Musique et démons : carnaval chez les Tarabuco (Bolivie) - article ; n°1 ; vol.76, pg 155-176
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Journal de la Société des Américanistes - Année 1990 - Volume 76 - Numéro 1 - Pages 155-176
Música y demonios : Carnaval entre los Tarabuco (Bolivia)Como en el resto del mundo andino, los campesinos del grupo Tarabuco dividen el año en períodos musicales durante los cuales se toca un repertorio e instrumentos especifícos. La música sigue asi las reglas del ciclo ritual anual. El análisis de la música de uno de estos períodos, llamado Carnaval о Pujllay, permitirá de sacar a luz la originalidad de la técnica de composición, mostrará como la música se conecta a su contexto ritual, y finalmente, explicará como el pensamiento musical organiza su material siguiendo los mismos principios que otros sistemas andinos de representación.
Music and demons : Carnival among the Tarabuco (Bolivia)As elsewhere in the Andes peasants from the Tarabuco group divide the year into musical periods during which a repertory and specific instruments are played. Thus, music follows the rules of the annual ritual cycle. The analysis of one of these periods called the Carnival or Pujllay demonstrates the originality of the compositional techniques and how exactly the music is related to the ritual context ; finally it shows how musical thought organizes its components by following the same principles as other Andine representational systems.
Comme dans le reste du monde andin, les paysans du groupe Tarabuco divisent l'année en périodes musicales pendant lesquelles on joue un répertoire et des instruments spécifiques. La musique suit ainsi les règles du cycle rituel annuel. L'analyse de la musique de l'une de ces périodes, appelée Carnaval ou Pujllay, permettra d'éclairer l'originalité de la technique de composition et la manière dont la musique est liée au contexte rituel ; finalement, elle montrera comment la pensée musicale organise son matériel en suivant les mêmes principes que d'autres systèmes de représentation andins.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Rosalía Martínez
Musique et démons : carnaval chez les Tarabuco (Bolivie)
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 76, 1990. pp. 155-176.
Citer ce document / Cite this document :
Martínez Rosalía. Musique et démons : carnaval chez les Tarabuco (Bolivie). In: Journal de la Société des Américanistes. Tome
76, 1990. pp. 155-176.
doi : 10.3406/jsa.1990.1362
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1990_num_76_1_1362Resumen
Música y demonios : Carnaval entre los Tarabuco (Bolivia)Como en el resto del mundo andino, los
campesinos del grupo Tarabuco dividen el año en períodos musicales durante los cuales se toca un
repertorio e instrumentos especifícos. La música sigue asi las reglas del ciclo ritual anual. El análisis de
la música de uno de estos períodos, llamado Carnaval о Pujllay, permitirá de sacar a luz la originalidad
de la técnica de composición, mostrará como la música se conecta a su contexto ritual, y finalmente,
explicará como el pensamiento musical organiza su material siguiendo los mismos principios que otros
sistemas andinos de representación.
Abstract
Music and demons : Carnival among the Tarabuco (Bolivia)As elsewhere in the Andes peasants from
the Tarabuco group divide the year into musical periods during which a repertory and specific
instruments are played. Thus, music follows the rules of the annual ritual cycle. The analysis of one of
these periods called the Carnival or Pujllay demonstrates the originality of the compositional techniques
and how exactly the music is related to the ritual context ; finally it shows how musical thought organizes
its components by following the same principles as other Andine representational systems.
Résumé
Comme dans le reste du monde andin, les paysans du groupe Tarabuco divisent l'année en périodes
musicales pendant lesquelles on joue un répertoire et des instruments spécifiques. La musique suit
ainsi les règles du cycle rituel annuel. L'analyse de la musique de l'une de ces périodes, appelée
Carnaval ou Pujllay, permettra d'éclairer l'originalité de la technique de composition et la manière dont
la musique est liée au contexte rituel ; finalement, elle montrera comment la pensée musicale organise
son matériel en suivant les mêmes principes que d'autres systèmes de représentation andins.MUSIQUE ET DÉMONS : CARNAVAL CHEZ LES TARABUCO
(BOLIVIE)
Rosalia MARTÍNEZ *
Comme dans le reste du monde andin, les paysans du groupe Tarabuco divisent l'année
en périodes musicales pendant lesquelles on joue un répertoire et des instruments spécifiques.
La musique suit ainsi les règles du cycle rituel annuel.
L'analyse de la musique de l'une de ces périodes, appelée Carnaval ou Pujllay, permettra
d'éclairer l'originalité de la technique de composition et la manière dont la musique est liée
au contexte rituel ; finalement, elle montrera comment la pensée musicale organise son
matériel en suivant les mêmes principes que d'autres systèmes de représentation andins.
Música y demonios : Carnaval entre los Tarabuco (Bolivia)
Como en el resto del mundo andino, los campesinos del grupo Tarabuco dividen el ano
en periodos musicales durante los cuales se toca un repertorio e instrumentos especificos. La
música sigue asi las reglas del ciclo ritual anual.
El análisis de la música de uno de estos periodos, llamado Carnaval о Pujllay, permitirá
de sacar a luz la originalidad de la técnica de composición, mostrará como la música se
conecta a su contexto ritual, y finalmente, explicará como el pensamiento musical organiza
su material siguiendo los mismos principios que otros sistemas andinos de representación.
Music and demons : Carnival among the Tarabuco (Bolivia)
As elsewhere in the Andes peasants from the Tarabuco group divide the year into musical
periods during which a repertory and specific instruments are played. Thus, music follows the
rules of the annual ritual cycle.
The analysis of one of these periods called the Carnival or Pujllay demonstrates the
originality of the compositional techniques and how exactly the music is related to the ritual
context ; finally it shows how musical thought organizes its components by following the
same principles as other Andine representational systems.
* Université de Paris X, Nanterre.
J.S.A. 1990, LXXVI : p 155 à 176 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES 156
Pendant toute la semaine du carnaval, on danse et on joue dans la région de
Tarabuco, en Bolivie, la danse Pujllay. Depuis presque quatre mois les flûtes
pinkillos jouent cette musique qui ne s'arrêtera que le Dimanche de la Tentation
(dernier dimanche de carnaval). Ici, comme ailleurs dans les Andes, l'année est
découpée en périodes musicales pendant lesquelles certains instruments peuvent
être joués alors que d'autres sont interdits. Musiques individuelles et collectives,
avec des répertoires spécifiques, suivent ainsi les règles du cycle annuel.
Cette succession de périodes musicales correspond probablement à la superpos
ition d'un ancien cycle rituel pré-colombien avec le calendrier chrétien imposé par
les Espagnols à l'époque coloniale. C'est ainsi que chaque période musicale porte
un nom en rapport avec le calendrier catholique (par exemple Pascua-Pàques- ou
Carnaval), mais les périodes s'étendent sur un temps beaucoup plus large
correspondant plus ou moins à une saison agricole.
Le changement d'instruments d'une période à l'autre semble conférer comme
principal rôle à la musique celui d'ordonner le temps en différenciant les diverses
époques de l'année.
Nous allons examiner ici, la musique Pujllay (du quechua — « jeu ») qui
commence à être jouée à la fin du dernier jour de Todos Santos (la Toussaint), qui
culmine avec la célébration du carnaval et cesse le Dimanche de la Tentation. Dans
les Andes c'est la période des pluies, et au mois de février les premières plantes
commencent déjà à sortir de terre.
Cette musique Pujllay porte le même nom que la période pendant laquelle elle
est jouée ainsi que le principal rituel de cette époque : le carnaval. Mais en plus de
ce lien circonstanciel, en existe-t-il d'autres ? La musique pujllay a-t-elle un contenu
sémantique équivalent à celui de la saison qu'elle célèbre ? Quelle est la nature
précise du lien qui connecte la musique à son contexte rituel ?
Nous regarderons tout d'abord la célébration du carnaval, ensuite, nous
aborderons l'analyse musicale. Celle-ci nous apportera des réponses à d'autres
questions d'importance : comment est organisée et conçue la musique, et quels
procédés de composition sont à l'origine de la musique pujllay.
MISKHAMAYU
Miskhamayu, « La Rivière des Primeurs » en langue quechua se trouve à deux
heures de marche à pied du village de Tarabuco, et à 80 km au sud-est de la ville
de Sucre.
Le groupe Tarabuco comprend une cinquantaine ďayllus. Le mot ayllu qui à
l'époque pré-hispanique définissait un lignage, est aujourd'hui une unité sociale
particulièrement difficile à définir puisqu'elle est essentiellement relative. On peut,
dans ce cas, la définir comme tout groupe ayant une autorité politique et un
territoire communs.
Ces ayllus Tarabuco se composent de différentes estancias espacées les unes des
autres de quelques kilomètres. Miskhamayu est ainsi une des estancias appartenant
à X ayllu de Puca-Puca. MUSIQUE ET DÉMONS 157
Miskhamayu reproduit le schéma spatial traditionnel andin : elle est divisée en
quatre parties. Ses habitants utilisent le mot espagnol comunidad (communauté)
pour désigner la structure sociale qui les réunit. La langue principale de
Miskhamayu est le quechua, mais aujourd'hui quelques jeunes parlent aussi
l'espagnol.
À Miskhamayu il n'y a plus de terres communautaires. La propriété de la terre
engendre des inégalités importantes à l'intérieur du groupe. Néanmoins la structure
sociale communautaire est encore vivante et se manifeste chaque année par la
rotation du système de charges '.
LA CÉLÉBRATION DU CARNAVAL
Dans de nombreuses régions rurales andines, le carnaval coïncide avec des rites
de fertilité de la terre et du bétail. Avec le carnaval on fête à Miskhamayu un temps
fort de l'année agricole et de la saison des pluies : la sortie des premiers fruits.
Pour fêter le Pujllay on dresse dans la cour des maisons, un grand autel de 2


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