Les psychophysiques de la saturation chromatique - article ; n°1 ; vol.59, pg 35-46
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Description

L'année psychologique - Année 1959 - Volume 59 - Numéro 1 - Pages 35-46
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 9
Langue Français

Extrait

Y Galifret
Les psychophysiques de la saturation chromatique
In: L'année psychologique. 1959 vol. 59, n°1. pp. 35-46.
Citer ce document / Cite this document :
Galifret Y. Les psychophysiques de la saturation chromatique. In: L'année psychologique. 1959 vol. 59, n°1. pp. 35-46.
doi : 10.3406/psy.1959.6594
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1959_num_59_1_6594de Neurophysiologie générale du Collège de France Laboratoire
et Groupe de Recherches de Physiologie des Sensations
LES PSYCHOPHYSIQUES
DE LA SATURATION CHROMATIQUE
par Yves Galifret
Selon S. S. Stevens (8, 9, 10), les continua perceptifs se divi
seraient en deux grandes classes : prothétiques et
continua métathétiques, les premiers impliquant de préférence
un mécanisme de type additif au niveau des processus récep
teurs et les seconds un mécanisme de type substitutif.
Dans le cas des continua prothétiques, Stevens nie à la fonction
fechnérienne la possibilité de fournir un indice de la grandeur
de la sensation car la valeur subjective de chaque échelon dis-
criminable n'est pas constante mais croît rapidement à mesure
que l'on s'élève dans l'échelle.
La seule méthode capable de donner la fonction correcte liant
la valeur du stimulus à la grandeur sensorielle serait la méthode
d'estimation directe de la ou du rapport entre deux gran
deurs. La fonction ainsi obtenue est une fonction de puissance :
Y = /cS*
W, grandeur sensorielle est proportionnelle (constante de pro
portionnalité k) à une certaine puissance n de la stimulation
S, n variant avec le type de perception étudié.
Dans le cas des continua métathétiques, Stevens admet que, sou
vent, la valeur subjective des échelons est constante et que le niveau
de sensation, apprécié par le nombre d'échelons juste discrimi-
nables d'une part et par estimation directe d'autre part, est le même.
Puisque la position de Stevens fait l'objet d'une étude critique
dans le même volume (7) contentons-nous de noter deux argu
ments qui rendent difficile l'adhésion à sa thèse. En premier lieu,
il faut noter que, selon les sujets et selon les circonstances, l'est
imation sensorielle directe peut se référer uniquement à l'impres
sion subjective éprouvée par le sujet ou au contraire manifester
une tendance à l'appréciation objective du stimulus. La coexis
tence de deux critères aussi fondamentalement opposés dans MEMOIRES ORIGINAUX
une même population expérimentale — et quelquefois chez un
même individu — n'est pas favorable à l'obtention de résultats
expérimentaux faciles à interpréter et à traduire mathématique
ment. En second lieu, il ressort de la liste des perceptions étudiées
par Stevens que certaines mettent en jeu un mécanisme récepteur
relativement simple alors que d'autres émergent d'un ensemble
fort complexe. Rien n'est moins certain que l'existence d'une
expression mathématique universelle capable de rendre compte
de la relation entre stimulus et réponse quel que puisse être le
degré de complexité des processus perceptifs.
On sait par ailleurs que la loi de Fechner n'est que l'applica
tion au cas particulier de la sensation d'une loi biologique beau-
■S 9
Fig. 1. — En abscisse : pureté chromatique (pour 100).
En ordonnée : échelons discriminables de saturation.
O et + : valeurs obtenues dans deux expériences pour un rouge de 670 m[z.
# : moyennes des valeurs précédentes.
x : valeurs de Martin, Warburton et Morgan par un rouge de 680 mfx.
(Il se trouve que le nombre total d'échelons est également de 18.)
coup plus générale : proportionnalité de l'effet biologique au
logarithme de la cause physique. Mais force est de reconnaître
que, dans le domaine sensoriel, certaines perceptions semblent
échapper à la règle fechnérienne. Tel est le cas de la saturation
chromatique, attribut psychologique correspondant à la pureté
chromatique du domaine de la colorimétrie objective. Y. GALIFRET. — LA SATURATION CHROMATIQUE 37
A) Mesure des échelons différentiels
Étudiant avec H. Piéron la saturation chromatique du point
de vue de la physiologie visuelle, nous avons été amenés à déter
miner par la méthode des seuils différentiels les valeurs des
échelons successifs discernables depuis le blanc (pureté 0)
jusqu'à la radiation monochromatique pure (pureté 100). Nous
reprenions en cela des déterminations déjà faites par Jones et
Lowry (1926) (2), et par Martin, Warburton et Morgan (1933) (3).
Nos résultats, comme ceux des auteurs précédents, se caracté
risent par une grande variabilité. La longue durée des détermin
ations, qui en limite forcément le nombre et la quasi-impossibil
ité d'utiliser des sujets non entraînés, font que les résultats se
prêtent mal à une systématisation d'ensemble. Néanmoins on
peut affirmer que, comme cela avait déjà été signalé, la fonction
qui relie le nombre d'échelons discriminables de saturation à la
pureté chromatique n'est pas logarithmique. On voit (fig. 1),
que le nombre d'échelons est sensiblement proportionnel à la
pureté et non pas à son logarithme.
B) Mesures subjectives
Étant donné ce caractère particulier de la perception de satu
ration il était intéressant de lui appliquer la métrique de Stevens
et de se demander : s'agit-il d'un continuum prothétique ou
métathétique ? Comment ce continuum s'organise-t-il quand on
utilise le procédé d'estimation subjective ?
Alors que les déterminations précédentes avaient été faites
avec des flux achromatiques et des flux monochromatiques purs1
nous avons utilisé dans cette seconde expérience des stimulations
produites par des surfaces pigmentées. Deux cylindres animés
d'un mouvement rapide de rotation portaient des bandes de
papier rouge (longueur d'onde dominante : 700 m[x environ) et
gris (papiers de Hering) de même facteur de luminance (environ
30 %), découpées de telle sorte qu'à une extrémité on ait 100 %
de rouge et à l'autre 100 % de gris, la variation d'une extrémité
à l'autre étant linéaire. Une fenêtre (1 cm x 2 cm), mobile
suivant une génératrice au-dessus de chaque cylindre permettait,
par déplacement d'une extrémité à l'autre, de faire varier la
pureté du mélange. Les deux cylindres identiques étaient disposés
1. Nous utilisions le spectrocolorimètre de Piéron. ...... MÉMOIRES ORIGINAUX 38
côte à côte, leurs axes parallèles, et un prisme à réflexion totale,
placé sur chaque fenêtre, permettait d'observer les plages, l'axe
visuel restant dans un plan parallèle à la génératrice et l'écart
latéral entre les plages restant constant (15 cm).
Deux méthodes furent utilisées, la production d'un rapport
(double et moitié) et l'estimation directe à partir d'un étalon
donné.
1. Production d'un rapport
Les sujets auxquels on présentait, sur l'un des cylindres, un
rouge d'une certaine pureté devaient réaliser, sur l'autre cylindre,
une plage qui leur paraisse « aussi rouge », « d'un rouge moitié
de l'échantillon », « deux fois plus rouge ». Les échantillons
avaient les puretés1 suivantes : 80 %, 65 % 50 % 35 % 20 %.
Les déterminations d'égalité, de double et de moitié étaient
faites en désordre — apparent — ainsi le sujet n'avait aucune
idée précise de l'organisation de l'expérience et ne référait pas
son estimation à une estimation antérieure. On arrêtait l'expé
rience quand 5 valeurs avaient été obtenues pour chaque critère.
Trente sujets ont été examinés, tous étudiants à l'Institut
National d'Orientation Professionnelle.
Les valeurs du tableau suivant sont les médians des diff
érentes distributions accompagnés des limites du 1er et du 3e
quartile (entre lesquelles est enfermée 50 % de la distribution).
TABLEAU I
20 35 65 Pureté (% R) 50 80
Moitié 21,6 33,0 44,9 59,2
41,6 19,5 30,9 51,3
Q 24,5 37,1 47,9 61,7
Double 34,0 50,6 69,0 85,8
31,6 49,0 64,6 79,4
40,7 74,1 89,1 58,9 Q3
La figure 2 d

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