Profils d accumulation patrimoniale et modèles de cycle de vie - article ; n°1 ; vol.34, pg 10-63
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Revue économique - Année 1983 - Volume 34 - Numéro 1 - Pages 10-63
The test is conducted on french wealth accumulation processes of the postwar period. The data are derived from longitudinal observations that we try to purge from Urne effects — either calender time or cohort specific effects — to allow for a direct comparison with life cycle models. We thus obtain stable wealth accumulation processes for six occupational groups out of the eight consi-dered.
The most appropriate no-bequest-life cycle model allows for uncertainty of death in an imperfect capital market where life annuities are not available. These conditions permit to obtain large unvolontary bequest and to explain certain differences among occupational groups.
The test suffers however from certain limitations : it is at best a test of data consistency, not a test of validation. Correlatively, the shortcomings of the life-cycle models are due mainly to the way their exogeneous part is dealt with. The relative success of the test thus1 cornes largely from an ad hoc choice of certain parameters values and the assumption of no life annuities that are only justified on empirical grounds. The critique of the Fisherian theory must therefore concentrate both on its scientific status , using notably Popper's falsificability criteria and on the real limits of its field of application.
L'existence éventuelle d'une relation stable entre l'âge et le patrimoine sert ici de « test » à l'hypothèse du cycle de vie. On dresse d'abord un tableau aussi fidèle que possible de l'état actuel de cette théorie qui s'est considérablement développée depuis la formalisation élémentaire de Modigliani-Brumberg. Le test est mené sur les profils d'accumulation patrimoniale français de l'après-guerre. Les données proviennent d'observations longitudinales que l'on cherche à « débarrasser » des effets de l'évolution — de moment ou de génération — pour permettre une confrontation directe avec les prédictions des modèles de cycle de vie. On obtient ainsi des .modes d'accumulation stables pour six catégories socio-professionnelles sur les huit envisagées.
En l'absence d'un motif de transmission aux enfants, le modèle de cycle de vie le plus performant couple incertitude de la durée de vie et imperfection du marché des capitaux sous la forme d'une absence d'assurance vie. Ces deux conditions permettent en effet d'obtenir des legs involontaires considérables et d'expliquer certaines différences d'évolution entre groupes sociaux. La portée du test reste cependant limitée : il s'agit tout au plus d'un test de compatibilité et non de validation. Corrélativement, les faiblesses des modèles de cycle de vie tiennent surtout au mode de traitement de leur partie exogène. Ainsi le succès relatif du test provient largement d'un choix de valeurs ad hoc pour certains paramètres et du recours à l'hypothèse d'absence d'assurance vie, sans autre justification qu'empirique. La critique de la théorie fishérienne doit donc chercher à la fois à apprécier sa « scientificité », notamment par le critère de falsificabilité de Popper, et à déterminer les limites réelles de son champ d'application.
54 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur André Masson
Profils d'accumulation patrimoniale et modèles de cycle de vie
In: Revue économique. Volume 34, n°1, 1983. pp. 10-63.
Citer ce document / Cite this document :
Masson André. Profils d'accumulation patrimoniale et modèles de cycle de vie. In: Revue économique. Volume 34, n°1, 1983.
pp. 10-63.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1983_num_34_1_408705Abstract
The test is conducted on french wealth accumulation processes of the postwar period. The data are
derived from longitudinal observations that we try to " purge " from Urne effects — either calender time
or cohort specific effects — to allow for a direct comparison with life cycle models. We thus obtain stable
wealth accumulation processes for six occupational groups out of the eight consi-dered.
The most appropriate no-bequest-life cycle model allows for uncertainty of death in an imperfect capital
market where life annuities are not available. These conditions permit to obtain large unvolontary
bequest and to explain certain differences among occupational groups.
The test suffers however from certain limitations : it is at best a test of data consistency, not a test of
validation. Correlatively, the shortcomings of the life-cycle models are due mainly to the way their
exogeneous part is dealt with. The relative success of the test thus1 cornes largely from an ad hoc
choice of certain parameters values and the assumption of no life annuities that are only justified on
empirical grounds. The critique of the Fisherian theory must therefore concentrate both on its " scientific
status ", using notably Popper's falsificability criteria and on the real limits of its field of application.
Résumé
L'existence éventuelle d'une relation stable entre l'âge et le patrimoine sert ici de « test » à l'hypothèse
du cycle de vie. On dresse d'abord un tableau aussi fidèle que possible de l'état actuel de cette théorie
qui s'est considérablement développée depuis la formalisation élémentaire de Modigliani-Brumberg. Le
test est mené sur les profils d'accumulation patrimoniale français de l'après-guerre. Les données
proviennent d'observations longitudinales que l'on cherche à « débarrasser » des effets de l'évolution —
de moment ou de génération — pour permettre une confrontation directe avec les prédictions des
modèles de cycle de vie. On obtient ainsi des .modes d'accumulation stables pour six catégories socio-
professionnelles sur les huit envisagées.
En l'absence d'un motif de transmission aux enfants, le modèle de cycle de vie le plus performant
couple incertitude de la durée de vie et imperfection du marché des capitaux sous la forme d'une
absence d'assurance vie. Ces deux conditions permettent en effet d'obtenir des legs involontaires
considérables et d'expliquer certaines différences d'évolution entre groupes sociaux. La portée du test
reste cependant limitée : il s'agit tout au plus d'un test de compatibilité et non de validation.
Corrélativement, les faiblesses des modèles de cycle de vie tiennent surtout au mode de traitement de
leur partie exogène. Ainsi le succès relatif du test provient largement d'un choix de valeurs ad hoc pour
certains paramètres et du recours à l'hypothèse d'absence d'assurance vie, sans autre justification
qu'empirique. La critique de la théorie fishérienne doit donc chercher à la fois à apprécier sa «
scientificité », notamment par le critère de falsificabilité de Popper, et à déterminer les limites réelles de
son champ d'application.D'ACCUMULATION PATRIMONIALE PROFILS
ET MODÈLES DE CYCLE DE VIE *
I. INTRODUCTION
Parmi les théories de l'épargne et de la consommation, l'hypothèse
du cycle de vie a acquis au cours de la dernière décennie vine posi
tion dominante et presque incontestée dans la littérature anglo-saxonne.
Il s'agit au départ, dans l'article fondateur de Modigliani et Brumberg,
d'un modèle de choix intertemporel entre consommation et épargne
qui résulte d'une allocation « optimale » des ressources perçues au
cours de la vie. L'inspiration en est clairement néo-classique dans la
ligne des travaux de Fisher puis de Harrod.
Plus généralement, les différentes versions du modèle de cycle de
vie peuvent être considérées comme l'exercice d'une rationalité sous
contraintes sur un horizon donné. Reprenons chacun de ces trois él
éments fondamentaux en précisant les choix retenus par le modèle de
base (forme « élémentaire »).
1. L'horizon décisionnel de long terme est le plus souvent limité à
la durée de vie (économique) « raccourcie » encore, au besoin, par un
taux (positif) de dépréciation du futur.
2. La rationalité, soit la recherche de l'optimalité des choix, revient
ici à la maximisation d'une fonction d'utilité intertemporelle dont
il faut spécifier les arguments (soit les besoins à satisfaire) et la forme.
Dans les versions les plus simples, l'argument est limité à la consommat
ion. Dans tous les cas, on suppose réunies les conditions de séparabilité
qui permettent de ne considérer l'existence que d'un bien consommation
et d'un bien patrimoine : le choix pour une date donnée du montant
total de la consommation ne dépend pas de son affectation ni des
* Cette étude s'inscrit dans le prolongement de travaux menés en étroite coll
aboration avec mes camarades de l'équipe de Nanterre, Denis Kessler et Dominique
Strauss-Kahn.
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Revue économique — N° 1, janvier 1983. André Masson
choix de portefeuille (« two-stage budgeting ») *. Le modèle de base
retient en outre une fonction d'utilité homogène et temporellement
additivement separable (soit donc isoélastique) qui permet d'obtenir
un rapport de la consommation instantanée à l'ensemble des ressour
ces disponibles qui soit indépendant du niveau de ces ressources. Il
est en outre statique dans la mesure où le choix du profil de consom
mation est décidé une fois pour toutes à l'entrée dans la vie écono
mique. Dans ces conditions, le problème devient formellement identi
que à la recherche d'un panier de consommations optimal — les
consommations à différentes dates jouant le rôle des différents biens
offerts — puisque le caractère irréversible du temps est complètement
gommé.
3. La liberté de choix est limitée par les données exogènes et les
contraintes imposées entre variables. Le modèle de base impose notam
ment des ressources (hors revenus du capital) exogènes et ne retient
qu'une contrainte, celle du budget, qui fait que les ressources sont
épuisées en fin de vie. Il suppose donc un monde certain, sans coût
d'information, et un marché des capitaux parfait sans limite à l'emprunt
ou au placement (au même taux) autre que la contrainte de budget.
Dans la forme élémentaire du cycle de vie, le choix ne porte donc
que sur le profil de consommation qui apparaît comme un « lissage »
des revenus dont l'échéancier selon l'âge est souvent irrégulier ; le
patrimoine détenu à un moment donné n'a alors pas d'autre fonction
que celle de réserve de consommation différée, essentiellement pour
les vieux jours.
Le modèle de base prévoit ainsi un patrimoine croissant selon l'âge
jusqu'à la veille de la retraite, qui décroît ensuite rapidement pour
s'annuler en fin de vie. L'objet de cet article concerne le test empirique
de l'allure attribuée ainsi au profil d'accumulation selon l'âge : l'accent
est mis surtout sur le comportement aux âges élevés, soit sur l'existence
éventuelle d'une consommation sensible du patrimoine pendant cette
période de la vie. Parmi les trois éléments fondamentaux du modèle,
c'est donc d'abord la longueur de l'horizon décisionnel qui peut être
remise en cause.
1. Toutes les variables — consommation, revenu, taux d'intérêt... — sont expri
mées en termes réels. Une condition alternative (ou complémentaire) qui permet
l'agrégation en un seul bien (consommation ou patrimoine) dans le processus de
décision temporel suppose que les individus anticipent une structure des prix
relatifs invariante au cours du temps (« Hicks aggregate » : cf. [18], p. 309-310
et 340) ; cette hypoth&

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