- Les réactions auditives de l écorce cérébrale - article ; n°1 ; vol.50, pg 115-128
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Description

L'année psychologique - Année 1949 - Volume 50 - Numéro 1 - Pages 115-128
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1949
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

F. Bremer
II. - Les réactions auditives de l'écorce cérébrale
In: L'année psychologique. 1949 vol. 50. pp. 115-128.
Citer ce document / Cite this document :
Bremer F. II. - Les réactions auditives de l'écorce cérébrale. In: L'année psychologique. 1949 vol. 50. pp. 115-128.
doi : 10.3406/psy.1949.8435
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1949_hos_50_1_8435II
LES RÉACTIONS AUDITIVES
DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE
par Frédéric Bremer
Université de Bruxelles.
La méthode oscillographique, que les progrès de la technique
électronique ont portée à un si haut degré de perfection, a per
mis d'aborder l'étude directe des mécanismes physiologiques de
la sensation au niveau cortical. Grâce à elle, les aires de projec
tion sensorielle de l'écorce ont été repérées avec précision et leur
organisation en surface a pu être analysée. La révélation la plus
significative que l'on doit à ces travaux est sans doute celle de
la tendance générale et progressive à une projection point par
point des analyseurs périphériques sur les surfaces réceptives
corticales. Les localisations tonales de l'aire auditive, avec l'e
spacement spatial égal des harmoniques successives (Woolsey et
Walz, 1942; Tunturi, 1944, 1950) offrent l'exemple le plus sur
prenant et le plus chargé de signification psycho-physiologique,
de ce principe fondamental.
Dans ces recherches, l'oscillographie corticale a été utilisée
essentiellement comme méthode de repérage. Mais elle a permis
d'aborder avec un égal succès un autre aspect de la physiologie
de l'écorce, qui est l'analyse de l'organisation en profondeur des
aires de projection, à laquelle s'associe étroitement celle des
facteurs dynamiques de leur fonctionnement. Les champs sen
soriels corticaux ont été étudiés ainsi comme des centres réflexes
dont on détermine les lois d'excitation, dont on enregistre les
phases successives de la réponse élémentaire et dont on recherche
les irradiations réactionnelles vers d'autres structures centrales.
Ces études ont confirmé de façon saisissante la justesse des 116 PSYCHO-PHYSIOLOGIE
prévisions que Cajal avait déduites de l'analyse structurale de
l'écorce. Elles ont apporté aussi des notions que l'anatomie
seule n'aurait pu fournir. J'ai pensé qu'en essayant de dégager
certaines de ces notions et d'indiquer l'intérêt qu'elles présentent
du point de vue de la physiologie des sensations, je serais en
harmonie de pensée avec le Maître de cette physiologie auquel
cette modeste contribution est amicalement dédiée.
Dans cet essai, je m'appuierai principalement sur les résultats
des recherches que nous poursuivons depuis plusieurs années
sur l'aire auditive du Chat l. La similitude de forme des réponses
de toutes les aires sensorielles primaires confère aux données
expérimentales recueillies sur l'aire auditive un intérêt général
pour la physiologie de l'écorce.
La réponse d'une aire sensorielle primaire constitue évidem
ment le premier des processus corticaux qui, déclenchés par
l'arrivée des influx thalamiques, conduisent finalement, par une
série d'irradiations et d'intégrations associatives, à la recon
naissance perceptive. L'on sait d'autre part que l'association
fonctionnelle des différents champs d'un même hémisphère et
celle des champs homologues des deux hémisphères se font par
des fibres dont la pénétration et le trajet dans l'écorce ont la
même orientation que celle des fibres de projection thalamo-
corticales spécifiques. Cette donnée anatomique suggérait déjà
que les processus électrophysiologiques corticaux suscités par
des influx associatifs ne devaient pas non plus différer fonda
mentalement de ceux qui constituent les réponses des aires de
projection sensorielles à leurs afférents spécifiques. De fait, il a
été démontré par Curtis (1940) que les caractères de la réponse
corticale provoquée par une volée d'influx, transmise par des
fibres callosales inter-hémisphériques sont très semblables à
ceux des réactions des aires sensorielles aux influx thalamo-
corticaux. Cette généralisation était précieuse car elle autorisait
l'espoir de pouvoir utiliser pour l'étude des répercussions sensor
ielles dans les zones associatives les principes déduits de l'ana
lyse oscillographique des réponses primaires.
L'organisation structurale de l'écorce offre à l'expérimenta
teur des facilités qu'il ne rencontre pas dans le cas d'autres
agglomérations neuroniques. Ces facilités résultent de la strati
fication régulière des couches cellulaires et de l'orientation géné-
1. Une partie de ces recherches, faites en collaboration avec MUe V. Bon
net et avec le docteur J. L. Arteta, fera prochainement l'objet d'une publi
cation détaillée dans les Archives internationales de Physiologie. F. BREMER. LES RÉACTIONS AUDITIVES DE l'ÉCORCE 117
rale commune, perpendiculaire à la surface de l'écorce, des
troncs dendritiques et des axones des cellules pyramidales. En
raison de la brièveté de leurs prolongements, les cellules à
axones courts (du type II de Golgi) des couches granuleuses de
l'écorce ne modifient pas le parallélisme de la direction générale
de ses courants nerveux ascendants et descendants.
Il résulte de ces conditions anatomiques que si une électrode
réceptrice de petite surface est posée en un point d'une aire
corticale de projection, ses variations de potentiel par rapport
à une électrode indifférente doivent permettre de déceler oscillo-
graphiquement les différentes phases de la réaction de l'aire
Fig. 1. — Les aires auditives du Chat.
Aires auditives primaire et secondaire délimitées oscillographiquement
sur le chat non narcotise dans une expérience ayant comporté des enre
gistrements successifs de 30 points différents.
explorée en ce point à une volée corticipète. On pouvait s'a
ttendre à l'apparition successive, après une brève oscillation ini
tiale de faible voltage signalant l'arrivée dans l'écorce des influx
afférents, de deux réponses neuroniques distinctes, encore que
liées causalement : celle des interneurones qui captent et relayent
les influx thalamo-corticaux, puis celle des cellules de type moteur
à axones corticif uges, excités par ces influx interneuroniques ainsi
que par les collatérales directes des fibres de projection. Les
résultats de l'étude théorique qui a été faite de la propagation
de potentiels électriques dans un volume conducteur (voir à ce
sujet Lorente de No' 1939; Curtis 1940) faisaient prévoir d'autre
part que ces deux phases successives de la réponse corticale
élémentaire auraient des signes électriques inverses : positivité 118 PSYCHO -PHYSIO LOG IE
de l'électrode de surface pour la première, négativité pour la
seconde. Cette prévision se basait sur les données structurales
déjà rappelées ainsi que sur le fait que les arborisations dendri-
tiques des cellules pyramidales s'étendent bien au-delà de la
couche des grains jusqu'à la surface de l'écorce.
La facilité de son accès, ses grandes dimensions, la possibilité
de l'étudier sans la complication de la narcose grâce à la méthode
de 1' « encéphale isolé », font de l'écorce auditive du Chat (fig. 1)
l'aire de projection où se peuvent étudier le plus facilement les
Fig. 2. — Caractères généraux de la réponse
de Faire auditive primaire au claquement.
Chat, préparation « encéphale isolé ». Dérivations monopolaires.
A, réponse d'un point de l'aire auditive primaire; B, réponse d'un autre
point de la même aire, situé à 3 millimètres du premier; C, disparition de
la réponse du point A après thermocoagulation superficielle de ce point;
D, changement de la réponse du point B déterminé par la thermocoagul
ation du point A.
Dans ces tracés, comme dans ceux de toutes les autres figures, les arte
facts de

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