Présupposition et inférence : une étude des structures comparatives - article ; n°1 ; vol.79, pg 105-121
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Description

L'année psychologique - Année 1979 - Volume 79 - Numéro 1 - Pages 105-121
Le problème soulevé dans cet article est de savoir si les structures comparatives de type « A est [comparateur + adjectif] que B » véhiculent une information implicite concernant la position absolue des termes comparés sur la dimension sémantique sous-jacente.
Dans deux premières recherches il a été montré que le degré d'acceptabilité de ces phrases dépend non seulement de la transgression de leurs présuppositions, mais encore de leur propre complexité formelle.
Une troisième recherche étudie la possibilité de faire des inférences sur la position absolue des termes d'une phrase comparative à partir de la prise en considération du type de structure syntaxique utilisé, afin d'exprimer la comparaison.
Les résultats obtenus indiquent que la nature présuppositionnelle des phrases comparatives varie en fonction du type de comparateur (« plus », « moins », « aussi »), et du type d'adjectif (ordinal contre relatif et non marqué contre marqué).
Do comparative structures of the type : « A is [more, less, as] + [adjective] [than (as)] B » convey implicit information concerning the absolute position on the underlying semantic dimension of the terms that are being compared ? This question was investigated in three experiments. In the first two experiments, it was shown that the degree of acceptability of sentences is a function not only of the violation of their presuppositional nature, but also of their formal complexity. The third experiment studied the possibilily of making inferences on the absolute position of terms in a comparative sentence on the basis of the type of syntactic structure used to express the comparison. The results indicated that the presuppositional nature of comparative sentences varied as a function of the type of comparative (more, less, « as ... as ») and the type of adjective (ordinal vs relative, marked vs unmarked) contained in the sentence.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Juan Segui
Marie-Claude Fourment
Présupposition et inférence : une étude des structures
comparatives
In: L'année psychologique. 1979 vol. 79, n°1. pp. 105-121.
Résumé
Le problème soulevé dans cet article est de savoir si les structures comparatives de type « A est [comparateur + adjectif] que B »
véhiculent une information implicite concernant la position absolue des termes comparés sur la dimension sémantique sous-
jacente.
Dans deux premières recherches il a été montré que le degré d'acceptabilité de ces phrases dépend non seulement de la
transgression de leurs présuppositions, mais encore de leur propre complexité formelle.
Une troisième recherche étudie la possibilité de faire des inférences sur la position absolue des termes d'une phrase comparative
à partir de la prise en considération du type de structure syntaxique utilisé, afin d'exprimer la comparaison.
Les résultats obtenus indiquent que la nature présuppositionnelle des phrases comparatives varie en fonction du type de
comparateur (« plus », « moins », « aussi »), et du type d'adjectif (ordinal contre relatif et non marqué contre marqué).
Abstract
Do comparative structures of the type : « A is [more, less, as] + [adjective] [than (as)] B » convey implicit information concerning
the absolute position on the underlying semantic dimension of the terms that are being compared ? This question was
investigated in three experiments. In the first two experiments, it was shown that the degree of acceptability of sentences is a
function not only of the violation of their presuppositional nature, but also of their formal complexity. The third experiment studied
the possibilily of making inferences on the absolute position of terms in a comparative sentence on the basis of the type of
syntactic structure used to express the comparison. The results indicated that the presuppositional nature of comparative
sentences varied as a function of the type of comparative (more, less, « as ... as ») and the type of adjective (ordinal vs relative,
marked vs unmarked) contained in the sentence.
Citer ce document / Cite this document :
Segui Juan, Fourment Marie-Claude. Présupposition et inférence : une étude des structures comparatives. In: L'année
psychologique. 1979 vol. 79, n°1. pp. 105-121.
doi : 10.3406/psy.1979.1354
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1979_num_79_1_1354L'Année Psychologique, 1979, 79, 105-122
Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée1
Université René-Descaries et EPHE
3e section, associé au CNRS
et Laboratoire des Activités cognitives et linguistiques
Université de Lille III
PRESUPPOSITION ET INFERENCE :
UNE ÉTUDE DES STRUCTURES COMPARATIVES
par Juan Segui et Marie-Claude Fourment
SUMMARY
Do comparative structures of the type : « A is [more, less, as] -j- [adjective]
[than (as)] B » convey implicit information concerning the absolute position
on the underlying semantic dimension of the terms that are being compared ?
This question was investigated in three experiments. In the first two expe
riments, it was shown that the degree of acceptability of sentences is a
function not only of the violation of their presuppositional nature, but also
of their formal complexity. The third experiment studied the possibility
of making inferences on the absolute position of terms in a comparative
sentence on the basis of the type of syntactic structure used to express the
comparison. The results indicated that the presuppositional nature of
comparative sentences varied as a function of the type of comparative
(more, less, « as ... as ») and the type of adjective (ordinal vs relative,
marked vs unmarked) contained in the sentence.
Dans cet article nous nous intéressons à la nature des pré
suppositions pragmatiques liées à l'emploi des structures
comparatives.
Le problème soulevé est de savoir si l'emploi d'une phrase
comparative présentée en dehors de tout contexte linguistique
préalable comporte des présuppositions concernant la position
absolue des termes comparés sur la dimension sémantique
considérée.
1. 28, rue Serpente, 75006 Paris. 106 J. Segui et M.-C. Fourment
Si tel était le cas, on pourrait montrer que les phrases compar
atives (ou certaines d'entre elles) véhiculent non seulement
une information « explicite » concernant la position relative des
termes considérés, mais encore une information « implicite »
se rapportant à la position absolue de ces termes sur la dimension
référée par l'adjectif de la phrase. Par exemple est-ce que
l'énoncé : « Pierre est moins petit que Paul » apporte comme
information implicite que les termes comparés (Pierre et Paul)
se placent du côté négatif de la dimension considérée, c'est-à-
dire que Pierre et Paul sont plus petits que la norme de
référence ?
Des réponses assez divergentes ont été données à cette
question. De Soto, London et Handel (1965) ont suggéré que
les adjectifs antonymes ont des connotations spécifiques concer
nant la position absolue des termes comparés.
Ainsi, par exemple, ces auteurs notent que, bien que les
phrases affirmatives « A est meilleur que B » et « B est pire
que A » soient « logiquement » équivalentes, elles ne transmettent
pas la même information car, tandis que la première a une
connotation positive, la deuxième a une connotation opposée.
H. Clark (1969), partiellement inspiré par l'analyse syntaxique
des structures comparatives proposées par Chomsky (1965), a
avancé l'hypothèse que les phrases comparatives ayant un
adjectif marqué présupposent que les termes comparés se
placent du côté marqué de la dimension considérée ; en revanche,
les phrases comportant un adjectif non marqué ne comporter
aient pas de présuppositions spécifiques car, dans ce cas,
l'adjectif fait référence à la dimension elle-même et non à l'un
de ses pôles. Les hypothèses avancées par H. Clark ne tiennent
pas compte du type de structure comparative considérée (posi
tive, négative ou d'égalité) et elles ont été vivement critiquées
par Huttenlocher et Higgins (1971).
Selon ces auteurs, il n'est pas possible de donner une réponse
globale à la question de savoir si les structures comparatives
comportent des présuppositions spécifiques concernant la posi
tion absolue des termes comparés et ils proposent une diff
érenciation de ces phrases en fonction des caractéristiques des
adjectifs employés, ainsi que de celles du comparateur utilisé.
Les adjectifs sont analysés non seulement en terme de
« marquage », mais également en fonction du type de dimension
à laquelle ils font référence. Presupposition et inference 107
Parmi les adjectifs qui se rapportent à une dimension
continue, Huttenlocher et Higgins distinguent ceux qui relèvent
d'une échelle de relation comportant généralement une métrique
et un point zéro (adjectifs relatifs, exemple : grand, petit, long)
de ceux sous-tendus par une simple échelle ordinale (adjectifs
ordinaux, exemple : bon, mauvais ; joli, laid ; heureux, triste...)2.
A l'intérieur de chacune de ces catégories, il est possible de
différencier les adjectifs « extrêmes » (exemple : énorme) des
adjectifs « réguliers » (exemple : grand).
Higgins (1977) a étudié récemment la pertinence de ces
distinctions dans une série de recherches portant sur la nature
présuppositionnelle des phrases comparatives positives et
négatives.
Dans une première expérience, Higgins demande aux sujets
de porter un jugement sur le degré de synonymie entre les
deux phrases d'un couple. Ces phrases expriment une même
relation entre deux termes à l'aide de formes syntaxiques
diverses. Exemple : Pierre est plus fort que Paul / Paul est
plus faible que Pierre ; Marie est moins grande que Julie / Julie
est moins petite que Marie. D'après Higgins, plus les phrases
d'un couple comportent des présuppositions différentielles
concernant l'emplacement absolu des termes comparés, plus
le degré de synonymie devrait être jugé faible.
Dans deux autres expériences les sujets doivent juger du
degré d'acceptabilité des phrases proposées. Dans ces phrases,
les termes (ou l'un des termes) ont des propriétés opposées à
celles désigné

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