Pour une approche figurative de l alchimie - article ; n°3 ; vol.26, pg 841-853
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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1971 - Volume 26 - Numéro 3 - Pages 841-853
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Antoine Faivre
Pour une approche figurative de l'alchimie
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 26e année, N. 3-4, 1971. pp. 841-853.
Citer ce document / Cite this document :
Faivre Antoine. Pour une approche figurative de l'alchimie. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 26e année, N. 3-4,
1971. pp. 841-853.
doi : 10.3406/ahess.1971.422449
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1971_num_26_3_422449"Г.: >
Pour une approche figurative
de /'a/chimie
sens moins décrirai-je constatation athanor, l'alchimie verbal termes1. matière science adoptée suggère bien, Rien que qui qui d'Hermès matérielle première déjà ici, Ce n'est deux mais s'attaquent pratique, point nous une choix, banale une plus des ce retiendra; ce telle soit avec qui polarité que philosophes qui méthodologique, difficile ni : à un discrimination semble laquelle le l'Œuvre spirituelle, se valoriser prodigieux secret, passe celui-ci, constructive. que avoir ils les par — de dont l'une disent il plus excellence, généralement, commencer ou réservoir lieu n'aurait voile ne les devrait par intéressants se Les dans prétend Adeptes une mettre rapport réflexions d'images, aucun l'imaginaire, se mot un technique passer ni s'est à dont travail. ont de l'ouvrage, opposer à sens. ce greffé notre l'autre2; presque qui — le n'est D'autre genre d'illumination. dans Les ou suivent temps l'alchimie au pas plutôt enveloppe alchimistes toujours un dans masculin hasard son part, creuset, partent ont l'imaginai, la foisonnement donné des spirituelle bien perspective entouré une et Aussi le dans de circonsféminin que savent réalité à cette ces un au ne la la à
tances sur le ou les patterns de l'Œuvre : parasitisme fructueux pour le psychologue
et le poète, mais qui égare la lecture, et qui, sans doute, a empêché C. G. Jung de
rechercher la chaîne et la trame parmi et derrière les motifs, les configurations, les
dessins révélateurs, les mots évocateurs. Le psychologue de Zurich ne s'est pas privé
de puiser à pleines mains dans un symbolisme foisonnant, et l'on ne saurait lui
reprocher, puisque tel n'était pas son propos, d'avoir négligé l'étude du dynamisme
propre à l'Œuvre, d'avoir délaissé la recherche de la significative et signifiante épure;
1. Cf. surtout Henry Corbin, L'imagination créatrice dans le soufisme ďlbri1 Arabi, Paris, Flam
2* marion, éd.; et 1958; généralement, Gilbert Durand, tous les Les exposés structures de ces anthropologiques deux auteurs, de publiés Г Imaginaire, dans les Paris, Eranos Bordas, Jahrbûcher, 1969,
Zurich, Rhein Verlag.
2. On appelle « souffleurs », ou spagyristes, ceux qui s'adonnent à l'alchimie dans des buts
essentiellement utilitaires; ces mots, surtout le premier, ont souvent un sens péjoratif. Bien entendu,
ce n'est pas de cela qu'il est traité dans le présent article.
Ml LOGIQUES AUTRES
des confusions restent possibles dans Pesprit'des lecteurs enclins à chercher chez Jung
ce qui ne s'y trouve pas, c'est-à-dire un schéma de la forme et de la structure de
l'alchimie1. Enfin, si la présente étude s'appuie sur de nombreux textes d'alchimie
occidentale du Moyen Age à nos jours, il ne s'agit pas d'un exposé historique, mais
seulement de quelques suggestions méthodologiques. Les références seraient trop
nombreuses pour figurer toutes dans un simple article; présentées en nombre limité,
ces références à des textes hermétiques laisseraient croire que les rapprochements
proposés sont insuffisamment étayés. C'est pourquoi on n'en trouvera pratiquement
pas. Un travail plus complet, parce que plus historique, est actuellement en prépa
ration f.

Pour mieux comprendre les alchimistes, il n'est pas inutile de se demander ce
qu'est Falchimie; d'autant que celle-ci ne se définit pas par ceux-là, les textes dits
alchimiques n'étant qu'un cas particulier d'une vision du monde inhérente à bon
nombre de mythes et de textes mystiques. Une telle approche s'est déjà montrée
féconde. Gilbert Durand a raison de saluer en Mircea Eliade celui qui a tant contribué
à une mutation épistémologique « en replaçant la science religieuse dans un domaine
plus proche de son essence explicative : en la soustrayant à la diachronie pour l'éclai
rer par la synchronie des grands archétypes, en substituant au concept pilote d'évolu
tion le concept de répétition, ou, comme l'écrit Lévi-Strauss analysant lui aussi le
mythe, de redondance »3. Cette remarque concerne toute l'œuvre d'Eliade, part
iculièrement son ouvrage sur l'alchimie, qui montre comment la seule perspective
historique, bien qu'absolument indispensable à toute étude sérieuse, est impuissante
à rendre compte de certains faits spirituels; de même qu'il serait absurde de se poser
la question de la description phénoménologique de la « transmutation », car l'alchimie
« imagine » toujours dans l'espace, presque jamais dans le temps, contrairement à
l'idée bergsonienne.
A la lecture des textes 4 il apparaît que cet « art » présente d'étonnantes ressem
blances avec une logique non aristotélicienne, non cartésienne, mais, pourtant, aux
lois propres, et qui tend à s'imposer de plus en plus au sein même de la physique
officielle. Cette logique remplace les principes d'identité, de non contradiction et de
tiers-exclu, par celle d'une bivalence logique où la dualité d'exclusion fait place à une
1. С G. Jung, Psychologie und Alchimie, Zurich, Rascher Verlag, éd. de 1944. Traduction
française assez décevant, : Paris, proposé Buchet-Chastel, par Jung. Je 1970. n'emploie Cf. pp. ici 316-318 le mot « (éd. structure de Zurich) » qu'avec le schéma prudence. d'ensemble, Cf. à cet
égard S. Lupasco, Qu'est-ce qu'une structure?, Paris, Bourgeois, 1967, p. 41 : « Une structure est
l'intérieur, les parties d'un système, alors que le système constitue un tout »; cf. aussi p. 44. Ajoutons,
avec G. Durand, que les « formes » dont il sera question plus bas sont dynamiques, c'est-à-dire
sujettes à transformation par la modification de l'un des deux termes (op. cit., p. 65 s).
2. D référera à quelques centaines de traités alchimiques et arithmosophiques. Les études théo
riques inséparables de ces recherches se poursuivent régulièrement depuis quatre ans au sein d'un
séminaire groupant principalement MM. Jean de Foucauld, Gérard Mazeau, Robert Salmon et
moi-même. Ajoutons que les travaux sérieux sur l'alchimie feraient un grand pas en avant si les
historiens disposaient d'une bibliographie au moins presque complète des textes manuscrits et
imprimés. M. Wallace Kmsop met actuellement au point une des premières grandes bibliographies
concernant le domaine français (1550-1800).
3. G. Durand, « Structures et fonction récurrentes de la figure de Dieu ou la conversion her
méneutique », in Eranos Jahrbuch, t. 37, 1968, p. 463. Mircea Eliade, Forgerons et alchimistes,
Paris, Flammarion, 1956.
livre 4.de Comme Burland, première Savoir approche, caché des on alchimistes, se reportera Paris, aux 1968. textes anciens cités <fam la bibliographie du PENSÉE ALCHIMIQUE — A. FAIVRE LA
constructive « dualitude ». A cela s'ajoute la reconnaissance^mplicite, toujours
effective, de trois principes qui permirent au physicien et au logicien, dans la seconde
moitié de notre siècle, une nouvelle approche méthodologique : l'idée de quanta,
le phénomène d'homogénéisation et d'hétérogénéisation, celui de potentialisation
et d'actualisation. Au philosophe et physicien Stéphane Lupasco revient le mérite
d'avoir exposé systématiquement ces principes, y compris celui de bivalence logique,
et d'en avoir tiré les conséquences épistémologiques qui semblent s'imposer1. П
incombe maintenant à des historiens de montrer que l'Occident n'a pas été unique
ment la patrie du syllogisme ou de l'aristotélisme formel, et que des pans trop négli
gés de notre culture peuvent apparaître sous un jour nouveau, plus neufs qu'on ne
l'eût soupçonné; l'alchimie, précisément, fait partie de ce legs. Essayons de justifier
cette proposition, après avoir dégagé ce qu'on pourrait appeler la stru

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