Neuropathologie. Grandeur et décadence du neurone - article ; n°1 ; vol.10, pg 260-283
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Description

L'année psychologique - Année 1903 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 260-283
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1903
Nombre de lectures 36
Langue Français
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Extrait

J. Grasset
Neuropathologie. Grandeur et décadence du neurone
In: L'année psychologique. 1903 vol. 10. pp. 260-283.
Citer ce document / Cite this document :
Grasset J. Neuropathologie. Grandeur et décadence du neurone. In: L'année psychologique. 1903 vol. 10. pp. 260-283.
doi : 10.3406/psy.1903.3552
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1903_num_10_1_3552■
IV
NEUROPATHOLOGIE
GRANDEUR ET DÉCADENCE DU NEURONE
Revue critique
sur la constitution générale du Système nerveux.
Introduction. — Opinions contradictoires sur la constitution générale
du système nerveux.
I. Grandeur du neurone. — 1. Ce qu'est le neurone : corps cellulaire,
prolongements; circulation lymphatique. — 2. Solidarité des diverses
parties du neurone : dégénérescences, altérations cellulaires, régéné
ration après la section d'un prolongement. — 3. Développement des
éléments nerveux. — 4. Continuité des neurones. — ö. Mouvements
amiboïdes, épines et état moniliforme des dendrites.
II. Décadence du neurone. — 1 . Discussion des mouvements amiboïdes
et des déformations dendritiques. — 2. Discussion de la contiguïté des
neurones. — 3. Continuité des éléments nerveux; les réseaux; rôle
accessoire des cellules. — 4. Développement caténaire des éléments
nerveux. — 5. Discussion de la loi de Waller. — 6. Régénération auto
gène du bout périphérique dans le nerf sectionné. — 1. Conception nou
velle de l'entier système nerveux.
III. Critique et Conclusions. — 1. Mouvements amiboïdes et déformat
ions dendritiques. — 2. Contiguïté et continuité des éléments nerveux.
— 3. Les cellules et les réseaux. — 4. Développement des éléments
nerveux. — 5. Ce que devient la loi de Waller. — 6. Régénération du
bout périphérique. — 1. Conception polycellulaire de l'élément nerveux,
qui reste une unité physiologique et clinique et peut garder le nom de
neurone.
Tous ceux qu'intéresse, à un titre quelconque, la constitution
générale du système nerveux sont un peu désorientés par la succes
sion des travaux parus dans ces derniers temps.
Il y a quelques années, on ne parlait que du neurone : en cl
inique, comme en anatomie et en physiologie, voire même en
embryologie. C'était l'unité incontestée à laquelle se ramenait tout
le système nerveux.
Actuellement il n'en est plus de même. Le neurone a été l'objet
d'attaques, d'abord discrètes et de détail, puis bruyantes et d'en
semble; certains arrivent à dire qu'il ne constitue pas seulement
une erreur, mais un danger. — NEUROPATHOLOGIE 261 .1. GRASSET.
De là, dans la littérature contemporaine, les affirmations les plus
contradictoires.
Ainsi, tandis que certains auteurs maintiennent encore que le
neurone est l'unité anatomique, physiologique, clinique et embryol
ogique ; tandis que van Gehuchten déclare que la « doctrine des
neurones reste debout malgré l'assaut qu'elle a eu à subir de divers
côtés » et maintient la loi de Hiss de 1888 : « toute cellule nerveuse
constitue, pour toutes les parties qui dépendent de l'élément ner
veux correspondant, le centre génétique, le centre nutritif et le
centre fonctionnel w1; — d'un autre côté, Durante 2 proclame les
« impossibilités » du neurone, cite l'opinion de Ruffîni : « il ne
reste plus pierre sur pierre du neurone »; Gieson intitulant son
mémoire « la mort du neurone », et Nissl regardant « le neurone
comme définitivement renversé et désormais insoutenable » : c'est
« même un danger » ; « il n'est que temps de rompre avec une
compréhension à laquelle tant d'inconvénients et d'erreurs sont
attachés » ; comme lui-même (Durante) avait proclamé au Congrès
de Bruxelles que cette conception du neurone « ne saurait plus,
actuellement, qu'apporter des entraves au progrès de la neurol
ogie ».
Le moment semble venu de mettre la question au point, de savoir
si nous devons brûler ce que nous avons adoré et changer notre
fusil d'épaule. Ne reste-t-il rien des travaux accumulés à l'époque
où le neurone florissait et qui étaient signés des noms les plus
connus et les plus estimés en neurologie?
S'il le faut, nous abandonnerons tout cela, mais ce sera bien
décourageant au point de vue philosophique.
En tout cas, la question est grave, non seulement pour le neurol
ogue, mais pour tous les médecins, les psychologues et les philo
sophes.
Après avoir beaucoup étudié la question, j'espère pouvoir démont
rer que la révolution est moins radicale qu'elle ne paraît au premier
abord. De même que j'ai trouvé un peu exagérée l'opinion de ceux
qui, à l'arrivée du neurone, ont vu dans ce fait le point de départ
d'une entière transformation de la neurologie ; de même aujour
d'hui je crois qu'il ne faut pas exagérer la valeur perturbatrice et
transformatrice des travaux plus récents contre le neurone.
1. Voir Van Gehuckten, Anatomie du système nerveux de l'homme, 3e édit.,
t. I, 1900, p. 236 et 287.
2. Durante, Régénération autogène chez l'homme et la théorie du neu
— rone. Le Congrès neurone de et ses Bruxelles, impossibilités. août 1903. Conception Revue neurologique, caténaire du 1903, tube p. 843; ner
veux, agent actif de la transmission nerveuse. Société de neurologie,
5 novembre 1903, Ibid., 1903, p. 1089. — Du même auteur sont annoncés
sur le même sujet : l'article « Nerfs périphériques ■• in Manuel d' Anatomie
pathologique de Cornu et Ramier, t. III, et des « Considérations générales
sur la structure et le fonctionnement du système nerveux », Journal de
Psychologie normale et pathologique, mars-avril 190 i, n° 2 (en cours de
publication au moment où je corrige ces épreuves). REVUES GÉNÉRALES 262
Je crois que nous pourrons le garder, ce pauvre neurone, en
en modifiant la conception. Ce ne sera plus l'unité anatomique ni
l'unité embryologique, mais il restera V unité physiologique et cl
inique.
Nous verrons que la vraie nouveauté est de montrer que cette
individualité physiologique est elle-même poly cellulaire, que ce n'est
pas l'unité histologique dernière et élémentaire.
Mais tout le système nerveux est ainsi formé d'unités décompo-
sables, de centres anatomiquement complexes qui gardent cepen
dant leur unilé physiologique et clinique, comme la molécule garde
son unité et son individualité quoiqu'elle soit decomposable en
atomes formés eux-mêmes d'un grand nombre d'ions.
Nous trouverons seulement là une nouvelle preuve que l'anatomie
est jusqu'à présent impuissante à caractériser les unités physiolo
giques et cliniques. En d'autres termes, nous trouvons dans cette
Étude la confirmation et le développement de cette idée, que j'ai
souvent développée \ que, dans le système nerveux, les unités utiles
à envisager par le clinicien sont les unités physiologiques et non
les unités anatomiques.
I
GRANDEUR DU NEURONE
1. Ce qu'est le neurone : Corps cellulaire, prolongements ; circula
tion lymphatique.
Je rappelle d'abord que, dans l'ancienne conception 2, le système
nerveux, formé de centres et de conducteurs, est tout entier la repro
duction en grand d'un élément constitutif que, depuis Waldeyer
(1891), on appelle neurone. Ce neurone est formé d'un corps cellu
laire ou cellule (centre) et de prolongements, les uns cellulipètes ou
protoplasmiques, les autres cellulifuges ou cylindraxilcs (Deiters,
Ramon y Cajal, van Gehuchten).
a. Le corps cellulaire (anciennes cellules nerveuses découvertes
par Valentin, 1836 à 1839) est une masse de protoplasma granuleux
et fibrillaire, sans enveloppe, avec un noyau volumineux, arrondi,
clair et renfermant le plus souvent un gros nucléole. La coloration de
Nissl (au bleu de méthylène) permet de distinguer dans le corps cel
lulaire : 1° une partie qui se colore (chromophile), se présente sous
des aspects polygonaux, se continue dans les prolongements pro-
toplasmatiques et serait la substance de réserve pour le neurone;
2° une partie qui ne se colore pas (substance achrom

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