Objectif emploi par Jacky Fayolle et Robert Salais  ; n°6 ; vol.35, pg 1289-1297
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Revue économique - Année 1984 - Volume 35 - Numéro 6 - Pages 1289-1297
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Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 62
Langue Français

Extrait

Monsieur Yves Ullmo
Objectif emploi par Jacky Fayolle et Robert Salais
In: Revue économique. Volume 35, n°6, 1984. pp. 1289-1297.
Citer ce document / Cite this document :
Ullmo Yves. Objectif emploi par Jacky Fayolle et Robert Salais. In: Revue économique. Volume 35, n°6, 1984. pp. 1289-1297.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1984_num_35_6_408827DE LECTURE NOTE
Objectif emploi
par Jacky Fayolle et Robert Salais
Ce livre de deux économistes de l'INSEE, préfacé par Jack Ralite, alors ministre
délégué à l'Emploi, s'inscrit dans les recherches actuelles des économistes commun
istes en matière de politique économique. Ce compte rendu revêt un intérêt
accru dans un numéro spécial de la Revue économique consacrée au IXe Plan, où
il vient en contrepoint des jugements portés plus haut dans les textes de A. Bienaymé
et D. Taddei.
L'analyse
La première partie est consacrée à une analyse de l'évolution de l'emploi et
des explications données à la crise des années 1970. Baisse de l'emploi industriel,
essoufflement progressif des créations d'emploi tertiaire, rendent compte de la
montée du chômage, sensible dès le début de la décennie, donc avant le choc
pétrolier de 1973, et de l'allongement des durées de chômage. L'appareil productif
ne parvient plus à créer les emplois en quantité et en qualité que réclament les
besoins d'emploi salarié. Les auteurs font deux observations importantes, la pre
mière corroborée par les deux premières années de la gestion de la gauche : si
le chômage est lié au mouvement des débouchés offerts à la production nationale,
et particulièrement sur le marché intérieur, il n'est pas simplement une question
de débouchés, qu'une relance de la consommation et des dépenses publiques suffirait
à résorber. La montée des forces productives exige un développement sans pré
cédent de la qualification du travail, alors qu'en même temps s'affirment des
exigences croissantes sur le contenu et les finalités du travail. Mais leur mise en
concordance ne se fait pas, en raison du mode d'industrialisation fondé trop exclu
sivement sur le taylorisme.
Les deux chapitres suivants sont consacrés aux aspects internationaux et natio
naux de la crise.
Après une appréciation quelque peu « rose » de la situation des pays socialistes,
les auteurs — sans reprendre les analyses bien connues portant sur les années
1970 — - marquent les limites de la reprise commencée en 1983. Si on peut les
juger quelque peu pessimistes, il est néanmoins clair — des travaux récents de
l'OCDE en témoignent — qu'à tout le moins en Europe, et aux Etats-Unis si on
met en doute la dérive du taux de chômage « naturel » mise en avant par les
1289
Revue économique — N" 6, novembre 1984 économique Revue
économistes et l'administration américaine, les perspectives des années 1980 ne
vont pas vers un retour au plein emploi, et, en Europe, font même augurer une
aggravation du chômage. Les pays en voie de développement sont étrangement
passés sous silence. Face à ces perspectives, Fayolle et Salais opposent deux att
itudes : l'adaptation à la poursuite de l'internationalisation du capitalisme — initiée
par Giscard et Barre, — et la recherche d'une stratégie nationale de lutte contre
la crise. Là encore deux voies : l'appel à une gestion plus volontariste, mais sans
que soit remise en cause « la domination des critères de rentabilité » ; la notion
de « pôle de compétitivité » , mise en avant par Aglietta et Boyer, en est un bon
exemple ; la mise en oeuvre de nouveaux critères de gestion, « visant à économiser
les coûts matériels et financiers et traitant des dépenses pour les hommes non
comme de simples coûts, mais comme le moyen possible de gains de productivité ».
La. justification de la recherche de ces nouveaux critères est cherchée dans
l'analyse de la crise en France. Est reprise la thèse classique de la suraccumulation
de capital : substitution du capital au travail conduisant à un ralentissement des
gains de productivité du travail total (mort + vivant) et à un effondrement de
la rentabilité au moment où les débouchés internationaux et nationaux se ressentent
de la crise. Après 1975, les analyses de Fayolle déjà publiées dans Economie et
statistique sont reprises : la thèse est que la contrainte de suraccumulation due au
surinvestissement antérieur demeure, et, sans que ceci soit clairement dit, conduit
à un taux de croissance des capacités de production ralenti. Est-il possible de
continuer à parler de suraccumulation en 1984, en particulier dans les industries de
biens intermédiaires et de biens de consommations où le capital a vieilli et où
le rapport du produit au capital fixe s'est plutôt redressé en fin de période ? Il
vaut mieux parler de séquelles de la suraccumulation antérieure. Les conséquences
de cette évolution des forces productives sur le financement, l'inflation et les échan
ges extérieurs sont ensuite abordées : baisse des taux de profits alors que les taux
de rendement financier (obligataire) les dépassent dans un contexte d'endettement
accru ; inflation, attribuée de façon quelque peu unilatérale, à la seule intégration
des exigences de rentabilité et de financement dans les prix d'offre, à quoi s'ajoute
le poids croissant des frais financiers ; moindre résistance à la pénétration des
importations, même pour les activités exportatives les plus dynamiques. A noter
que le terme « contrainte extérieure » n'est pas prononcé : en fait, au-delà des
notations sur l'internationalisation de l'industrie, les conditions de notre solvabilité
internationale ne sont pas évoquées.
Les propositions
La deuxième partie de l'ouvrage de Fayolle et Salais est consacrée à la discus
sion de la politique économique de la gauche et à l'élaboration de propositions
alternatives à la rigueur.
L'échec de la relance de 1981 est attribuée, à juste titre, à l'erreur faite alors
sur les perspectives de reprise internationale. L'analyse me paraît partiellement
1. Fayolle, « Capital et capacités de production dans l'industrie », Economie et statistique, 136,
septembre 1981.
1290 ■
Yves Ullmo
biaisée : contrairement à ce que disent les auteurs, le gouvernement ne comptait pas
sur les exportations pour tirer la demande, mais bien sur la demande intérieure.
Mais les conséquences du décalage conjoncturel sur nos importations sont soulignées
à juste titre. Néanmoins, la thèse des auteurs va plus loin que ces considérations
maintenant banales. Ils mettent en cause à cet égard la distribution du pouvoir
d'achat par les administrations, et non par la hausse du salaire direct : seule celle-ci
aurait incité les entreprises « à un effort de productivité basé sur une qualification
améliorée des travailleurs » ; il faut donc lier hausses de pouvoir d'achat salarial
et gains de qualification. D'autre part, le financement des dépenses publiques ne
pousse pas à l'efficacité : la proposition d'asseoir les prélèvements sociaux sur le
valeur ajoutée rapport — est rappelée, avec son objectif de lutter contre 1 accumu-
masse salariale
lation par F auto-financement. Enfin ni l'Etat, peu soucieux de contrôler l'efficacité
de ses aides au secteur productif, ni les banques, dont les comportements d'inser
tion dans les marchés internationaux ne sont pas remis en cause et à laquelle il
n'est pas demandé de promouvoir une sélectivité du crédit plus « conforme aux
urgences du marché intérieur », n'exercent les pressions structurelles souhaitées par
Fayolle et Salais.
Des remarques d'inspiration analogue sont faites sur le plan de rigueur initié
en 1982. Si l'action de celui-ci sur le décalage conjoncturel et donc sur la demande
interne ne semble pas réellement contestée, la gestion des entreprises est mise en
cause : elles pèsent sur les salaires et donc la consommation et donnent la priorité
au rééquilibrage de leurs bilans sur l'investissement ; le « tout à l'exportation »
redevient leur mot d'ordre, faute de marché interne. Les tra

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