Psychologie individuelle. Beaunis, Burt, Colvin, Palante, Thorndike - compte-rendu ; n°1 ; vol.16, pg 447-463
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Psychologie individuelle. Beaunis, Burt, Colvin, Palante, Thorndike - compte-rendu ; n°1 ; vol.16, pg 447-463

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Description

L'année psychologique - Année 1909 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 447-463
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1909
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

H. Beaunis
Alfred Binet
XII. Psychologie individuelle. Beaunis, Burt, Colvin, Palante,
Thorndike
In: L'année psychologique. 1909 vol. 16. pp. 447-463.
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Beaunis H., Binet Alfred. XII. Psychologie individuelle. Beaunis, Burt, Colvin, Palante, Thorndike. In: L'année psychologique.
1909 vol. 16. pp. 447-463.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1909_num_16_1_3809ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES 447
mettre sur votre peau deux écarts de pointes ; devinez lequel est
le plus grand! » Le sujet, docile, répondait dans le sens indiqué,
donnait des jugements de plus et de moins. Ensuite, on lui disait
qu'il y aurait des écarts plus grands, plus petits et égaux ; et alors
elle donnait des jugements conformes à cette prescription ; on lui
disait qu'on appliquerait aussi de temps en temps une pointe, et
elle répondait en conséquence. Et cependant dans tous ces cas on
n'employait qu'un seul et même stimulus. Nous nous demandons
s'il n'y a pas là une méthode nouvelle et excellente pour tester la
suggestibilité, et nous convions l'auteur à en faire l'essai.
XII. — Pychologie individuelle.
H. BEAUNIS. — Comment fonctionne mon cerveau. Essai de psy
chologie introspective.
Dans ce travail, reproduction, avec quelques modifications, de
l'article paru dans la Revue philosophique (janvier 1909), j'ai cherché
à étudier sur moi-même le fonctionnement cérébral en partant des
formes les plus rudimentaires de l'activité mentale. Ces formes
rudimentaires, il m'a semblé qu'elles avaient été négligées par les
psychologues et cependant c'est chez elles qu'on peut saisir les
premiers germes de cette activité mentale, ce qu'on pourrait
appeler la pensée à Vétat naissant.
Cette étude, on le conçoit facilement, ne peut être faite que sur
soi-même par introspection pure. Mais j'ai tout lieu de croire que
je ne suis pas une exception psychique ; les lettres et les communic
ations que j'ai reçues de divers côtés à l'occasion de mon article
me prouvent que d'autres que moi ont constaté sur eux-mêmes des
états et des phénomènes analogues.
On verra plus loin quel a été le point de départ de ces recher
ches. Mais j'avais depuis longtemps déjà été orienté dans cette
direction par une série de réflexions sur lesquelles je m'arrêterai
un instant.
Si nous prenons les divers organes qui composent notre corps,
nous voyons que leur fonctionnement est identique chez tous les
hommes; la contraction musculaire, les sécrétions, la circulation se
font de la même façon chez les divers individus, et les quelques
différences qui se produisent de sujet à sujet ne sont pas fondament
ales et sont des différences de degré plutôt que des différences de
nature. Pour les nerfs moteurs et sensitifs, pour les phénomènes
réflexes, les actes automatiques et instinctifs, il en est de même;
l'uniformité est la règle. Au contraire pour les fonctions du cer
veau supérieur et les phénomènes psychiques proprement dits, il
n'en est plus ainsi et les différences individuelles présentent de tels
écarts qu'ils déconcertent le physiologiste et le psychologue. Entre 448 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
la contraction musculaire d'un manœuvre et celle d'un Taine par
exemple, il n'y a pas de différence essentielle; que l'on compare
leurs mentalités respectives, quel abîme !
L'étude des différences individuelles du fonctionnement cérébral
n'a guère porté jusqu'ici que sur certaines catégories exception
nelles de sujets (calculateurs-prodiges, joueurs d'échecs, etc.), et
tout le monde connaît les remarquables travaux d'A. Binet sur ces
questions. Mais on est bien moins avancé pour ce qui'concerne le
fonctionnement cérébral ordinaire. Ce n'est pas qu'il manque de
traités de psychologie; tous les philosophes, les uns après les autres,
ont analysé, avec plus ou moins de bonheur, le mécanisme de la
pensée. Je suis bien loin de vouloir déprécier des travaux qui ont
pour auteurs les plus grands esprits depuis Aristote jusqu'à Her
bert Spencer; mais il m'a semblé que dans toutes ces recherchés
une part trop grande était faite à la théorie et que l'introspection
s'accompagnait presque toujours de jugements a priori, en somme
qu'il n'y avait jamais observation pure. La simple lecture de la table
des matières de la plupart des traités de psychologie suffit à nous
renseigner sur ce point et, pour ne citer qu'un exemple, la psychol
ogie d'Herbert Spencer commence par un chapitre sur la Substance
de l 'esprit.
Je crois qu'il peut y avoir une autre marche à suivre et, qu'avant
d'essayer une construction, il faut d'abord amasser les matériaux
de cette en d'autres termes observer sur soi-même,
en naturaliste, les phénomènes mentaux et constituer ainsi une
série de monographies individuelles qui pourront plus tard, par
leur comparaison, servir à l'édification d'une psychologie ration
nelle.
Ces psychologiques n'existent aujourd'hui qu'en
germe dans les confidences faites par de grands écrivains (confes
sions de saint Augustin, confessions de J.-J. Rousseau), dans cer
tains mémoires la plupart du temps très sujets à caution, comme
les de Berlioz par exemple, et surtout dans d'intéres
santes monographies, telles que celles de Strieker, Egger et de plu
sieurs autres psychologues. Je ne ferai que rappeler le question
naire psychologique qui fut communiqué au Congrès de Psychologie
de Londres en 1892, et dans lequel j'ai essayé de tracer un pr
ogramme d'autobiographie psychologique.
Avant d'entrer plus avant dans mon sujet, je me permettrai quel
ques remarques préliminaires qui n'ont en elles-mêmes rien de
bien nouveau, mais qui me paraissent nécessaires pour fixer les
termes du problème que je me suis posé.
La rupture avec la métaphysique a transformé la psychologie. Les
essais des plus grands génies pour édifier par la seule introspection
une psychologie scientifique n'avaient pas abouti. Celle-ci n'a com
mencé à se constituer que lorsque les méthodes et les procédés
psychologiques ont été utilisés par Weber, Fechner et leurs succes
seurs. La psychophysique et la psychométrie, malgré le discrédit BIBLIOGRAPHIQUES 449 ANALYSES
dont veulent encore les frapper quelques -esprits, constituent tou
jours une base solide et comme les assises de la psychologie. Les
recherches sur l'hypnotisme et la suggestion sont venues nous
donner un moyen de plus pour étudier les phénomènes mentaux et
le rôle de l'inconscient dans la vie cérébrale se révèle de plus en
plus dans toute sa puissance.
Il est pourtant dans le domaine mental des régions que ces
méthodes ne peuvent explorer et qu'il importe cependant d'étudier.
Cette étude est-elle possible? Certes je ne suis pas suspect de ten
dresse pour l'introspection; mais quand elle est seule praticable, il
faut bien avoir recours à elle. Seulement, autant l'introspection,
livrée à elle-même, sans contrepoids, sans autre guide que la con
science individuelle et employée par des esprits étrangers à la phy
siologie et aux habitudes rigoureuses de l'observation était dange
reuse et sujette à l'erreur, autant elle peut devenir utile et légitime
quand elle est guidée, soutenue, limitée par une discipline physio
logique rigoureuse et employée par un esprit habitué à l'observa
tion et à l'expérimentation physiologique.
J'ajouterai que dans ce genre de recherches il y a deux écueils.
Le premier, c'est l'autosuggestion. Il est essentiel que celui qui
veut se livrer à ces études soit familier avec les phénomènes (et je
dirais presque avec les pratiques) de l'hypnotisme et de la sugges
tion pour pouvoir éliminer sûrement toute autosuggestion.
Le second écueil, c'est la tendance métaphysique, la tournure
d'esprit du chercheur qui veut tout expliquer, tout interpréter; de
là les idées préconçues, l'a priori qui, inconsciemment, l'empêche
d'observer exactement ce qui est. Il n'est pas si facile qu'on le croit
de se borner à constater un phénomène. Nous avons tous, malgré
nous, une tendance à déformer les faits que nous obs

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