Présentation de quelques crânes néolithiques trépanés recueillis à Congy (Marne) - article ; n°1 ; vol.10, pg 502-509
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Présentation de quelques crânes néolithiques trépanés recueillis à Congy (Marne) - article ; n°1 ; vol.10, pg 502-509

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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1909 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 502-509
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1909
Nombre de lectures 33
Langue Français

Extrait

Emile Schmit
Présentation de quelques crânes néolithiques trépanés recueillis
à Congy (Marne)
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 10, 1909. pp. 502-509.
Citer ce document / Cite this document :
Schmit Emile. Présentation de quelques crânes néolithiques trépanés recueillis à Congy (Marne). In: Bulletins et Mémoires de la
Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 10, 1909. pp. 502-509.
doi : 10.3406/bmsap.1909.8111
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1909_num_10_1_8111JUBtLÉ DU CINQUANTENAIRE 2Ô6 502
PRÉSENTATION DE QUELQUES CRANES NÉOLITHIQUES TRÉPANÉS
RECUEILLIS A CONGY (Marne).
Par M. Emile Sghmit.
A deux kilomètres de Gongy sur la gauche du chemin qui va de Congy
à Joches (chemin de grande communication n° 45 du département de la
Marne), se dresse un menhir connu sous le nom de Pierre-fritte. Tout
proche de ce premier mégalithe de 3 mètres de hauteur sur lm80 de lar
geur, s'en trouvait un second de même dimension, mais comme il était
couché, et comme il n'avait pas été classé, il fut brisé à coups de masse,
tout récemmeut; par le propriétaire du champ.
Or ces menhirs n'avaient point failli à leur rôle d'indicateurs : nous allons
voir dans un instant qu'ils désignaient un ossuaire d'époque ca'rnacéenne.
A deux cents mètres de ces menhirs, à flanc d'un coteau qui regarde le
midi, au lieu dit les Gornembeaux, ainsi que je l'ai mentionné au Congrès
préhistorique d'Autun, se trouvaient trois grottes néolithiques. Ces grottes
sans vestibules nous ont paru d'époque robenhausienne.
La première était arrondie en dos d'âne, elle était ainsi que les deux
autres remplie jusqu'à la voûte de graveluches crayeuses qui s'étaient à
nouveau agglomérées.
Ces trois grottes eurent des destinations funéraires.
Dans les deux premières aux alentours de rares squelettes furent
recueillis quelques-uns de ces silex d'allures rudimentaires, sans retou
ches, dénommés outils de fortune et auxquels aucune destination parti
culière ne peut être attribuée, quelques lames communes, quelques silex
à tranchant transversal, enfin objets de parure en coquilles,
dentales fossiles et unios perforés. Dans la partie supérieure des remblais
se trouvait un coin en silex, c'est-à-dire l'extrémité tranchante d'une
hache polie brisée.
. La deuxième grotte taillée sans symétrie était basse, étroite, et son
ouverture d'accès se trouvait sur le côté droit au lieu d'être centrale. De
plus un trou rond de 0ID80 de diamètre sur autant de profondeur se révéla
en contre-bas de l'entrée de la grotte. Cette poche fut vidée sans présenter
aucun objet. Mais il s'en dégagea une odeur si désagéable que nous aban
donnâmes l'ingrate investigation de cette grotte qui somme toute ne fut
peut-être qu'une galerie pour la recherche du silex avee destination funé
raire consécutive.
Ces deux premières grottes ne furent pas obturées par des mégalithes
mais par des pierres de moyennes dimensions qui s'arcboutaient l'une sur
l'autre, les joints étaient obturés par de plus petites pierres alors qu'un
lit de mortier de chaux les cimentait entre elles.
, Les néolithiques savaient déjà à cette lointaine époque préparer un
mortier assez résistant, ils l'obtenaient vraisemblablement à l'aide d'un
gâchis de craie humide qui jointurait les pierres sur lesquelles on entre- SCHMIT. — CRANES NÉOLITHIQUES TRÉPANÉS 503 207
tenait du feu comme le témoignent des charbons recueillis autour de ces
ouvertures. J'ai observé ce fait en nombreuses fois.
La troisième grotte avait été taillée avec plus de soin, elle offrait, comme
la plupart de ses pareilles, une chambre de 3 mètres de largeur sur autant
de profondeur et vraisemblablement deux ou trois mètres de hauteur, je
dis vraisemblablement, car la voûte de cette grotte au moment du dépôt
des corps s'effondra si complètement que les terres de la surface furent
entrainées dans l'éboulement:
De ce fait résulta une excavation qui fut convertie, un peu plus tard,
mais toujours à l'époque néolithique, en un ossuaire:
L'obturation de cette grotte avait dû être faite par un mégalithe accom
pagné de pierres de moindres dimensions.
Ces pierres se trouvaient disposées à plat à deux mètres de la grotte,
ouverte certainement; au moment de son effondrement'.
Le mobilier de la grotte effondrée donna quelques belles lames en silex
et une superbe gaine de hache en. corne d'élaphe. Cette pièce se trouvait
dressée en hauteur tout contre un crâne et sur la droite de celui-ci. Aucun
squelette ne faisait une suite immédiate à ce crâne qui se trouvait à moitié
engagé sur le côté gauche du couloir d'accès de la grotte. C'est certaine
ment cette particularité qui a permis de recueillir et" le crâne et la gaine
intacts.
Une autre anomalie , est encore à observer en l'occurrence. Cette gaine
était veuve de la hache qu'elle eût dû contenir. Il est fort probable que
sa .disparition remonte à une époque lointaine, car tous les décombres de
la grotte furent consciencieusement mais vainement passés au tamis:
Dans les trois grottes les squelettes étaient couchés les pieds dans la
direction du fond de grotte, c'est-à-dire orientés sud-nord :
Je n'épiloguerai pas sur les derniers faits que je viens de signaler, pour
en tirer des hypothèses plus ou moins vraisemblables ou fantaisistes,
de' mais j'ai cru. devoir rapporter ces incidents façon à présenter les
crânes trépanés dans leur véritable cadre. Je vais donc sans plus tarder
aborder la phase essentielle de ma communication-.
La partie supérieure de la grotte effondrée, ainsi que je l'ai dit, servit
d'emplacement à un ossuaire; celui-ci était composé de 40 à 50 squelettes.
Les morts furent certainement déposés dans la position accroupie, car
c'est en vain que nous cherchâmes à établir, dans le fouillis des ossements
mis au jour, la moindre relation anatomique.
Si la récolte des vestiges humains fut relativement assez fructueuse et
me permit d'adresser à M: le Dr Manouvrier un sérieux envoi d'ossements
et de crânes utilisables; il n'en fut pas ainsi -du mobilier funéraire. En
effet celui-ci était composé uniquement :
1° D'un minuscule chaînon en bronze ;
2° De trois grains de collier ou de bracelet en os ;
3° D'une pointe de silex de forme lozangée;
4° De l'extrémité d'un javelot ou d'un poignard en silex.
Cette dernière pointe a été recueillie en deux morceaux assez distants JUBILÉ" DU CINQUANTENAIRE 208 504
l'un de l'autre. C'est en les rapprochant qu'on put se rendre compte qu'ils
se faisaient suite.
N'ayant pas à m'occuper des ossements dont l'étude générale a été conf
iée à notre eminent collègue'M. le Di> Manouvrier, je vais vous présenter
les crânes impressionnés par des marques de trépanation.
Crâne n° \, 1/2 grandeur.
Le premier crâne porte sur le pariétal droit l'empreinte d'une très large
ablation crânienne de forme ovale de 0m09 de largeur sur 0m057 de haut
eur. Le patient qui a subi cette trépanation n'a pas survécu à cette opé
ration, car la section de l'ouverture est très franche et laisse voir d'une
façon très nette les trous du diploé.
Crâne n° 2, 1/2 grandeur. SCHM1T. . — CRAKES NÉOLITHIQUES TREPANAS 209
Le deuxième crâne dont une portion seule a été recueillie subit égale
ment une trépanation du côté du pariétal droit. La section se présente
comme dans le premier cas très nette, très franche et ne laisse voir aucune
trace de bourgeonnement.
Cette boîte osseuse, en raison de la jonction très lâche des soudures
crâniennes, se disloqua vraisemblablement quand l'ouvrier voulut la
recueillir, et celui-ci la jugeant inutilisable la lança immédiatement au
tas, car lorsque je remarquai la partie que je recueillis, c'est en vain que
je fis des recherches aux alentours.
L

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