Prononciation implicite du stimulus et production d hypothèses perceptives au cours de la perception visuelle - article ; n°1 ; vol.73, pg 67-83
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Prononciation implicite du stimulus et production d'hypothèses perceptives au cours de la perception visuelle - article ; n°1 ; vol.73, pg 67-83

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Description

L'année psychologique - Année 1973 - Volume 73 - Numéro 1 - Pages 67-83
Summary
On a tachistoscope, in an identification task, two number series were presented, consisting of one figure (numbers NI), or two figures (numbers N2). The latter series was obtained by the adjunction of a nought after each number of the first series.
The adjunction of a zero influenced the results by : 1) increasing the minimum lenght of presentation time necessary for identification of the stimulus, and 2) an increase in the number of errors before a correct response was obtained.
The first series of four stimuli (NI) were all words of one syllable but with the adjunction of a zero, the second series of four stimuli (N2) became words of one, two, three and four syllables.
The results show that the rise in the identification threshold and the increase in the number of errors differ in ail four cases, as one passes from the first to the second series. They vary in function with the increase in the number of syllables necessary to pronounce the stimulus.
Moreover, nearly ail of the extra-errors observed in passing from the first (NI) to the second series (N2) arise from numbers pronounced in fewer syllables than the actual stimulus presented.
Résumé
On présente au tachistoscope, pour une tâche d'identification, des nombres de un chiffre (nombres N1) et les nombres de deux chiffres obtenus en concaténant un zéro aux précédents (nombres N2).
L'adjonction du zéro se traduit, au niveau des résultats, par : 1° Une augmentation de la durée minimale de présentation nécessaire à l'identification du stimulus, et 2° une augmentation du nombre des erreurs effectuées avant l'arrivée de la bonne réponse.
Avant l'adjonction du zéro, les quatre stimulus (nombres N1) se prononcent en une seule syllabe. Après l'adjonction du zéro, les quatre stimulus (nombres N2) se prononcent respectivement en une, deux, trois et quatre syllabes.
Les résultats montrent que la hausse du seuil d'identification et l'augmentation du nombre des erreurs ne sont pas équivalentes dans les quatre cas, lorsqu'on passe des nombres N1 aux nombres N2 : elles suivent l'augmentation du nombre de syllabes nécessaire pour prononcer le stimulus. D'autre part, les erreurs supplémentaires que l'on observe, lorsqu'on passe des nombres N1 aux nombres N2 sont, dans la quasi-totalité des cas, constituées par des nombres qui se prononcent en moins de syllabes que le stimulus présenté.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Joël Pynte
Prononciation implicite du stimulus et production d'hypothèses
perceptives au cours de la perception visuelle
In: L'année psychologique. 1973 vol. 73, n°1. pp. 67-83.
Citer ce document / Cite this document :
Pynte Joël. Prononciation implicite du stimulus et production d'hypothèses perceptives au cours de la perception visuelle. In:
L'année psychologique. 1973 vol. 73, n°1. pp. 67-83.
doi : 10.3406/psy.1973.27976
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1973_num_73_1_27976Abstract
Summary
On a tachistoscope, in an identification task, two number series were presented, consisting of one figure
(numbers NI), or two figures (numbers N2). The latter series was obtained by the adjunction of a nought
after each number of the first series.
The adjunction of a zero influenced the results by : 1) increasing the minimum lenght of presentation
time necessary for identification of the stimulus, and 2) an increase in the number of errors before a
correct response was obtained.
The first series of four stimuli (NI) were all words of one syllable but with the adjunction of a zero, the
second series of four (N2) became of one, two, three and four syllables.
The results show that the rise in the identification threshold and the increase in the number of errors
differ in ail four cases, as one passes from the first to the second series. They vary in function with the
increase in the number of syllables necessary to pronounce the stimulus.
Moreover, nearly ail of the extra-errors observed in passing from the first (NI) to the second series (N2)
arise from numbers pronounced in fewer syllables than the actual stimulus presented.
Résumé
On présente au tachistoscope, pour une tâche d'identification, des nombres de un chiffre (nombres N1)
et les nombres de deux chiffres obtenus en concaténant un zéro aux précédents (nombres N2).
L'adjonction du zéro se traduit, au niveau des résultats, par : 1° Une augmentation de la durée minimale
de présentation nécessaire à l'identification du stimulus, et 2° une du nombre des erreurs
effectuées avant l'arrivée de la bonne réponse.
Avant l'adjonction du zéro, les quatre stimulus (nombres N1) se prononcent en une seule syllabe. Après
l'adjonction du zéro, les quatre stimulus (nombres N2) se prononcent respectivement en une, deux, trois
et quatre syllabes.
Les résultats montrent que la hausse du seuil d'identification et l'augmentation du nombre des erreurs
ne sont pas équivalentes dans les quatre cas, lorsqu'on passe des nombres N1 aux nombres N2 : elles
suivent l'augmentation du nombre de syllabes nécessaire pour prononcer le stimulus. D'autre part, les
erreurs supplémentaires que l'on observe, lorsqu'on passe des nombres N1 aux nombres N2 sont, dans
la quasi-totalité des cas, constituées par des nombres qui se prononcent en moins de syllabes que le
stimulus présenté.Laboratoire de Psychologie expérimentale
Département de (associé au C.N.R.S.)
Université de Provence
PRONONCIATION IMPLICITE DU STIMULUS
ET PRODUCTION D'HYPOTHÈSES PERCEPTIVES
AU COURS DE LA PERCEPTION VISUELLE
par Joël Pynte1
SUMMARY
On a tachistoscope, in an identification task, two number series were
presented, consisting of one figure (numbers Nl), or two figures (numb
ers N2). The latter series was obtained by the adjunction of a nought
after each number of the first series.
The adjunction of a zero influenced the results by : 1) increasing the
minimum lenght of presentation time necessary for identification of the
stimulus, and 2) an increase in the number of errors before a correct response
was obtained.
The first series of four stimuli (Nl) were all words of one syllable but
with the adjunction of a zero, the second series of four stimuli (N2) became
words of one, two, three and four syllables.
The results show that the rise in the identification threshold and the
increase in the number of errors differ in all four cases, as one passes from
the first to the second series. They vary in function with the increase in the
number of syllables necessary to pronounce the stimulus.
Moreover, nearly all of the extra-errors observed in passing from the
first (Nl) to the second series (N2) arise from numbers pronounced in
fewer syllables than the actual stimulus presented.
1. Stagiaire de Recherche au C.N.R.S. MÉMOIRES ORIGINAUX 68
PROBLÉMATIQUE
THÉORIE MOTRICE DE LA PERCEPTION
ET MODÈLE D'ANALYSE PAR SYNTHÈSE
Dans le domaine de la perception de la parole, les modèles
actuellement mis à l'épreuve ont pour noms : « théorie motrice
de la perception » et « modèle d'analyse par synthèse ». Neisser
(1967) en donne un rapide exposé (p. 190-194).
Pour la théorie motrice, la parole est identifiée par référence
à l'articulation : le sujet reproduit de manière subvocale le
stimulus qui lui est présenté et compare sa production à Y input
(voir Liberman, 1957). A l'appui de cette conception doivent
être citées les expériences de Gould (1949, 1950) et de McGuigan
(1966). Ces auteurs ont réussi à amplifier l'activité subvocale
des malades qui « entendent des voix ». Ils ont mis en évidence
une corrélation entre ce que les malades « disent » de manière
subvocale et ce qu'ils « entendent ».
Cependant, au cours du processus perceptif, le sujet ne traite
pas le stimulus uniquement dans sa réalité physique. Fodor et
Bever (1965) et Garret, Bever et Fodor (1966) ont par exemple
montré que, au cours de l'identification d'une phrase, le sujet
constitue des unités perceptives correspondant aux syntagmes.
On sait par ailleurs que ces unités perceptives sont utilisées au
cours du processus qui mène à l'identification (rappelons que
le seuil d'identification d'une phrase est fonction de sa structure
syntaxique : voir Noizet, Bleuchot et Henry, 1971).
Pour cette raison, les tenants du modèle d'analyse par synthèse
ont été amenés à considérer que les productions du sujet : 1 ) s'effe
ctuent sur différents plans de traitement (à chaque plan de tra
itement correspond un niveau d'unités linguistiques), et 2) peu
vent ne pas être effectives (mais consister en un « calcul
silencieux ») (cf. Halle et Stevens, 1959).
Neisser (1967) écrit : « On fait une hypothèse à propos du
message original, on applique des règles pour déterminer com
ment le stimulus devrait être si l'hypothèse était vraie et on
vérifie que Yinpul est réellement comme cela... Le sujet qui
écoute peut se demander : « Quels sons ont été prononcés ? »
ou « Quels mots ont été dits ? » ou « Qu'est-ce qui a été signifié ? » .1. PYNTE 69
et synthétiser en conséquence. Dans chaque cas, il doit avoir
un système de règles : phonétiques, phonologiques, syntaxiques,
sémantiques, ou ce que vous voulez » (p. 194).
POSITION DU PROBLEME
Le problème que nous nous posons est celui de savoir s'il
est possible d'appliquer ces modèles, conçus pour le langage
parlé, au domaine de la perception du langage écrit. Nous nous
plaçons plus particulièrement dans le cas où le stimulus est
constitué par une courte séquence de lettres1. Une séquence de
lettres peut être décrite comme une suite de figures visuelles.
Cependant, elle se distingue des autres stimulus visuels par le
fait qu'on peut lui faire correspondre une suite de sons. Dès lors,
il est légitime de s'interroger sur la nature des hypothèses
perceptives qu'effectue le sujet : S'agit-il de figures visuelles ou
s'agit-il de sons ?
CRITIQUE DU POINT DE VUE DE NeISSER
Pour Neisser (1967), une séquence de lettres est traitée,
à la fois, sur le plan visuel et sur le plan verbal. Cependant, il
considère que le traitement verbal est consécutif au traitement
visuel. Il écrit (p. 113) : « Un ensemble de lettres ne peut être
prononcé qu'après avoir été identifié. » L'identification pro
prement dite, qu'il décrit par ailleurs dans les termes de l'analyse
par synthèse, s'effectuerait donc, pour Neisser (1967), sur le
plan visuel (c'est ce qui l'amène à parler de « synthèse visuelle »).
Nous pensons, au contraire, que le sujet traite le stimulus
sur le plan verbal (plus précisément qu'il le prononce implici
tement) dans le courant même de l'identification visuelle.
Afin de mettre à l'épreuve cette hypothèse, nous avons présenté

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