Les prix : comment contrôler les mercuriales ? - article ; n°2 ; vol.2, pg 117-130
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Description

Annales d'histoire sociale - Année 1940 - Volume 2 - Numéro 2 - Pages 117-130
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1940
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

C.-E. Labrousse
Les prix : comment contrôler les mercuriales ?
In: Annales d'histoire sociale. 2e année, N. 2, 1940. pp. 117-130.
Citer ce document / Cite this document :
Labrousse C.-E. Les prix : comment contrôler les mercuriales ?. In: Annales d'histoire sociale. 2e année, N. 2, 1940. pp. 117-
130.
doi : 10.3406/ahess.1940.3033
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_1243-2563_1940_num_2_2_3033ENQUÊTES
LES PRIX
COMMENT CONTROLER LES
MERCURIALES ?
Le Test de Concordance
Le carnet de notes du bourgeois de Labiche, avec sa page « pour les
dépenses » et sa page « pour les pensées », serait sans doute un savoureux
document d'histoire sociale. Mais te bonhomme nous aurait gratifiés, côté
dépenses, d'un document d'histoire économique dont on ne pleurera pas
l'absence sans espoir de consolation. C'est que notre acheteur, aux prises
avec le détaillant du cru, aurait été, d'un jour à l'autre, épargné ou dé
troussé. Les prix consignés sur son calepin se rapporteront à des qualités
variables. Et surtout les achats ne seront pas faits aux mêmes périodes :
le prix de la barrique de vin du pays porté en compte correspondlra peut-
être à un maximum ou à un minimum saisonnier. C'est donc la mercur
iale que nous ouvrirons tout simplement — avec les précautions d'usage —
pour y chercher ce que le carnet ne nous aurait ou nous aurait moins
bien donné : un prix représentatif d'une grande masse d'échangée, établi
marché par marché selon les mêmes procédés, relevé périodiquement à
de courts intervalles, et couvrant de sa ligne oscillante toute une année
économique.
Mais la controverse sur les mérites, devant l'histoire des prix, de la
mercuriale et de la comptabilité domestique, ou, plus largement, privée,
ne sera pas reprise ici. La mercuriale apparaît, malgré tous ses défauts,
et sous réserve de multiples contrôles possibles, comme la grande source ;
la comptabilité privée comme une source supplétive o|u, tout au plus,
auxiiidiie. ï^es états de subdélégation sur lesquels on retrouve les chiffres
de la mercuriale — avec, assez souvent, de légères corrections ou de faibles
discordances — ont donc, eux aussi, le caractère de source préférable.
Préférable même à la mercuriale, à divers égards, et notamment du
point de vue de la méthodologie pratique. Car les séries de prix suscepti-
Nora de la Direction — Le remarquable article qu'on -va lire et qui apporte
à l'histoire des prix une contribution dont la nouveauté n'a рае besom d'être
signalée, est deux lois le bienvenu pour moi. Car il me permet d'apaiser un
remords. Ayant dû conifectionner notre premier numéro de guerre des Annales
(tome I, n° k, *q&q) dans des conditions très particulières et très difficiles, j'ai
dû publier l'article de С -E. Laibrousse eur Le Prix du Froment de 1782 à 1790,
sans pouvoir le donner à corriger à son auteur. D'où une présentation typogra
phique de certains résultats non conforme a la presentation manuscrite. Qu'on
veuille bien trou-ver à la lin diu présent article un Erratum qui permettra d'uti
liser au mieux les dbnnéee de cet importbant travail. J'ajoute qu'il avait fait,
avant de paraître dans nos Annales, l'objet d'une communication à rassemblée
générale (Paris, mai 19З9) de lia Commission de IReoherche et de publication des
documente relatifs à la vie économique de la Révolution française (Lucien Febvre). 118 ANNALES D'HISTOIRE SOCIALE
blés d'être reconstituées d'après ces états l'emportent de beaucoup, en
nombre, pour le xvin* siècle, sur celles qu'on pourrait emprunter aux
mercuriales subsistantes. Elles intéressent près de 4oo localités notables2,
réparties de Dunkerque à Prades et de Quimper à Wissembourg. Et la
quantité, l'importance, la dispersion des chefs-lieux de subdélégations
tenus d'envoyer leurs états à l'intendant et à l'administration centrale
sont essentielles à la critique des prix.
Il ne sera question ici que d'un seul contrôle, que d'une seule épreuve3,
à la vérité la plus importante, celle de la concordance géographique dies
séries : rien ne sera donc dit des tests de ou de discordance
spécifiques3!»*. On étudiera la concordance géographique tant à l'intérieur
de la Généralité, de la « région »*, qu'entre Généralités voisines. Entre
ces localités, entre ces Généralités, dès lors que les relations commerciales
sont économiquement et juridiquement possibles, les variations de prix
doivent présenter, à des degrés divers, une concordance d'orientation et
une concordance d'amplitude. Le nombre des localités permet de multi
plier les épreuves : on compte en moyenne plus de douze subdélégations
correspondantes par Généralité ; jamais moins de cinq, minimum auquel
sont réduites les Généralités de Limoges et de Roussillon ; parfois jusqu'à
dix-sept (en Lorraine, ou dans la Généralité de Bordeaux) — ou même
vingt-six, chiffre maximum la de Paris, Paris-ville restant
d'ailleurs à part. Ces localités sont choisies parmi celles où se tiennent les
marchés les plus importants : l'épreuve de concordance se joue donc entre
des séries hautement représentatives. Elles sont enfin dispersées sur tout
le territoire de la Généralité, ce qui permet de penser, sans trop de har
diesse, que les résultats valent aussi pour tous les marchés intermédiaires,
satellites du marché témoin, et plus proche de lui que tous les autres
marchés comparés : des marchés petits et proches étant supposés aussi
« concordants », pour le moins, que de grande marchés éloignés.
La reconnaissance du mouvement des prix passe ainsi, grâce aux états
de subdélégation, du local au régional. Le champ attaqué est plus vaste,
la tactique plus sûre. La recherche progresse, en principe, par une dou
zaine de voies parallèles. Elle aboutit, si l'épreuve est favorable, à une très
forte présomption d'exactitude pour chacune des courbes comparées, et à
la reconstitution d'un mouvement-type, proche du mouvement effectiv
ement enregistré sur chaque marché local, mais qui couvre toute une Génér
alité, ou tout un groupe de Généralités. La réalité retrouvée est plus large,
plus fondée, aussi « concrète ».
I. — Concordance intrarégionale des séries de prix
La concordance du mouvement des prix doit être étudiée, on Га noté
d'un mot, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de la Généralité. Elle doit
être à la fois « intrarégionale » et « interrégionale ». L'observation des
courbes de prix dans les 4<x> subdélégations correspondantes du contrôle
a. Of. dane notre Crise de il 89 (en préparation) la liste de ces localités.
3. Sur tes divere contrôlée possibles, cf. des souroee indiquées supra, n. i et s.
3 bit. Sur сев textes, cf. mes interventions à la Société d'Histoire Moderne.
Bul. Soc. Hist. Mod., janvier 19З7, p. >i3-3i4, et man 19З7, p. аЗт-зЗв.
4. Sur l'emploi des termes de « généralité » et de « région », of. Annalet,
19З9, p. 383. COMMENT CONTROLER LES MERCURIALES ? 119
général permet de relever, en fait, à l'intérieur de chaque Généralité, la
double règle de la concordance des mouvements, mais de la discordance
des niveaux.
Les discordances de niveau importent peu à cette étude de méthode.
Elles traduisent la diversité des qnialités produites selon les terroirs, la
faible « standardisation » des types, comme on dirait aujourd'hui : la
première qualité du froment gringalet d'une subdélégation ne vaudra pas
la troisième qualité de grain bien nourri qu'on trouve à une dizaine de
lieues. Le même mot désigne ainsi, d'un endroit à un autre, des réalités
très différentes. Et d'un endroit à (un autre, le coût du produit fini,
conduit à pied d'oeuvre et livré à la consommation, est aussi très varia

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