Peut-on classer la famille hindoue ? - article ; n°1 ; vol.57, pg 29-46

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Actes de la recherche en sciences sociales - Année 1985 - Volume 57 - Numéro 1 - Pages 29-46
Läßt sich die Hindu-Familie klassifîzieren ? Die herrschenden Vorstellungen, die die meisten soziologischen Untersuchungen zur indischen Familie leiten (ungeteilte Familie und Haushalt), lassen sich ableiten aus der Geschichte des Produktionsfeldes wissenschaftlicher Vorstellungen der sozialen Welt, das sich seit Ende des 18. Jahr-hunderts in Indien entwickelt. Der Begriff der Hindu joint famiïy erscheint als Resultat eines vom «indologischen» Diskurs in Gang gesetzten Vereinheitlichungsbestrebens, als Resultat einer zweifachen Determinierung : von seiten zum einen der Steueradministration, zum anderen des juristischen Feldes. Ab Ende des 19. Jahrhunderts trägt die staatliche Statistik bei zur Durchsetzung
Can One Classify the Hindu Family ? The dominant representations on the basis of which most sociological studies of the Indian family (undivided family and household) are organized have their basis in the history of the field of production of theoretical representations of the social world that began to be set up in India in the la te 18th century. The notion of the «Hindu joint family» can be shown to have arisen from a process of unification, by the «Indianist» discourse of the time, of a twofold determination, coming on the one hand from tax administration and on the other hand from the juridical field. From the late 19th century, the State statisties that were being organized helped to impose a divergent representation of the family in which the authority of figures is substituted for the authority of texts. At that time, these two representations which did not yet compete with each other were each dominant because they were established in relatively independent fields. This situation changed from the 1920s, when sociology began to be professionalized. The divergent discourses produced in separate sites were replaced by competing discourses, partially unified by ihe problematics produced in the field of the social sciences which was beginning to be set up. It is then shown, through an analysis of the category of the sapinda, that the confusion of debates over the definition of the «Hindu joint family» can be removed if one reconstructs the System of the principles of classification which produce the groups of relatives constituting this collective entity. The undivided Hindu family, which is both a System of representations and a family grouping, can be seen to be shaped by inheritance strategies which cannot be dissociated from the System of reproduction strategies within which they belong and from which they derive their meaning.
Peut-on classer la famille hindoue ? Les représentations dominantes à partir desquelles s'organisent la plupart des études sociologiques de la famille indienne (famille indivise et ménage) trouvent leurs fondements dans l'histoire du champ de production des représentations savantes du monde social qui se met en place en Inde à partir de la fin du 18e siècle. La notion de Hindu joint family apparaît comme le résultat d'un travail d'unification, par le discours «indianiste» de l'époque, d'une double détermination, l'une en provenance de l'administration fiscale, l'autre en provenance du champ juridique. A partir de la fin du 19e siècle, la statistique d'Etat qui s'organise contribue à imposer une représentation divergente de la famille où l'autorité des chiffres se substitue à l'autorité des textes. A cette époque, ces deux représentations non encore concurrentes sont chacune dominantes parce qu'établies dans des champs relativement indépendants. Cette situation se modifie à partir des années 1920 lorsque la sociologie se professionnalise. Aux discours divergents produits dans des lieux séparés se substituent des discours concurrents qu'unifient partiellement les problématiques produites dans le champ des sciences sociales qui se met en place. On montre ensuite, à partir d'une analyse de la catégorie des sapinda, que la confusion des débats autour de la définition de la Hindu joint family peut être levée si l'on reconstruit le système des principes de classement qui produisent les groupes de parents constitutifs de cette entité collective. La famille indivise hindoue, qui est à la fois un système de représentations et un groupement familial, apparaît modelée par les pratiques successorales qui ne peuvent être dissociées du système des stratégies de reproduction dans lequel elles s'insèrent et dont elles tirent leur sens.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.
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Publié le

01 janvier 1985

Nombre de lectures

49

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

Monsieur Roland Lardinois
Peut-on classer la famille hindoue ?
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 57-58, juin 1985. pp. 29-46.
Citer ce document / Cite this document :
Lardinois Roland. Peut-on classer la famille hindoue ?. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 57-58, juin 1985. pp.
29-46.
doi : 10.3406/arss.1985.2258
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1985_num_57_1_2258Zusammenfassung
Läßt sich die Hindu-Familie klassifîzieren ?
Die herrschenden Vorstellungen, die die meisten soziologischen Untersuchungen zur indischen Familie
leiten (ungeteilte Familie und Haushalt), lassen sich ableiten aus der Geschichte des Produktionsfeldes
wissenschaftlicher Vorstellungen der sozialen Welt, das sich seit Ende des 18. Jahr-hunderts in Indien
entwickelt. Der Begriff der Hindu joint famiïy erscheint als Resultat eines vom «indologischen» Diskurs
in Gang gesetzten Vereinheitlichungsbestrebens, als Resultat einer zweifachen Determinierung : von
seiten zum einen der Steueradministration, zum anderen des juristischen Feldes. Ab Ende des 19.
Jahrhunderts trägt die staatliche Statistik bei zur Durchsetzung
Abstract
Can One Classify the Hindu Family ?
The dominant representations on the basis of which most sociological studies of the Indian family
(undivided family and household) are organized have their basis in the history of the field of production
of theoretical of the social world that began to be set up in India in the la te 18th
century. The notion of the «Hindu joint family» can be shown to have arisen from a process of
unification, by the «Indianist» discourse of the time, of a twofold determination, coming on the one hand
from tax administration and on the other hand from the juridical field. From the late 19th century, the
State statisties that were being organized helped to impose a divergent representation of the family in
which the authority of figures is substituted for the authority of texts. At that time, these two
representations which did not yet compete with each other were each dominant because they were
established in relatively independent fields. This situation changed from the 1920s, when sociology
began to be professionalized. The divergent discourses produced in separate sites were replaced by
competing discourses, "partially unified by ihe problematics in the field of the social sciences
which was beginning to be set up. It is then shown, through an analysis of the category of the sapinda,
that the confusion of debates over the definition of the «Hindu joint family» can be removed if one
reconstructs the System of the principles of classification which produce the groups of relatives
constituting this collective entity. The undivided Hindu family, which is both a System of representations
and a family grouping, can be seen to be shaped by inheritance strategies which cannot be dissociated
from the System of reproduction strategies within which they belong and from which they derive their
meaning.
Résumé
Peut-on classer la famille hindoue ?
Les représentations dominantes à partir desquelles s'organisent la plupart des études sociologiques de
la famille indienne (famille indivise et ménage) trouvent leurs fondements dans l'histoire du champ de
production des représentations savantes du monde social qui se met en place en Inde à partir de la fin
du 18e siècle. La notion de Hindu joint family apparaît comme le résultat d'un travail d'unification, par le
discours «indianiste» de l'époque, d'une double détermination, l'une en provenance de l'administration
fiscale, l'autre en provenance du champ juridique. A partir de la fin du 19e siècle, la statistique d'Etat qui
s'organise contribue à imposer une représentation divergente de la famille où l'autorité des chiffres se
substitue à l'autorité des textes. A cette époque, ces deux représentations non encore concurrentes
sont chacune dominantes parce qu'établies dans des champs relativement indépendants. Cette
situation se modifie à partir des années 1920 lorsque la sociologie se professionnalise. Aux discours
divergents produits dans des lieux séparés se substituent des discours concurrents qu'unifient
partiellement les problématiques produites dans le champ des sciences sociales qui se met en place.
On montre ensuite, à partir d'une analyse de la catégorie des sapinda, que la confusion des débats
autour de la définition de la Hindu joint family peut être levée si l'on reconstruit le système des principes
de classement qui produisent les groupes de parents constitutifs de cette entité collective. La famille
indivise hindoue, qui est à la fois un système de représentations et un groupement familial, apparaît
modelée par les pratiques successorales qui ne peuvent être dissociées du système des stratégies de
reproduction dans lequel elles s'insèrent et dont elles tirent leur sens.caractéristique particulière des Hindous. De fait, comme
on la trouve parmi de nombreuses communautés, non
hindoues autant qu'hindoues, elle semble générale en Inde»
(K. M. Kapadia, Marriage and Family in India, Calcutta.
Oxford University Press, 1966, 3e éd., p. 245). Et Ishwarlal
P. Desai résume très bien le point de vue général lorsqu'il
écrit : «Les points appropriés pour aborder de manière as» fructueuse la détermination de la nature du groupe familial
seront les rôles, les normes relationnelles qui les gouvernent,
et les valeurs et les croyances qui les sous-tendent»
(I. P. Desai, Some Aspects of Family in Mahuva, A Socio
logical Study of Jointness in a Small Town, Bombay, Asia
Publishing House, 1964, p. 26) (souligné par moi).
La critique de ces auteurs a été développée, entre
autres, par Pauline Kolenda, A. M. Shah et T. N. Madan qui
opposent à la famille le ménage, défini comme un groupe
de co-résidence en communauté de feu qu'ils classent selon
la complexité de la structure interne des liens de parenté
entre ses membres. (Cf. A. M. Shah, Basic Terms and
Concepts in the Study of Family in India, The Indian
Economic and Social History Review, I, 3, 1964, pp. 1-36 ;
et du même auteur, The Household Dimension of the
Family in India, A Field Study in a Gujarat Village and a ce Lorsqu'on tendances et par sociologiques forme et définition dégage. d'autre études du dont notion et textes d'un noter pour refusent par point, dharma l'importance modèle la que caractéristique juridico-religieux les textuelles, de tous définition On part, de désaccords : joint autant ces prend l'autorité d'une peut, (i.e. les cette historique sur ceux deux family groupes, la de une part, théoriques, que entité que en trouve famille qui tendances des la de qui simplifiant, vue par les revêt au et limitent des bonne collective textes est la opposent son anthropologique. auteurs seul indienne, d'ensemble famille, la la dharmaiâstra à le fondement confusion Hindu n'opposent des comme domaine conduite) problème la qu'est distinguer pour travaux les de validité on joint auteurs tout des fondement lesquels est la juridique qui , dans pas (1) famille empirifamily études frappé source temps Il de de deux s'en faut sur des les et, la la la Review of Other Studies, New Delhi, Orient Longman,
1973). T. N. Madan indique clairement l'opposition des
deux points de vue lorsqu'il écrit : «(...) beaucoup trop de
chercheurs se sont satisfaits de traduire et de commenter
des textes sanskrits médiévaux et anciens, les considérant
comme la source éternelle d'où proviennent toutes les
normes juridiques et tous les idéaux en matière de parenté
hindoue» (T. N. Madan, Family and Kinship, A Study of
the Pandits of Rural Kashmir, Bombay, Asia Publishing
House, 1965, p. 4) (2).
Ainsi, tandis que pour les premiers auteurs la ques. Dans les deux cas, tous les auteurs s'appuient,
famille indivise (ou étendue) serait dominante en à des degrés divers, sur des enquêtes statistiques ou
Inde, les recensements et les enquêtes statistiques des observations ethnographiques. Mais ce qui les
diverses produisent une représentation des strucoppose, c'est une approche que l'on peut qualifier,
tures familiales qui confirme souvent le point de dans le premier cas, de subjectiviste, en ce sens que
vue des seconds : bien que le type de famille ces auteurs mettent l'accent sur les représentations,
indivise puisse regrouper dans certains cas près les valeurs qui fondent la Hindu joint family et,
de la moitié de la population, 70 % à 80 % de dans l'autre cas, d'objectiviste qui conduit le
l'ensemble des ménages ont une structure nucléaire second groupe à la recherche de critères
et, au total, sont de taille assez modeste, entre 4 «object

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