Pratiques successorales et rapport à la terre : les sociétés paysannes d Ancien Régime - article ; n°1 ; vol.44, pg 173-206
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Pratiques successorales et rapport à la terre : les sociétés paysannes d'Ancien Régime - article ; n°1 ; vol.44, pg 173-206

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Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1989 - Volume 44 - Numéro 1 - Pages 173-206
Successorial Practices and Ties with the Land: Peasant Societies of the Ancient Regime
The apparently disconcerting geography of French successional practices, combined with the inability of traditional interpretations to truly accountfor them, constitutes an invitation to investigate the relation of these practices to social environments, and to different contexts. Without having recourse to a deterministic approach necessarily linking the nature of theses practices with some economic or ecological constraint, a better comprehension of social reproduction in peasant societies necessitates a clarification of factors opposing such contraints: land ties, the nature of patrimonies, and their size and use in each particular regional or social situation.
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Bernard Derouet
Pratiques successorales et rapport à la terre : les sociétés
paysannes d'Ancien Régime
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 44e année, N. 1, 1989. pp. 173-206.
Abstract
Successorial Practices and Ties with the Land: Peasant Societies of the Ancient Regime
The apparently disconcerting geography of French successional practices, combined with the inability of traditional interpretations
to truly accountfor them, constitutes an invitation to investigate the relation of these practices to social environments, and to
different contexts. Without having recourse to a deterministic approach necessarily linking the nature of theses practices with
some economic or ecological constraint, a better comprehension of social reproduction in peasant societies necessitates a
clarification of factors opposing such contraints: land ties, the nature of patrimonies, and their size and use in each particular
regional or social situation.
Citer ce document / Cite this document :
Derouet Bernard. Pratiques successorales et rapport à la terre : les sociétés paysannes d'Ancien Régime. In: Annales.
Économies, Sociétés, Civilisations. 44e année, N. 1, 1989. pp. 173-206.
doi : 10.3406/ahess.1989.283584
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1989_num_44_1_283584RURALE HISTOIRE
PRATIQUES SUCCESSORALES ET RAPPORT LA TERRE
LES SOCI PAYSANNES ANCIEN GIME
BERNARD DEROUET
Dans les recherches sur histoire de la famille un intérêt croissant se porte
sur les problèmes de la transmission du patrimoine et de la reproduction
sociale Mais la multiplication des études de cas en nous offrant image une
extrême diversité des pratiques régionales non seulement échelle de
Europe mais même échelle un seul pays comme la France pose fina
lement autant de questions elle apporte de réponses
isolement géographique et le cloisonnement des cultures locales justifient-
ils vraiment une telle bigarrure Et même dans ce cas pourquoi en France la
géographie des pratiques successorales complexe dans le détail concorde-t-elle
souvent si mal avec la géographie des autres éléments par lesquels on définit ces
mêmes cultures Ceci ajoute au fait que la carte des normes coutumières
elles-mêmes cadre légal de la reproduction sociale ne coïncide parfois que
bien partiellement avec celle des pratiques réellement observables sur le
terrain nous avons ainsi appris non seulement savoir distinguer les distor
sions fréquentes entre normes et pratiques mais aussi reconnaître que les
aires extension des unes et des autres obéissent pas nécessairement un
même tracé de frontières
Au-delà de indispensable recensement et de la classification de ces modes
différents de reproduction sociale se pose donc la question de leur géographie
apparemment déconcertante Comment interpréter et de quoi peut-elle être le
reflet Il serait chimérique bien sûr et même simpliste espérer une corré
lation miracle puisse venir fournir la solution simple et évidente un tel pro
blème Mais doit-on pour autant renoncer trouver dans cette répartition des
pratiques la moindre rationalité la moindre logique et de quel ordre pourrait
être celle-ci
Si ce problème mérite être posé est aussi parce en ce domaine cer
taines explications traditionnelles mais souvent reprises avèrent de moins en
moins satisfaisantes au regard de la meilleure connaissance que nous avons
maintenant de la reproduction sociale dans la société paysanne On cherché
173
Annales ESC janvier-février 1989 n0 pp 173-206 HISTOIRE RURALE
trop souvent la clé de la répartition des pratiques régionales soit dans le rôle
influences juridiques ou politiques soit dans la diffusion de modèles cultu
rels ou encore dans certains facteurs de type ethnique migrations de popula
tions ou au contraire phénomènes isolai justifiant certains particularismes
locaux)
Sans anticiper sur les objections que on peut faire de telles interpréta
tions on remarquera cependant aucune ne cherche se poser le problème de
la compatibilité ou de affinité possible entre la nature des pratiques successo
rales et les autres caractéristiques des sociétés paysannes qui les ont accueillies
adoptées ou sécrétées est-ce qui fait un mode de reproduction sociale
plutôt un autre est viable ou recevable dans tel contexte donné Quelle
situation le rend possible ou impossible adéquat ou inapproprié
Se poser ainsi la question une rationalité éventuelle de la carte des prati
ques successorales est viser plus loin que la simple géographie un fait
social est se poser le problème plus fondamental de articulation qui existe
ou peut exister dans chaque type de société paysanne entre les voies adoptées
pour la reproduction sociale et organisation ensemble de telles sociétés Le
mode de redistribution de la terre la fa on dont elle se transmet ou se partage
sont-ils sans relation avec la fa on dont cette même terre se travaille appro
prie échange ou se vend et avec le type particulier de rapport la terre qui est
propre chaque société paysanne Le patrimoine a-t-il partout le même sens
le même rôle ou le même usage et dans le cas contraire quelle incidence cela
peut-il avoir sur sa transmission
Représentations de la famille et de la parenté
Ce serait une tâche presque impossible que de vouloir recenser travers la
France Ancien Régime la totalité des formes de pratiques successorales
observables en tenant compte de toutes leurs nuances celles-ci étant presque
aussi nombreuses que on comptait alors de petits pays au caractère bien
marqué On sait toutefois depuis longtemps il existe un critère assez perti
nent qui permet de classer ces pratiques en deux grands groupes de logique et
esprit différents est celui de égalité ou de inégalité plus ou moins grandes
qui président la dévolution du patrimoine entre les enfants Il va de soi natu
rellement que ce critère ne doit être pris que comme un simple indicateur et
que égalité ou inégalité ne sont pas le plus souvent des objectifs réellement ou
consciemment poursuivis en tant que tels ni ne constituent la totalité de ce que
nous révèlent les pratiques successorales Il empêche pourtant que sauf cas
particulier notamment les systèmes recourant fréquemment indivision) ce
critère de classification des pratiques successorales conserve un réel caractère
opératoire comme révélateur de certaines tendances profondes caractéristiques
et opposées
Les pratiques inégalitaires ont pour effet empêcher la fragmentation un
patrimoine ou de certaines parties précises un patrimoine notamment sa
partie immobilière et donc exploitation ou le ur de exploitation dans le
cas une succession paysanne
Sous sa forme la plus achevée telle on la rencontre notamment dans
174 DEROUET LES PRATIQUES SUCCESSORALES
beaucoup de sociétés de montagne héritage inégalitaire est rrele avec la
notion de maison ostal concept qui applique la fois un groupe
domestique et au patrimoine il contrôle et ce patrimoine étant composé
indissolublement aspects matériels bâtiments terres droits et aspects
symboliques nom histoire prestige et réputation de la maison est cette
entité complexe mais pourtant ressentie comme profondément unitaire qui
chaque génération est transmise du titulaire son successeur lequel
endosse les vêtements une fonction plus il ne approprie un ensemble
de biens Les maisons ce sont donc aussi les dynasties de successeurs qui
furent leur tête selon une conception résolument verticale de la parenté qui
rejette dans ombre la parenté collatérale en tant que telle Les stratégies
alliance sont bâties en vue assurer cette survie des maisons qui sont ici
les véritables unités pertinentes entre lesquelles se con oivent et organisent les
échanges matrimoniaux et travers sont même vécues ensemble des
relations sociales Naturellement cette description ne vaut pleinement que pour
les formes paroxystiques de héritage inégalitaire et de la transmission inté
grale et serait nuancer là où on trouve seulement des formes mixtes ou atté
nuées de ces pratiques successorales Il là cependant des tendances pro
fondes et une logique dont on retrouve toujours au moins certains éléments dès
on écarte des pratiques égalitaires
opposé héritage egalitaire tel on le trouve pratiqué notamment
dans la moitié nord de la France est pas con pour assurer la continuité de
telles unités résidentielles et p

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