiqués x ? Précisons ici
1. Leroy discute longuement la nature des visions du demi-sommeil (p. 52-
97). Il admet que certaines formes s'élaborent à partir d'une image en top tique
(p. 78) ; une vision de personnages (de Mme Dja.) est comparée à un« balluei'
nation (p. 97)* DURUP. — PHÉNOMÈNES HYPNAGOGIQUES ET INVENTION 97 G.
que mon cas est extrême : je m'abstiens de tout excitant, y
compris le tabac, le thé. Le Dr Leroy, qui souhaite des expér
iences méthodiques sur les conditions physiologiques et patho
logiques des visions du demi-sommeil, ne joint pas de renseigne
ments à ce sujet aux observations rapportées. Je trouve seul
ement dans celle de Delage (p. 68) : « ayant travaillé fort avant
dans la nuit et pris plusieurs tasses de café, j'ai eu... toute une
succession d'images hypnagogiques », dans trois de Mme Dja. :
très fatiguée et énervée (p. 12), je suis très fatiguée (p. 70), après
une soirée fatigante (p. 95), et dans Goncourt : « une esquinancie
pendant laquelle... i> (p. 82).
5 3. Les « images symboliques » (groupe I de Slight ; Leroy,
p. 42 et suiv.). — Les « phénomènes hypnagogiques * de Slight
sont classés en 3 groupes :
Groupe 1 : où des images symboliques naissent en connexion
a

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