Les recherches des astronomes sur l équation décimale - article ; n°1 ; vol.19, pg 27-65
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Les recherches des astronomes sur l'équation décimale - article ; n°1 ; vol.19, pg 27-65

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Description

L'année psychologique - Année 1912 - Volume 19 - Numéro 1 - Pages 27-65
39 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1912
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

F. Boquet
II. Les recherches des astronomes sur l'équation décimale
In: L'année psychologique. 1912 vol. 19. pp. 27-65.
Citer ce document / Cite this document :
Boquet F. II. Les recherches des astronomes sur l'équation décimale. In: L'année psychologique. 1912 vol. 19. pp. 27-65.
doi : 10.3406/psy.1912.3880
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1912_num_19_1_3880II
LES RECHERCHES DES ASTRONOMES
SUR L'ÉQUATION DÉCIMALE l
Par F. Boquet
Docteur es sciences mathématiques, Astronome de l'Observatoire
de Paris.
Le titre de ce Mémoire pourra surprendre et peut-être
effrayer un certain nombre des lecteurs de Y Année psycholo
gique. Qu'ils se rassurent, il n'y sera pas question d'algèbre,
mais uniquement d'astronomie, et, je me hâte de l'ajouter,
d'astronomie pratique. Mon but n'est pas de leur parler des
travaux de mécanique céleste des Laplace, des Le Verrier, des
Tisserand, des Poincaré. La lecture de ce travail les convaincra
d'ailleurs que la psychophysiologie et la science des observations
célestes ne sont pas des sciences aussi éloignées l'une de l'autre
qu'on pourrait le croire de prime abord. Si la faiblesse de son
cerveau oblige l'homme à sérier l'étude des sciences, il n'en
reste pas moins certain que toutes les sciences sont les anneaux
d'une même chaîne, la Science. L'unité de la Science est d'ail
leurs surabondamment démontrée par l'appui que se prêtent
les différentes branches des connaissances humaines : la phy
sique donne son concours à la chimie comme à l'astronomie,
le spectroscope du physicien permet au chimiste d'analyser les
substances de son laboratoire comme il révèle à l'astrophysi-
cien la constitution d'astres situés à des trillions, des quatril-
lions de kilomètres. Pourquoi l'astronomie ne fournirait-elle
pas au psychophysiologiste des faits de nature à guider ses
recherches, à lui indiquer d'intéressants sujets d'étude? Depuis
longtemps déjà, j'entends par là depuis près d'un siècle, les
astronomes sont en possession de faits physiologiques et
1. D'après^les travaux de MM. Gonnessiat, Boquet, Brück, Boccardi, etc MÉMOIRES ORIGINAUX 28
psychophysiologiques du plus haut intérêt. Il importe que ces
faits soient bien connus de tous les psychophysiologistes qui
sont, cela est de toute évidence, plus aptes à les analyser, à les
discuter, à les expliquer que les astronomes. De ces faits, j'en
veux retenir un seul, Y équation décimale, qui fera l'objet de
cette note. Mais pour faciliter l'exposition du sujet et la rendre
plus claire, je dois rappeler ce qu'on entend en astronomie par
équation personnelle, et tout d'abord dire quelques mots sur des
méthodes d'observation qui ne sont familières qu'aux astr
onomes. Cette digression, ou plutôt cette entrée en matière, est
absolument indispensable. Il faut de toute nécessité remonter
à la genèse des observations. Je le ferai aussi brièvement, aussi
succinctement que possible, me bornant à remettre en mémoire
des faits connus de tous, mais qu'il importe d'avoir présents à
Fesprit, si l'on veut comprendre le mécanisme des observations
astronomiques que nous nous proposons d'analyser ici.
LES OBSERVATIONS MERIDIENNES
II y a relativement peu de temps, pas encore trois siècles,
que les astronomes ont une idée claire et précise de la véritable
constitution de l'univers ; rappelons que c'est à Copernic et à
Galilée que revient la gloire de nous l'avoir dévoilée et démont
rée. Les premiers hommes supposaient les astres fixés à une
voûte ou à une sphère de cristal. Les phénomènes de la succes
sion des jours et des nuits, du lever et du coucher des étoiles
en des points de l'horizon sensiblement invariables les amenèr
ent rapidement à modifier cette conception, ou plutôt à la
compléter, en donnant à la sphère céleste un mouvement de
rotation bien facile à constater et qui rendait suffisamment
compte des apparences. Les Pythagoriciens vont plus loin dans
cet ordre d'idées, ils regardent la Terre comme le centre de cette
sphère et c'est par sa rotation autour d'un axe idéal que la
Terre produit le mouvement apparent en sens inverse de la
sphère céleste. C'était le système de Copernic, ou tout au moins
une partie de ce système. Mais le système de Ptolémée devait
prévaloir longtemps encore, l'esprit se refusant à accepter la
théorie des Pythagoriciens, tant les illusions exercent sur nos
sens une impression profonde; plus de vingt siècles s'écoulent
avant que l'homme consente à ranger la Terre au nombre des
planètes circulant autour du Soleil et qu'il acquière la certitude F. BOQUET. — RECHERCHES SUR L'ÉQUATION DÉCIMALE 29
que c'est par sa rotation uniforme autour d'un axe de direction
invariable, ou presque invariable, que notre planète produit
l'illusion du mouvement de la sphère céleste, sphère idéale,
matérialisation d'une impression visuelle, d'un effet de perspect
ive résultant de l'impossibilité d'apprécier à l'œil, même
approximativement, les distances des astres, Soleil, Lune,
planètes, comètes ou étoiles. Cette fiction de la sphère céleste
joue un rôle capital en astronomie. Il est, en effet, de toute
évidence que si l'on se borne à l'étude des positions relatives
des étoiles, il ne peut y avoir aucun inconvénient à adopter,
soit le mouvement réel de la Terre, soit celui de la sphère
céleste en sens inverse. Par l'étude suivie du déplacement des
étoiles, les astronomes ont pu formuler les lois rigoureuses de
leur mouvement apparent : les étoiles semblent décrire des ci
rconférences dont les centres sont sur faxe de rotation ou axe
idéal du monde et dont les plans sont perpendiculaires à cette
ligne; chacun de ces cercles est décrit d'un mouvement uniforme,
la révolution entière s1 effectuant pour toutes dans le même temps
qui est le jour sidéral, d'où le nom de diurne
donné à cette rotation d'ensemble de tous les astres. Les cercles
décrits par les étoiles s'appellent parallèles célestes, celui de
ces parallèles dont le plan passe par le centre de la sphère
céleste est Yéquateur céleste, les étoiles qui se trouvent sur ce
cercle sont dites équatoriales. — Considérons actuellement un
observateur situé à la surface de la Terre, l'axe du monde lui
semblera toujours passer par le lieu qu'il occupe, quel que soit
ce lieu. La conclusion de ce fait c'est que les dimensions de la
Terre sont évanouissantes, infiniment petites, par rapport aux
distances stellaires, et que l'on peut considérer tous les points
de la surface terrestre comme coïncidant avec le centre de la
sphère céleste. Cette notion de l'infinie petitesse de la Terre par
rapport aux prodigieuses distances des étoiles est démontrée
d'ailleurs d'une façon absolue par les mesures que les astr
onomes ont pu faire pour les étoiles les plus rapprochées de
nous, comme a Centaure, par exemple. Le rapport du diamètre
terrestre à la distance de cette étoile est environ comme 1 à
3 000000 000 ou 1 millimètre pour 3000 kilomètres. L'angle
sous lequel, de l'étoile, on voit la Terre, échappe par sa petitesse
à toute mesure.
Rappelons aussi que les astronomes appellent plan méridien
le plan vertical d'un lieu passant par l'axe du monde. Il est de
toute évidence que, dans sa révolution diurne, chaque étoile 30 MÉMOIRES ORIGINAUX
vient traverser deux fois le plan méridien. Une des opérations
les plus importantes de l'astronomie d'observation consiste à
déterminer avec la plus grande précision l'heure du passage
d'une étoile ou d'un astre dans le plan méridien d'un lieu.
Cette opération joue un rôle capital dans la détermination
précise de l'heure, dans la confection des Catalogues d'étoiles,
dans l'étude des mouvements propres du Soleil, de la Lune, etc.
On se sert, pour atteindre ce but, de la lunette méridienne et
de l'horloge sidérale. La lunette méridienne est une lunette
astronomique montée comm

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