Note sur les Dialonké au Sénégal (département de Kédougou). - article ; n°1 ; vol.2, pg 149-169
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Description

Cahiers du Centre de recherches anthropologiques - Année 1967 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 149-169
Summary. In May 1965, a short visit to the village of Secreta gave the opportunity to get in touch for the first time with the Dialonké of Senegal. The dialonké villages are located in the far South-east of the Departement de Kédougou and belong to a group displayed across the Senegalese border, in Mali and Guinea. Their language is akin to Soussou. They settled in this area fifty years ago, coming from the guinean villages of Ouyoukha, Dombya and Dyoulabaya. References to these original villages account for some features of the present organization. Men who were circumcised simultaneously form an age-group. Each age- set gathers three age-groups and has its own rights and obligations. The Dialonke live mainly on farming ; they raise a few animals, mostly sheep, and some cattle and goats. They grow cotton and weaving is a male activity. There are casts of blacksmiths (whose wives are pottery-makers) and of professional bards. Conversions to Islam have been more and more frequent during the past ten years.
Résumé. En mai 1965, un bref séjour dans le village de Sécréta a permis de prendre un premier contact avec les Dialonké du Sénégal. Les villages dialonké sont situés à l'extrême sud-est du département de Kédougou et font partie d'un groupe ethnique s'étendant au delà des frontières du Sénégal, au Mali et en Guinée. Ils parlent une langue parente du soussou. Leur installation dans cette région date d'une cinquantaine d'années et s'est faite à partir de villages refuges situés en Guinée (Ouyoukha, Dombya et Dyoulabaya). On retrouve l'influence de ces villages origine et des migrations dans l'attribution des chefferies des villages qui forment des groupes. A l'intérieur de ces groupes, les hommes sont organisés en classes d'âges rassemblant chacune trois promotions successives de circoncis. Elles ont des fonctions sociales particulières. La principale activité des Dialonké est l'agriculture ; ils possèdent peu de bétail, des moutons surtout, et quelques bovins et chèvres. Les hommes tissent le coton qu'ils cultivent. Les castes sont celles des forgerons (dont les femmes sont potières) et des griots. Depuis une dizaine d'années, cette population est en voie d'islamisation.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 67
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

A. Albenque
Note sur les Dialonké au Sénégal (département de Kédougou).
In: Cahiers du Centre de recherches anthropologiques, XII° Série, tome 2 fascicule 1-2, 1967. pp. 149-169.
Citer ce document / Cite this document :
Albenque A. Note sur les Dialonké au Sénégal (département de Kédougou). In: Cahiers du Centre de recherches
anthropologiques, XII° Série, tome 2 fascicule 1-2, 1967. pp. 149-169.
doi : 10.3406/bmsap.1967.1509
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_1297-7810_1967_sup_2_1_1509Abstract
Summary. In May 1965, a short visit to the village of Secreta gave the opportunity to get in touch for the
first time with the Dialonké of Senegal. The dialonké villages are located in the far South-east of the
Departement de Kédougou and belong to a group displayed across the Senegalese border, in Mali and
Guinea. Their language is akin to Soussou. They settled in this area fifty years ago, coming from the
guinean villages of Ouyoukha, Dombya and Dyoulabaya. References to these original villages account
for some features of the present organization. Men who were circumcised simultaneously form an age-
group. Each age- set gathers three age-groups and has its own rights and obligations. The Dialonke live
mainly on farming ; they raise a few animals, mostly sheep, and some cattle and goats. They grow
cotton and weaving is a male activity. There are casts of blacksmiths (whose wives are pottery-makers)
and of professional bards. Conversions to Islam have been more and more frequent during the past ten
years.
Résumé
Résumé. En mai 1965, un bref séjour dans le village de Sécréta a permis de prendre un premier
contact avec les Dialonké du Sénégal. Les villages dialonké sont situés à l'extrême sud-est du
département de Kédougou et font partie d'un groupe ethnique s'étendant au delà des frontières du
Sénégal, au Mali et en Guinée. Ils parlent une langue parente du soussou. Leur installation dans cette
région date d'une cinquantaine d'années et s'est faite à partir de villages refuges situés en Guinée
(Ouyoukha, Dombya et Dyoulabaya). On retrouve l'influence de ces origine et des migrations
dans l'attribution des chefferies des villages qui forment des groupes. A l'intérieur de ces groupes, les
hommes sont organisés en classes d'âges rassemblant chacune trois promotions successives de
circoncis. Elles ont des fonctions sociales particulières. La principale activité des Dialonké est
l'agriculture ; ils possèdent peu de bétail, des moutons surtout, et quelques bovins et chèvres. Les
hommes tissent le coton qu'ils cultivent. Les castes sont celles des forgerons (dont les femmes sont
potières) et des griots. Depuis une dizaine d'années, cette population est en voie d'islamisation.des Cahiers du Centre de Recherches Anthropologiques, n° 7. Extrait
In : Bull, et Mém. de la Soc. ďAnthr. de Paris,
t. 2, XII* série, 1967, pp. 149 à 169.
NOTE SUR LES DIALONKÉ AU SÉNÉGAL
(Département de Kédougou)
PAR
A. ALBENQUE
Les renseignements qui figurent dans ces notes ont été recueillis en mai
1965 au cours d'un séjour de cinq jours dans le village de Sécréta. Ils se rapde"
portent, sauf mention spéciale, à la population ce village et de ses voisins
immédiats : Sodioré, Timbéry, Toumanéa, Marougou et Donkéta.
Mes principaux informateurs ont été Sabourou Kamara-39 (1), de Sécréta,
pour les faits se rapportant à l'histoire et au passé en général et Sana Kamara-
73 (1), de Timbéry, pour ce qui touche à l'organisation actuelle de la société.
Le but de mon séjour chez les Dialonké n'était pas une description de la
société mais une partie de l'étude sur l'importance sociale et économique de
l'élevage entreprise dans plusieurs ethnies du département. Ces notes ne
représentent donc que ce qui m'a été dit spontanément sur l'histoire et l'o
rganisation dialonké et ce qu'il était nécessaire que je comprenne pour situer
l'élevage dans un milieu encore inconnu. Ceci explique qu'on ne se trouve pas
en présence d'une description systématique et complète de la société dialonké
mais de quelques informations dispersées et fragmentaires dont la présen
tation manque fort d'homogénéité.
Je dois enfin préciser que tout ce qui suit est dû, presque en totalité, à la
seule information et a été recueilli au cours d'un très bref séjour. Plutôt que
comme des affirmations il convient donc de considérer ces notes comme des
suppositions dont la vérification est nécessaire, la précision et la révision pro
bables au cours d'études ultérieures auxquelles elles peuvent servir d'intro
duction.
(1) Cf. note 1, page 152. 150 2 SOCIÉTÉ D'ANTHROPOLOGIE DE. PARIS
I. — Situation des Dialonké du Sénégal.
Les Dialonké habitent une vingtaine de villages de l'arrondissement de
Fongolimbi, dans le sud-est du département de Kédougou, Sénégal oriental (1)
(carte 1). Cette région correspond aux premiers reliefs septentrionaux du
Fouta Djalon. La plupart des villages sont établis sur le plateau d'une alt
itude moyenne de 350-400 m. (2) dominant la plaine du Dantilia (altitude 120-
160 m) par un escarpement de 150 à 200 m orienté est-ouest, au pied duquel
sont installés les autres villages. Tous les villages dialonké sont situés à l'est
de la Gambie et à moins de 10' km. des frontières du Mali ou de la Guinée où
vivent des Dialonké du même groupe.
Les recensements administratifs estiment cette population à 3.500 individus
environ vivant au Sénégal.
Les Dialonké s'appellent eux-mêmes Yalunga-ne (sing. : Yalunga-na) (3).
Ce nom recouvre plusieurs groupes dont la langue présente certaines diffé
rences bien qu'ils se comprennent facilement entre eux. Ces trois groupes
sont celui de Sangala qui s'étend à l'est jusqu'à 11°35' W (longitude de
Saroudia) autant en Guinée qu'au Sénégal, puis un autre groupe occupe
l'extrême sud-est du département et déborde sur les territoires du Mali et de
la Guinée ; enfin, un troisième groupe, qui serait le plus important, se situe
autour de Wontofa, au Mali.
Les Dialonké se reconnaissent également voisins avec les Soussou (appelés
par eux Banisoso-ne, du nom de leur région : Bani) et une population soussou
foulanisée vivant dans le Fouta, les Fula-ma-soso-ne. Ces trois groupes parlent
des langues voisines et peuvent se comprendre (fig. 1).
IL — Origine des Dialonké du Sénégal.
L'habitat des Dialonké (4) le plus anciennement connu par eux se situe dans
le Fouta Djalon, région de Labé. Fuyant la guerre faite par les Peul, Manga
—(1) Une Moyens route d'accès dessert dans les villages dialonké de Fongolimbi, du Sénégal Sodioré, en 1965 Sécréta, : Toumanéa, Timbéry et
Marougou. De Kédougou à Fongolimbi : 42 km. — 2 heures environ.
De Fongolimbi à Marougou : 16 km. — 40 minutes
— Pour les villages de Wallan, Kounsoy et Bamboya, prendre la route à droite entre Lesfalo et
Sinthiourou. Il y aurait une possibilité d'atteindre Bamboya à travers la brousse, sans monter sur le
plateau, à partir de Vélingara.
— Pour les villages de Sékhoto et Kobokoto, prendre la route à gauche après Vélingara, longeant
le pied de la montagne. Passer par Bamboya (peul) et Sakouya (peul). Possibilité d'aller jusqu'à
Toubakouta (diakhanké) et Missira (diakhanké).
— Pour atteindre les autre» villages, situés sur la rive droite du Koylakabé, à l'est du département,
il est nécessaire de passer par Samékouta, Bembou, Saraya, Nafadji et Saroudia. De Saroudia une
route va jusqu'à Guémédié par Madina Bafé et Noumoufoukha et une autre, vers le sud-ouest, des
sert Sakhouya, Wamba, Kénendé, Dindiary et Moulounga.
De Kédougou à Saroudia : 110 km. — 5 heures environ.
(2) C'est dans cette région qu'on peut noter les plus fortes altitudes du Sénégal : 600 m au sud de
Fongolimbi, sur la frontière guinéenne.
(3) A la fin d'un mot, -na marque le singulier et -ne le pluriel.
(4) La population appelée dialonké dont il sera question ici est celle du Sangala. - société. d'anthropologie de paris 152
Tanou Kamara-3 (1) est venu s'installer dans les montagnes sur la rive droite
de la Gambie où il fonde le village de

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