Psychologie sociale - article ; n°2 ; vol.69, pg 670-680
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Description

L'année psychologique - Année 1969 - Volume 69 - Numéro 2 - Pages 670-680
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 53
Langue Français

Extrait

Psychologie sociale
In: L'année psychologique. 1969 vol. 69, n°2. pp. 670-680.
Citer ce document / Cite this document :
Psychologie sociale. In: L'année psychologique. 1969 vol. 69, n°2. pp. 670-680.
doi : 10.3406/psy.1969.27689
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1969_num_69_2_27689Psychologie sociale
Fairweather (G. W.). — Methods for Experimental Social Inno
vation (Méthodes expérimentales d'innovation sociale). — New-
York, Wiley, 1967, 250 p.
Cet ouvrage est à la fois une apologie de la recherche appliquée et
un manuel pratique très détaillé allant jusqu'à donner des conseils
en vue de l'obtention de contrats et de crédits.
L'auteur y propose la création de « centres prospectifs pour l'expér
imentation et l'apprentissage », multidisciplinaires, qui auraient pour
objectif essentiel de trouver des solutions validées expérimentalement
aux problèmes posés par la vie sociale réelle et d'innover ainsi dans le
système existant avant qu'il n'éclate sous l'action de pressions conflic
tuelles. En effet, le but de Fairweather est d'économiser des crises et
d'éviter les solutions « radicales, souvent inadéquates parce que non
testées ».
Les qualités nécessaires au chercheur dans ce domaine sont l'eng
agement (commitment) et le dévouement aux principes humanitaires et
démocratiques ; en outre, il doit être capable d'assumer à peu près
n'importe quel rôle dans le milieu social étudié pour comprendre de
l'intérieur les problèmes qui se posent.
Partant de travaux personnels sur des groupes marginaux (malades
mentaux, prisonniers, toxicomanes, etc.), l'auteur vise à intégrer d'une
part toutes les recherches faites dans le domaine du « marginal » (consi
déré ici comme central par rapport à l'innovation sociale) et, d'autre
part, l'ensemble des disciplines constituant les sciences sociales.
La méthode proposée en vue de sociale expérimentale
consiste en la création de nouveaux « sous-systèmes sociaux » destinés
à accueillir les marginaux en leur conférant un statut et un rôle plus
satisfaisants. L'efficacité du sous-système novateur est comparée à celle
de l'institution déjà existante prise comme sous-système témoin. Les
critères d'efficacité peuvent être choisis différemment selon les situa
tions, mais le critère de base reste le consensus de la société dans le
domaine envisagé et doit être retenu en accord avec les responsables
institutionnels dans ce domaine (école, hôpital psychiatrique, pri
son, etc.). On reconnaît ici le principal souci de l'auteur, qui est d'éviter
tout changement brutal en réalisant une évolution planifiée et harmon
ieuse de la société.
Le point principal reste évidemment, du point de vue scientifique
aussi bien que pratique, de savoir quel est le type d'articulation entre
le phénomène marginal et l'innovation. Il y a du marginal résiduel
comme il en est d'innovateur, comme il en est de correctif secondaire. PSYCHOLOGIE SOCIALE 671
Et ces concepts sont peut-être encore trop près du jugement de valeur
pour fournir l'analyse qu'aucune pensée, aussi novatrice soit-elle, ne
peut traiter par prétention. Il n'est pas sûr qu'à cet égard l'effort
empirique incontestable de l'auteur corresponde à un effort conceptuel
comparable.
A. Gomis.
Lapassade (G.). — Groupes, organisations et institutions. — Paris,
Gauthier- Villars, 1967, 315 p.
Le livre de Georges Lapassade est à la fois documenté et passionné,
suggestif dans ses formulations théoriques, et à certains égards, prophét
ique (publié en 1967, le livre en effet marque à titre rétrospectif non
seulement l'importance prépondérante qu'ont eue certains thèmes,
directement issus de la recherche psychosociale, dans l'explosion révolu
tionnaire de Mai, mais surtout peut-être le caractère inéluctable du
mouvement — qu'il prédit du reste — en réponse à l'évolution actuelle
des sociétés industrielles technocratiques et/ou bureaucratiques).
L'ouvrage comporte trois parties distinctes :
1) Une analyse historique des différentes phases de développement
des sociétés industrielles (phases A, B, C, de Touraine) et a) Des
modes correspondants d'organisation des groupements politiques et
syndicaux ; b) Des thèmes dominants de la réflexion politique ;
c) Des orientations caractéristiques de la recherche en sciences
humaines (notamment en matière de formation et d'organisation) ;
2) Une analyse des tendances actuelles des « bureaucraties indust
rielles » et de leurs possibilités d'évolution ;
3) Une description des perspectives nouvelles d'intervention et de
recherche — principalement en sciences humaines — que cette
évolution suggère.
Deux annexes importantes complètent l'ouvrage :
1° Un lexique, fort utile, des principaux mots clés utilisés (pp. 183
à 205) ;
2° Des comptes rendus de quelques expériences récentes d'intervention
« institutionnelle » dans des organisations d'enseignement, des stages
de formation, etc. (pp. 207 à 296) (on lira notamment avec intérêt
l'histoire et la critique de ce qui devait devenir quelque temps après
la « tendance psychosociologique » (sic) de l'U.N.E.F.).
L'ensemble du livre procède d'un « triple mouvement de révision :
politique, et pédagogique », qui s'attaque de manière
privilégiée aux différents aspects de la bureaucratisation : des structures
de travail et d'enseignement, des appareils de gouvernement, des formes
contemporaines de la recherche et de la pratique sociale.
Le concept de « bureaucratie » est défini ici en un sens très large,
comme « l'appropriation privée de l'organisation et de la gestion »,
c'est-à-dire principalement « de la séparation entre 672 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
dirigeants et dirigés ». Se fondant en particulier sur l'examen des pays
dits socialistes (où la formation de « nouvelles classes dirigeantes »
montre que la suppression de la propriété privée des moyens de pro
duction n'a pas suffi à abolir la domination de l'homme par l'homme)
et du Tiers Monde (où la domination coloniale cède partout la place à
la domination bureaucratique), Lapassade considère que le problème
bureaucratique constitue « le grand problème politique, non résolu,
de ce siècle ».
Si la critique de la bureaucratie classique est suffisamment connue
pour que l'on y revienne ici1, il faut préciser par contre l'analyse que
fait l'auteur des tendances récentes de la néo-bureaucratie, et du rôle
qu'y jouent, délibérément ou non, les sciences dites sociales. Contraire
ment aux descriptions classiques de Weber ou de Merton, il apparaît
aujourd'hui que la bureaucratie bouge. Elle est capable d'adaptation ;
elle cherche dans une certaine mesure à intégrer le changement (à
condition que soit maintenue la séparation essentielle entre dirigeants
et exécutants). Pour cela elle fait souvent appel aux ressources récentes
des sciences humaines, notamment à la psychologie sociale clinique :
pratiques non directives, techniques de libre expression (psychodrame
et sociodrame), groupes de « diagnostic », etc. Ainsi ces techniques
élaborées pour la plupart (dit Lapassade) en réaction contre l'extrême
rigidité techno-bureaucratique de la société industrielle d'avant-guerre
(et les sciences humaines de l'époque — notamment les travaux de
Taylor ou Fayol) se trouvent peu à peu intégrées dans le processus social
de rénovation et modernisation, donc de maintien de la bureaucratie.
Mais, parallèlement, le développement de l'automation donne naissance
à une nouvelle classe ouvrière qui revendique l'autogestion de la pro
duction et de ses revendications ; ce mouvement trouve un appui, dans
les sciences humaines, sur le développement des techniques d'analyse
institutionnelle (qui constituent elles-mêmes, selon l'auteur, le prolon
gement logique des recherches précédentes).
Il faut savoir gré à G. Lapassade de refuser à la fois la critique paléo
marxiste, et la « récupération » sartrienne de

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