Autour de modèles et modélisation Jacques TOUSSAINT On parle souvent de modèle, terme fréquent dans les langages des sciences, celles qu’on dit « dures » (mathématiques, physique, et leurs dérivées) mais aussi les autres (économiques, humaines et sociales). Ce mot revêt de nombreuses significations auxquelles sont associés des outils mathématiques parfois très puissants, des images très fortes ou des maquettes qui peuvent être imposantes. Dans l’enseignement secondaire de la physique et chimie, cette notion revient presque à chaque page des manuels, quasiment à chaque portion des programmes, au détour de nombreux échanges entre enseignants. Il s’agit, ici, d’aller chercher plusieurs regards (plusieurs acceptions ?) sur ce terme, et, d’abord, interroger l’activité : que modélise-t-on, et comment modélise-t-on ? I – Première approche : phénomène ou fait ? Le physicien connaît (ou pense connaître) un certain nombre de « modèles » (de la chute des corps, à l’atome de Lewis, pour rester dans les programmes de seconde). Le langage scientifique y fait très fréquemment référence et l’enseignant doit contribuer largement à faire construire par les élèves des représentations des phénomènes qu’ils rencontrent : « L’exercice de modélisation du réel est sans doute la démarche la plus importante et aussi la plus difficile dans la démarche scientifique. Passer du concret à l’abstrait , de l’observation à sa traduction formalisée demande que l’on soit ...