Les Tanda de Tombali. Des Bassari en Guinée Bissau - article ; n°2 ; vol.60, pg 123-147
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Description

Journal des africanistes - Année 1990 - Volume 60 - Numéro 2 - Pages 123-147
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 83
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Madame Monique Gessain
Les Tanda de Tombali. Des Bassari en Guinée Bissau
In: Journal des africanistes. 1990, tome 60 fascicule 2. pp. 123-147.
Citer ce document / Cite this document :
Gessain Monique. Les Tanda de Tombali. Des Bassari en Guinée Bissau. In: Journal des africanistes. 1990, tome 60 fascicule
2. pp. 123-147.
doi : 10.3406/jafr.1990.2456
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0399-0346_1990_num_60_2_2456•
et documents Notes
MONIQUE GESSAIN
Les Tanda de Tombait:
des Bassari en Guinée Bissau
Si les Tenda! semblent installés en haute Gambie dès le XIIIe siècle, au XVIIe
siècle Francisco de Lemos situe les Bassari là où ils sont actuellement les plus nomb
reux, à la frontière du Sénégal et de la Guinée.
Au XIXe siècle, le territoire attribué auxTenda s'étend en Guinée. En: 1818,
Mollien traverse des villages tenda vers le Rio Grande ou Koliba ; Hecquard en
1853 décrit les Tenda, du bassin de la rivière. Grey : ildoit s'agit de: Coniagui:.
Madrolle en 1895 estime à 25 000 les Tenda du fleuve Gambie (les actuels Bas
sari et Bedik du Sénégal) ; sur sa carte, la région occupée par ces Tenda est pres
que entièrement située au nord de la Gambie. Madrolle est le premier à rapporter,
la présence d'un autre groupe de Tenda « sur la rive gauche du Cogon et à l'embou
chure de la rivière de Tomboya ». Il estime ce groupe à 2 500 sujets et précise que
le village principal est « Kartchench (dont le nom nalu estKakbata), aux Tendas^
depuis 1889, résidence de Toumané-Moita, . chef des Tendas ».
En 1896, Paroisse compte 8 à 10 villages Tenda « sur les bords du Company
et de son affluent de gauche, la. rivière Tomboïa ».. La présence de Tenda en ce
lieu est à nouveau confirmée en 1906 par Maclaud, « sur la rive gauche duCom-
pony entre le marigot de Tomboya et celui de Katiatieren » et en 1907 par Arcin
qui précise que de petits groupes de Tenda « se sont établis là (au village de Tomb
oya) il y a une cinquantaine d'années, à la suite des guerres d'extermination que
leur faisaient les Alfa du, Labé, et du N'Gabu » (1907 : 189-90).
En 1908, Coutouly rédige une importante monographie sur ce qui est alors
le cercle de Kadé-Touba (qui deviendra cercle de Koumbia, puis de Gaoual) et com
prend les subdivisions de Kadé, Touba et Youkounkoun. Mais ce travail ne nous
apprend rien de nouveau sur les Tenda Mayo ni. les Tenda du Compony.
Delacour, administrateur àToukounkoun de 1907 à 1910; résume les connais
sances réunies à cette date sur. les Tenda, dénomination regroupant les: Bassari,
Koniagui et Badyaranké. Les Peuls, écrit-il, subdivisent les premiers en Tenda non
musulmans et sans vêtements, Tenda Boïn convertis à l'islam et Tenda Mayo non- et vêtus habitant la rive gauche du Rio Grande. Delacour, ajoute : « II
existe en plus des Tenda Mayo ... de la rive gauche du Rio Grande, deux fractions
de Tenda qui ont émigré; l'une sur les bords du. Compony, à Tomboya, dans le
cercle du Rio Nunez, l'autre au Sénégal, dans le Niokolo » (1912 : 287-8).
Selon Delacour, ces Tenda du Compony sont originaires d'un village fondé
par des gens de Landoumba (le plus ancien des villages bassari) et qui s'appelait
Nyenguéta, d'où ils sont partis vers la province du Singuéti, mais les chefs peuls
du Fouta Djalon, musulmans, les en firent partir. Vers 1830, Tyerno Diao, le père
de Tyerno Ibrahima, fondateur du Ndama, attaqua les Bassari du Singuéti : une
1. On écrit généralement Tanda en Guinée Bissau, Tenda au Sénégal et en Guinée.
Jnurnal îles africaniste*. 60 12), 1990 : 123-147. 124 JOURNAL DES AFRICANISTES
partie de ceux qui ne voulurent pas se soumettre « s'enfuit jusque dans le Rio Nunez
où il s'établit à Tomboya sur les bords du Compony » {pp. cit. : 296).
En 1934, L. Tauxier recueille un court vocabulaire des « Tenda de Boké » :
il s'agit des Tenda du Compony.
A partir de 1946, Coniagui, Badyaranké, Bedik, Bassari, puis Boïn sont étu
diés dans leur principal habitat et dans les villes du Sénégal où ils sont nombreux
à avoir émigré. En Guinée, j'entends alors évoquer les Bassari angung (dont, en
1987, un informateur bassari dira à Marie-Paule Ferry qu'il s'agit des Tenda Mayo,
le mot angung désignant en bassari une grande étendue, une mer, mayo est le terme
peul pour fleuve). Ces Bangung, me précise-t-on, « prononcent le Bassari comme
le font les Boïn, prononçant " j " ce que les Bassari du Nord prononcent "s " ».
En : 1948, l'ouvrage de Teixeira de Mota sur l'habitat en Guinée Bissau fait
état d'un très petit nombre non précisé de Tanda à l'extrême sud-ouest du pays,
près de l'actuel village de Cacoca et entre les actuels villages de Guilege et Gada-
mael Fronteira, à la frontière de la Guinée (carte 1). La même année, J. Le Corfec
recense 363 Tenda animistes près du? Koliba, ou Rio Grande, 171 à Sare Gaika
et 192 à Sare Goubambel. Ces Tenda exploitent des mares salées. Son article nous
fournit, en 1952,. d'intéressants- renseignements sur. l'histoire de la région de
Foulamori-Kadé au début du \ siècle.
En 1950, le recensement portugais de la population de la « province Guinée »■
fait état de 185 Tanda (92 hommes et 93 femmes) dont 152 dans la région de Catio
(78 hommes et 74 femmes), 32 dans la région de Gabu (14 hommes et 18 femmes)
et 1 femme dans la région de Mansoa; En 1959, le linguiste anglais W-A-A Wilson
effectue une reconnaissance linguistique en Guinée Bissau et publie les premières
données sur la langue parlée par les Tanda, au moins ceux de Bedanda et Cacine
(région de Catio) car il: n'a pu étudier ceux delà région de Gabu.. Il associe ces
Tanda aux Bassari de la région de Youkounkoun. Les données qu'il publie concer
nent les verbes, les préfixes de classe, les suffixes verbaux, le système tonal; la négat
ion. En 1964, Wilson communiquera à M.-P. Ferry le vocabulaire recueilli en avril.
1959 chez les « Ьэ-lean de Kakáni », vivant près de Cacine. Son informateur est
né à Tumboya (cercle de Boké, Guinée). En 1977, je me rends à Bissau, sans par
venir à atteindre ces Bassari de Guinée Bissau, mais, à partir de cette date, l'atten
tion des différents chercheurs de Bissau est attirée sur les Tanda qui y vivent:
En février 1978, Qoutoubo Daramé représente l'Institut national de la Recher
che scientifique de Guinée Bissau au 1er colloque de Kédougou: D'après les enquêt
es conduites par Mario Cissoko puis Q. Darame, 2 à 300 sujets Tanda ont con
servé leur religion au sud de la Guinée Bissau, vers Cacine,. Catio, Gadamael et
Dyale (Tchyale). Q. Darame qui, à l'occasion du colloque, prend contact avec le
pays bassari sénégalais nous adresse quelques mois plus tard (août 1978) les docu
ments qu'il a recueillis avec l'aide d'un linguiste portugais sur la présence et le nomb
re de Tanda en Guinée Bissau, documents qui nous permettent de dresser la carte
publiée dans Tanda 1980, partiellement reproduite (carte 2). Nous ne savons pas
précisément quels critères ont permis à Daramé de distinguer Tanda Mayo, Tanda;
et Bassari. Il estime à environ 1 500 les Bassari de Guinée Bissau, dont 533 et 820
au sud dans les régions de Cacine et Catio, installés là depuis le début du siècle,
non métissés et ayant conservé leur langue au milieu de Nalu, Sussu, Baga et Lan-
duman de Fula à partir de 1860 et de Balante, à partir, de 1920. Daramé précise
que les .Tanda : étaient . plus nombreux; vers Cacine avant la guerre de : libération
(1963-1974) et que la région de Catio est devenue après le commencement de cette
guerre le refuge des Tanda. Les chiffres de Daramé sont bien supérieurs à ceux
fournis en avril 1979 par le recensement de Guinée Bissau, à savoir 408 Tanda, NOTES ET DOCUMENTS 125
dont 323 (plus des trois quarts) dans la région de Tombali peuplée en majorité de
Balantes et de Fula (respectivement 52,9 % et 14,6 °7o de la population) et 65 dans
la région de Gabu, 7 dans la région de Bolama, 5 à Bissau, 6 dans la région de
Bafata, 1 dans la région de Biombo et 1 dans la région de Quinara2. Le village
de Jemberem ; comprend 255 habitants, Tanda et Peuls.
Les institutions de recherches de Guinée Bissau poursuivent leur

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