Les résultats des travaux récents sur la perception visuelle de la profondeur - article ; n°1 ; vol.4, pg 390-431
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Description

L'année psychologique - Année 1897 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 390-431
42 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1897
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

B. Bourdon
Les résultats des travaux récents sur la perception visuelle de la
profondeur
In: L'année psychologique. 1897 vol. 4. pp. 390-431.
Citer ce document / Cite this document :
Bourdon B. Les résultats des travaux récents sur la perception visuelle de la profondeur. In: L'année psychologique. 1897 vol. 4.
pp. 390-431.
doi : 10.3406/psy.1897.2910
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1897_num_4_1_2910XXV
LES RÉSULTATS DES TRAVAUX RÉCENTS
SUR LA PERCEPTION VISUELLE DE LA PROFONDEUR
Plusieurs séries importantes de recherches ont été faites,
ces dernières années, sur le rôle de la vision monoculaire et
celui de la convergence dans la perception visuelle de la pro
fondeur ; la question de la limite de la profondeur perceptible
a été également abordée. Je me propose, dans l'étude qui va
suivre, de présenter, d'une façon critique, un résumé des résul
tats obtenus. Pour que ces résultats se comprennent mieux, il
est utile de commencer par faire brièvement l'exposé des prin
cipaux phénomènes qui peuvent se produire lors de la percep
tion monoculaire ou de la perception binoculaire de la pro
fondeur ; cet exposé constituera à l'avance une sorte de critique
générale des expériences dont il sera ensuite parlé et nous
permettra d'abréger plus tard les critiques de détail.
Considérons d'abord la vision monoculaire. Un premier point
à signaler, ce sont les modifications que subit, suivant la pro
fondeur à laquelle se trouvent les objets regardés, l'appareil
de l'accommodation. Les changements de courbure du cristal
lin qui se produisent alors paraissent s'accompagner de
sensations, du moins lorsqu'on accommode pour de très petites
distances et qu'il y a par conséquent effort considérable
d'accommodation ; mais, même dans ce dernier cas, ces sensa
tions sont très confuses, et il est douteux qu'à l'état normal
elles jouent un rôle dans la perception de la profondeur. Elles
s'associent d'ailleurs à d'autres, dont il sera parlé plus loin, et
avec lesquelles elles risquent d'être confondues, savoir à des
sensations de convergence. .
Les changements d'accommodation ont, comme les variations
pupillaires auxquelles ils sont du reste associés, une action sur BOURDON. — RÉSULTATS DES TRAVAUX 391 B.
la grandeur, l'intensité et la netteté des images. Les points
pour lesquels l'œil n'est pas accommodé produisent sur la rétine
des cercles de diffusion d'autant plus grands, quand on ne
dépasse pas des distances modérées au delà desquelles il n'y a
plus à tenir compte de l'accommodation, que la distance qui;
dans une direction déterminée, les sépare du point fixé, est
plus grande. La grandeur d'une image de diffusion ne peut
d'ailleurs pas renseigner d'une manière absolue sur la pro
fondeur, attendu qu'un cercle de diffusion peut avoir la même
grandeur pour un point situé en deçà que pour un point situé
au delà du point fixé. Cependant, si nous savons à l'avance
que le point pour lequel l'œil n'est pas accommodé reste toujours
par exemple au delà du point fixé, nous pourrons alors dans
quelque mesure nous rendre compte de la distance qui le
sépare de ce point. Il est d'ailleurs difficile de constater le
manque de netteté des images de diffusion lorsqu'elles s'écar
tent du centre de la rétine ou lorsqu'elles se détachent mal du
fond sur lequel on les voit ; il est probable aussi que l'intensité
absolue du point lumineux qui les produit a une influence sur
leur perceptibilité; les différences individuelles quant au degré
de perfection dioptrique de l'œil doivent faire également que
les images nettes et les images confuses ne sont pas distin
guées avec la même sûreté par diverses personnes: c'est là ce
qui explique peut-être les différences individuelles qui ont été
parfois constatées quant à la perception monoculaire de la
profondeur.
Je ne crois pas qu'il ait été fait d'expériences directes sur la
perceptibilité des images de diffusion. D'après les calculs de
Listing, l'image rétinienne d'un point, pour un œil emmétrope
regardant à l'infini, présenterait déjà un peu de diffusion vers
60 mètres : ainsi, d'après lui, cette image aurait, le point étant
à 60 mètres, un diamètre d'environ 0,001 mm.1; mais il s'agit
de savoir à quel moment nous pouvons nous apercevoir d'un
manque de netteté dans l'image. Suivant Aubert 2, pour les
points situés au delà de 25 mètres, le défaut de netteté ne peut
être perçu : mais il conclut cela de chiffres et non pas d'expé
riences. D'après Helmholtz 3, « lorsqu'un œil est accommodé
(1) Voir Aubert, Grundzüge der physiologischen Optik, p. 460; Helmohtz,
Optique physiologique, p. 137.
(2) Ibidem.
(3) Handbuch der physiologischen Oplik, 2J Aufl., p. 114. 392 MÉMOIRES ORIGINAUX
pour une distance infinie, les cercles de diffusion sont pour
des objets éloignés d'environ 12 mètres encore si petits qu'ils
ne produisent aucun manque appréciable de netteté dans
l'image » ; mais il ne paraît pas avoir fait d'expériences sur ce
point. Dans la pratique ophtalmologique, en France du moins,
les objets éloignés de plus de 5 mètres sont considérés comme
étant à l'infini. D'après plusieurs observations, je me crois
incapable de distinguer avec sûreté un manque de netteté dans
l'image d'un point situé à 2 mètres de moi, lorsque je fixe un
point placé infiniment loin. Je suis donc porté à conclure que,
l'œil regardant à l'infini, les images de diffusion des objets
situés au delà de 2 mètres environ sont pratiquement imper
ceptibles ; encore faut-il une grande attention et des conditions
favorables pour qu'on puisse les constater lorsque les distances
sont voisines de 2 mètres.
Nous arrivons maintenant à la rétine. Les images, en suppo
sant l'œil accommodé, y diffèrent, suivant la profondeur où
sont placés les objets, d'intensité, de netteté, de grandeur.
L'intensité peut jouer un rôle considérable dans la perception
de la profondeur, si nous connaissons à l'avance l'intensité
que présente d'ordinaire, à une profondeur connue, l'objet que
nous apercevons. On peut supposer à priori que le rôle de la
netteté sera moins considérable (par netteté il faut entendre
cette propriété des impressions qui fait que l'une se distingue
de l'autre, qu'un a par exemple se distingue d'un o) : en effet
la netteté, s'il s'agit de formes perçues par la vue, se rattache à
l'acuité visuelle et celle-ci ne varie sensiblement que pour des
éclairages intenses ou faibles ; par conséquent un objet peut
être à la fois très éloigné, par exemple, pourvu qu'il soit suff
isamment grand, et rester très net: telle est la lune. Quant au
rôle de la grandeur des images, il peut être, comme celui de
l'intensité, considérable, lorsque nous savons à l'avance à quels
objets nous avons affaire; si nous l'ignorons, la grandeur des
images ne peut pas plus nous renseigner sur la profondeur que
sur la grandeur réelle des objets.
Je n'insiste pas sur la disposition relative, l'éclairement
relatif des diverses parties des images composées, parce que ces
divers facteurs n'interviennent nullement dans les expériences
dont il va être parlé plus loin. Pour la même raison, je ne par
lerai pas du cas où les objets se meuvent.
Lorsque l'œil se meut, il en peut résulter des changements
apparents dans la position relative des objets et ces change- BOURDON. — RÉSULTATS DES TRAVAUX 393 B.
ments sont d'autant plus considérables que les objets sont plus
rapprochés de l'œil et en même temps plus éloignés entre eux ;
c'est ce qui arrive surtout si la tête ou le corps tout entier se
meuvent. De plus le point fixé tend à paraître immobile,
tandis que les objets situés au delà paraissent se mouvoir,
lorsque l'œil se meut, dans le même sens que lui, et ceux qui
sont en deçà, dans le sens opposé : c'est ce que l'on peut cons
tater en chemi

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