Prospection subaquatique sur le site gallo-romain de La Véronnière ( Lac de Paladru, Isère), par J.-F.DECLE et E.VERDEL.In : L habitat médiéval fortifié de Colletière à Charavines (Lac de Paladru, Isère). Rapport 2012
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Prospection subaquatique sur le site gallo-romain de La Véronnière ( Lac de Paladru, Isère), par J.-F.DECLE et E.VERDEL.In : L'habitat médiéval fortifié de Colletière à Charavines (Lac de Paladru, Isère). Rapport 2012

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1. Prospection subaquatique sur le site de La Véronnière, lac de Paladru. ( Dècle J.-F. et Verdel E.) La découverte fortuite de fragments de tegulae et d'imbrices sur un haut-fond littoral au nord-est du lac , proche de la plage de Montferrat et d'un ruisseau pérenne, et à moins d'une centaine de mètres de l'île Loyasse, avait fait suspecter l'existence d'un site gallo-romain (DECLE, 2008 ), contigu aux traces d'activités métallurgiques (cendres, déchets et culots de forge) déjà connues et attribuées à l'époque médiévale. Des prospections de surface et subaquatiques en 2009 – 2011 ont permis de récolter, outre de nouveaux éléments de TCA, des fragments de céramique de transport (amphore), de stockage (dolium), et de cuisine (céramique commune sombre dite « allobroge »), et d'étayer ainsi l'hypothèse d'une installation de la période gallo-romaine sur un site nettement exondé à l'époque considérée (COLARDELLE M. et VERDEL E., 1993). Plus précisément la prospection subaquatique de 2010 avait concerné la zone d'érosion de la beine – zone où sévit une forte incidence de la dynamique lacustre –, située à une quinzaine de mètres du rivage et à deux trois mètres de profondeur lors de l'opération.

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Publié le 07 septembre 2013
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Langue Français

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1. Prospection subaquatique sur le site de La Véronnière, lac de Paladru. ( Dècle J.F. et Verdel E.)
La découverte fortuite de fragments de tegulae et d'imbrices sur un hautfond littoral au nordest du lac , proche de la plage de Montferrat et d'un ruisseau pérenne, et à moins d'une centaine de mètres de l'île Loyasse, avait fait suspecter l'existence d'un site galloromain (DECLE, 2008 ), contigu aux traces d'activités métallurgiques (cendres, déchets et culots de forge) déjà connues et attribuées à l'époque médiévale.
Des prospections de surface et subaquatiques en 2009 – 2011 ont permis de récolter, outre de nouveaux éléments de TCA, des fragments de céramique de transport (amphore), de stockage (dolium), et de cuisine (céramique commune sombre dite « allobroge »), et d'étayer ainsi l'hypothèse d'une installation de la période galloromaine sur un site nettement exondé à l'époque considérée (COLARDELLE M. et VERDEL E., 1993).
Plus précisément la prospection subaquatique de 2010 avait concerné la zone d'érosion de la beine – zone où sévit une forte incidence de la dynamique lacustre –, située à une quinzaine de mètres du rivage et à deux trois mètres de profondeur lors de l'opération. Cette zone d'érosion est délimitée par une rupture de pente audelà de laquelle , après un petit palier d'un à trois mètres de large – la zone d'accumulation – la profondeur augmente rapidement et, après une cinquantaine de mètres de distance, diminue de nouveau en abordant le hautfond de l'île Loyasse.
Elle avait pour but d'élargir le champ de prospection littorale dans la partie immergée afin de tenter de déterminer l'importance de l'aire porteuse de vestiges et de récolter du matériel céramique à des fins chronologiques. Menée par deux plongeurs en scaphandre, elle a permis de constater la faible étendue de dispersion des vestiges, de découvrir des éléments hétéroclites relevant d'une décharge (XIXème– XXème provenant) – attestée ensuite par un témoignage oral  , de récolter un déchet de l'activité métallurgique médiévale et , proche de quelques fragments d'imbrices volontairement laissés en place , un petit fragment trapézoïdal de céramique commune sombre ( DECLE, LAURENT, 2010).
La prospection subaquatique de juillet 2012 a eu pour but d'explorer la zone d'accumulation afin d'étendre l'exploration de 2010 en considérant cette frange nettement immergée (près de 9 m au moment de l'opération) comme le résultat potentiel d'un affaissement de la zone d'érosion lors des grands éboulements littoraux de la fin du XIXèmesiècle, et donc susceptible de révéler des vestiges. Menée par trois plongeurs en scaphandre progressant côte à côte, la prospection a « balayé » la zone d'accumulation dans le sens NordEst / SudOuest, en amont de la frayère (prof. 2m ) jusqu'à une épave de barque (prof. 9 m) audelà de laquelle le replat fait place à une pente régulière et très prononcée. Par souci de préservation , la prospection a évité toute la partie de la zone d'accumulation couverte par une végétation subaquatique densément implantée à certains endroits.
Décevante du point de vue de la récolte (trois petits fragments de TCA) , cette prospection a permis de formuler trois hypothèses sur l'étendue du site.
La première consiste à supposer que l' affaissement de la beine du XIXèmesiècle a été accompagné ou suivi à cet endroit d' un glissement des matériaux vers le fond, et donc qu'il y a peu de chance de pouvoir connaître l'extension du site côté lac. La deuxième considère qu'il faut désormais envisager l'exploration du site côté rive, sous la végétation actuelle , en remontant le replat et puis la pente douce que longent d'un côté un ruisseau et de l'autre un pré. Mais la modestie quantitative et qualitative des céramiques récoltées amène à pencher pour une troisième hypothèse selon laquelle, éboulement ou pas, l'étendue du site est de toute façon ellemême modeste, même s'il n'est pas
exclu que d'autres constructions aient pu occuper la zone littorale immédiatement proche et à présent couverte de végétation.
Interprétation L'absence d'éléments de maçonnerie – sauf des amoncellements étalés et dispersés de galets imputables à la pratique encore en vigueur de frayères artificielles – laisse inférer l'hypothèse d'une construction modeste à structure modulaire de poteaux, capable de soutenir la charpente nécessaire à une couverture tégulaire dont la masse peut aborder les 80/90 kg au m2. Faute de pouvoir renseigner davantage sur la structure architecturale du ou des bâtiments concernés, l'emplacement défavorable du site et l'étude du matériel tégulaire permettent cependant d'envisager une hypothèse. Implantée en effet en rive gauche du lac, à son nordest, la construction doit affronter le vent du nord et les tempêtes de sudouest qui majorent encore aujourd'hui les effets négatifs de la dynamique lacustre. Il est à noter d'ailleurs qu'il y a une cinquantaine d'années encore les cabanons de pêcheurs installés dans cette portion littorale du lac faisaient face aux habitats plus prestigieux de la rive droite protégés de la bise et des tempêtes. Contrairement peutêtre aux sites galloromains de la rive droite comme Le Calatrin en face ou La Bourgealière plus au sud, la recherche del'amoenitas vicinitatis aquaen'a pas dû intervenir dans le choix de l'implantation, mais bien plutôt une motivation fonctionnelle. La quantité minime des fragments de tuile ( tegulae et imbrices) , leur dispersion dans un diamètre d'une quinzaine de mètres, la diversité des morphologies, des dimensions, des profils des rebords des tegulae qui peuvent faire penser à du matériel de récupération, pourraient convenir à des vestiges d'une petite construction à vocation fonctionnelle, comportant peutêtre une partie habitable. Sa couverture tégulaire , au lieu d'une couverture végétale attendue dans une zone où étaient disponibles roseaux et éventuellement chaumes, peut évoquer – comme cela a été constaté sur d'autres sites – une activité de foyer. Et celleci , ponctuelle, pourrait avoir été liée à la proximité de la ressource halieutique ( fumaison?). Enfin, pour la chronologie, deux éléments peuvent être pris en compte : la céramique allobroge et le matériel tégulaire, l'une comme l'autre en petit nombre et très fragmentés. Les fragments de céramique commune sombre dite « allobroge » : un bouton de couvercle – caractéristique de ce type de céramique – et un fond de poterie non marqué amènent à proposer la période du IIème– IIIèmesiècle après J.C.( PAUNIER 1979 , DANGREAUX et JOSPIN 1986 , cités dans LEBLANC et DESBAT 1992 ; PAUNIER 1981). Si pauvre soitil quantitativement ( 8 fragments d'imbrices, dont 3 exemplaires entiers , et 8 fragments de tegulae ) , le matériel tégulaire peut permettre un certain calage chronologique. A l'exception d'un fragment , les imbrices présentent une épaisseur de plus de 2.1 cm ( de 2.1 cm à 2.5 cm), qui exclut la période tardorépublicaine (CLEMENT 2011) et donc une présence précoce. La diversité morphologique des tegulae (type rectangulaire / trapézoïdal) et dimensionnelle (rectangulaire de faible largeur) (MANNIEZ , 1999 ; DUDAY, LANBENHEIMER et TILLIER , 1995 ; LAUBENHEIMER, LE NY, GOURY, 1999 ; FEUGERES 2000), autant qu'on peut en juger par des fragments, permet d'exclure des fabrications antérieures au IIème (DECLE et siècle VERDEL, 2011, pour l'ensemble de la discussion).
Ce calage chronologique minimal fondé sur la céramique commune sombre et le matériel tégulaire s'accorde par ailleurs avec les datations de la céramique du HautGuillermet (Charavines) , estimée aux Ier – IIIème siècles, et avec celle du site de La Bourgealière dont l'occupation perdure jusqu'au IVèmesiècle (COLLARDELLE et VERDEL, 2007).
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DUDAY H., LAUBENHEIMER F., TILLIER A.M.,Sallèles d'Aude : nouveauxnés et nourrissons galloromains .Annales Littéraires de l'Université de Besançon, 563, Paris, 1995. FEUGERES M.,La longueur des tegulae : un indice chronologique ?.In : Instrumentum n° 11, juin 2000.
LAUBENHEIMER F., LE NY F. et GOURY J., coll. matériaux de construction en Les Narbonnaise. El ladrillo y sus derivados en la epoca romana. Monografias de Arquitectura In : Romana, n° 4, Lourdes Roldan GOMEZ, Casa de Velazquez, UA Ediciones. Madrid, 1999. MANNIEZ Y., Les pratiques funéraires en Narbonnaise méditerranéenne (partie occidentale) du IIIème siècle au VIIIème siècle. Thèse inédite, 2 vol. dact. Université d'AixMarseille I, 1999, cité par M. FEUGERE.
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céramique
galloromaine
de
Genève.
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