Muller et Pilzecker  Nouvelles recherches expérimentales sur la mémoire - compte-rendu ; n°1 ; vol.7, pg 573-598
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Description

L'année psychologique - Année 1900 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 573-598
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1900
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Victor Henri
Muller et Pilzecker Nouvelles recherches expérimentales sur la
mémoire
In: L'année psychologique. 1900 vol. 7. pp. 573-598.
Citer ce document / Cite this document :
Henri Victor. Muller et Pilzecker Nouvelles recherches expérimentales sur la mémoire. In: L'année psychologique. 1900 vol. 7.
pp. 573-598.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1900_num_7_1_3249IV
MÉMOIRE
Nouvelles recherches expérimentales sur la mémoire,
faites par G.-E. MULLER et PILZECKER.
Le professeur de Götlingue G.-E. Müller, vient de publier avec un
de ses élèves une monographie sur la mémoire. Ce travail est sans
aucun doute, un des meilleurs, de tous ceux qui ont paru pendant
Tannée 1900 sur les questions de psychologie expérimentale. Déjà,
en 1893, Müller avait publié avec Schumann une première monog
raphie sur la mémoire ; elle contenait une série de recherches
expérimentales poursuivies pendant cinq années sur la mémoire
des syllabes et sur. les différentes associations qui s'établissent entre
les d'une série, que l'on lit un nombre plus ou moins grand
de fois. Les auteurs avaient développé et perfectionné la méthode
introduite par Ebbinghaus, en 1885, pour l'étude de la mémoire; leur
travail est remarquable, non seulement par les résultats expérimen
taux obtenus et par la discussion de ces résultats, mais aussi par
l'élaboration d'une méthode d'étude très systématique. Dans le tra
vail présent, publié par Müller et Pilzecker, les auteurs résument les
résultats des expériences qu'ils ont poursuivies, depuis 1892 jus
qu'en 1899 plus de 20.000 expériences ont été faites par eux pen
dant cette période, et nous verrons que les résultats obtenus sont
d'une très grande importance.
Ce qui caractérise les travaux de G.-E. Müller, c'est leur logique
parfaite, la grande précision dans les mesures expérimentales
employées et l'analyse minutieuse et profonde des processus psy
chologiques étudiés dans ces expériences. Jamais on ne rencontre
une expérience exposée sans dire la raison qui a conduit à la
faire ; l'observation interne suit toujours les résultats numériques
des expériences ; la discussion de ces résultats est faite avec un soin
tout particulier, de sorte que tout ce que l'on pouvait déduire de
ces résultats a été fait. Passons à l'étude du travail des auteurs.
Plusieurs questions générales ont dominé et dirigé ces recherches.
Il s'agissait d'abord d'étudier une nouvelle méthode d'expériment
ation, et de voir comment elle devait être employée. Cette méthode
est appliquée à l'étude de la question de l'influence du nombre de
répétitions d'une série sur la force des associations formées entre
les différentes syllabes de la série. Mais la question principale qui a 574 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
surtout occupé les auteurs et qui est complètement nouvelle, c'est
l'étude de la concurrence de plusieurs associations simultanées ou
successives. Lorsqu'une même représentation se trouve associée
avec deux représentations différentes, quelles seraient les condi
tions de production de ces associations? Quelles seront celles qui
prédomineront, et quels sont les facteurs qui détermineront l'appa
rition de telle association plutôt que de telle autre? Enfin comment
se comportera, au point de vue de l'intensité, une association double
comparée à une simple? Voici toute une série de ques
tions de grande importance, qui touchent au mécanisme même de
la combinaison et de la concurrence des associations entre repré
sentation et qui n'ont pas été étudiées jusqu'ici d'une façon méthod
ique. Il existe bien quelques expériences faites en Amérique sur
des sujets analogues; mais ces ne concernent que
quelques points isolés.
La méthode employée par Ebbinghaus et élaborée surtout par
Müller et Schumann pour l'étude de la mémoire consiste à déter
miner le nombre de lectures nécessaires pour apprendre par cœur
une série de syllabes ; si on étudie l'influence d'un facteur quel
conque, on construit des séries diverses, les unes contenant ce
facteur étudié et les autres normales ne le contenant pas, on déter
mine alors le nombre de répétitions nécessaires pour apprendre
ces deux sortes de séries et, de la différence entre les nombres de
répétitions, on déduit l'influence du facteur introduit. Nous avons
à plusieurs reprises décrit cette méthode dans les années précé
dentes.
La deuxième méthode pourrait être appelée méthode des associa
tions. Au lieu de lire une série jusqu'au moment où on la sait par
cœur, on la lit un nombre moindre de fois, et puis on étudie la
force des associations entre les différentes syllabes successives.
Les séries sont composées d'un certain nombre de syllabes,
douze en général, qui sont lues avec un rythme particulier, dans
lequel on appuie sur les syllabes impaires, comme l'indique le
schéma suivant : 1,2; 3, 4; 5,6. 7,8; 9, 10; 11, 12. 11 en ré
sulte que chaque syllabe impaire se trouve associée avec une
syllabe paire qui la suit; donc, si après avoir lu une série plu
sieurs fois de suite, on montre l'une des syllabes impaires au sujet,
il pourra y associer une syllabe paire, et cette association se fera
d'autant mieux que la série se trouve mieux apprise.
. On peut donc, en répétant l'expérience un nombre suffisant de fois,
avoir un certain nombre de réponses exactes, et un nombre de r
éponses fausses; ces nombres pourront indiquer dans les séries comp
aratives le degré de force d'une association entre une syllabe impaire
et la syllabe paire qui la suit. En même temps que l'on détermine le
nombre de réponses exactes ou fausses, on peut mesurer aussi la
durée de la reproduction de l'association, et cette durée pourra aussi
donner des renseignements sur la force de l'association entre deux
syllabes de la série. Tel est le principe de la méthode employée.
Voyons maintenant quelques détails. MÉMOIRE 575
Les auteurs ont expérimenté avec des séries de syllabes cons
truites en tirant au sort trois lettres (une voyelle et deux con
sonnes) et en évitant que les syllabes représentent des mots, que
2 syllabes successives ne commencent et ne finissent par la même
lettre, etc.
Ces séries étaient écrites sur des feuilles de papier que Ton collait
autour d'un cylindre horizontal; une fente placée devant ce
cylindre permettait de voir les syllabes qui passaient devant de bas
en haut avec une vitesse appropriée; le sujet devait lire ces syllabes
à haute voix dans le rythme trochaïque indiqué plus haut. Dès qu'il
avait lu ainsi une série un nombre déterminé de fois, on passait,
soit aux expériences d'association, soit à d'autres séries; dans tous
les cas, pendant l'intervalle, le sujet devait, autant que possible, ne
pas penser aux syllabes lues, et dans le cas où certaines syllabes
lui revenaient à la mémoire, il devait en avertir l'expérimentateur.
La mémo précaution avait été prise pour les expériences avec un
intervalle de 24 heures. De plus, le sujet ne devait pas s'occuper du
but des expériences que l'on faisait sur lui.
Pour faire les expériences d'association, on montrait au sujet une
syllabe écrite sur une feuille de papier, laquelle était collée sur un
prisme horizontal à 12faces. Un écran, muni d'une fenêtre, était main
tenu à une certaine hauteur par un électro-aimant; dans cette posi
tion, il mas quaitlasyllabe écrite sur le prisme. L'expérimentateur i
nterrompait le courant électrique, l'écran tombait, et le sujet voyait la
syllabe; à ce moment, le chronoscope se mettait en mouvementée
sujet devait chercher à dire, aussi vite qu'il le pouvait, la syllabe
qui lui venait à l'esprit; si aucune syllabe ne lui venait, il devait
dire le mot « rien ». On notait donc chaque fois la durée de la
réponse.
Les réponses obtenues peuvent être soit exactes, soit fausses,
soit nulles (lorsque le sujet dit « rien »), soit enfin exactes en
partie, lorsque une partie de la

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