Les sculptures et les gravures sur roche de la Nouvelle-Calédonie - article ; n°1 ; vol.10, pg 517-530
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1909 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 517-530
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1909
Nombre de lectures 48
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marius Archambault
Les sculptures et les gravures sur roche de la Nouvelle-
Calédonie
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 10, 1909. pp. 517-530.
Citer ce document / Cite this document :
Archambault Marius. Les sculptures et les gravures sur roche de la Nouvelle-Calédonie. In: Bulletins et Mémoires de la Société
d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 10, 1909. pp. 517-530.
doi : 10.3406/bmsap.1909.8113
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1909_num_10_1_8113221- ARCHAMBAULT. — SCULPTURES ET GRAVURES SUR ROCHES 517'
Pour la Scandinavie, nous sommes parfaitement d'accord, mais quant'
aux Iles-Britanniques, il y a d'assez notables différences. Ainsi, si j'avais <
attribué aux trois zones de'nigrkcence deBeddoe, les couleurs corresponBritan-'
dant aux miennes, j'aurais eu le tableau suivant : Toutes les Iles
niques teintes en violet (ma zone intermédiaire), sauf les régions suivantes1,
tcinles en bleu (zone des blonds) : côtes N.-O. et E. de l'Ecosse et le sud
dv3 ce pays ; le nord de l'Angleterre (4 comtés), puis les comtés deSheffield et
de Nottingham, au centre, et ceux de Harm et Berks au sud1; par contre/
on devrait teindre en rouge :presque tout le pays de Galles, la Cornouaille^
et le Devon, ainsi que plusieurs districts de la côte ouest de l'Irlande.
Malgré les lacunes que présente ma carte, elle donne, je crois, une idée
assez juste de la distribution en Europe des trois types de pigmentatipi) :
et permet de localiser avec plus de précision que jadis les deux races euro
péennes blondes : Nordique (Homo Europeus de certains auteurs) et Orient
ale, (petite et sous-brachycéphale), ainsi que les quatre races européennes
brunes : Occidentale (Homo Alpinus; Ibérique (Homo Meridionalis), Atlan-
to-Méditerranéenne (sous-dolichocéphale) et Adriatique (brachyciphale).*
LES SCULPTURES ET LES GRAVURES SUR ROCHE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE
Par M. Marius Archambàult.
La Nouvelle-Calédonie, cet anneau de la longue chaîne insulaire qui se
prolonge de la Papouasie jusqu'aux solitudes glacées de la grande mer
antarctique, va apparaître sans doute aux ethnographes et aux préhis
toriens comme une contrée vraiment paradoxale. Elle est habitée depuis
une époque impossible à préciser par une race négroïde peu développée,
peu industrieuse, et surtout peu artiste, et qui possédait cependant des
procédés techniques remarquables tels que la fabrication de la poterie
(dont mon ami, M. Leenhardt, nous a fait entrevoir, l'autre jour, toute
l'ingéniosité), l'usage si ce n'est la fabrication des perles -monnaie et une
habile irrigation très bien entendue, eu, égard à la constitution si tour
mentée du pays. .
Les Canaques, je le répète, sont très peu artistes. Cela ressort surtout
de la comparaison de leurs ouvrages avec ceux des autres races peuplant
les archipels de la Mer du Sud. La faute en est peut-être a leur outillage.
Avec des lames tranchantes faites d'un morceau de coquille, ils sculptaient
sur bois et gravaient sur bambou. Ce qui reste de ces sculptures ou tabous
de l'ancien temps, montre un art extrêmement grossier- Leur gravure sur
bambou est certainement plus déliée; c'est en un sens, une sorte d'écri
ture puisqu'il s'agit de fixer par l'image, le souvenir de certains faits,
i Beddoe, Le 8 • JUBILÉ DU CINQUANTENAIRE 222 54
mais c'est avantUout figuratif. La lecture de ces arcanes ne serait pas très
difficile puisque la représentation s'attache a suivre de très près la réalité.
Les sujets sont rendus avec gaucherie, avec raideur, ça rappelle les bon
shommes dessinés par, les enfants, mais enfin, l'on se rend bien compte
de ce que l'on a sous les yeux.
Les Canaques ont ils possédé, dans le passé, un état de civilisation plus .
élevé et ne sont-ils actuellement, qu'un peuple dégradé? La réponse a
cette question semble peu aisée. Aucun des observateurs s'occupant de
cette collectivité insulaire ne l'a jusqu'à présent résolue.
On pourrait soutenir que la meilleure période de l'art canaque est toute
récente et date du jour où leurs relations avec les Européens ont mis ces
hommes bruns h tète crépue en possession des outils de fer ou d'acier.
D'autre part, il y a bien, çà et 1k, quelques vestiges troublants, .tels que
figurines ou sculptures sur pierre, doubles pics à nervures et gorge cen
trale qui témoignent d'une certaine dextérité manuelle. Mais jusqu'à qoeL
point peut-on faire honneur à ce rameau mélanésien de ces trouvailles
exceptionnelles? Les voir dans leurs mains, n'est peut-être pas une preuve
absolue. Ils ont très bien pu s'approprier l'œuvre de prédécesseurs pro
bables, et conserver soigneusement quelques reliques des clans auxquels
ils se sont substitués.
Cette question serait bien mieux élucidée par l'examen des anciennes
sépultures. Remarquons en passant que le mode de sépulture canaque
n'est pas fait pour documenter. Du mort, porté dans la forêt s'élevant sur
la pente plus ou moins raide, disposé dans le branchage d'un arbre
couché, et des quelques pièces, marmites ou haches, déposées parcimo
nieusement auprès de lui, il devra, à la longue, rester bien peu de chose.
D'autres façons d'inhumer indiqueraient la présence d'autres races. Je ne
dirai pas que les recherches systématiques manquent, mais elles ont été
peu fructueuses. Je suis sans doute le seul explorateur calédonien possé
dant à son actif, la découverte d'une grotte à sépultures (roche de Paha).
A part une sorte de plancher artificiel à mi-hauteur recouvert de terre
battue et jonché de débris d'ossements, j'ai trouvé dans lé sol deux
couches d'ossements plus ou moins fragmentés avec un mobilier extr
êmement réduit composé de grosses coquilles et d'un fragment de bracelet
arrondi, pour la couche supérieure, puis de quelques instruments à faciès
éolithique mélangés avec de menus débris d'ossements et des cendres,
pour la couche inférieure.
Cette découverte, je l'avoue, n'est pas faite pour dissiper l'obscurité du
passé calédonien. Au reste, le cas étant unique, il serait sans doute
imprudent de lui accorder une importance absolue. Mais il y a bien par
ailleurs, des ouvrages attestant la présence d'hommes singulièrement
exercés dans le maniement du ciseau ou du burin et doués d'un remar
quable goût pour la figure abstraite, à en juger par la variété étonnante
de leurs énigmatiques symboles. Ces ouvrages ne sont pas difficiles à
découvrir. Ils sont même parfois assez imposants pour arrêter longuement
le regard. Dès lors,, pourquoi les Canaques qui ne peuvent les ignorer 223 ARCHAMBAULT. — SCULPTURES ET CRAVURES SUR ROCHES 5f 9
complètement sont-ils restés muets sur ce sujet, n'en parlant à personne,
pas même à leurs amis blancs ou métis, pas même aux missionnaires
qui, parfois soucieux* d'ethnographie, les interrogeaient longuement sur
leurs mœurs et coutumes et, parlant la langue du pays, vivant au sein des
tribus, ne devaient rien laisser échapper.
Mais les Canaques qui ramassent soigneusement toutes pierres offrant
des ressemblances plus ou moins fortuites avec tout objet figurant dans
le cercle étroit de leurs préoccupations et s'en font des talismans ou des
fétiches, ne parlent même pas entre eux des grandes roches ornementées
par le ciseau. Je pourrais citer des cas probants, des chefs ou des sorciers
apparemment très instruits quant aux traditions locales, qui ignoraient
tout à fait les monuments figurés existant dans leur région. Mais il faut
s'en tenir à ce qui m'a été déclaré par tant d'entre eux, chefs ou simples
sujets : «.Nous avons connu ces pierres travaillées de tout temps et nous ne
savons pas ce que cela veut dire ». Je retiens encore pour sa saveur particul
ière, le propos qui me fut tenu par mon guide Marius, un converti très
dessalé du village de Bondé : « Tu sais bien que les Canaques n'ont jamais su
travailler les pierres de cette façon. C'est le diable qui a fait celai » Un autre de
mes guides dut, pour me donner l'appellation indigène de ces monuments,
m'épeler un mot très long, évidemment formé par procédé agglutinati

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