Psychologie de l enfant. - compte-rendu ; n°1 ; vol.49, pg 572-584
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Description

L'année psychologique - Année 1948 - Volume 49 - Numéro 1 - Pages 572-584
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1948
Nombre de lectures 20
Langue Français

Extrait

VI. Psychologie de l'enfant.
In: L'année psychologique. 1948 vol. 49. pp. 572-584.
Citer ce document / Cite this document :
VI. Psychologie de l'enfant. In: L'année psychologique. 1948 vol. 49. pp. 572-584.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1948_num_49_1_8397.
— Psychologie de l'Enfant. VI.
84. — Comportement du nouveau-né :
KUNST (M. S.) — A study of thumb and finger sucking in infants
(Une étude sur la succion du pouce et des doigts chez les nourris
sons). — Psychol. Monogr., 1948, 62, 1-73. — BALINT (M.).
Individual differences of behavior in early infancy (Différences
individuelles de comportement dans la première enfance). — J.
genet. Psychol., 1948, 37, 57-79. — DUBLINEAU (J.). —
Le dynamisme élémentaire et l'éducabilité au premier âge. —
Enfance, 1948, 1, 97-116.
De nombreux auteurs ont émis des hypothèses multiples sur la
cause de la succion du pouce chez le nourrisson et le maintien de
ce comportement à l'âge préscolaire, lui attribuant une influence
de compensation après des expériences de frustration alimentaire,
motrice ou psychique, mais peu de recherches ont été jusqu'ici
systématiquement entreprises pour observer l'apparition, la durée
et le rythme de ce comportement. M. S. Kunst se consacre à des
observations de ce genre sur cent quarante-trois nouveaux-nés
suivis à la Maternité de Chicago pendant une période de six mois,
les enfants étant répartis en quatre groupes soumis à des régimes
alimentaires différents (de 1 à 3 mois, de 3 à 7, de 7 à 9 et de 9
à 12 mois). Deux psychologues notent minutieusement les circons
tances suivantes: périodes de succion, protrusion des lèvres — cette
réaction est très semblable à la succion mais sans stimulus tactile
externe — larmes, sommeil, position du corps de l'enfant, lieu où
il se trouve, nombre de personnes présentes aux alentours au moment
de l'observation. Les corrélations établies entre les relevés s'étant
montrées valables, on a pu établir, pour chaque enfant, un coeffi
cient de succion par semaine, calculé d'après quatre périodes d'obser
vation; Toutes précautions sont prises alors pour écarter les causes
possibles de variation et l'auteur s'applique à déterminer l'nfluence
de certaines constantes, à commencer par la faim.
La durée de la succion est étudiée en fonction de l'intervalle
entre les repas, du montant et du type de nourriture absorbée et
on enregistre le comportement dix minutes après le repas. La
courbe obtenue montre une augmentation progressive de la succion
avec un sommet entre 1 h. 1/2 et 2 heures après absorption des PSYCHOLOGIE DE l'eNFANT 573
aliments; si la succion diminue ensuite, c'est bien parce qu'elle est
remplacée par une activité de compensation plus explosive : les
larmes.
Les recherches entreprises sur les variations de la succion en
fonction de la quantité des aliments absorbés ne sont pas très au
point encore, cependant la succion est plus élevée dans le groupe
dont le repas a la plus basse teneur en calories. On ne trouve aucune
corrélation significative avec le sommeil, le nourrisson s'éveillant
justement parce qu'il a faim, la faim reste le facteur déterminant
de la succion, ni avec les larmes, celles-ci étant le signe de la faim,
non plus qu'avec la présence d'étrangers dans la pièce. Par contre,
la succion du pouce diminue lorsque l'enfant est retiré de son lit
-et placé dans des circonstances environnantes plus stimulantes.
Les observations faites à partir de la position de l'enfant : à plat
ventre ou sur le dos, soit qu'on le place ainsi à intervalles réguliers
à moins de cinq mois, soit qu'il accomplisse plus tard la rotation
de lui-même, montrent que l'enfant suce plus volontiers son pouce
à plat ventre, peut être parce que son bras fléchi se trouve alors à
proximité de sa bouche.
La plupart des enfants commencent à sucer leur pouce très tôt
après la naissance, avec une fréquence qui croît rapidement durant
les trois premiers mois de la vie; ce comportement se stabilise du
troisième au sixième mois, puis décline vers le dixième (avec recru
descence au moment des percées dentaires) et va s'élevant aux
dernières semaines de l'année, avec plus d'intensité chez les garçons
que chez les filles. Cet accroissement de la succion vers douze mois
peut s'expliquer par le sevrage ou par le besoin d'activités explo
ratrices de l'enfant à une période où le régime de la crèche le con
fine encore au lit.
Ce travail nous fournit donc beaucoup d'indications méthodol
ogiques valables pour le milieu des crèches et serait intéressant
à reprendre dans des familles où le rythme des repas est mieux
adapté aux besoins individuels de l'enfant.
Les recherches de Michel Balint nous fournissent des précisions
techniques sur l'enregistrement de la succion. Après avoir passé
•en revue les techniques employées jusqu'à ce jour, dont on trouvera
^'enumeration dans l'article de A. Peifer (Arch. f. ges. PhysioL,
1939), l'auteur s'arrête à un système de biberon à fond de caout
chouc, permettant enregistrement au moyen du polygraphe de
Jacquet. L'enregistrement de 200 repas de 53 garçons et 47 filles
■de 15 jours à 9 mois, ne révèle aucune différence significative due
au sexe. Chaque enfant aurait un rythme de succion propre, les
enfants irritables ayant un type très irrégulier. L'auteur décrit un
moment particulier de la succion, le « quivering » (contraction
rythmique très rapide de la langue) qui n'apparaît que chez certains
sujets et se demande s'il faut y voir un signe d'érotisme oral. ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES 574
II serait intéressant de prolonger ces observations et vérifier ces
prédictions sur l'irritabilité des mauvais suceurs, la pondération
des suceurs à fréquence régulière et l'érotisme oral ou dérivé des
sujets présentant ce rythme irrégulier au premier âge.
Malgré cette digression, les recherches de Balint sont intéres
santes, non seulement parce qu'elles paraissent entreprises avec
rigueur sous l'angle strictement quantitatif et behavioriste, mais
parce qu'elles nous rappellent à quel point l'influence du milieu
peut être déterminante. Les enfants des crèches examinés par
Balint ne sont normaux que dans 13,5 % des cas; 62 % souffrent
de troubles intestinaux, 20 % de troubles des voies respiratoires,
21 % d'autres maladies : la plupart de ces troubles sont causés
par la séparation du sein et de la famille qui place l'enfant dans
une situation artificielle, privé de toute présence chaude et rassu
rante, et de tout encouragement pendant la tétée.
Nous trouvons d'excellents conseils pédagogiques dans l'essai de
Dublineau qui étudie les crises évolutives de la première enfance.
Celle de la naissance d'abord, puis celles de la marche et du sevrage,
et enfin la crise affective de 3 à 5 ans. Ces étapes dramatiques font
partie du rythme normal du développement, et l'adulte doit en com
prendre l'aspect dynamique afin d'en diriger l'évolution. La crise
marque les premières prises de conscience de soi, en opposition avec
le milieu. Ainsi l'éducation de l'enfant, comprise comme dressage
et conditionnement, commence-t-elle dès l'adaptation au sein; puis
se posent tous les problèmes du dressage alimentaire et hypnique.
L'enfant s'oriente vers le social à mesure que sa coordination
oculo-séphalique s'affine; il est naturellement sociable, et les formes
rétractées de son comportement, si elles apparaissent plus tard,
relèvent pour la plus grande part de la responsabilité de l'adulte.
L'observation du tout petit doit tenir compte des premiers signes
de fragibilité nerveuse : légèreté du sommeil, cri nuancé, fréquence
et précocité des larmes, étonnements, spasmes, vomissements en
fusée qui permettent à l'adulte de s'adapter au rythme propre de
l'enfant. Ces réflexions sur le comportement de frustration s'accom
pagnent d'intéressantes données typologiques qui viennent heureu
sement rappeler q,ue l'observation du nouveau-né doit être faite
avec finesse, compte tenu des plus petites nuances du compor
te

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