Productivité globale des facteurs, prévision des prix et politique des revenus - article ; n°4 ; vol.19, pg 563-606
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Description

Revue économique - Année 1968 - Volume 19 - Numéro 4 - Pages 563-606
44 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 64
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Raymond Courbis
Productivité globale des facteurs, prévision des prix et politique
des revenus
In: Revue économique. Volume 19, n°4, 1968. pp. 563-606.
Citer ce document / Cite this document :
Courbis Raymond. Productivité globale des facteurs, prévision des prix et politique des revenus. In: Revue économique. Volume
19, n°4, 1968. pp. 563-606.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1968_num_19_4_407826PRODUCTIVITE GLOBALE DES FACTEURS,
PREVISION DES PRIX
ET POLITIQUE DES REVENUS
SOMMAIRE
1. Introduction.
2. La méthode d'analyse de M. Vincent.
3. Critique de la productivité globale exhaustive et du surplus de
M. Vincent.
4. Un nouveau schéma d'analyse de la productivité.
5. Gain de productivité et surplus de la collectivité.
6. Productivité globale des facteurs et prévision des prix.
7. Politique des revenus, gains de productivité et transferts par les
prix : le constat.
8. Politique des revenus, gains de productivité et transferts par les prix :
la recherche des normes et la prévision.
9. Conclusion.
Annexe : Bibliographie.
1. INTRODUCTION
Un des préalables nécessaires à l'élaboration d'une politique des revenus
consiste certainement à étudier l'évolution des « performances » accomplies
par les différentes branches ou entreprises et à apprécier les avantages qu'en
ont retirés les diverses parties prenantes (travailleurs, entrepreneurs, clients).
Pour introduire une mesure en ce domaine, on peut, à première vue, se
contenter du profit comme indicateur d'efficacité. Il faut cependant remar
quer que le incorpore, à côté de l'efficacité proprement dite, des
rentes de situation ou de monopole, et qu'il est souvent altéré par le blocage 564 REVUE ECONOMIQUE
— voire même une fixation autoritaire — des prix ou des salaires (en parti
culier pour les entreprises publiques). Dans ces conditions, un autre indica
teur doit être recherché.
On peut alors songer au concept de productivité, et, en particulier, à
celui de la « productivité globale des facteurs » de M. L. A. Vincent [10,
11, 12] !. Nous l'étudierons tout d'abord et rappellerons en même temps
l'interprétation (due à M. Massé) qu'on peut faire du « gain de productivité
globale » de M. Vincent en termes de surplus économique.
Le gain de productivité correspond au gain que le producteur a pu
réaliser sur la masse des inefficacités ; il représente le «gain sur la nature »
au sens de la théorie des jeux, gain qui vient augmenter le « surplus » de
la Collectivité. Son explicitation et sa mesure constituent certainement un
instrument d'analyse privilégié du point de vue de la collectivité ou de
celui de l'efficience technique du producteur.
La mesure des gains de productivité ne saurait cependant suffire si on
veut apprécier valablement les « transferts » entre « agents ». Nous ne
pourrons dire, en effet, qu'un agent producteur a eu une position plus favo
rable si le gain de « surplus » qu'il a pu avoir, du fait de l'amélioration de
sa productivité, se trouve plus que compensé par la perte de « surplus »
qu'il peut avoir du fait des variations de prix.
Il convient donc d'analyser en même temps le « gain sur la nature »
et les « transferts entre les hommes » 2 (consommateurs, fournisseurs, sala
riés, actionnaires, ...). Cette analyse nécessite toutefois que soit amendée
sur plusieurs points — nous verrons plus loin comment — la méthode de
M. Vincent. Celle-ci suppose, en effet, implicitement que le gain sur la
nature réalisé par le producteur est distribué entièrement par ce dernier. Un
schéma d'analyse correct explicite au contraire le gain que le producteur
retire finalement pour lui, de la nature ou des hommes.
La somme algébrique des « transferts » entre les producteurs et les
autres « agents » économiques (y compris les agents étrangers) est év
idemment nulle. Ceci signifie-t-il que la somme des gains de productivité
corresponde au gain total de surplus de la Collectivité, auquel elle doit
contribuer en tout état de cause ? On peut le penser à première vue, mais
ceci est moins évident quand on réfléchit sur les liens qui existent entre le
gain de productivité et le surplus de la Collectivité, tel qu'on peut le
définir à partir de la théorie des choix et de la théorie marginaliste. Nous
examinerons en détail cette question avant d'en venir au problème de l'ut
ilisation des concepts précédemment définis.
Diverses utilisations peuvent, sans aucun doute, être faites des concepts
bibliographie 1. Les chiffres donnée entre en annexe. crochets renvoient aux articles ou documents référenciés dans la
2. Cette terminologie très heureuse est due à M. Massé. GLOBALE DES FACTEURS 565 PRODUCTIVITE
de productivité globale des facteurs et de « transferts implicites » entre
agents du fait des variations du système de prix (ce terme étant pris dans
son sens le plus large, c'est-à-dire incluant aussi bien les prix des produits
que les taux de salaires, ou les barèmes fiscaux, ou les taux d'intérêt...).
Nous en retiendrons essentiellement deux, la première relative à la prévision
des mouvements de prix, la deuxième ayant trait à la politique des revenus.
Le cadre d'analyse de la productivité globale de M. Vincent fait appar
aître une grande analogie entre et prix. Ceci incite à bâtir une
détermination prospective des prix à partir d'une simple analyse de la
productivité globale. En fait, si on y regarde de plus près, cette analogie
est en grande partie formelle, si bien qu'une telle tentative n'a que peu de
sens, sauf pour certaines études à long ou même à très long terme. De ce
point de vue, notre réponse sera plus négative que positive, en ce qui con
cerne la possibilité d'utilisation du concept de productivité globale aux
études prospectives de prix.
Il en est autrement pour ce qui concerne la politique des revenus. Les
concepts de « productivité globale » et de « transferts implicites » cons
tituent alors un apport intéressant. Il faut cependant nuancer une telle
affirmation et distinguer ce qui a trait au constat préliminaire à toute poli
tique des revenus et ce qui concerne au contraire l'élaboration d'une
politique des revenus.
Du point de vue du constat, la mesure des « gains de productivité »
et des « transferts implicites » permet d'apprécier plus correctement et de
manière plus précise comment a évolué la situation de tel ou tel agent
économique (ou groupe d'agents). Une telle mesure peut être replacée dans
le cadre général de la comptabilité nationale ; elle en précise alors le
contenu. Les gains de surplus dus aux variations de prix peuvent, en effet,
être appréciés à partir d'une comptabilité « à prix constants », comme nous
l'avons montré autrefois [4]. De même les gains de productivité peuvent
être appréciés grâce à un système de comptes « à constante »
[5]. Dans ces conditions, l'établissement d'une comptabilité nationale « à
prix et productivité constants » peut servir de cadre à une description syn
thétique et exhaustive des transferts de « surplus » entre les différents
agents. Du fait de son caractère synthétique et exhaustif, il est particulièr
ement adapté pour servir de cadre d'étude pour une politique des revenus.
Bien adapté pour le constat, un tel cadre — comme d'ailleurs les
concepts de gain de productivité et de transferts implicites — l'est beaucoup
moins pour ce qui est de l'élaboration d'une politique réaliste des revenus.
Comme nous le verrons plus loin, son rôle doit se limiter à expliciter les
choix qui ont été retenus ainsi que leurs conséquences. Il serait vain de
vouloir lui en assigner un autre. Cette constatation ne minimise pas, bien .
566 REVUE ECONOMIQUE
au contraire, son utilité, en particulier d'un point de vue politique (fournir
un cadre, d'une part pour l'instauration d'une discussion constructive entre
le pouvoir politique et ses partenaires sociaux, d'autre part pour l'explicitation
des arbitrages).
2. La méthode d'analyse de M. Vincent

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