Pour introduire une histoire de la criminologie: les problématiques de départ - article ; n°4 ; vol.14, pg 347-376
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Déviance et société - Année 1990 - Volume 14 - Numéro 4 - Pages 347-376
Une réflexion sur la criminologie, son objet et la manière dont cet objet s'est constitué, montre qu'existe une pluralité de moments fondateurs. Cet article se focalise autour de deux moments significatifs. Le premier peut être considéré comme « officiel », lié aux prises de positions des positivistes italiens. Le second est appelé périphérique, mais antérieur à cette criminologie « officielle » quoique ce soit dans son prolongement que celle-ci se constitue. Il s'agit de voir comment le « fait » criminel y est pris en compte et fonde, dès ce moment mais dans un autre cadre, un intérêt pour le crime et le criminel.
A reflexion on criminology, its object and the way this object has been constitued shows that there exists a plurality of founding moments. This article focuses on two significant moments. The first one can be considered as « official » and is related to the Italian positivists. The second one is called « périphérie » but is anterior to this official criminology even though it was constituted in its perspective. The question is to know the criminal fact is taken into account and creates, from that moment but in another frame, an interest for crime and the criminal.
Eine Betrachtung uber die Kriminologie, ihren Gegenstand und die Art und Weise, auf welche sich dieser Gegenstand gebildet hat, zeigt, daß eine Vielfalt von Begründungselementen besteht. Dieser Artikel konzentriert sich auf zwei kennzeichnende Elemente. Das erste kann als « offiziell » angesehen werden, verbunden mit den Stellungsnahmen der italienischen Positivisten. Das zweite wird begleitend genannt, aber es geht der « offiziellen » Kriminologie zeitlich vor, sei es darin, daß letztere seine Verlängerung darstellt. Es geht darum festzustellen, wie die kriminelle « Tatsache » darin betrachtet wird und wie sie, von diesem Augenblick an, aber in einem anderen Rahmen, ein Interesse für Verbrechen und den kriminellen begrundet.
Een reflexie op de criminologie, zijn voorwerp (object) en de wijze waarop dit voorwerp zich heeft ontwikkeld, toont dat er verschillende périodes zijn geweest. Dit artikel spitst zich toe op twee belangrijke momenten in de geschie- denis van de criminologie. De eerste période kan beschouwd worden als de «officiële», verbonden aan de standpunten van de Italiaanse positivisten. De tweede période wordt deze van de «randcriminologie» genoemd, maar deze «officiële» criminologie vooraf, ofschoon het in het verlenge ervan is dat deze zich ontwikkelt. Her volstaat na te gaan hoe het krimineel «feit» wordt gedefi- nieerd vanaf dat ogenblik, maar dan in een ander kader, het belang voor het misdrijf en de krimineel.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Christian Debuyst
Pour introduire une histoire de la criminologie: les
problématiques de départ
In: Déviance et société. 1990 - Vol. 14 - N°4. pp. 347-376.
Citer ce document / Cite this document :
Debuyst Christian. Pour introduire une histoire de la criminologie: les problématiques de départ. In: Déviance et société. 1990 -
Vol. 14 - N°4. pp. 347-376.
doi : 10.3406/ds.1990.1199
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_1990_num_14_4_1199Résumé
Une réflexion sur la criminologie, son objet et la manière dont cet objet s'est constitué, montre qu'existe
une pluralité de moments fondateurs. Cet article se focalise autour de deux moments significatifs. Le
premier peut être considéré comme « officiel », lié aux prises de positions des positivistes italiens. Le
second est appelé périphérique, mais antérieur à cette criminologie « officielle » quoique ce soit dans
son prolongement que celle-ci se constitue. Il s'agit de voir comment le « fait » criminel y est pris en
compte et fonde, dès ce moment mais dans un autre cadre, un intérêt pour le crime et le criminel.
Abstract
A reflexion on criminology, its object and the way this object has been constitued shows that there
exists a plurality of founding moments. This article focuses on two significant moments. The first one
can be considered as « official » and is related to the Italian positivists. The second one is called «
périphérie » but is anterior to this official criminology even though it was constituted in its perspective.
The question is to know the criminal fact is taken into account and creates, from that moment but in
another frame, an interest for crime and the criminal.
Zusammenfassung
Eine Betrachtung uber die Kriminologie, ihren Gegenstand und die Art und Weise, auf welche sich
dieser Gegenstand gebildet hat, zeigt, daß eine Vielfalt von Begründungselementen besteht. Dieser
Artikel konzentriert sich auf zwei kennzeichnende Elemente. Das erste kann als « offiziell » angesehen
werden, verbunden mit den Stellungsnahmen der italienischen Positivisten. Das zweite wird begleitend
genannt, aber es geht der « offiziellen » Kriminologie zeitlich vor, sei es darin, daß letztere seine
Verlängerung darstellt. Es geht darum festzustellen, wie die kriminelle « Tatsache » darin betrachtet
wird und wie sie, von diesem Augenblick an, aber in einem anderen Rahmen, ein Interesse für
Verbrechen und den kriminellen begrundet.
Een reflexie op de criminologie, zijn voorwerp (object) en de wijze waarop dit voorwerp zich heeft
ontwikkeld, toont dat er verschillende périodes zijn geweest. Dit artikel spitst zich toe op twee
belangrijke momenten in de geschie- denis van de criminologie. De eerste période kan beschouwd
worden als de «officiële», verbonden aan de standpunten van de Italiaanse positivisten. De tweede
période wordt deze van de «randcriminologie» genoemd, maar deze «officiële» criminologie vooraf,
ofschoon het in het verlenge ervan is dat deze zich ontwikkelt. Her volstaat na te gaan hoe het krimineel
«feit» wordt gedefi- nieerd vanaf dat ogenblik, maar dan in een ander kader, het belang voor het misdrijf
en de krimineel.Déviance et Société, 1990, Vol. 14, No 4, pp. 347-376
POUR INTRODUIRE UNE HISTOIRE DE LA CRIMINOLOGIE:
LES PROBLÉMATIQUES DE DÉPART
Chr. DEBUYST*
Une réflexion sur la criminologie, son objet et la manière dont cet objet s'est
constitué et débattu au cours de son histoire, montre qu'existe une pluralité de
«moments fondateurs». Celui que l'on pourrait qualifier d'« officiel» se situe
lorsque les positions prises par les positivistes italiens, après 1876 (date de la
parution de L'homme criminel de C. Lombroso), ont mis en usage le terme de
criminologie. Sans doute, le terme de criminologie a-t-il été introduit par Garo-
falo, tandis que Lombroso et Ferri préféraient celui d'anthropologie criminelle1.
Il y aurait dès lors lieu de faire une étude des dénominations. Pour la facilité,
nous avons retenu le terme de criminologie qui s'est finalement imposé. Le
caractère originaire de cette période paraît résider essentiellement dans la
confrontation entre cette discipline naissante et le droit pénal.
Dans la première partie et en nous référant principalement aux textes de
l'époque, nous aborderons un tel débat en constatant la difficulté qu'il y a de
délimiter le champ de cette nouvelle discipline et de mettre en place, dans un
tel contexte, cette étude scientifique de l'homme et de l'acte délinquants qu'elle
préconise. La volonté de poursuivre une étude de ce genre se heurte en effet aux
nombreux enjeux qu'un tel débat recouvre.
Dans une deuxième partie, nous prendrons comme point de départ d'autres
moments qui sont nettement antérieurs et qui appartiennent à d'autres context
es (psychiatrie, hygiène sociale et morale, etc.) que l'on pourrait appeler pér
iphériques par rapport à ce qui deviendra la criminologie et dans lesquels avaient
déjà été «scientifiquement» pris en compte (et même en ordre principal) le fait
ou le comportement délinquant. La criminologie que nous avons appelée «offi
cielle», est à un certain point de vue le prolongement de ce qui fut mené dans
ces disciplines «périphériques». La question que nous voudrions poser et qui
nous paraît essentielle au niveau d'une définition du champ, est celle de savoir
comment furent réalisées ces «prises en compte» et que veut dire ce que les cri-
minologues, à travers leurs débats avec le droit pénal et même au-delà de ce
débat, appellent en permanence le respect des «faits» ou le «retour aux faits»?
Se pose là en effet le problème difficile du statut de ces «faits» (indépendam-
* Université catholique de Louvain.
1 Voir Ph. ROBERT, v° Criminologie, in Dictionnaire encyclopédique de théorie et de sociologie
du droit, Bruxelles, E. Story-Scientia, 1988.
347 ment de la définition légale ou morale qui en est donnée et que, dans cette
deuxième partie, nous ne mettons pas en cause). Si, à ce niveau, nous voulions
rechercher les moments «originaires», nous pourrions les situer dans deux
orientations: la première se constituerait autour des statistiques qui porteraient
d'une part sur ce que Guerry et Quételet ont appelé les morales et
d'autre part sur ce qu'aux alentours de 1820, on considérait comme étant des
statistiques d'hygiène publique et sociale. Pour des raisons liées au caractère
limité de cet article ainsi d'ailleurs qu'à notre compétence propre, nous laisse
rons de côté cette orientation2 et nous nous limiterons à la seconde qui elle, est
plus proprement psychiatrique et tenant au développement même de la psychiat
rie. La question qui à ce niveau se pose est la question de savoir ce que veut
dire le «respect» des faits lorsqu'au départ, ceux-ci ne peuvent se traduire que
dans un récit qu'il importe de raconter, et ensuite d'appréhender et de comprend
re? En d'autres termes, comment rendre «scientifique» un récit qui pourrait
être un fait divers (c'est-à-dire adopter de l'objet une définition large) et au
contraire, se limiter aux données nécessaires qui permettent de l'expliquer ou
de le contrôler (c'est-à-dire adopter une définition étroite).
Ce sont là les deux ensembles de points que nous voudrions aborder dans
ces deux parties et qui, même s'ils appartiennent à deux ordres différents de
préoccupations, en fin de compte se relient. Nous le ferons à partir d'un nombre
de références qui sera forcément limité. Ce qui nous importe le plus néanmoins,
est de voir la manière dont les problématiques apparaissent et dans la suite pres
que fatalement s'enchevêtrent ou même se contredisent, tout en gardant cepen
dant une pertinence que Ton ne peut nier.
I. Les premiers criminologues «officiels»: l'effort de délimitation du
champ criminologique
A. L'étude de la délinquance indissociable de celle de la réaction sociale formelle
1. Infraction/réaction sociale et nécessité de les aborder l'une et Vautre dans
une perspective scientifique
Cette difficulté qu'il y a de délimiter le champ de la criminologie est apparue
très tôt; on pourrait presque dire, dès qu'il fut question de criminologie. On la
trouve déjà clai

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