Nouvelles recherches sur la consommation du pain, dans ses rapports avec le travail intellectuel - article ; n°1 ; vol.6, pg 1-73
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Description

L'année psychologique - Année 1899 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 1-73
73 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1899
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

Alfred Binet
Nouvelles recherches sur la consommation du pain, dans ses
rapports avec le travail intellectuel
In: L'année psychologique. 1899 vol. 6. pp. 1-73.
Citer ce document / Cite this document :
Binet Alfred. Nouvelles recherches sur la consommation du pain, dans ses rapports avec le travail intellectuel. In: L'année
psychologique. 1899 vol. 6. pp. 1-73.
doi : 10.3406/psy.1899.3110
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1899_num_6_1_3110L'ANNÉE PSYCHOLOGIQUE
1899
PREMIÈRE PARTIE
MEMOIRES ORIGINAUX
ET REVUES GÉNÉRALES
NOUVELLES RECHERCHES SUR LA CONSOMMATION DU
PAIN, DANS SES RAPPORTS AVEC LE TRAVAIL INTEL
LECTUEL.
Je remplis aujourd'hui l'engagement que j'ai pris dans le
cinquième volume de l'Année psychologique. On se rappelle
sans doute que j'ai publié dans le volume IV un ensemble de
recherches sur la consommation du pain dans les écoles nor
males d'instituteurs; les résultats qui m'avaient été fournis par
les économes de plusieurs de ces écoles exprimaient que la con
sommation mensuelle du pain subit, d'une manière générale,
une décroissance pendant l'année scolaire, d'octobre à juillet ;
mais cette décroissance présente un certain nombre d'irrégular
ités. J'avais cru pouvoir interpréter les chiffres de consom
mation et les graphiques en admettant que le travail intellec
tuel prolongé, consistant dans la préparation aux examens de
fin d'année et du brevet supérieur, a probablement une influence
sur l'appétit, qu'il diminue l'appétit des candidats et par là-
même diminue la quantité de pain qu'ils consomment. Cette
interprétation se trouvait en outre confirmée par des observat
ions que M. Provost, l'économe de l'Ecole normale de Ver-
.sailles, avait prises journellement sur les élèves de son école
l'année psychologique, vi. 1 Z MEMOIRES ORIGINAUX
pendant la période des examens écrits et des examens oraux.
Mais, en exposant ces observations et ces interprétations, je ne
me dissimulais pas quecesqurstionsde nutrition sont des ques
tions très complexes, et qu'un certain nombre de facteurs
qui n'ont rien de commun avec le travail intellectuel exer
cent certainement une influence très grande sur la quant
ité moyenne de pain consommée; parmi ces facteurs, je
signalais la température, les exercices physiques, la nature des
aliments.
Dansle cinquième volume de l'Année psychologique, M. Blum,
traitant d'une manière générale les récents progrès de la péda
gogie expérimentale, a bien voulu dire quelques mots de cette
question, qui l'avait intéressé au point qu'il avait désiré l'étu
dier personnellement ; il publia quelques chiffres de consom
mation recueillisdans les Ecoles normales du midi de la France,
et après avoir constaté, comme je l'avais fait moi-même, que
cette consommation, envisagée dans son ensemble, a une mar
che décroissante pendant l'année scolaire, il observait cepen
dant que cette décroissance n'est point régulière; et discutant
les irrégularités de la courbe, il en signalait quelques-unes qui
lui parurent directement contraires à l'idée que le travail intel
lectuel prolongé ralentit l'appétit, et il n'hésita pas à rejeter
mon interprétation, et à admettre que le travail intellectuel
n'agit point sur l'appétit.
Certainement une telle conclusion n'était point légitime; elle
l'était d'autant moins que mon honorable contradicteur n'avait
point fait état de tous les documents que j'avais réunis. Je me
contentai de répondre dans une courte note que la discussion
sur le détail des chiffres me paraissait inutile, tant qu'on n'au
rait pas fait expérimentalement la part des différents facteurs
qui intervenaient dans le problème, et je jugeai absolument
nécessaire de faire une étude minutieuse sur la consommation
journalière de pain, enregistrée en même temps que tous les
facteurs dont on pouvait soupçonner l'influence.
C'est cette étude plus complète, plus approfondie, dont j'ex
pose aujourd'hui la première partie.
Les résultats que je vais exposer ont tous le caractère de
consister dans des relevés journaliers de la consommation; j'in
siste sur ce point; ces relevés ont été faits intentionnellement,,
sur ma demande, et au jour le jour; ce ne sont pas des chiffres
exhumés de vieux registres. Les économes qui ont assumé ce
travail se sont fait un devoir de noter chaque jour le chiffre de; r
lesquels sur consommation. les A. chiffres BINET. on ne — peut et Cette RECHERCHES sur pas notation les assez conclusions SUR journalière insister; LA CONSOMMATION qui l'attention en a des seront avantages DU étant tirées, PAIN fixée l'sur 3
économe s'aperçoit de suite si un chiffre présente quelque écart
insolite, et il peut chercher immédiatement quels sont les évé
nements qui ont pu amener cet écart; tandis que si le chiffre
remontait à plusieurs mois, on ne pourrait plus faire semblable
enquête. J'attache autant de prix aux observations journalières
qu'aux chiffres. Sur ma demande, les économes ont noté tous
les événements petits et grands de la vie de l'école qui ont pu
avoir quelque importance. Enfin, j'ai toujours eu soin de pro
voquer de leur part de longues conversations — confidentielles
en certains points — qui m'ont éclairé, et ont servi de guide à
mes interprétations.
La seule feuille de documents que j'étudierai i m'a été
envoyée par M. Douchez, économe de l'Ecole normale d'insti
tuteurs de la Seine. J'ajoute que je suis entré personnellement
en relations avec M. Douchez, que je lui ai expliqué oralement
le but que je poursuis, et qu'il m'a en outre communiqué
avec une rare obligeance tous les renseignements complé
mentaires dont j'avais besoin.
L'Ecole normale d'instituteurs de Paris réunit environ
120 élèves, répartis en trois promotions. Ces élèves ne sont pas
tous originaires de Paris; un bon nombre — environ un tiers
— viennent de la province, parfois même de provinces très
éloignées. C'est une différence à signaler entre l'Ecole normale
d'instituteurs de Paris et l'Ecole normale d'institutrices; celte
dernière école recrute presque exclusivement des jeunes filles
parisiennes.
J'ai vu et examiné en détail les élèves de l'Ecole normale
d'instituteurs de Paris, à propos de recherches que j'avais
entreprises sur diverses questions anthropologiques; et j'ai pu
me rendre compte que ces élèves sont des jeunes gens vigou
reux, et de corps bien développé. Mêmes remarques ont pu
(1) Je pense étudier prochainement d'autres documents provenant d'Ecoles,
normales d'institutrices. MÉMOIRES ORIGINAUX 4
être faites sur les élèves de l'Ecole normale de Versailles, et
de celle de Melun. Bien que je me borne adonner cette impres
sion subjective, sans l'appuyer d'aucun chiffre, je crois qu'elle
a quelque importance. J'ai appris par différentes sources que
les filles de l'Ecole normale d'institutrices sont en général de
santé délicate; elles arrivent à l'Ecole fatiguées par les con
cours. Je pense que cette circonstance doit être notée comme
pouvant exercer une influence sur les chiffres de consommat
ion.
Les élèves de l'Ecole normale d'instituteurs de Paris repré
sentent une sélection sérieuse; ils sont admis à la suite d'un
concours qui en élimine 3 sur 4; en d'autres termes, le nombre
annuel de concurrents est de 160, et il n'y a que 40 élèves
admis. Au contraire, à l'Ecole normale de Melun, et à celle de
Versailles, le recrutement des instituteurs se fait plus péni
blement; le nombre des concurrents n'est pas très supérieur
au nombre des admis; de là des conséquences faciles à com
prendre; le niveau intellectuel doit être sensiblement plus
élevé à Paris qu'à Melun et à Versailles ; les différences doivent
être grandes surtout pour les derniers élèves des promot
ions.
Je ne donnerai pas de détails sur le programme des études
dans les Ecoles normales, ni sur l'emploi du temps; j'ai déjà
indiqué

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